Gliricidia sepium (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 93 : FABACEAE PAPILIONOIDEAE. IV. Gliricidia sepium. A. Feuille. B. Fleurs. C. Fruits. V. Lonchocarpus sericeus. D. Feuille, fleurs, fruits.

tranche

Gliricidia sepium (Jacq.) Kunth ex Walp. Repert. 1 : 679 (1842).

Basionyme : Robinia sepium Jacq., Enum. Syst. Pl. : 28 (1760).

Noms vernaculaires : Précolombien : Cacahuanantl. Fr : Gliricidia (Guadeloupe, Dominique, Martinique) ; lilas étranger (Haïti) ; Glorisida, Glorycida (Ste-Lucie). A : Nicaraguan cocoa-shade (Trinidad) ; Mother of cocoa ; Quick stick Glory (Dominique) ; Glory Cedar (St Vincent, Antigua). Esp : Mata-Ratón (litt. : tue rat), Madre cacao (traduction de l’aztèque cacahuanantl, litt. : mère du cacao ; dès avant la conquète, les Aztèques avaient remarqué que le cacao poussait bien à l’ombre du Gliricidia).

Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut et jusqu’à 35 cm de diamètre, à houppier léger et branches à disposition irrégulière ; jeunes rameaux soyeux. Pied : pas de pattes. Écorce : épaisseur totale 4 mm pour un diamètre de 34 cm : beige, fissurée irrégulièrement en petites écailles caduques. Rhytidome : beige, 1 mm ; tranche jaunâtre. Aubier : jaune d’or. Feuilles : alternes, imparipennées ; folioles 7-15, opposées, elliptiques, lancéolées, 3-7 × 1,5-2,5 cm. Les vieilles feuilles deviennent noires. Fleurs : en racèmes nombreux, de 3-12 cm de long, ramiflores ; calice en coupe tronquée, à peine dentée avec taches rouges ; corolle rosé-mauve ou blanche, étendard orbiculaire, émarginé. Fruits : gousse noirâtre, plate, lancéolée, 10-15 cm de long, 1,5-2 cm de large, 3-6 graines aplaties, arrondies, d’env. 1 × 0,8 cm. Phénologie : décidu. Fleurs de décembre à mai. Tempérament : très facile à propager par boutures.

Usages : Ombrage dans les plantations de cacao (à la place de l’immortelle), de café et de vanille. Les racines ont des nodules riches en azote. Très utilisé pour les haies vives, décoratif par l’abondance de ses fleurs roses. Les feuilles donnent un fourrage pour le bétail mais sont toxiques pour les chevaux ; elles sont utilisées comme emplâtres. Les fleurs sont mangées bouillies ou frites. Les graines, l’écorce, les feuilles, les racines sont utilisées pour tuer les rats (nom vernaculaire : mata-raton). Bois brun, dur, lourd, durable, piquets de clôture.

Distribution générale : Du Mexique à la Colombie, au Venezuela et aux Guyanes. Aire largement étendue par la culture, plus ou moins naturalisé à Puerto Rico, Cuba, Jamaïque, Hispaniola, Trinidad.

Distribution aux Petites Antilles : Introduit dans toutes les Petites Antilles. Semi-naturalisé à Barbade.

Matériel examiné : BT : BARRIER 2861, base Monts Caraïbes (GUAD). D : NICOLSON and al. citent 5 spécimens.

Observations : SV : Campden Park, Nord de Kingstown, forêt semi-décidue, plus ou moins naturalisé (ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). Adjanohoun et al. 1985 ; ALLEN* 1956 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BRITTON & WILSON 1924 ; CARRINGTON 1993 ; FAWCETT & RENDLE 1920 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD* 1988 ; HOYOS** 1983 ; LE CORRE & EXBRAYAT** 1985 ; LIOGIER* 1985 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LITTLE and al.** 1967 ; MARSHALL 1939 ; MARTIN & RUBERTÉ* 1979 ; NICOLSON and al. 1991 ; PENNINGTON & SARUKHAN* 1968 ; RYDBERG* 1924.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• (3)-6-7-8-15-30-(33)-34-(39)-(52)-58-66-68-(69) (Voir la signification des codes)
• Bois parfait brun marron ou brun rouge, différencié de l’aubier blanc jaunâtre, dur et lourd (0,80-1,00 g/cm³), à grain moyennement fin, maille imperceptible.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 4 à 6 par mm², visibles à l’œil nu (diamètre moyen de 130 à 180 μm) toujours obstrués par des thylles, caractère rare chez les Légumineuses.
• Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires ornées, de 10 à 12 mm de diamètre.
• Parenchyme associé aux pores en manchon losangique ou aliforme, anastomosé, et parfois en lignes terminales fines irrégulièrement présentes. Files de cellules étagées, composées de 2 ou 3 éléments, parfois recloisonnés et cristallifères.
• Rayons 1- et 2-sériés, étagés ou échelonnés, au nombre de 10 à 12 par mm, de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
• Fibres à ponctuations simples.