Cyrilla racemiflora (Rollet, Antilles)

← Weinmannia pinnata

Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

Tapura latifolia →

[377]

CYRILLACEAE

Une seule espèce est aux Petites Antilles :

• F. alt. elliptiques allongées à nervation en fin quadrillage saillant sur les 2 faces, sempervirentes, groupées en bout de rameau ; vieilles F. orange.
• Rhytidome épais, mou, beige à marron, stratifié.
• Grande amplitude écologique (300 à 1400 m) mais surtout en montagne.

Cyrilla racemiflora

Planche 58 : CUNONIACEAE. I. Weinmannia pinnata. A. Rameau fleuri. B. Rameau fructifié. C. Fruit. CYRILLACEAE. I. Cyrilla racemiflora. D. Rameau fleuri. E. Feuille. F. Écorce (coupe transversale).

écorce

tranche

Cyrilla racemiflora L. Mant. Pl. 1 : 50 (1767).

Synonymes : Itea cyrilla Sw. (1788) ; Cyrilla antillana Michx. (1803) ; Cyrilla perrottetii Briq. (1900).

Noms vernaculaires : Fr : Bois couché, Olivier-montagne (Guadeloupe) ; Bois rouge (Dominique). A : Southern leatherwood (USA). Le nom vernaculaire vient de l’écorce spongieuse ; Beet Wood, Blood Wood (Jamaïca). Esp : Palo colorado (Puerto Rico).

Description : Arbre pouvant atteindre 25 m de haut (mais seulement 15 m dans les Petites Antilles), et de très gros diamètres (plus de 1 m et jusqu’à 1,8 m de diamètre à Puerto Rico) ; très rabougri sur les crêtes (fourrés de 1-1,5 m de haut). Pied : pas de pattes. Écorce : épaisseur totale 6 mm pour un diamètre de 20 cm. Aspect externe : brun tabac craquelée en petites écailles allongées (fissures longitudinales peu profondes, non anastomosées) ; spongieuse à la base. Rhytidome : épaisseur de 4 mm, mou, stratifié ; caduc, section beige à marron. Écorce vivante : 2 mm ; face externe noire sous le rhytidome démasclé ; structure peu distincte ; tranche orange pourpre puis jaune d’or ; rayons fins visibles ; exsudat orange peu abondant. Aubier : blanc, face externe jaune pâle ; rayons fins serrés, éclat gras, grain fin ; parfois fibre torse. Feuilles : alternes, 4-10 × 1-2,5 cm, plus petites au sommet du houppier, elliptiques-lancéolées, groupées en bout de rameau ; pétiole long d’env. 1 cm ; nervure principale jaune ; nervure secondaire : fin quadrillage sur les deux faces ; vieilles feuilles carmin. Fleurs : blanc à blanc crème, odeur de miel ; inflorescence en grappes axillaires spiciformes longues de 7-15 cm. Fruits : capsules ovoïdes, longues d’env. 2 mm, jaune rougeâtre, à 2-3 sillons. Phénologie : sempervirent. Fleurs pratiquement toute l’année. Habitat : assez abondant en forêt dense de moyenne altitude et surtout en altitude où l’espèce se trouve souvent en fourrés denses ; entre 280 ? (Sofaia) et 1480 m (sommet de la Soufrière de Guadeloupe) d’après DUSS. Tempérament : semble abondant en forêt perturbée, reproduction végétative abondante par drageons.

Usages : Bois lourd, dur, cœur jaune d’or à brun chocolat, sensible aux termites ; cernes visibles. Tournage, manches, parquets, ponts, pilots, construction. Donne un miel foncé (LITTLE & WADSWORTH).

Distribution générale : Sud-Est des Etats-Unis ; Grandes Antilles ; Petites Antilles ; Sud Mexique à Venezuela, Trinidad, Guyanes, Nord Brésil.

Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Ste-Lucie, St Vincent.

Matériel examiné : BT : BARRIER 2302, Trace Victor Hugues (GUAD) ; BÉNA 794, Bains Jaunes (P) ; JÉRÉ- MIE 93, Mamelle Petit-Bourg, 550 m (P) ; JÉRÉMIE 336, Soufrière, 1200-1300 m (P) ; L’HERMINIER s.n., Savane à Mulets, 1100 m (P) ; QUENTIN 1020, Sources du Galion, 1100 m (P) ; QUESTEL 2086, Matouba (P) ; QUESTEL 2138, Soufrière, 1200 m (P) ; ROLLET 37, 161, Trace Victor Hugues, 650-700 m (GUAD) ; ROLLET 428, Sofaia (GUAD) ; ROLLET 434, Soufrière, 1200 m (GUAD) ; ROLLET 649, Nez Cassé, 770 m (GUAD) ; ROLLET 657, Sommet Nez Cassé, 1240 m (GUAD) ; ROLLET 802, 1217, entrée Trace Victor Hugues, côté Matouba, 650 m (GUAD) ; ROUSTEAU 260, entrée Trace Victor Hugues, 660 m (GUAD). D : JÉRÉMIE 1263, Valley of Desolation, 650 m (P). Commun entre 450 et 1100 m (NICOLSON : 6 spécimens cités). Note : signalé par Wikström (1826) à St-Barthélemy (erreur ?) ; non retrouvé par QUESTEL ni par LE GALLO & MONACHINO (1956).

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). ADAMS 1972 ; BEARD 1944, 1949 ; BRITTON* 1908 ; BRITTON & WILSON 1924 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE* 1926 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; JACQUIN** 1781-1786 ; LIOGIER* 1982 ; LONGWOOD 1961 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LITTLE and al.** 1967 ; NUTTALL** 1855 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1941 ; RECORD 1938 ; SARGENT 1892*, 1905* ; nombreuses réf. iconogr. in Index Londinensis 1929.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• (1)-4-23-28-31-(36)-47-(55)-62-66-69 (Voir la signification des codes)
• Bois parfait beige rose à brun rouge, généralement non distinct de l’aubier, mi-dur et mi-lourd (0,70-0,85 g/cm³), à grain très fin, maille peu distincte, contrefil fréquent.
• Pores isolés, disséminés, au nombre de 30 à 50 par mm², non visibles à l’œil nu (diamètre moyen de 70 μm). Perforations des éléments vasculaires en grille avec 35 à 50 barreaux fins.
• Parenchyme difficile à percevoir, en cellules isolées dispersées parmi les fibres. Files de cellules composées de 3 ou 4 éléments.
• Rayons apparaissant plus ou moins nettement de 2 tailles différentes, les uns 1-sériés composés de cellules carrées et dressées, les autres 3- à 5-sériés avec des cellules couchées au centre et 1 ou 2 rangées de cellules carrées plus de rares cellules bordantes. Ponctuations radiovasculaires petites, circulaires, en rangées horizontales.
• Fibres à ponctuations aréolées.