Cucurbita moschata (Vilmorin-Andrieux, 1904)
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Les variétés qui dérivent de cette espèce ont, toutes, les tiges coureuses, longues et s'enracinant facilement ; elles sont, ainsi que les feuilles et les pétioles, recouvertes de poils nombreux qui ne deviennent pas spinescents ; enfin, elles se reconnaissent à ce caractère que le pédoncule, présentant cinq angles ou cinq côtes, comme dans le Cucurbita Pepo, s'élargit ou s'épate à son insertion sur le fruit. Les feuilles ne sont pas découpées, mais présentent des angles assez marqués ; le feuillage est d'un vert foncé, sur lequel tranchent des taches d'un blanc argenté produites par la présence d'une mince couche d'air en dessous de l'épiderme, qui se soulève par place entre les principales nervures. Le calice a les divisions séparées presque jusqu'au pédoncule et souvent plus larges à l'extrémité qu'à la hase ; elles deviennent quelquefois foliacées.
Dans cette espèce, les graines sont de dimension un peu variable, mais elles sont toujours d'un blanc sale, distinctement marginées et recouvertes d'une pellicule peu adhérente, qui se détache souvent par parties et leur donne une apparence pelucheuse. En moyenne, un gramme de graines en contient 7, et le litre pèse environ 420 grammes ; leur durée germinative est de six années.
Le nom de cette espèce vient de la saveur musquée que présente, à un plus ou moins haut degré, la chair de ses diverses variétés.
Tiges traînantes, longues de 3 à 4 mètres ; feuilles moyennes, entières, arrondies ou à cinq angles, d'un vert foncé un peu terne, marqué de veines et de macules d'un gris blanchâtre, qui tranchent nettement sur le fond. Fruit volumineux, long de 0m50 à 0m60 sur 0m15 à 0m20 dans son plus grand diamètre ; la portion la plus rapprochée du pédoncule est presque cylindrique ; l'autre partie, au contraire, est plus ou moins renflée, et c'est seulement, au centre de cette partie que se trouvent les graines, toute la portion plus mince étant remplie de chair sans aucune cavité intérieure. Écorce lisse, d'un vert foncé devenant jaunâtre à la maturité complète. Chair jaune orangé, très abondante, sucrée et parfumée, et d'une bonne conservation.
Cette courge est très productive et les fruits en sont d'une qualité excellente ; elle n'a d'autre défaut que sa maturité un peu tardive.
La Courge pleine d'Alger et la Courge dite des Bédouins ne paraissent pas être autre chose que la C. pleine de Naples.
On en cultive en Italie une race vraiment gigantesque, dont le fruit, ordinairement un peu courbé, mesure fréquemment un mètre de long et arrive à peser jusqu'à 15 ou 20 kilogrammes.
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Tous les caractères de végétation de cette variété sont les mêmes que ceux de la précédente ; elle en diffère seulement par le moindre volume de ses fruits et sa précocité notablement plus grande. C'est, sous ce rapport, une plante très précieuse et dont la culture doit être recommandée dans le climat du nord de la France, de préférence à celle de la C. pleine de Naples.
Tiges fortes et rampantes ; feuillage dressé, ample, à lobes arrondis. Fruits plutôt piriformes qu'ovales, légèrement côtelés, d'un beau vert foncé marbré de vert clair. Chair rouge très foncé, ferme, très parfumée et de bonne garde.
Cette variété, originaire du midi de la France, mûrit encore parfaitement son fruit sous le climat de Paris, mais peut-être moins bien plus au Nord.
Comme courge de la section Cucurbita moschata à fruit déprimé, nous ne connaissons que la C. de Yokohama, variété japonaise déjà plusieurs fois introduite en Europe.
C'est une race très coureuse, un peu tardive ; à fruit aplati, surtout du côté de l'œil, généralement deux fois aussi large que long, mais quelquefois encore plus déprimé, d'un vert très foncé presque noir, à côtes irrégulièrement marquées, et à surface parfois bossuée et rugueuse, un peu comme celle d'un Cantaloup Prescott. C'est le Cucurbita melonæformis de Carrière.
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Courge cou tors du Canada. — Assez voisine de la C. portemanteau hâtive et possédant les mêmes qualités ; à cause de ses petites dimensions, elle convient aux potagers de médiocre étendue. Son fruit, dont la partie supérieure est généralement recourbée, est d'un beau vert foncé.
Il existe aussi des formes de Cucurbita moschata dont le fruit n'est pas allongé, mais au contraire arrondi ou même déprimé.
Parmi ces dernières, nous citerons la Courge melonette de Bordeaux, plante à végétation vigoureuse, à fruits nombreux, presque sphériques et aplatis aux deux extrémités, aussi larges que longs, à côtes légèrement marquées. C'est une variété productive et un excellent légume, mais de maturité un peu tardive.
La Courge à la violette, du Midi, et la Courge pascale, variétés extrêmement voisines de la C. melonette de Bordeaux sont, comme elle, des formes de Cucurbita moschata à fruit presque sphérique.