Courge musquée, ou melonnée (Candolle, 1882)

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Nom accepté : Cucurbita moschata Duchesne

Courge Pépon, Citrouille
Alphonse de Candolle, Origine des plantes cultivées, 1882
Courge à feuilles de figuier

[204]

Courge musquée, ou melonnée. — Cucurbita moschata, Duchesne.

Le Bon jardinier cite comme principales formes de cette espèce les Courges muscade de Provence, pleine de Naples et de Barbarie. Il va sans dire que ces noms ne signifient rien pour l'origine. L'espèce est facile à reconnaître par sa pubescence légère et douce, le pédoncule du fruit pentagone, épaté au sommet, le fruit plus ou moins couvert d'une efflorescence glauque, à chair copieuse, plus ou moins musquée. Les lobes du calice sont souvent terminés par un limbe foliacé 1. Cultivée dans tous les pays tropicaux, elle s'avance moins que les autres Courges dans les pays tempérés.

M. Cogniaux 2 soupçonne qu'elle est du midi de l'Asie, sans en donner la preuve. J'ai parcouru les flores de l'ancien et du nouveau monde et n'ai pu découvrir nulle part la mention d'un état vraiment spontané. Les indications qui en approchent le plus sont : 1° en Asie, dans l'île de Bangka, un échantillon vérifié par M. Cogniaux et que Miquel 3 ne dit pas cultivé ; 2° en Afrique, dans l'Angola, des échantillons que Welwitsch dit tout à fait spontanés, mais « à la suite probablement d'une introduction 4 » ; 3° en Amérique, cinq échantillons du Brésil, de la Guyane ou de Nicaragua, mentionnés par M. Cogniaux, sans qu'on sache s'ils étaient cultivés, naturalisés ou spontanés. Ce sont des indices tout à fait légers, et l'opinion des auteurs le confirme. Ainsi, pour l'Asie, Rumphius, Blume, Clarke (dans Flora of brit. India), et, pour l'Afrique, Schweinfurth (dans Baker, Tropical flora), n'ont vu la plante absolument que cultivée. En Chine, la culture n'est pas ancienne 5. En Amérique, les flores mentionnent très rarement l'espèce.

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1. Voir l'excellente planche de Wight, Icones, t. 507, sous le nom faux de Cucurbita maxima.

2. Cogniaux, dans Monogr. Phaner., 3, p. 547.

3. Miquel, Sumatra, sous le nom de Gymnopetalum, p. 332.

4. Cogniaux, Ibid.

5. Bretschneider, lettre du 23 août 1881.


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On ne connaît aucun nom sanscrit, et les noms indiens, malais et chinois ne sont ni très nombreux ni bien originaux, quoique la culture paraisse plus répandue dans l'Asie méridionale que dans les autres régions entre les tropiques. Elle l'était déjà au XVIIe siècle, d'après l' Hortus Malabaricus, où l'on voit une bonne planche (vol. 8, pl. 2).

Il ne paraît pas que les botanistes du XVIe siècle aient connu cette espèce, car la figure de Dalechamp (Hist., 1, p. 616), que Seringe lui a attribuée, n'en a pas les caractères, et je ne puis découvrir aucune autre figure qui lui ressemble.