Cordia reticulata (Rollet, Antilles)

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
Cordia obliqua
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Cordia sebestena


[308]

Planche 29 : BORAGINACEAE. X. Cordia reticulata. A. Rameau avec fleurs et fruits. B. Plantule. C. Écorce (coupe transversale). XI. Cordia sebestena. D. Fruit.

Cordia reticulata Vahl Eclog. Amer. 3 : 5 (1807).


Noms vernaculaires : Créole : Cyp nwé (Ste-Lucie) Fr : Mapou grand bois (Guadeloupe) ; Bois lélé, Mapou lélé, Mahot siffleur (Guadeloupe, Martinique) ; Mapou blanc, Mapou gris (Guadeloupe) ; Coco poule, Mapou petit feuille (Dominique) ; Cyp noué (Ste-Lucie) ; Cyp, Mahot cyp.

Description : Petit arbre atteignant 10 m de haut et 20 cm de diamètre. Écorce : épaisseur totale 9 mm pour un diamètre de 25 cm. Aspect externe : brun clair, sublisse. Rhytidome : 2-3 mm ; gratté : tombe en poussière. Écorce vivante : tranche jaunâtre à orange pâle, très fibreuse ; section transversale : larges rayons blancs en entonnoir, séparant les secteurs de phloème en réseau quadrillé orangé foncé ; s’oxyde rapidement en orange. Aubier : blanc jaunâtre, rayons et pores visibles, aspect moiré. Feuilles : alternes, elliptiques, acuminées, 8-16 × 4-7 cm, scabres, coriaces, révolutées ; vieilles feuilles noires. Fleurs : en cymes terminales, blanches, odorantes. Fruits : blancs, ovoïdes, 15 mm de long, asymétriques, plus ou moins obliques, consistance de grain de raisin, intérieur gluant. Phénologie : sempervirent. Fleurs et fruits presque toute l’année de janvier à sep-


[310]

tembre. Habitat : très commun jusqu’à 1000 m, surtout en forêt hygrophile et d’altitude et dans les forêts secondaires. Tempérament : héliophile, colonise les petites trouées naturelles en forêt dense. Plantule : Type I. La germination est épigée. Les cotylédons caractéristiques foliacés gaufrés, montrent des dents arrondies. Les nervures cotylédonaires sont très larges et proéminentes sur la face inférieure. Les feuilles sont alternes et entières. Une pilosité très courte (loupe nécessaire) affecte l’hypocotyle, l’épicotyle, les pétioles cotylédonaires et foliaires, et les nervures des feuilles, mais non les limbes.

Usages : Bois mou. Arbre de chasse (Guadeloupe). Le fruit donne une colle.

Distribution générale : Endémique des Petites Antilles.

Distribution aux Petites Antilles : St-Martin, Monserrat, Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, Ste-Lucie. ADAMS signale l’espèce à la Jamaïque et prétend que l’espèce y est endémique.

Matériel examiné : SM : BÉNA s.n., s.loc. (P). BT : BARRIER 2315, Trace Choisy (GUAD) ; BARRIER 2337, Vieux-Habitants (GUAD) ; HUC 1284, Bains Jaunes, 900 m (GUAD) ; HUC 1300, Sofaia, 400 m (GUAD) ; JÉRÉMIE 1938, Source Galion, 800-900 m (P) ; RODRIGUEZ 2844, Chemin du Parnasse, 700 m (P) ; RODRIGUEZ 4239, Sofaia (P) ; ROLLET 103, Douville (GUAD) ; ROLLET 20, Trace des Contrebandiers, 200 m (GUAD) ; ROLLET 262, Bains Jaunes, 950 m (GUAD) ; ROLLET 999, 1038, Trace des Crêtes, 550-600 m (GUAD) ; ROLLET 1007, Trace Karukera, 700 m (GUAD) ; ROLLET 905, 1372, Beausoleil, 650 m (GUAD) ; ROLLET 1161, Morne Mazeau, 70 m (GUAD) ; ROUSTEAU 320, Bois d’Inde (GUAD) ; ROUSTEAU 608, 716, Trace des Crêtes, 650 m (GUAD) ; SASTRE 1938, Source Galion, 800-900 m (P) ; STEHLÉ 497, Soufrière, 300-800 m (P) ; STEHLÉ 2692, Grand-Étang, 350 m (P). D : JÉRÉMIE 1117, entre Providence et Sylvania Estates, 450 m (P). Jusqu’à 900 m (24 spécimens cités par NICOLSON and al.). M : HAHN 980, Forêt de la Trinité (P) ; HUC 1199, Plateau Concorde, Cornouan, 600 m (GUAD) ; OLDEMAN & MAURICE M 59, Piton Boucher, 800 m (P) ; STEHLÉ 4616, Gros Morne, Deux Choux, 550 m (P). SL : HUC 1344, Barre de l’Isle, 275 m (GUAD).

Observations : BT : très commun entre 100 et 800 m, côte au vent et 400-800 m, côte sous le vent (ROLLET & ROUSTEAU). SL : Piton Flore, 360 m ; Ravine Poisson, 150 m (VERNA SLANE) ; Piton Flore, 420 m ; Quilesse, 450 m ; Barre de l’Isle, 250-300 m (ROLLET).

Bibliographie : ADAMS 1972 ; BEARD 1944 ; DUSS 1897 ; FOURNET 1978 ; HOWARD 1952, 1989 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1941.

Anatomie du bois

Cordia alliodora : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Cordia alliodora, Cordia collococca, Cordia reticulata, Cordia sulcata :

  • Bois parfait beige jaune un peu grisâtre, parfois très légèrement veiné, en général non distinct de l’aubier, tendre et léger (0,40 à 0,65 g/cm3, et jusqu’à 0,70 pour C. collococca), à grain grossier, à maille bien visible.
  • Pores disséminés, isolés ou accolés radialement ou obliquement par 2 ou 3, au nombre de 3 à 10 par mm2, distincts à l’œil nu (diamètre moyen variant de 100 à 200 μm), plus ou moins fréquemment obstrués par des thylles. Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires comprise entre 6 et 9 μm.
  • Parenchyme en lignes terminales et associé aux pores en manchon mince (C. alliodora), ou en losange et plus ou moins anastomosé dans les autres espèces. Files de cellules composées de 2 à 4 éléments. Sable cristallin souvent présent dans les échantillons de C. collococca, C. elliptica et C. sulcata.
  • Rayons 3- à 8-sériés, au nombre de 3 à 5 par mm, de structure très peu hétérogène (C. collococca) à hétérogène : cellules couchées au centre et cellules carrées et dressées en bordure et aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires. Présence de cristaux chez C. alliodora, de sable cristallin chez C. collococca.
  • Fibres à ponctuations simples.