Coccoloba uvifera (Rollet, Antilles)
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Coccoloba uvifera L. Syst. Nat. ed. 10 : 1007 (1759).
Basionyme : Polygonum uvifera L., Sp. Pl. 1 : 365 (1753)
Noms vernaculaires : Précolombien : Gua abara, Guiabara (Tainan) ; Baibai (langue Caraïbe des hommes), Ulie (langue Arawak des femmes). Créole : Wezen (Ste-Lucie). Fr : Raisinier bord de mer (Guadeloupe) ; Raisin bord de mer (Martinique) ; Bois sande, Raisin bord de mer (Ste- Lucie) ; Raisin la mer (Haïti) ; Raisin, Raisin bord la mer (Dominique) Raisinier (Marie-Galante) ; Raisin (Désirade). A : Seaside grape (Antigua) ; Seagrape (Puerto Rico, Floride) ; Seagrape (Barbade, Ste-Lucie, Jamaïque, Trinidad) ; Bay grape tree (Barbade). Esp : Uva, Uvilla (St Domingue) ; Uvero, Uva de playa (Puerto Rico).
Description : Arbre jusqu’à 15 m de haut et 1 m de diamètre (45 cm, côte NW, Désirade), mais le plus souvent 10 à 25 cm de diamètre ou rabougri en bord de mer. Pied : racines traçantes tortueuses et tronc souvent tortueux, noueux, musculeux ou cannelé ; présence de pattes variable : parfois absente sur gros diamètres (60 cm) et présente sur diamètres moindres (ex. : 40 cm) ; petites, surbaissées, dos rond, nombreuses. Écorce : Épaisseur totale 6 à 10 mm sur un diamètre de 41 cm. Aspect externe : gris fer lisse. Rhytidome : caduc en larges plaques irrégulières, laissant de grandes guillochures planes type platane ou Pimenta ; dessous : rouille ; simule l’écorce de Myrtacées ; liège mince, gratté vert pomme puis orange ; sous les plaques de rhytidome : lenticelles 1 à 2 mm de diamètre. Écorce vivante : tranche jaunâtre à carminé rouge, grumeleuse, vaguement stratifiée. Aubier : jaune paille, puis rose carminé ; pores visibles ; rayons invisibles ; dur. Feuilles : alternes, cordiformes, orbiculaires, plus larges que longues, de 7 × 8,5 à 11 × 14 cm ; épaisses, coriaces. Fleurs : blanches, odorantes en épis allongés, dressés puis pendants ; hermaphrodites, unisexuées ou polygames ; aussi dioïques (HOWARD 1949, TOMLINSON 1974). Fruits : pourpre mauve à lie de vin, charnus, pruineux, en épis pendants, 20 cm de long ; une variété à fruits blancs est signalée en Martinique par DUSS (Plage du Diamant, Anse Raisinier) et feuilles plus petites. Phénologie : sempervirent mais peut être partiellement défeuillé en bord de mer. Fleurs de mars à mai, aussi décembre. Fruits en juillet-août, décembre ; s’hybride avec d’autres espèces de Coccoloba : krugii, pubescens (LIOGIER) ; Coccoloba caravellae SASTRE & FIARD est peut-être un hybride uvifera × pubescens. Ha-
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bitat : en fourrés souvent purs sur tout le littoral sableux et rocheux ; aussi fourrés de l’intérieur ; plus rare et à l’état isolé (ex. : hauts de pente Ravine St Louis, altitude 150 m à Marie-Galante ; 100 m à Désirade) ; tous terrains calcaires ou volcaniques. Tempérament : héliophile, très xérophile, grégaire, tolère les embruns et une certaine salinité dans le sol ; croissance assez lente ; rejette bien (souvent en cépées après la coupe). Plantule : Type I. La germination est épigée. La graine libère deux cotylédons foliacés. Un petit ochréa entoure l’axe au niveau de l’insertion des pétioles cotylédonaires. Puis sont produites des feuilles alternes à ochréa. Les limbes sont assez rigides et luisants. Les feuilles jeunes sont rose beige. La mer dissémine efficacement les noyaux durs des petites drupes qui par ailleurs, sont mangées par les oiseaux.
Usages : Bois brun à rouge foncé, dur, lourd (d = 0,97), très durable : membrures de bateaux : meubles (Dominique) ; jantes (Barbade) ; armes de guerre (massues) des Caraïbes (HODGE et al.) ; charbon, gomme (Kino de Jamaïque) pour vernis (Dominique) ; construction enterrée ; charronnage (DUSS) ; peu utilisé en menuiserie. Fruit comestible, mangé par les enfants, légèrement acide ; confitures et gelées ; astringent ; aussi boisson (Dominique) in HODGE et al. Écorce en tisane contre la diarrhée (GRANDGUILLOTTE). A Mayero (Grenadines) le tronc était coupé pour avoir des rejets qui étaient tressés pour faire les parois des maisons en terre (HOWARD, 1952). Arbre ornemental (Floride) ; résiste aux embruns ; très mellifère ; haies (peut être taillé). Plante myrmécophile (héberge des fourmis).
Distribution générale : Sud Floride, Florida Keys, Bermuda, Cayman, Bahamas, Cuba, Jamaïca, Haïti, St Domingue, Puerto Rico, Virgin Islands ; Petites Antilles ; Trinidad, Tobago ; du Mexique à la Colombie, Vénézuéla et Guyanes (LITTLE & WADSWORTH) ; Argentine (TOMLINSON).
Distribution aux Petites Antilles : Absolument toute les îles.
Matériel examiné : Ag : altitude 5 m (FIARD & ROLLET). SM : îlet Tintamarre, 30 m (FIARD & ROLLET) ; Guana Bay, Simson Bay (BOLDINGH). SB : QUESTEL 82, l’Orient (P). S : The Bottom (BOLDINGH) ; pentes au vent (HOWARD). Ba : en peuplements purs sur cordons littoraux de la côte W (DAVID & ROLLET). SE : commun ; pentes du Quill (BOLDINGH) (sans indication d’altitude) ; l’hybride uvifera × krugii, commun à Hispaniola existe à St Eustache (STOFFERS). SK : péninsule, 0-100 m (FIARD & ROLLET). At : Sugar Loaf, 50 m ; Darkwood, 0 m ; Wetherills, 0-50 m (DAVID & ROLLET). BT : DUSS 155, Baillif (P) ; QUENTIN 162, Vieux-Fort (P) ; RODRIGUEZ 2707 s.loc. (P) ; STEHLÉ 788, Belleau (P) ; ROLLET 671, Pointe Noire (GUAD). GT : FOURNET 4153, entre Anse Bertrand et Grande Vigie (P) ; ROLLET 1119, Anse à l’eau St François (GUAD). MG : ROLLET 829, Anse Coq 20 m (GUAD) ; vu du bord de mer jusqu’à 140 m d’altitude, à Goverlot en haut de la Barre de Dorot, entre Dorot et Borée (ROLLET). Dé : RODRIGUEZ 4305, s.loc. (P). Vu à la Pointe des Galets, Chemin de la Montagne, Ravine Cybèle, 50-100 m ; Ravine de la Rivière, 0-150 m ; pentes côte NW ; Plateau 200 m (DAVID & ROLLET). M : HAHN 238, Le Prêcheur alt. 0 m (P) ; BÉLANGER 278, Le Prêcheur (P) ; MOURET 155, Fort-de-France (P) ; RODRIGUEZ 3731, Anse Colas (P) ; Sieber 103, 381 s.loc. (P). SL : 4 km S Dennery (VERNA SLANE) ; Espérance Bay, 50 m (ROLLET). Gs : Kick em Jenny, Petit St Vincent, Mayero, Bequia, Mustique, Union, Carriacou, Large Cannouan, Tobago Cays (HOWARD, 1952), surtout en côte sous le vent. B : Hackleton Cliff (ROLLET).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). Anon 1893 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944 ; BRITTON & WILSON 1924 ; CARRINGTON 1993 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 vol. 2 ; DUSS 1897 ; FAWCETT ET RENDLE 1914 ; FIARD** 1992 (C. caravellae) ; FOUQUÉ* 1972 ; FOURNET* 1978 ; GOODING 1965 ; GRANDGUILLOTTE 1978 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HONYCHURCH 1980 ; HOWARD 1949, 1952, 1959, 1988 ; HOYOS** 1983 ; HUGHES 1750 ; JACQUIN 1763* , 1780** ; LIOGIER 1983 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LITTLE & WADSWORTHM** 1967 ; MARSHALL 1939 ; MONACHINO 1940 ; NICHOLSON, 1974, 1979 ; NUTTALL** 1865 vol. 2 ; PLUMIER 1757 Pl. 145 ; QUESTEL 1941 ; STOFFERS 1966 ; TOMLINSON 1980* .
Anatomie du bois
- 1-(28)-39-52-53-58-61-66-69 (Voir la signification des codes)
Coccoloba pubescens, Coccoloba swartzii, Coccoloba uvifera :
- Bois parfait brun rose violacé clair à sombre, différencié de l’aubier beige un peu orangé, à grain fin mi-lourd (0,70-0,80 g/cm3 pour C. swartzii et C. uvifera) à lourd (environ 1,00 g/cm3 pour C. pubescens).
- Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2-3-(4), au nombre de 5 à 10 par mm2, non distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 60 à 100 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires ornées de 6 à 8 μm de diamètre chez C. pubescens et C. swartzii, de 10 à 12 μm chez C. uvifera.
- Parenchyme indistinct à la loupe, limité à quelques cellules toujours très recloisonnées et cristallifères dispersées parmi les fibres.
- Rayons 1-sériés, au nombre de 12 à 16 par mm, de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires. Présence de corpuscules siliceux chez C. pubescens.
- Fibres cloisonnées, à ponctuations simples.
