Catalpa longissima (Rollet, Antilles)

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Bignoniaceae
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Amphitecna latifolia
base du tronc

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Catalpa longissima (Jacq.) Dum.-Cours. Bot. Cult. 2 : 190 (1802).

Basionyme : Bignonia longissima Jacq., Enum. Syst. Pl. 25 : (1760).

Synonymes : Macrocatalpa longissima (Jacq.) Britton

Noms vernaculaires : Fr : Chêne d’Amérique (Martinique) ; Radégonde, Chêne noir (Martinique) ; Chêne, Chêne noir, Bois chêne (Haïti). A : Haïti catalpa ; Jamaica Oak ; French oak ; Mastwood ; Yoke wood. Esp : Roble dominicano (Litt. : chêne de St Domingue) ou Roble (St Domingue).

Description : Grand arbre atteignant 35 m de haut et dépassant 60 cm de diamètre ; très rare dans les Petites Antilles où il ne serait plus que cultivé, et où il aurait été autrefois abondant (indigène ?, planté ?) et très utilisé. Feuilles : simples, entières, opposées, décussées mais souvent ternées jusqu’à 5 × 14 cm. Houppier léger. Fleurs : blanches à violet pâle, abondantes, décoratives. Fruits : très longue silique filiforme, 1 m de long et plus, déhiscente en deux valves ; graines brunes à deux ailes blanches. Phénologie : décidu. Fleurs et fruits toute l’année (LITTLE and al.). Habitat : surtout sur les sols de gravier (ADAMS) ; en forêt sèche décidue de basse altitude (0-500 m).

Usages : Ornemental par les fleurs, les très longs fruits minces et pendants. A été très utilisé en construction. La qualité du bois est attestée dans les noms vernaculaires en français, anglais et espagnol. Bardeaux sciés essayés à la Jamaïque (BURNS). Le bois (densité 0.80) serait résistant à la pourriture. Ponts ; construction marine immergée non infestée de tarets ; construction lourde ; bateaux (quille, membrures, parties submergées) ; planchers, meubles, ébénisterie, instruments aratoires (LONGWOOD).

Distribution générale : Hispaniola, Jamaïque ; introduit en Floride, à Puerto Rico, aux Virgin Islands, aux Petites Antilles.


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Distribution aux Petites Antilles : DUSS pense qu’il n’a jamais existé en Guadeloupe ; il l’indique seulement en basse région de Martinique où il était très abondant, où son bois était très recherché pour la construction : il n’en existait plus que deux ou trois au Jardin Botanique de Saint Pierre en 1889 (DUSS). DUSS semble considérer l’espèce comme indigène, mais LITTLE and al. la considère comme introduite aux Petites Antilles ; non signalée par BEARD dans les Petites Antilles ; signalée par STEHLÉ en Guadeloupe et dans les Grenadines mais HOWARD ne l’a pas retrouvée aux Grenadines ; FOURNET la signale sur les hauteurs de Petit-Bourg (Guadeloupe), introduit ? ; non retrouvée. Absent de Barbade (GOODING and al.). Quelques beaux sujets (40-50 cm de diamètre) existent encore au Jardin botanique de Roseau (Dominique).

Bibliographie : (*Iconographie). ADAMS 1972 ; BEARD 1944 ; BURNS 1942 ; DUSS 1897, FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD* 1952, 1989 ; LONGWOOD 1962 ; LITTLE and al.* 1974 ; PLUMIER* 1756 ; STEHLÉ 1947.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)
  • Bois parfait gris beige clair, à peine différencié de l’aubier plus clair, tendre et léger 0,50-0,60 g/cm3, à grain moyennement fin.
  • Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2, au nombre de 6 à 8 par mm2, difficilement visibles à l’œil nu (140-150 μm de diamètre en moyenne). Perforations des éléments vasculaires uniques, très exceptionnellement en réseau ; taille des ponctuations intervasculaires variant de 7 à 9 μm.
  • Parenchyme en manchon autour des pores, parfois légèrement losangique. Files de cellules composées de 2 à 4 éléments.
  • Rayons 2-3-sériés, au nombre moyen de 6 par mm, de structure homogène à sub-homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires. Présence sporadique de cristaux.
  • Fibres cloisonnées très fréquentes.