C (Sérapion)

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B
Noms arabes de Sérapion, XIIe siècle
D


Cafat

91. Cafat, aigremoine, ghâfiṣ غافِث. — Agrimonia Eupatoria L.

Cafri

92. Cafri, spathe de palmier, koufra كُفرى. — Spathe du dattier, Phoenix dactylifera L.

Cahade

93. Cahade, pouliot, jaʿda جَعدَة. — C'est le Polium montanum des anciens, Teucrium Polium L.

Cait

94. Cait, huile d'olive, zaït زَيت. — Huile fournie par l'olivier, Olea europæa L. ; on désignait sous le nom d’omphacinum une huile retirée d'olives vertes encore. L'huile verte de Syrie, apportée par les caravanes portait le nom de zaït rakâby زَيت ركابي (rakaba « monter à cheval »).

Çaiton

95. Çaiton, olive, zaïtoûn زَيتُون.

Camech

96. Camech, poisson, samak سَمَك. — Poisson en général.

Camun

97. Camun, cumin, kammoûn كَمُّون. — Cuminum Cyminum L.

Canabit

98. Canabit, chou-fleur, qounnabyt قُنَّبِيط. — Variété de Brassica oleracea L. ; vulgairement قرنَبِيط qarnabyt. — Voir le n° 131.

Capar

99. Capar, câprier, kabar كَبَر. — Capparis spinosa L., arbrisseau originaire de l'Asie Mineure et cultivé en grand en Provence ; les boutons à fleurs confits dans du vinaigre constituent les câpres.

Cardameni

100. Cardameni, passerage, qardamânâ قَردَمَانَا. — Lepidium sativum L. ; c'est le κάρδαμον de Dioscoride, ou bien encore une autre crucifère, Cardamine hirsuta L. ; mais les médecins arabes ont fait une erreur ; ils ont confondu avec καρδάμομον, et Sérapion cite l'article de Dioscoride qui se rapporte au cardamone, et peut-être, comme le voudrait Matthiole, à la maniguette, Amomum Melegueta Roscoe.

Cardel

101. Cardel, moutarde, kkardal خَردَل. — C'est la moutarde noire, Sinapis nigra L., le σίναπι de Dioscoride, encore usité comme révulsif.

Carfi

102. Carfi, ache, karafs كَرَفس. — Apium graveolens L., plante sauvage dont la racine est employée comme diurétique. Par la culture, la plante perd son âcreté ; c'est d'elle que sont sortis le céleri ordinaire et le céleri-rave.

Dans le même chapitre, Sérapion étudie le persil, Apium Petroselimum L. , dont les semences fournissent un emménagogue puissant (apiol). Le persil porte le nom de بَقدُونِس baqdoûnis ou de كَرَفس بَقدونِسَي karafs baqdoûnisy « ache persillé ». Leclerc écrit مَقدُنِس maqdounis.

Caruia

103. Caruia, carvi, karaouyâ كَرَويا. — Carum Carvi L.: omhellifère dont les graines aromatiques entrent dans la composition du kumel.

Carunfel

104. Carunfel, girofle, qourounfoul قُرُنْفُل. — Bourgeons non épanouis de l’Eugenia caryophyllata Thunberg ; leur forme rappelle celle d'un clou, d'où leur nom vulgaire de « clous de girofle ». Autrefois exclusivement fournis par les îles Moluques, d'où l'arbre semble originaire, ils arrivent maintenant de Java, Zanzibar, etc. Leur commerce fut d'abord monopolisé par les Portugais, puis les Hollandais ; mais à la fin du XVIIIe siècle, Poivre, gouverneur de Bourbon, trompa la surveillance des Hollandais et put se procurer des plants de giroflier et de muscadier qu'il importa à Bourbon et à Maurice. Au XVIe siècle, Christ.-A. Costa avait donné une description et une gravure du giroflier.

Cataf

105. Cataf, arroche, qataf قَطَف. — Atriplex hortensis L., Belle Dame ; porte encore le nom de سَرمَق sarmaq, بَقلة ذَعبِيَة^ baqla dahabya.

Cathe

106. Cathe, concombre, qiṣṣa قِثَّا. — Voir le n° 58.

Catsum

107. Catsum, aurone, qaïçoûm قَيصُوم. — Artemisia Abrotanum L., composée voisine de l'absinthe.

Ceufud

108. Ceufud, hérisson, qounfoud قُنْفُد. — Erinaceus europæus, insectivore. De nos jours, on donne ce nom au porc-épic, Hystrix cristata, encore commun dans le Liban, et dont le véritable nom serait ضربَان dîrabân. Le nom vulgaire du hérisson est كبَّابه الشٌوك kabbaba ach-chaouk.

Chakile

109. Chakile, cakile, qâqoula قاقُلَى. — Cakile maritima DC. (Cakile Serapionis Lobel), de la famille des crucifères ; cette plante jouit des propriétés antiscorbutiques du cresson, mais est inusitée maintenant.

Chal

110. Chal, vinaigre, khall خَلٌ. — Préparé en faisant subir au vin la fermentation acétique ; mais, la loi musulmane interdisant l'usage du vin, on croyait lui obéir en partant directement du raisin ; celui-ci était écrasé, puis abandonné à lui-même jusqu'à acidité convenable ; la fermentation alcoolique n'en précédait pas moins la fermentation acétique. Ibn al-Aouam (t. II, p. 406) donne de nombreuses indications à ce sujet. En Syrie, on remplace souvent le vinaigre par du verjus, حِصْرِم hiçrim, obtenu en exprimant les raisins verts, salant le jus et le faisant bouillir.

Chaom

111. Chaom, ail, ṣoûm ثُوم. — Allium sativum L. ; très employé encore dans les pays cbauds. Les Arabes ont confondu σκόροδον avec σκόρδιον, Teucrium Scordium L. ou germandrée aquatique, et en ont fait l'ail sauvage de Dioscoride, ثُوم برٌي ṣoûm barry. A Beyrouth, l'ail s'appelle vulgairement toûm, par altération du ث ṣ.

Charatin

112. Charatin, lombrics, kharatyn خَرَطين. — Lumbricus terrestris ; autrefois très employés pour préparer une huile qui « conforte les nerfs refroidis et est profitable aux douleurs des jonctures » (Guidon, p. 372). Galien les tenait pour diurétiques. Ces vers, utiles à un autre point de vue, sont dangereux lorsqu'ils ramènent à la surface du sol les débris, riches en bactéries, des moutons morts du charbon et enfouis dans les champs maudits (Pasteur).

Charmen

113. Charmen, kermès animai, qarmiz قَرمِز. — Kermes Vermilio Planchon (Coccus infectorius L.). C'est l'ancienne graine d'écarlate, le Coccus ilicis, granum ou coccum infectorium, vermillon des anciens. C'est une variété de cochenille dont on ne connaît positivement que la femelle qui vit, dans le sud de la France, sur un chêne (Quercus coccifera L.). Ces insectes ont la forme et la taille d'une baie de groseille rouge et sont fixés sur les rameaux de l'arbre. On récolte la graine de Kermès au mois d'avril avant l'éclosion des œufs qui restent contenus dans le corps de la mère. Après dessiccation le Kermès a la forme d'une coque légère, lisse, fragile, donnant une teinture rouge écarlate. Le Kermès a joui d'une grande vogue, surtout depuis l'invention par Mésué de sa confection alkermès (fol. 94 v°) dans laquelle entrait la matière colorante du Kermès, fixée au préalable sur de la soie, du suc de pommes, de l'eau de rose, du musc, de l'ambre, de l'agalloche, des perles, de l'or, etc. On lui substitua plus tard le sirop de Kermès, préparé en Provence et en Languedoc, sirop dont Lémery nous a conservé la formule (Pharm., p. 269).

Charnub

114. Charnub, caroube, khournoûb خُرنُوب. — Ceratonia Siliqua L., vulgairement خَرُّوب kharroûb. Au Liban, les fruits servent à préparer une sorte de raisiné, le dibs دِبس, que l'on distingue de celui de raisin par l'addition du nom de la plante. Chez les anciens le dibs était le rob de datte.

Chasi alkelb

115. Chasi alkelb, orchis, khouçy al-kalb خُصي الكَلب. — Littéralement testicule du chien ; il s'agit sans doute d'un Orchis producteur de salep , O. Morio L. , O. papilionacea L.

Chasuhth

116. Chasuhth, cuscute, kachoûṣ كَشوث. — Cuscuta europæa L. , ou peut-être C. Epithymum Mur. ; la cuscute porte encore le nom de حمَّاض الارنَب hoummâd al-arnab « oseille de lièvre », حامُول الكتان hâmoûl al-kittân. Il faut sans doute réunir les deux plantes. — Voir n° 181.

Chate

117. Chate, pastel, khitr خِظر. — Voir le n° 157.

Chazef

118. Chazef, tessons, khazaf خَزَف. — Débris de poteries, de tuiles ; argile cuite des fours arabes.

Chemps

119. Chemps, pois-chiche, himmiç حِمَِص. — Cicer arietinum L. , vulgairement hoummouç ; le pois-chiche entre pour une grande part dans l'alimentation en Syrie ; à tous les coins de rue, il y a des marchands de hoummouç bitahyné, purée de pois-chiche au citron et au tahyné, pâte huileuse obtenue en écrasant à la meule le sésame grillé. Le pois-chiche grillé (voir n° 201) s'appelle قضامة qadâma ; les graines vertes et encore dans leur coque sont vendues au printemps et au début de l'été sous les noms de خَضرَا ومَلاني Khadra oua malany (vert et plein) ou de ٱم قُلَيباني oum qoulaïbany.

Chenedhalbebi

120. Chenedhalbebi, galbanum, qinna et khalbâni قنَّه et خَلْبَانىِ. — Khalbâni est γαλβάνη qui peut-être vient de l'hébreu chelbenah. Le Galbanum est une gomme résine, fournie par une ombellifère, peut-être Ferula galbaniflua Boissier, ou F. rubricaulis Boissier ; il porte aussi le nom de bârizad بَرزد. Il est encore employé en pharmacie pour la préparation du diachylon et du baume de Fioraventi ; en Orient, on l'emploie comme aphrodisiaque.

Cherbachen

121. Cherbachen, les deux hellébores, kkârbaqân خَربَقان. — Duel de خربَق kharbaq ; il s'agit ici des rhizomes des deux hellébores, H. blanc, Veratrum album L., de la famille des Liliacées, et H. noir, Helleborus off. Salisb. (H. orientalis Lam.) ou H. niger L., de la famille des Renonculacées. En arabe comme en français, on les distingue par les mots blanc et noir. Le premier est un purgatif drastique et un sternutatoire violent ; il contient de la vératrine. Le second est connu aussi sous le nom de Rose de Noël ; il contient de l'helléborine, poison cardiaque. C'est ce dernier qui jouissait autrefois de la réputation de guérir la folie :

Ma commère, il faut vous purger
Avec quatre grains d'hellébore.

Le meilleur venait de l'île d'Antacyre, et on connaît l'épigramme de Martial :

Tribus Anticyris caput insanabile.

Citons, pour terminer, le proverbe rapporté par Thibault Lespleigney dans son Promptuaire (XVIe siècle) :

Cujus male sensus habet
Helleboro is indiget.

Cherbas

122. Cherbas, laitue, khass خَسّ. — Lactuca sativa L. ; c'est encore un des mets de prédilection des Syriens. Au printemps, elle fait partie du mazé, plateau chargé de hors-d'œuvre, tels que laitue, oranges, olives, concombres au vinaigre et à la moutarde, pistaches grillées au sel etc., qu'on sert avec l’ʿaraq, eau-de-vie anisée, en guise d'apéritif.

Cheunce

123. Cheunce, asphodèle , khanṣa خَنْثَى. — Voir le n° 80.

Chitini

124. Chitini, guimauve, khitmy خِطمي. — Althaea off. L. ; à Beyrouth, c'est le nom de la rose trémière, A. rosea Car. Dans l'article de Sérapion, on lit rosa zaueni, qui est la traduction de وَرد الزَّواني ouard az-zaouâny « rose des prostituées ».

Chubes

125. Chubes, gesse, khoullar خُلَّر. — Lathyrus sativus L.

Chubeze

126. Chubeze, mauve, khoubbâza خبّزة. — Malva syivestris L. , et M. rotundifolia L. ; ces mauves sont employées dans l'alimentation sous le nom de خُبَّيزة khoubbaïza ; la mauve dite molochia de Sérapion est le مَلوخية maloûkhya, Corchorus olitorius L. (Tiliacées).

Churtal

127. Churtal, avoine, khartâl خرطَال. — Avena sativa L., βρόμος des Grecs. Le traducteur de Sérapion a fait une grossière erreur en traduisant par cartamum ; vulgairement شوفان choufân.

Çibib

128. Çibib, raisins secs, zabyb زبيب.

Çinarad

129. Çinarad, émeraude, zoumroûd زُمْرُود. — Une des plus belles pierres précieuses ; c'est un silicate d'alumine et de glucinium de belle couleur verte ; on lui donne le nom d'aigue marine quand elle est bleuâtre, et on réserve le nom de béryl pour les variétés pierreuses. L'émeraude orientale, pierre très recherchée aussi, est une variété de corindon (alumine). زَبرجَد zabarjad signifie plutôt aigue marine et زُمْرُود zoumroûd « émeraude ».

Çinçiber Sem

129 bis. Çinçiber Sem, aunée, zanjabyl châmy زنجبيل شامى. — Voir le n° 280.

Condes

130. Condes, saponaire, koundous كُندُس. — Sans doute saponaire d'Orient, Gypsophyla Struthium L. et autres ; cette racine porte aujourd'hui le nom de \yiKÂ yiJUi chilch al-halâoua, racine de halâoua, à cause de l'emploi qu'on en fait dans la préparation d'un gâteau arabe, le halâoua. — Voir le n° 466.

Corumb

131. Corumb, chou, kourounb كُرنْب. — Les anciens distinguaient trois sortes de choux : cultivé, sauvage, marin. Le chou cultivé est Brassica oleracea L. ; le chou sauvage serait peut-être B. incana Tenor. ; Daleschamps cite plusieurs variétés de choux sauvages ; enfin, le chou marin serait une convolvulacée, Convolvulus Soldanella L. Une crucifère, Crambe maritima L., porte aussi ce nom ; elle pousse sur les côtes d'Angleterre. Le nom de kourounb (kranb vulgairement) s'applique plutôt au chou-rave, شَلجم chaljam (n° 463), dont une petite variété porte le nom de لِفت lift. Le chou ordinaire, chou cabus, est le malfoûf مَلفُوف.

Cribrit

132. Cribrit, soufre, kibryt كِبريت. — Déjà employé par Galien contre les maladies parasitaires (gale) et les dermatoses, et par Dioscoride contre la toux. Vulgairement, kébryt désigne les « allumettes ».

Cubebe

133. Cubebe, cubèbe, kabâba كَبَابة. - Piper cubeba L. f. fut introduit en thérapeutique par les médecins arabes. Edrisi, géographe arabe du XIIe siècle, le signale parmi les produits d'Aden. Au sujet du cubèbe, Sérapion cite Galien et Dioscoride qui l'ignorèrent : Dioscoride parle du Myrte sauvage et Galien du καρπήσιον, sorte de valériane ; en tous cas, chez Galien, il s'agit de rameaux et non de graines. Sérapion dit qu'il a réuni les deux descriptions parce qu'il a remarqué que ce que disait Galien du καρπήσιον s'appliquait à ce que disait Dioscoride du Myrte sauvage.

Çucharam

134. Çucharam, ciguë, choûkrân شوكران. — Conium maculatum L. ; la grande ciguë doit son nom aux tâches rouges dont la tige est couverte ; c'est un poison violent employé chez les Grecs pour exécuter les condamnés à mort ; on connaît le récit de la mort de Socrate, véritable tableau clinique de l'enipoisonnement par la ciguë.

Culam

135. Culam, cakile, qoullâm قُللَّام. — Voir le n° 109.

Curat

136. Curat, poireau, karrâṣ كرَّاث. — Allium Porrum L.

Cyfe

137. Cyfe, hysope, zoûfâ زوفا. — Hyssopus officinalis L. C'est l'hysope de Dioscoride. Chez les auteurs arabes, zoûfa est Origanum aegyptiacum L., ou O. syriacum L. Les anciens employaient aussi l’œsypum ou suint, notre lanoline moderne (voir n° 469), et les Arabes confondirent oesypum et hyssopus et en firent deux zoûfa ; pour les distinguer, ils leur ajoutèrent un qualificatif ; l'hysope devint زوفا يابس zoûfa yâbis « hysope sèche », et le suint, زوفا رطَب zoûfa rontab « hysope humide ».