Besbâïdj (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- DIOSCORIDES, IV, 185. C’est une plante qui croit sur les roches couvertes de verdure (le texte grec dit de mousse) ainsi que sur les troncs des vieux chênes au milieu de la mousse. Sa longueur est d’environ un empan. Elle ressemble à la plante appelée betaris (pteryx, fougère). Elle est couverte de quelques poils, déchiquetée, mais plus profondément que la fougère. Sa racine porte également quelques poils : elle a des divisions pareilles à celles de l’animal appelé le quarante-quatre (pieds, texte grec Polupous). Sa grosseur est celle du petit doigt. Si on la gratte, elle parait verte à l’intérieur. Sa saveur est astringente et légèrement douceâtre.
- GALIEN, livre VIII.
- DIOSCORIDES.
- ISHAK IBN AMRAN. Le besbâïdj est chaud au troisième degré et sec au second.
- HOBEÏCH. Elle a la propriété d’évacuer doucement l’atrabile. Pour cela on l’administre soit seule, soit avec du sucre, ou bien on la mélange avec certaine décoction ou certains électuaires. Au dire de certains médecins, les personnes qui éprouvent beaucoup de répugnance à prendre cette racine doivent la triturer et jeter cette poudre dans quelqu’un de leurs aliments. Elle évacue doucement l’atrabile. Seule avec du sucre, on la donne à la dose de deux drachmes. En décoction avec d’autres substances, on la donne à la dose de quatre drachmes.
- ABOU DJOREIDJ. Il faut choisir celle dont le corps est ferme, qui tourne au rouge et qui est récente et recueillie à temps, qui donne à la langue une amertume légère rappelant la saveur du girofle.
- Ibn MASSOUIH. Elle a la propriété d’évacuer l’atrabile sans colique et sans trouble. Quand on l’associe à d’autres décoctions, à du vin cuit, elle n’a pas besoin de correctif : on la triture seulement et l’on opère le mélange. Sa dose en décoction ou en macération varie de deux à cinq drachmes. En dehors de ces préparations, on la donne à la dose d’une à deux drachmes.
- IBN SERAPION. Elle évacue les humeurs pituitaires visqueuses, concrétées dans l’estomac et les articulations. Elle provoque des nausées, et il convient de pulvériser deux drachmes de sa racine et de les administrer dans de l’eau miellée ou de l’eau d’orge.
- RAZES. Elle dissipe les coliques et entre dans les préparations avec la cuscute.
- AVICENNE. Elle résout les intumescences et les humeurs. C’est une substance exhilarante non pas directement, mais indirectement en ce qu’elle purge de leurs humeurs atrabilaires le cœur, le cerveau et le corps tout entier.
- LIVRE DES EXPERIENCES. On doit employer celle qui est épaisse, qui, une fois rompue, rappelle la pistache, qu’elle soit verte ou sèche. Toute racine qui n’a pas ces caractères ne vaut rien. En somme elle évacue toutes les humeurs fixées sur l’estomac et les intestins. C’est pourquoi, chez certaines personnes, elle évacue des humeurs pituitaires et biliaires, suivant ce qu’elle rencontre dans l’estomac et les intestins, et elle n’évacue pas d’atrabile. Si cependant cette dernière humeur est dominante, elle l’évacue positivement. Elle est utile dans toutes les affections atrabilaires, et elle évacue les humeurs doucement, préparée seule en décoction, à la dose d’une once et même au-dessous. On la fait bouillir avec des tisanes, de l’eau d’orge, du bouillon de vieux coq : on aromatise cette boisson avec du gingembre, du fenouil vert; par ce moyen on la déguise aux sujets qui répugnent à prendre un médicament purgatif.
- AHMED IBN ABI KHALED. On se trouve bien d’en administrer chaque jour deux drachmes et demie dans la valeur d’une tasse de solution de cassia [et de continuer pendant sept jours] aux sujets atteints de mélancolie et d’éléphantiasis. Quelques médecins disent que l’on peut remplacer le polypode par moitié son poids d’épithym et le quart de sel indien.
Le mot besbâïdj est toujours usité dans le nord de l’Afrique. Nous avons vu, à l’exposition universelle de 1867, le Maroc exposer du polypode sous le titre légèrement altéré de besbij. Nous retrouverons d’autres synonymes aux n° 442 et 1891, et au n° 416 ou il est désigné sous le nom berbère de Techtîouân. On écrit vicieusement Besfaïdj et Besfatedj. La traduction hébraïque du canon donne Besbaidj (XXXXXX Mss. hébr. n° 1146, fol. 82.)