Autres plantes tinctoriales (Maison rustique 2, 1837)
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Les plantes tinctoriales qu'il nous reste à mentionner ne sont guère cultivées ; cependant il peut être utile d'indiquer leurs propriétés, comme preuve de la richesse du règne végétal et des ressources qu'il présente, et surtout pour exciter les cultivateurs à se livrer à des essais et à des recherches qui pourront doter notre agriculture et nos arts de nouveaux produits précieux. Ces espérances sont surtout fondées à l'égard des plantes qui nous occupent, dont le nombre utilisé n'est rien auprès de ce qu'il pourrait être, ce dont on peut prendre une idée en voyant sur un catalogue botanique combien de plantes portent le nom spécifique de tinctoriales. Nous allons transmettre quelques détails sur ceux de ces végétaux dont on utilise déjà les produits, et nous donnerons ensuite une enumération de ceux dont les propriétés colorantes sont le mieux constatées.
Sommaire
- 1 Croton des teinturiers ou Tournesol.
- 2 Caillelait jaune et blanc (Gallium verum et mollugo, L.).
- 3 Orcanette , Gremil ou Buglosse tinctorial (Lithospermum tinctorium, L. ; Anchusa tinctoria, Lam.) et Onosme (Onosma echioides, L.)
- 4 Camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria, L.)
- 5 Sarrasin
- 6 Plusieurs arbres et arbustes fournissent aussi des matières colorantes.
- 7 Enumération des plantes tinctoriales.
Croton des teinturiers ou Tournesol.
Nom accepté : Chrozophora tinctoria
Le Croton des teinturiers (Croton tinctorium, L.), connu dans le Midi sous le nom de maurelle, morellète [le r est douteux. NdE], est une plante très-utile aux arts par la teinture qu'on obtient de son suc ; elle appartient à la famille des Euphorbiacées. Depuis un temps immémorial les habitans du seul village de Grand-Gallargues (Gard) se dispersent en juillet, et parcourent jusqu'en septembre les départemens des Bouches-du-khôue, du Var et de Vaucluse, pour ramasser les plantes de tournesol, desquelles ils extraient, au moyen de la pression, la matière colorante d'un beau bleu, connue sous le nom de bleu de Languedoc. Mais, depuis quelques années, par suite de la concurrence, ces plantes ayant été coupées trop jeunes et avant qu'elles aient pu répandre des graines, elles commencent à devenir rares, en sorte qu'il est temps que l'agriculture s'empare de cette plante. Quelques cultivateurs avaient déjà essayé de la semer, mais sans succès, parce que les graines n'étaient pas mûres; mais M J Ivan, pépiniériste à Pertuis (Vaucluse), a réussi complètement en ramassant des graines bien mûres, ce que l'on n'avait pas encore fait, attendu que chaque jour il en mûrit une ou deux sur chaque plante et qu'aussitôt elles se répandent en s'élançant même au loin ; il obtint de ces graines de fort belles plantes qui l'ont mis à même d'offrir des semences au commerce.
Le croton croît dans les terres les plus arides et même rocailleuses ; il ne demande pas d'engrais et n'a besoin que d'une mince culture ; cependant, si l'on fume un peu la terre, si on la cultive bien, et qu'on l'arrose parfois dans les chaleurs de juillet, on obtient une beaucoup plus belle récolte et des plantes qui peuvent peser jusqu'à 1 kilo. Le produit est alors immense, car 7 ares 88 centiares ont donné un produit de 1600 kilos dans l'espace de 5 mois que cette plante est restée en terre, et la récolte s'est vendue sur le pied de 25 francs les 100 kilo, pesés verts. D'après cela, M. Ivan, convaincu que les agriculteurs du Midi ont un grand intérêt à multiplier cette plante annuelle, en a offert des graines à 10 francs l'once qui contient 38,400 semences environ ; les 7 ares 88 centiares renfermaient 12,800 plantes espacées d'environ 8 centim. l'une de l'autre.
La préparation du tournesol, d'après Montel, consiste en plusieurs opérations, d'ailleurs assez simples. On broie d'abord sous une meule disposée comme dans les moulins qui servent à écraser les olives ou les pommes à cidre, la maurelle, et pour cela ou doit choisir un jour serein, sec, et un soleil ardent. Quand les plantes sont bien écrasées, on en remplit un cabas fait de jonc et semblable à ceux dont on se sert pour presser les olives ; on met ce cabas sous le pressoir, et on reçoit le suc exprimé dans des vases ; dès qu'il ne coule plus de suc, on retire le cabas et on jette le marc qui forme un excellent fumier. Avant ces opérations,des femmes ont dû préparer des drapeaux de toile grossière de chanvre, ayant déjà servi, mais sans cependant être blanchie ni à la rosée ni à la lessive, et qu'on se contente, si elle est sale, de laver et faire sécher. Ces drapeaux sont trempés dans le baquet qui contient le jus de maurelle et on les en imbibe complètement, puis on les étend au soleil ardent sur des haies ; quand ils sont séchés on en forme des tas.
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Une deuxième préparation consiste à exposer ces drapeaux à la vapeur de l'urine ou du fumier, qui leur fait prendre la couleur bleue. Pour cela, on rassemble un mois à l'avance, dans des cuves en pierre, de l'urine ; on en laisse au moment de l'opération environ 30 pots formant une épaisseur de 5 à 6 pouces ; on y jette 5 à 6 livres de chaux vive ; quelques-uns y ajoutent en outre une livre d'alun ; on remue bien ce mélange avec un bâton ; on place au-dessus de l'urine des roseaux croisés sur lesquels on étend 7 à 8 drapeaux imbibés de suc et séchés les uns sur les autres ; puis on couvre la cuve d'un drap ou d'une couverture. Les drapeaux restent exposés à la vapeur de la liqueur pendant plus ou moins long-temps, en raison de sa force, généralement pendant 24 heures ; on a soin de les retourner et de prendre garde qu'ils ne trempent dans l'urine, qui détruirait aussitôt la matière colorante. Chaque fois qu'on expose de nouveaux drapeaux à la vapeur de l'urine, on la remue bien avec un bâton ; pendant tout le temps que dure cette préparation, on met tous les jours de l'urine dans la cuve, mais on n'y met que 3 fois de la chaux vive et de l'alun. — Lorsqu'on est obligé de suppléer à l'urine par le fumier, on doit prendre de grandes précautions, attendu qu'il faut retourner et retirer les drapeaux aussitôt qu'ils ont pris la couleur bleue, ce qui arrive quelquefois au bout d'une heure, et qu'une trop longue exposition à la vapeur du fumier pourrait détruire la couleur et tout perdre, ce que l'on n'a pas à craindre avec l'urine. — Dès que les drapeaux sont assez imprégnés de l'alcali volatil qui se dégage de l'urine ou du fumier, on les imbibe une seconde fois de nouveau suc de maurelle, et si, après cette imbibition, ils sont d'un bleu foncé tirant sur le noir, ou en reste là ; si les chiffons n'ont pas cette couleur foncée, on les imbibe de nouveau suc une 3e et même une 4e fois.
Il ne s'agit plus que de les faire sécher et de les emballer dans de grands sacs ; on les y serre et presse bien, on fait un second emballage dans d'autres sacs ou dans de la toile avec de la paille, et on forme des balles de 3 à 4 quintaux. Tout ce commerce se fait à Gallargues, où des commissionnaires viennent acheter ces balles pour les expédier en Hollande.
Le bleu de la maurelle n'est pas aussi beau que celui du pastel ou de l'indigo, et n'est que de faux teint ; l'eau froide décolore sur-le-champ les drapeaux. En Allemagne, en Hollande, en Angleterre, on emploie ce bleu pour colorer les conserves, les gelées et diverses liqueurs ; on s'en sert aussi pour donner au vin la couleur qui lui manque, et pour teindre le gros papier à sucre ; la teinture de tournesol est l'un des réactifs le plus fréquemment employés par les chimistes, parce qu'elle a la propriété de rougir sur-le-champ dès qu'on la mêle avec une substance acide quelconque, dont elle décèle ainsi la présence ; les Hollandais l'emploient pour colorer en violet la croute de leurs fromages. C'est avec la matière première que nous leur fournissons, c'est-à-dire le tournesol en drapeaux qu'ils préparent le tournesol en pains qu'on débite sous forme de pâte sèche, qui est en usage dans divers arts, et avec lequel on fait des espèces de pierres à dessiner.
Caillelait jaune et blanc (Gallium verum et mollugo, L.).
Ils paraissent renfermer un principe colorant analogue à celui de la garance, car le lait et les os des jeunes d'une lapine qui en mangeait, furent colorés en rouge. Ce sont les racines qui donnent une substance propre à teindre en rouge ou en jaune, selon la nature des ingrédiens salins qu'on emploie pour mordans.
Orcanette , Gremil ou Buglosse tinctorial (Lithospermum tinctorium, L. ; Anchusa tinctoria, Lam.) et Onosme (Onosma echioides, L.)
sont deux plantes vivaces de la famille des Borraginées, confondues généralement sous le nom d'Orcanette, qui croissent dans les lieux arides et sur les montagnes les plus sèches des parties méridionales de la France, en Italie et en Espagne. — Leurs racines ont une écorce rouge qu'on emploie dans la teinture de petit teint et dans la coloration de certaines liqueurs, de sucreries et de différens mets; les anciens en composaient leur fard ; le principe colorant qu'on en obtient n'est presque pas solubie dans l'eau, mais est très-soluble dans l'alcool, et surtout dans les corps gras ; aussi les pharmaciens l'emploient-ils pour colorer en rose leurs préparations huileuses. — C'est pendant l'hiver qu' on arrache ces racines ; les petites sont préférées ; on les lave, on les fait sécher, et on les livre ainsi au commerce. Ces plantes ne sont point cultivées, et la consommation qu'on en faisait, assez considérable autrefois, diminue chaque année, depuis que la teinture possède des ingrédiens qui lui sont fort supérieurs.
Camomille des teinturiers (Anthemis tinctoria, L.)
, plante vivace, de la famille des Corymbifères, s'élevant d'un à 2 pieds, croît en Europe dans les lieux arides et les pâturages des montagnes ; elle se garnit, pendant l'été et l'automne, de nombreuses fleurs jaunes ou blanchâtres qui la font rechercher pour la décoration des jardins. — On la multiplie de graines qu'on sème au printemps dans une terre légère. — Ses feuilles donnent une teinture jaune qui est peu solide, et dont on fait peu d'usage en France, mais qui, d'après d'Ambournay, est très-estimée dans le Nord. Les chevaux aiment beaucoup cette plante que les moutons et les chèvres mangent aussi volontiers.
Sarrasin
(décrit et figuré Tom. I, pag. 293). On peut retirer de sa paille une couleur bleue ; pour cela, on cueille le blé sarrasin avant que le grain soit tout-à-fait sec; on étend la paille sur la terre au soleil, pour amener le grain à un état de siccité qui lui permette de se détacher facilement ; on le bat, puis on réunit la paille en tas qu'on a soin d'humecter. Elle entre bientôt en fermentation qu'on laisse se prolonger jusqu'à un état de décomposition ; on lui voit alors prendre une couleur bleue ; c'est le moment d'en former des gâteaux comme on le fait pour le pastel, et qu'on fait sécher au soleil ou à l'étuve. M. Dubrunfaut (Agricult. manufacturier, 1831) nous apprend qu'en faisant bouillir ces gâteaux dans de l'eau, elle se colore fortement en bleu ; cette couleur végétale ne change ni
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dans le vinaigre, ni dans l'acide sulfurique, mais elle disparaît dans l'acide nitrique ; elle se change en rouge par un alcali ; elle passe au noir clair par la noix de galle concassée, et se change en un beau vert par l'évaporation. Des étoffes teintes en bleu avec cette dissolution traitée comme les matières végétales de même nature employées en teinture, ont offert une couleur belle et solide.
Plusieurs arbres et arbustes fournissent aussi des matières colorantes.
Les suivans sont à peu près les seuls dont on tire parti actuellement en Europe, sous le rapport de leurs propriétés tinctoriales.
Nerprun (Rhamnus). Deux espèces de ce genre d'arbrisseaux appartenant à la famille des Rhamnées fournissent des produits utilisés dans les arts : — 1° Le N. purgatif (R. catharticus, L.), arbrisseau de 8 à 10 pieds de hauteur, très-abondant dans les haies et les bois. Ses fruits, qui ont une saveur amère, désagréable et une odeur nauséabonde, servent à préparer un médicament purgatif fort énergique, le sirop de nerprun, qui se trouve dans toutes les pharmacies, et enfin le vert de vessie qu'on obtient en rapprochant ces fruits lorsqu'ils sont mûrs, par l'évaporatlon, et en les mettant dans des vessies avec une certaine quantité d'alun ; cette couleur est fort employée dans la peinture en détrempe et dans le lavis. — 2° Le N. des teinturiers (R. infectorius, L.), arbrisseau plus petit, originaire du midi de la France, mais qui supporte le climat de Paris. Ses fruits, cueillis avant leur maturité, sont vendus dans le commerce sous le nom de graine d'Avignon, et donnent une couleur jaune que les teinturiers de petit teint emploient fréquemment, mais qui n'est pas solide ;la décoction de ces grains avec du blanc de céruse forme une couleur jaune verdàtre, nommée stil de grain. — Ces deux arbustes, très-rameux et très-épineux, sont très-propres à former de bonnes haies qui pourraient donner ainsi un produit supplémentaire.
L'Epine vinette (Berberis vulgaris, L.), Vinettier, en outre de son fruit, dont, aux environs de Dijon, on tire bon parti pour faire des confitures très-estimées, et de son bois qui produit d'abondans fagots et que les tourneurs et les ébénistes recherchent à cause de sa couleur, contient dans le bois et les racines une couleur jaune assez belle et assez solide, dont on fait cependant peu d'usage. MM. Buchner, de Munich, ont tout récemment extrait de 100 parties d'écorce d'épine-vinette, 1/3 d'une substance qu'ils ont nommée Berberine, et dont la dissolution diversement préparée peut très-bien être appliquée à la teinture en jaune, jaune verdàtre et jaune brunâtre, surtout de la soie et de la laine.
Les Mûriers noir et blanc (Morus nigra et alba) sont encore énumérés par Thouin au nombre des plantes tinctoriales, comme fournissant un bois propre à la teinture en jaune.
Enumération des plantes tinctoriales.
— Les matières colorantes provenant des végétaux sont, les unes de nature résineuse, et les autres des modifications de la matière extractive. Parmi les couleurs résineuses, il en est de jaunes, le Curcuma, la Gomme-gutte, le Chica, etc ; de rouges, la Garance, les Caillelait, le Sang-dragon, le Santal, le Carthame, le Safran, l' Alkanna, le Phytolacca decandra, l' Orcanette, l' Onosme, etc.; de vertes, la Chlorophylle, le Vert de vessie ; mais il ne paraît pas qu'il y en ait de bleues. Les substances bleues sont généralement de nature extractive : parmi celles-ci, il y en a de jaunes, Reseda luteola (Gaude), Anthemis tinctoria (Camomille), Nerprun des teinturiers, Epine-vinette, Genista tinctoria, Quercus tinctoria, Morus tinctoria, et beaucoup d'autres ; de rouges, Alizarine, Hæmatine, etc. ; mais, à ce qu'il paraît, il n'y en a pas de vertes. Quant aux couleurs végétales bleues, on peut les diviser en deux sections : A. Les matières colorantes bleues de la fructification : des fleurs et des fruits, surtout des fruits charnus. On pourrait les appeler bleus naturels, parce que la couleur est déjà formée pendant la vie de la plante, comme dans les pétales des Viola odorata, Iris germanica, Commelina communis, Sysyrinchium tinctorium, Aquilegia vulgaris, Centaurea cyanus, Campanula rotundifolia, et une multitude d'antres plantes ; le bleu existe dans le suc des baies du Sambucus nigra, de quelques variétés de Vitis vinifera, Vaccinium Myrtillus, Rubus cæsius, Empetrum nigrum, etc. B. Les matières colorantes bleues des organes de la nutrition : de la racine, de la tige, des feuilles. La couleur y est rarement primitive et formée pendant la vie du végétal ; elle paraît ne se former qu'après la mort de la plante par des combinaisons chimiques ; de là le nom de bleu chimique qu'on peut donner à ces matières : c'est à cette action qu'appartient l' Indigo. Dans les Légumineuses, la matière colorante bleue se trouve dans les Coronilla Emerus, Vouapa simira, Baptisia tinctoria, Tephrosia tinctoria, Amorpha fruticosa, Robinia Caragana, Ononis Anil, et plusieurs autres; dans les Polygalées, le Polygala bracteolata Forskalh, et tinctoria Vahl., donnent une sorte d'indigo ; dans les Crucifères, la plante la plus connue sous ce rapport est l' Isatis tinctoria (Pastel); on peut aussi obtenir une couleur bleue des feuilles et tiges d'une variété de Brassica oleracea et de l'écorce de la racine de quelques Raphanus sativus ; dans les Acérinées, l' Acer rubrum, dont on colore en Amérique la laine et le lin ; dans les Synanthérées, le Spilanthus tinctoria Loureiro, dont on tire en Cochinchine une substance tinctoriale très-semblable à l'indigo ; il est probable que l'on trouvera une matière semblable dans les Spilanthus oleraceus et Fuscus communis des jardins. Dans les Polygonées, le Polygonum Fagopyrum (Sarrasin) desséché avant l'entière maturité de ses fruits ; d'après Thunberg, les P. chinense, barbatum et aviculare, sont cultivés au Japon comme plantes donnant une substance tinctoriale d'un beau bleu semblable à l'indigo. Dans les Apocynées, le Pergularia tinctoria Sprengel, de Sumatra, le Gymnema tingens Sprengel, ou Asclepias tingens Roxb., du Pégu, et le Wrightia tinctoria Rob. Brown, ou Nerium tinctorium Roxb., donnent des couleurs bleues très-estimées; dans les Laurinées, les racines du Laurus parvifolia Lam., et du Laurus globosa Aublet, donnent une couleur violette ; dans les Euphorbiacées, le Cro-
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zophora tinctoria Adr. Juss. (Croton des teinturiers), dont on tire le tournesol, les Croton tricuspidatum et lanceolatum de Cavanilles donnent une couleur bleue ; notre Mercurialis perennis L. contient en quantité notable de la matière colorante bleue ; c'est avec l'Euphorbia helioscopia L., que l'on teint le papier en bleu de ciel. Dans les Térebinthacées le Rhus mollis Humb. et Bonpl., de l'Amérique du Sud ; dans les Scrofulariées, le Melampyrum arvense L., dont les graines mêlées au blé donnent au pain une couleur bleuâtre : les tiges et les feuilles fournissent aussi cette couleur après avoir éprouvé une sorte de fermentation ; il en est de même du M. sylvaticum ; on a trouvé que les Rhinanthus donnent la couleur bleue aussi bien que les Melampyrum ; l' Euphrasia officinalis a beaucoup d'analogie avec eux. I1 est enfin à remarquer que ce qui arrive après la mort chez quelques phanérogames, a lieu pendant la vie de certains Lichens et de quelques espèces de Boletus, qui, quand on les coupe, tournent au bleu ; quelques-uns produisent la couleur de tournesol ; mais la manière de l'obtenir est bien différente de celle que l'on emploie pour l'indigo et pour certaines espèces de croton.