Arneb bahry (Ibn al-Baytar)

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Arneb berry
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Ardjân


55 Arneb bahry, Lièvre marin, Λαγωος ϐαλασσιος.

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AVICENNE. C’est un animal marin, de petite taille, de la nature des coquillages, de couleur rouge, ayant parmi ses organes quelque chose qui ressemble à des feuilles de soude. — AUTRE AUTEUR. C’est un animal marin, de petite taille, ayant une pierre dans la tête. — DIOSCORIDES, II, 20. C’est un animal marin auquel on a donné le nom de lièvre. Il ressemble à l’animal marin appelé toûtîs, (en grec τευθις, en français une sèche). Appliqué seul avec l’ortie (marine), il a la propriété de faire tomber les cheveux. — GALIEN, livre XI. L’eau dans laquelle il a bouilli est employée pour faire tomber les cheveux. — AVICENNE. Ses cendres aiguisent la vue. Cet animal est un poison. Ingéré, il donne la mort avec des ulcérations au poumon. — DIOSCORIDES, dans la Thérapeutique des poisons. Quand on a mangé du lièvre marin, on sent dans la bouche une saveur de poisson comme quand on a mangé du poisson. Quelque temps après, il survient des douleurs au ventre et de la difficulté d’uriner, et l’urine est alors de couleur pourpre et fétide, ainsi qu’il arrive avec les différentes espèces de poissons liUuJl. Les sueurs sont fétides, on vomit fréquemment de la bile mêlée de sang. Aux sujets qui ont mangé de cet animal, il faut aussitôt administrer assidûment du lait d’ânesse, du vin doux, de la décoction de mauve avec ses feuilles, de la racine de cyclamen avec du vin, de l’ellébore noir, du suc de scammonée avec de l’eau miellée, du goudron et du vin. Quand les malades en sont arrivés à refuser toute espèce de poissons, ils recherchent l’écrevisse et s’en nourrissent constamment et avec profit. Un signe excellent qui indique leur délivrance prochaine du poison, c’est leur appétence pour le poisson : au début de la maladie, ils refusent d’en manger.

La dernière citation de Dioscorides n’est pas complètement conforme au texte du médecin grec. Cette citation est extraite du VIe livre, des Poisons. Sprengel fait du lièvre marin l’Aplisia dépilans, mollusque gastéropode, qui porte aussi chez nous le nom de lièvre de mer. (Voyez Cuvier, Annales du Muséum, an XI.)