Acacia nilotica (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 83 : FABACEAE MIMOSOIDEAE. V. Acacia nilotica. A. Rameau fleuri. B. Fruits. C. Écorce (coupe transversale). VI. Leucaena leucocephala. D. Rameau fleuri. E. Fruits.

Acacia nilotica (L.) Delile Fl. Aegypt. 3 : 31 (1813).

• Nom accepté : Vachellia nilotica

Basionyme : Mimosa nilotica L., Sp. Pl. 1 : 521 (1753).

Synonymes : Mimosa arabica Lam. (1783) ; Acacia arabica (Lam.) Willd. (1806) ; Acacia nilotica (L.) Delile subsp. adansonii (Guill. & Perrottet) Brenan (1957).

Noms vernaculaires : Fr : Acacia de Cayenne (Guadeloupe, Martinique) ; Acacia-savane (Martinique) ; Acacia saline, Pompon jaune (Martinique) ; Acacia à gomme arabique (St-Barthélemy). A : Cassie (Antigua) ; Casha (Anguilla) ; Gum arabic tree (Puerto Rico).

Description : Arbuste ou petit arbre pouvant atteindre 8 m de haut et 35 cm de diamètre. Écorce : épaisseur totale 7-8 mm pour un diamètre de 26 cm. Aspect externe : gris noirâtre profondément fissurée longitudinalement, anastomosée. Rhytidome : 5-6 mm, marron foncé presque noir en plusieurs couches, face interne blanc rosé. Écorce vivante : 2-3 mm, tranche saumon ; en transversale : rayons fins très serrés non élargis ; inodore, contrairement à A. macracantha et A. tortuosa. Aubier : jaune paille ; coeur couleur marron d’Inde (orange-marron brillant), éclat gras avec trainées verticales noirâtres et orange ; odeur de haddock. Feuilles : alternes, bipennées, 4-9 paires de pennes ; 10-20 paires de folioles par penne, de 3-8 × 1-2 mm, rondes aux 2 extrémités ; 2 longues épines stipulaires grêles, 4-6 cm de long, à chaque feuille ; pétiole avec une glande à la base des pennes inférieures, quelquefois plusieurs. Fleurs : jaunes, en capitules sphériques d’env. 1,5 cm de diamètre groupés par 2-6 ; pédoncule de 1,5-2 cm de long portant vers le milieu 2 bractéoles. Fruits : gousses pendantes à tomentum gris-vert, glauque ou blanchâtre, devenant glabres, presque droites, stipitées, 5-15 cm de long, comprimées, aplaties, légèrement constrictées entre les graines et convexes sur les graines. Phénologie : décidu. Fleurs et fruits : mai-septembre. Habitat : zones sèches et terrains rocheux, côtes sous le vent entre 0 et 50 m ; envahissant, commun dans les champs abandonnés (Grenadines) ; formant des fourrés. Tempérament : xéro-héliophile.

Usages : Une gomme exsude du tronc (encre, mucilage, médicinale). Fruit pour le tanin. Bois dur, bois de feu. Mellifère. Ornemental.

Distribution générale : Origines : Afrique et Asie tropicales ; largement répandu par la plantation et naturalisé. (Cuba, Virgin Islands, Trinidad, Tobago).

Distribution aux Petites Antilles : Introduit et naturalisé dans de nombreuses iles des Petites Antilles, de St-Barthélemy et Anguilla jusqu’à Barbade.

Matériel examiné : SB : QUESTEL 111, Morne Grand Fond, Gustavia, 200 m (P). BT : BÉNA 2265, s.loc. (P). M : PRIVAULT 314, Anses d’Arlets (P) ; ROLLET 1657, Ilet Chevalier (GUAD) ; STEHLÉ 2216, 6069, Ste Anne, Savane des Pétrifications (P). Gr : EGGERS 6329, Grand (illisible) (P).

Observations : At : Boggy Peak, 0 m ; Sugar Loaf, 50 m ; Darkwood, 0 m (DAVID & ROLLET). BT : côte sous le vent (DUSS). M : côte en face de l’îlet Chevalier, 0-15 m ; l’espèce semble se concentrer dans le sud de l’île (ROLLET). B : La sous-espèce adansonii, signalé par GOODING and al. pour cette île, tombe en synonymie. Gs : Ronde, Cannouan, Mustique, Union, Carriacou, Bequia (HOWARD).

Bibliographie : (*Iconographie). BRITTON & WILSON 1924 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE 1920 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD 1952, 1988 ; LITTLE and al.* 1974 ; QUESTEL 1941 ; STEHLÉ & STEHLÉ 1947 Liste compl.

Anatomie du bois

Acacia muricata : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 3-5-6-(8)-27-(38)-54-58-66-67-68 (Voir la signification des codes)

Acacia farnesiana, Acacia macracantha, Acacia muricata, Acacia nilotica, Acacia tortuosa :

• Bois parfait brun rouge, souvent avec des veines sombres, bien différencié de l’aubier blanc jaunâtre, très dur, lourd à très lourd (0,80 à 1,10 g/cm³ et jusqu’à 1,25 g/cm³ pour A. muricata), à grain fin, maille très difficilement visible.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 6 à 15 par mm², difficilement visibles à l’œil nu (diamètre moyen compris entre 110 et 150 μm, mais inférieur à 100 μm chez A. muricata), souvent obstrués par des dépôts brun rouge. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires ornées de 8-9 μm de diamètre en général (de l’ordre de 6 μm chez A. muricata).
• Parenchyme en lignes terminales et associé aux pores en manchon circulaire ou losangique. Files de cellules composées de 2 à 4 éléments. Cristaux, parfois gros, en chaînes.
• Rayons 2-4-sériés en général (jusqu’à 7-sériés chez A. macracantha et A. nilotica), au nombre de 4 ou 5 par mm (8 à 9 par mm chez A. muricata et A. tortuosa), de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
• Fibres à ponctuations simples.