A'oussedj (Ibn al-Baytar)

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I'hn
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
O'ud


1602 - A'oussedj, Rhamnus Diosc.


Nom accepté : [[]]

[2-482]

  • Dioscorides, I, 119. C’est un arbrisseau qui croît dans les haies ; il a des rameaux rigides, épineux comme l’oxyacantha, avec des feuilles un peu allongées, couvertes d’un peu d’humeur visqueuse. Il y en a une seconde espèce qui est plus blanche ; une troisième espèce a les feuilles plus noires et plus larges et tournant un peu au rouge, les rameaux longs d’environ cinq coudées, avec des piquants plus nombreux, mais plus mous et moins aigus. Le fruit est large et mince et contenu dans une gousse pareille au médicament appelé spondylium (les éditions grecques de Dioscorides varient ici, et l’on peut traduire par vertèbre, par spondylium et par asphodèle).
  • Livre des Expériences. Si l’on fait bouillir ses feuilles dans de l’eau jusqu’à ce que cette eau acquière la consistance d’extrait, mais en ayant soin de l’empêcher d’être brûlé, on l’emploie avec succès contre les taies qui surviennent aux yeux chez les enfants. Si l’on en imbibe la tutie artificielle, c’est un topique réfrigérant pour l’œil et salutaire contre l’ophthalmie purulente.
  • Le Chérif. Son suc administré à l’intérieur est salutaire contre l’ophthalmie de nature atrabilaire. Si on triture cette plante, que l’on en prenne le suc, qu’on en fasse une pâte avec du henné et que l’on s’en frictionne au bain, ces frictions sont salutaires contre les démangeaisons et la gale. Les fumigations faites avec ses rameaux chassent les bêtes venimeuses. Si on la triture et qu’on exprime, le suc dans l’œil durant sept jours consécutifs, cela est avantageux contre les taies de l’œil, anciennes ou récentes. Si l’on prend de ses fruits, qu’on les triture, qu’on en exprime le suc, qu’on le laisse sécher, puis qu’on en mélange la valeur d’un danek dans un jaune d’œuf ou du lait de femme, et qu’on l’injecte dans l’œil, c’est un des remèdes les plus efficaces contre toutes les maladies de l’œil et particulièrement contre les taies. Les médecins de la Perse, de l’Inde et de la Syrie traitent la lèpre noueuse, au début, au moyen d’une boisson dont voici la préparation : on prend la racine de rhamnus, on la divise, on la fait bouillir dans une décoction aromatique jusqu’à réduction à un tiers de livre, ce qui procure quatre ou cinq selles d’atrabile brûlée. Avant d’administrer le médicament, il faut, trois jours auparavant, donner au malade de la viande de mouton sous forme de blanc-manger, laisser le remède pendant deux jours et le reprendre le troisième.
  • L’auteur. La plupart des médecins qui ont parlé de Ya’oussedj lui ont attribué les propriétés de la ronce, xxx, ce qui prouve chez eux peu de discernement et d’attention. Ce sont, en effet, deux médicaments qui diffèrent de caractères et de propriétés. J’ai parlé précédemment de la ronce, et vous pouvez recourir à ce que j’en ai dit. (Voyez le n° 1578.)

Sprengel voit dans le Rhamnus de Dioscorides le Lycium europeum pour la première espèce, et le Lycium afrum pour la seconde. Quant à la troisième espèce, il penche pour le Rhamnus paliurus. Nous lisons dans la traduction arabe de Dioscorides : y&$ iju..i.^j £iy.x.l], «Ramnos, et c’est l’A’oussedj». On lit aussi dans une note marginale ^i-AJaMlj (jw.jjj.-A-4, « en latin kambronos». C’est encore le nom ou à peu près que porte en Espagne le lycium, Cambronera. Matthiole donne Cambrones comme nom du Rhamnus en espagnol.