O'ud (Ibn al-Baytar)

Nom accepté : Aquilaria spp.

[2-484]

• Dioscorides, I, 21. L’agalloche est le bois indien que l’on apporte de l’Inde et de l’Arabie, il est pareil au bois de thuya, tacheté (blanc), odorant, astringent avec une certaine amertume, couvert d’une écorce qui ressemble à la peau d’un animai. Mâché, il sert autant qu’en décoction pour parfumer la bouche et tout le corps. On l’emploie en guise d’encens.
• Galien, dans la traduction d’El-Batrîk. L’agalloche, et c’est le bois indien, est aromatique. Deux drachmes et demie de sa racine font disparaître les humidités de l’estomac.
• Avicenne. La meilleure sorte est celle qui est appelée mandaly, <J<x.u, qui vient du centre de l’Inde, à ce que l’on dit ; puis l’espèce appelée indienne, qui provient de la montagne et qui a un avantage sur la précédente, à savoir qu’elle n’engendre pas de poux et que son odeur se conserve mieux dans les vêtements. Il y a des gens qui ne font aucune différence entre ces deux sortes, la mandalienne et l’indienne. Une bonne sorte est l’espèce dite samandoury, ^jOsJUw , qui vient de Sofala, ^liw, dans l’Inde. Vient ensuite l’espèce dite komary, ^yUS, qui estune variété de celle de Sofala. Après cela sont les espèces dites kakouly, Jjib, berry, to-»Ji, kailii, j.ks, et sanfy, ^mo-N, que l’on appelle aussi kas-moury, ^^xzà (variante : kachmoury, ^j.-sw-’S"), qui est molle et douce. Parmi les sortes inférieures sont celles qui sont appelées djelâly, tJ3A.=» , mantaky, ïUaiU,- loudly, JÎ^J, merîtâny, jlkj^ ? Toutes les variétés de mandaly sont bonnes. Dans le samandoury, on préfère les variétés bleues, lourdes, dures, abondantes en suc, épaisses, sans trop de blancheur et résistant au feu. La foule préférera variété noire à la bleue. En résumé, les meilleures sortes de ce médicament sont celles qui plongent dans l’eau. Quant à celles qui surnagent, elles sont sans vertu et ne valent rien. L’agalloche est constituée par les racines d’un arbre que l’on détache et que l’on enterre jusqu’à ce que le bois se putréfie et qu’il ne reste que de l’agalloche pur. L’agalloche est chaud et sec au second degré. Il est subtil, désobstruant, carminatif. Il évacue les humeurs superflues, fortifie les viscères et les nerfs qu’il pénètre d’humeurs subtiles, huileuses et visqueuses. Il est très-salutaire au cerveau. Il fortifie les sens et le cœur et le porte à l’expansion.
• Ishak ibn Amrân. Ses fumigations font descendre la pituite du cerveau. 11 constipe et suspend l’incontinence d’urine causée par le froid et la faiblesse de la vessie.

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L’agalloche des anciens, vulgairement bois d’aloès des modernes, est encore incomplètement connu dans ses variétés. On en rapporte au genre Aloexylum des légumineuses et au genre Aquilaria, qui donne son nom à une famille. On peut lire dans Saumaise comment le nom d’Aloê lui fut aussi donné dans l’antiquité, puis comment, pour le distinguer, on forma le nom de xylaloe, que rend le nom moderne bois d’aloès. Les traducteurs de Maçoudî ont négligé cette distinction et employé à tort le mot ahès pour bois d’aloès. On a souvent signalé la confusion des noms de variétés dans Sérapion et dans Avicenne. Nous avons rectifié ces noms autant que nous l’avons pu. On a relevé aussi les erreurs commises par les traducteurs arabes de Dioscorides, lequel compare l’agalloche au thuya. Les Arabes ont lu ce mot thuis au lieu de thuios et l’ont rendu par mortier (vase où l’on pile).

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Aloexylum est un synonyme de Aquilaria.