A'nber (Ibn al-Baytar)

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A'leth
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
A'nbâ


1587 - A'nber, Ambre guis.


Nom accepté : [[]]

[2-469]

  • Ibn Hassan. L’ambre est la déjection d’un animal marin. On dit que c’est une substance qui pousse dans les profondeurs de la mer, qui est mangée par certains animaux de mer et que les vagues agitées déposent au reflux. L’ambre a la forme des nodosités ligneuses ; il est gras, léger, et nage sur l’eau. Il y en a une espèce de couleur noire peu estimée, creuse, sèche. L’ambre est odorant, fortifie le cœur et le cerveau, est utile contre la paralysie, le tic facial et les maladies causées par la pituite grossière. C’est le roi des parfums. On l’éprouve par le feu.
  • Avicenne. L’ambre, à ce que l’on prétend, sourd de la mer. Quant à soutenir que c’est l’écume de la mer ou la déjection d’un animal, cela est loin de la vérité. Le meilleur est celui qui tient du noir et du blanc, qui vient de Chelâheth, Ja^UJl, puis l’azuré, puis le jaune. Le plus mauvais est le noir. On le sophistique avec le lycium, ijoA^., la cire et le ladanum. Quant au mena, <xàs> [variantes: s«xà.«, menda; d<>***,mendeli; <\j,nedd),c’est une espèce noire, peu estimée ; on la rencontre souvent dans les entrailles d’un poisson qui la mange et en meurt. L’ambre est chaud et sec. Il paraît qu’il est chaud au second degré et sec au premier. Il convient aux vieillards par sa douce chaleur. Quant au mend, il s’en trouve une sorte qui tache les mains, qui convient pour y fixer la teinture (nous lisons ijLàiL Jj*ft3 &A^J £*ai)> qui est utile au cerveau, à la tête et au cœur. Il est salutaire au cerveau, aux organes des sens et au cœur.
  • Le même, dans les Médicaments cordiaux. L’ambre a de la consistance et de la viscosité. Il excelle à fortifier et à réjouir, en raison de sa puissante aromaticité; c’est pourquoi il fortifie et accroît la substance des esprits dans les organes principaux. Il est plus tempéré que le musc. Ses propriétés sont reconnues. Il a de l’arôme, de la subtilité, de la consistance et de la viscosité.
  • Ibn Rodhouân. Il est salutaire dans les affections de l’estomac de nature algide, contre les flatuosités grossières de l’intestin et les obstructions, pris soit à l’intérieur, soit en frictions, contre la migraine et la céphalalgie causées par des humeurs froides, en fumigations et en frictions. Il fortifie les organes et neutralise les émanations cadavériques, si l’on en prolonge l’ingestion et les fumigations.
  • Et-Temîmy. On obtient un succès marqué en l’appliquant sur les articulations prises d’afflux d’humeurs ou sur des parties œdémateuses; Il fortifie leurs ligaments et dissipe les humeurs qui y affluent. On en fait des injections dans les narines, dissous dans quelque huile chaude, comme l’huile de marjolaine, de camomille, de matricaire, de basilic, contre les affections graves du cerveau causées par de la pituite épaisse ou des vapeurs. Il dissipe les obstructions survenues dans les circonvolutions du cerveau, et le fortifie contre les vapeurs et les humeurs. On en prépare des parfums sous forme de pommes, que l’on donne à flairer aux sujets affectés de paralysie, de tic facial, ou de convulsions, et on en obtient de bons effets. Il entre dans beaucoup d’onguents compliqués et d’électuaires royaux.
  • Livre des Expériences. Ses vapeurs sont utiles contre les fluxions algides et fortifient le cerveau. Dissous dans l’huile de ben, il est utile contre toutes les affections nerveuses et dans la gibbosité administré en friction sur les vertèbres dorsales. Il fortifie le cardia, même parla seule application d’une mèche de coton qui en a été imbibée. Pris à l’intérieur, il est utile contre le flux de ventre causé par le froid, et contre l’affaiblissement de l’estomac. En résumé, il fortifie tous les organes de nature nerveuse.
  • Autre. Si l’on met de l’ambre dans un verre de vin, l’individu qui le boira sera ivre à l’instant.

Le passage extrait du Canon d’Avicenne a besoin d’éclaircissements. La description s’arrête à nos trois premières lignes dans les manuscrits, ainsi que dans la traduction de Gérard. Le texte imprimé de Borne et la traduction conforme de Plempius ajoutent un récit provenant d’un témoin oculaire. Bochart s’en est emparé et, par une restitution hasardée, il fait recueillir l’ambre gris sur les bords de la mer Germanique (où l’on récoltait le succin ou ambre jaune). Voir aussi sur l’ambre gris Edrissi, I, 63; Maçoudi, I, 333, reproduit par Sérapion, et le Ma-la-iessâ ^ibliolh. nat., A-. F. n° io3o,fol. 22 5. Au lieu du Lycium, (ja^à^-, les manuscrits donnent généralement le Gypse, fjas^: Quant à la variété noire, elle porte le nom de nedd, tXj, et de mena, «XÀ^», que ce dernier mot soit ou non dérivé du premier. On lit chez Daoud el-Antaki que l’ambre gris se trouve dans la mer d’Oman et de’Mandeb. La mer appelée Cheîâhelli est le bassin formé par la presqu’île de Malaka, l’île de Sumatra et les îles d’Andamân et Nicobar. Voyez la traduction de la Géographie d’Abou ‘1-Féda, par M. Reinaud, p. cdxiv de l’Introduction.