A'aker karhâ (Ibn al-Baytar)

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Dheiyân
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
A'aker chema'a


1507 - A'aker karhâ, Pyrèthre.


Nom accepté : [[]]

[2-432]

  • Dioscorides, III, 78. Le pyrèthre est une plante qui a la tige et les feuilles pareilles à celles de la carotte sauvage ou du fenouil, l’ombelle pareille à celle de l’aneth, les fleurs pareilles a des cheveux et la racine de la grosseur du pouce.
  • L’auteur. Le pyrèthre est un médicament connu de tout le monde. C’est ce que les Berbères appellent tikendest, xxx. Il diffère du médicament dont parle ici Dioscorides et que les traducteurs ont rendu par a’aker karhâ, mais à tort. En effet, l’a’aker karhâ est une plante qui n’a été connue de nos jours et autrefois que dans le Maghreb en particulier, et c’est de là qu’on l’expédie dans les autres pays. La première fois que je l’ai rencontrée et reconnue, c’est dans la province d’Ifrîkiya, dans les environs de la ville appelée Kossontîna el-Haoua, xxx xxx (Constantine l’aérienne), du côté du midi, dans le canton dit Soma’a louâta, xxx xxx. C’est de là que j’en ai rapporté. Elle m’avait été indiquée par un Arabe. Cette plante ressemble par l’aspect, la ramification, les feuilles et les fleurs, à ce que l’on appelle camomille blanche, laquelle est connue en Egypte sousle nom de kerkâch, xxx, si ce n’est que les ramifications du pyrèthre sont couvertes de poils blancs. Elle s’étale à la surface de la terre, dont elle couvre une grande étendue. Ses rameaux sortent d’une tige unique, portant chacun des capitules arrondis à l’instar de la camomille susdite, de couleur jaune à leur centre entouré de dentelures; celles qui sont recouvertes et qui touchent à la terre sont rouges; les supérieures et extérieures sont blanches. Elle a une racine longue, de la grosseur du doigt, chaude, acre et brûlante. Tels sont les véritables caractères de l’a’aker karhâ. Quant au médicament décrit par Dioscorides et appelé en grec pjrethron, que les traducteurs ont rendu à tort par a’aker karhâ, comme nous l’avons dit, c’est le médicament connu aussi de nos jours par les personnes de notre profession, à Damas, sous le nom de bois à blessure, de montagne, Jua.4 £j-*Ji *j-*< Quant au tïkendest, u>M<yjju3, ils lui donnent le nom tfa’oud el-karh du Maghreb, gd>U rj^’ ùj*’ Ce médicament est bien connu en Syrie. La plante qui le fournit ressemble à un fenouil de grande taille. Elle porte un fruit. Je l’ai vue et recueillie aux environs de Damas, à la source du Ouadi Barada, dans le lieu dit Babel es-Souk, i3_y*J! J-jIj, à la gauche du chemin qui conduit à Zebedâni. Ces échantillons avaient tous les caractères décrits par Dioscorides. Sachez cela : je l’ai constaté et vérifié, grâces à Dieu.
  • Galien, VIII.
  • Dioscorides.
  • Avicenne. C’est un puissant apéritif de la voûte nasale et des narines. Bouilli avec du vinaigre et employé en frictions dans la bouche, il affermit les dents branlantes.
  • Livre des Expériences. Pulvérisé et répandu sur la partie antérieure du crâne, il l’échauffé et le préserve contre les afflux d’humeurs. Il est utile contre la paralysie et l’épilepsie causée par des humeurs grossières du cerveau. Mâché avec de la poix ou du mastic, il attire la pituite visqueuse. Pris sous forme de pâte avec du miel, il dissout la pituite dans l’estomac et réveille l’appétit vénérien chez les sujets à tempérament froid et humide. Réduit en poudre, mélangé avec la farine de fève, introduit dans un sachet et appliqué sur la verge et les testicules, s’il est laissé en place une journée entière, il excite au coït les sujets refroidis, surtout ceux qui éprouvent une sensation marquée de froid aux testicules.
  • Ed-Dimachky. Il est chaud et sec au quatrième degré.
  • Ishak ibn Amrân. Bouilli dans du vinaigre, il donne un collutoire excellent contre la procidence de la luette et le ramollissement de la langue causé par la pituite.
  • Abou’s-Salt. Prisa la dose de deux drachmes, il évacue la pituite.
  • Le Chérif. Son huile est salutaire contre le tic facial, la résolution des membres et la paralysie. Les frictions pratiquées sur la verge excitent au coït et favorisent l’émission du sperme. Voici la manière de préparer son huile. On prend une once de la racine, on la triture, on la fait bouillir dans une livre d’eau jusqu’à réduction à deux onces, on verse dessus une égale quantité d’huile, on fait chauffer jusqu’à ce que l’huile reste seule, puis on clarifie et on conserve pour l’usage.
  • El-Ghafeky. Pulvérisé et réduit en pâte, il est utile à l’intérieur contre l’épilepsie. Préparé avec de la graisse pour onguent, il agit de même.

Ibn el-Beïthâr fait ici preuve de science pratique et de sagacité. La plante qu’il a recueillie à Constantine y est toujours abondante, et c’est le Pyrèthre. Quant au Purethron de Dioscorides, si l’on ne sait pas au juste ce qu’il est, on le considère comme différent de notre Pyrèthre et on lui cherche une place parmi les ombellifères, vu la description qui lui donne l’ombelle de l’anet. Une note de la traduction arabe de Dioscorides dit que l’a’aker karhâ est appelée à Séville Siouâk el-abbas.