Emledj (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : Phyllanthus emblica
- ISHAK IBN AMRAN. C’est un fruit noir qui ressemble à une prune xxx, ayant un noyau arrondi, pointu à ses deux extrémités, et donnant, quand on enlève son écorce, une amande à trois divisions. Ce que l’on emploie, c’est ce fruit avec son noyau. La saveur en est amère et astringente. Il nous vient de l’Inde
- HOBEÏCH IBN EL-HASSEN. Son action se rapproche de celle du myrobolan de Kaboul, xxx xxx. Dans le pays d’où il provient, on le fait macérer dans du lait, et cette préparation porte le nom de chîr amledj, xxx xxx. Cette macération dans du lait a l’avantage de lui enlever une certaine astringence.
- IBN MASSA. Le meilleur emblic est celui qui est connu sous le nom de chîr amledj.
- MASSIH. Il est froid au premier degré et sec au second.
- MASSERDJOUIH. Il est astringent. Il resserre la racine des cheveux, fortifie l’estomac et le tonifie.
- CHAREC L’INDIEN. L’emblic est le roi des médicaments.
- BADIGHORAS. Il est salutaire contre l’atrabile et les agents septièmes.
- IBN MASSA. Il arrête la soif. Il donne du courage et de la pénétration.
- EL-YEHOUDY. Il excite au coït et arrête la salivation et les vomissements.
- IBN MASSOUIH. Il calme l’effervescence du sang et arrête le dévoiement. Il noircit les cheveux. Confit, il relâche, est salutaire contre les hémorroïdes et excite l’appétit.
- AVICENNE. L’emblic vaut mieux que le myrobolan. Il arrête la canitie, suspend les hémorragies, est utile contre les hémorroïdes anciennes, fortifie les organes internes et surtout l’estomac et les intestins. Il fortifie également les yeux.
- LE MEME, dans le Traité des médicaments cordiaux. Il compte parmi les médicaments astringents. Il a une propriété merveilleuse pour fortifier le cœur, par son action tonique et astringente. Il en suffit de la moindre portion pour régulariser les tempéraments froids; c’est donc un médicament qui fortifie, xxx, l’esprit (vital). Son action est plutôt de fortifier le cœur que de combattre la tristesse, quand elle a pour cause la rareté du sang, sa pauvreté et sa prompte résolution. Comme médicament cordial spécifique et dépuratif, c’est à ce titre un des médicaments les plus efficaces pour l’intelligence et la mémoire, xxx xxx. En somme, c’est un des médicaments qui fortifient tous les organes sans exception.
- LIVRE DES EXPERIENCES. Il étanche la soif, si l’on en laisse quelque temps un fragment dans l’eau que l’on boit. Il dessèche les humeurs et l’humidité de l’estomac. Si l’estomac est froid, on lui associe le nard indien. Il est salutaire contre la viscosité des intestins et les hémorroïdes, et suspend le cours des humeurs qui s’y portent. Il dissipe les émanations qui montent au cerveau et, par ce fait, aide à la lucidité de l’intelligence.
- LE CHERIF. L’emblic fortifie beaucoup les nerfs, et le cœur. On le donne à la dose de trois drachmes. Il noircit les cheveux, employé en décoction avec du henné. Il fortifie aussi la racine des cheveux. Trituré, associé avec partie égale de sucre et un peu d’huile d’amande, et pris à la dose de cinq drachmes, à jeun et dans de l’eau tiède, il est utile contre la faiblesse de la vue et il l’éclaircit. Il est utile contre l’ulcération des intestins et les hémorroïdes. Pris à la dose de deux drachmes, avec trois drachmes de fruit du nabek (jujubier sauvage) dans de l’eau de coing, il est utile contre la diarrhée, surtout la diarrhée atrabilaire et pituitaire. Si l’on en prend deux drachmes, qu’on les triture et qu’on les laisse deux heures dans de l’eau douce, puis qu’on exprime le suc, qu’on le décante trois fois et que l’on en fasse des instillations dans l’œil, on agit très efficacement contre l’albugo. C’est là un fait d’expérience.
L’emblic est fourni par une euphorbiacée du genre phyllanthus. Le mot ch’ir, en persan, veut dire lait.