Madhuca longifolia

De PlantUse Français
Révision de 14 septembre 2022 à 10:52 par Michel Chauvet (discussion | contributions) (Sources)

(diff) ← Version précédente | Voir la version courante (diff) | Version suivante → (diff)
Aller à : navigation, rechercher

Madhuca longifolia
(L.) J. F. Macbr.

alt=Description de l'image Mahuwa tree in Chattisgarh.jpg.
arbre à Chattisgarh
Ordre Ericales
Famille Sapotaceae
Genre Madhuca

2n =

Origine : Inde

sauvage ou cultivé

Français mowra, illipé
Anglais mahua


Résumé des usages
  • fleurs riches en sucre :
    • consommées comme légume, crues ou cuites
    • transformées en sirop
    • transformées en boissons fermentées
    • transformées en vinaigre
  • amande du fruit riche en matière grasse : beurre d'illipé
    • parfois utilisé comme huile de cuisson
    • transformé en savon
  • bois utilisé comme bois d'œuvre
  • arbre d'alignement


Description

  • grand arbre à feuilles persistantes à l'extrémité des rameaux
  • feuilles entières, lancéolées ou oblongues
  • fleurs petites, jaune pâle, en bouquets denses
  • fleurs devenant charnues et caduques
  • baie jaune à une graine

Les fleurs ont une forme très curieuse. Le tube se renfle considérablement, et les lobes de la corolle se referment.

Noms populaires

hindi
  • मोहा - moha ; मोहुवा - mohua (Mansfeld)
  • mahua, mohwa, mauwa (Wealth of India)
  • मवूक - madhūk (Wagenaar)
  • मडुअा - mahuā (McGregor)
bengali mahwa, maul, mahula (Wealth of India)
marathi mahwa, mohwra (Wealth of India)
gujerati mahuda (Wealth of India)
telugu ippa (Wealth of India)
tamoul
  • elupa, illupe (Mansfeld)
  • illupei, elupa (Wealth of India)
kannada hippe (Wealth of India)
malayalam poonam, ilupa (Wealth of India)
Oriya mahula, moha, madgi (Wealth of India)

Le nom sanscrit est madhuka. Il dérive de madhu, "miel", et est à l'origine du nom botanique et des noms hindis.

Classification

Madhuca longifolia (L.) J. F. Macbr. (1918)

basionyme :

  • Bassia longifolia L. (1771)

Variétés

1) Madhuca longifolia (L.) J. F. Macbr. var. longifolia

Présente dans le sud de l'Inde.


2) Madhuca longifolia (L.) J. F. Macbr. var. latifolia (Roxb.) A. Chev. (1943)

basionyme :

  • Bassia latifolia Roxb. (1795)

synonymes :

  • Madhuca indica J. F. Gmel. (1791)
  • Madhuca latifolia (Roxb.) J. F. Macbr. (1918)

Présente dans le centre de l'Inde.

Cultivars

Géographie et histoire

Les fleurs de mowra ont connu une vague d'importation éphémère en France dans les années 1879-1888. Elle s'explique par la crise du phylloxéra, qui avait ruiné nombre de vignerons. Certains ont donc cherché à faire du vin de raisins secs (importés). Considéré au départ comme une falsification, ce vin a été autorisé en 1880 (Audibert, 1880). Un commerce considérable d'importation de raisins secs s'est alors développé, et des négociants ont eu l'idée de les adultérer avec des fleurs de mowra, qui une fois séchées, ressemblent à des raisins secs, et avaient l'avantage d'être bien moins chères. Elles étaient surtout exportées de la région de Bombay par des négociants parsis (Dosabhai Framji, 1884). Leur usage a été interdit par la loi du 14 août 1889, et cette disposition est restée intégrée au Code du vin. Elle n'a été abrogée que le 6 septembre 2003.

Sources

On a eu naturellement l'idée d'introduire en France les fleurs de Mahwah pour fabriquer des vins artificiels, et il en est arrivé à cet effet des cargaisons considérables à Marseille (400,000 kil. de janvier à septembre 1880). Mais le gouvernement a dû prohiber cette industrie, car on a reconnu que cet alcool causait des troubles cérébraux. Actuellement [en 1888] on ne reçoit plus de Mahwah en France.

Planchon, 1888. Etude sur les produits des Sapotées


De la falsification des Raisins secs, des MOWRA-FLOWER, de leur abus.

Les demandes considérables et générales de raisins secs qui arrivèrent sur les marchés importateurs, durant l’année 1879 et 1880, de tous les départements et de certains pays étrangers, devaient fatalement donner naissance à des fraudes commerciales. Le prix élevé qu’atteignirent les raisins secs et le peu de connaissance qu’on a encore de ces produits, facilitèrent ces manœuvres. C’est ainsi que quelques négociants peu scrupuleux, afin de rendre aux raisins mouillés lors de la récolte ou détériorés, leur apparence ordinaire, les arrosent de mélasse. Les vins que l’on fait avec les raisins ainsi dénaturés sont généralement mauvais ; les fermentations rarement menées à bonne fin. Que les fabricants veillent donc attentivement en achetant les raisins, et évitent d’être dupes de la manœuvre déloyale que je leur signale.

Des MOWRA-FLOWER. — Dans le courant de l’année 1879, je fus appelé à faire, dans le laboratoire de la Faculté des Sciences de Marseille, des expériences pratiques sur un produit nouvellement importé de l’Inde, appelé Mowra flower.

C’était une fleur dont l’apparence était celle des raisins de Thyra. A première vue un œil exercé pouvait seul reconnaître la différence existante. En regardant avec attention, il était cependant facile de ne pas s’y tromper. La forme du Mowra flower est celle-ci : un bouton de rose, dont le follicule est d’un seul morceau. En l’ouvrant on trouve dans l’intérieur les pétales.

La richesse saccharine de cette fleur est égale à celle des raisins, soit de 60 à 65 % ; mais la fermentation s’établit très-difficilement, et le produit qu’on en obtient est affecté d’un goût amer sui generis très prononcé.

ABUS. — La grande ressemblance des Mowra avec les raisins secs et leur bas prix, ont permis quelquefois aux négociants de fruits secs de glisser de ces fleurs dans les sacs de raisins secs. Leur mélange, dans les proportions de 20 à 30 %, constitue un réel bénéfice pour les vendeurs. Je me fais un devoir, dans cette nouvelle édition, de porter à la connaissance des viticulteurs et fabricants, tous ces abus, heureux de pouvoir ainsi, dans une certaine mesure, empêcher des fraudes dont la réputation du vin de raisins secs souffrirait seule.

Audibert, J.F., 1880. L'art de faire le Vin (en ligne sur Gutenberg)


We will now take a brief survey of the present position of the Parsi population in Gujarat and other places outside Bombay […] The other staple trades which are almost entirely in the hands of the Parsis are timber, fuel, and "mowra" flowers from which liquor is manufactured. (vol. 2, p. 259).

Karaka, Dosabhai Framji, 1884. History of the Parsis Including Their Manners, Customs, Religion
and Present Position
. London, Macmillan & Co. 632 p. Reprint Kessinger Publishing, 2004. en ligne sur Archive


Sans remonter aux réglementations qui ont régi dès le moyen-age la fabrication et le commerce des vins, il est intéressant de voir comment ont évolué les dispositions suite à la crise induite par le phylloxéra.

Aux termes de l’article 7 de la loi du 14 août 1889 « toute addition au vin de sucre, au vin de raisins secs, soit au moment de la fermentation, soit après, du produit de la fermentation ou de la distillation des figues caroubes, fleurs de mowra, clochettes de riz, orge et autres matières sucrées constituent la falsification de denrées alimentaires prévues par la loi du 27 mars 1851 (...) ».

La loi du 11 juillet 1891, alors que la crise phylloxérique s’achevait et que l’on essayait de limiter la fabrication de succédanés de vins , disposait que : « constitue la falsification de denrées alimentaires prévues par la loi du 27 mars 1851, toute addition au vin, au vin de sucre ou de marc, au vin de raisins secs : 1°/ de matières colorantes quelconques ; 2°/ de produits tels que les acides sulfurique, nitrique, chlorhydrique, salicylique, borique ou autres analogues ; 3°/ de chlorure de sodium au-dessus de 1g/l. »

Filhol, Dominique et Châtelet, Alain, 2001. Historique des AOC et pratiques œnologiques. DGCCRF - Bureau des Boissons. en pdf


Addition de produits étrangers.

Est interdite toute addition au vin, au vin de sucre ou de marc, à la boisson de raisins secs :

1° De matières colorantes quelconques ;

2° Des produits tels que les acides sulfurique, nitrique, chlorhydrique, salicylique, borique ou autres analogues ;

3° De chlorure de sodium au dessus de 1 gramme par litre ;

4° Soit au moment de la fermentation, soit après, du produit de la fermentation ou de la distillation de figues, caroubes, fleurs de mowra, clochettes, riz, orge et autres matières sucrées.

Code du vin. Définitions. Article 9. Abrogé par Décret 2003-851 2003-09-01 art. 4, JORF 6 septembre 2003. sur Légifrance


var. longifolia : Frequently cultivated in S India and Sri Lanka. The fleshy, pleasant-smelling flowers have a high sugar content. They are eaten raw or dried; from the seeds an oil is obtained. Wild distribution: S India, Sri Lanka.
var. latifolia : Frequently cultivated in Central and N India. The seed oil is used for human nutrition and for the production of soap. The flowers are eaten raw or cooked. Sometimes planted as a grafting stock for Manilkara zapota (L.) van Royen. Wild distribution: India through Myanmar.

Mansfeld.


Usages

Sur l'usage des fleurs, voir Planchon (1888).

L'huile des graines contient des acides oléique, stéarique et palmitique.

L'arbre sert parfois de porte-greffe à Manilkara zapota.

Références

  • Awasthi, Y. C., Bhatnagar, S.C. & Mitra, C.R., 1975. Chemurgy of Sapotaceous Plants: Madhuca Species of India. Econ. Bot., 29(4): 380-389. en ligne
  • Patel, Madhumita & Naik, 2010. S. N., Flowers of Madhuca indica J. F. Gmel.: Present status and future perspectives. Indian Journal of Natural Products and Resources, 1(4): 438-443. en ligne
  • Planchon, Louis, 1888. Etude sur les produits de la famille des Sapotées. Montpellier, Imprimerie centrale du Midi. 121 p. en ligne sur Pl@ntUse
  • Yadav, Priyanka, 2012. Madhuca longifolia (Sapotaceae): A review of its traditional uses, Phytochemistry and pharmacology. International Journal of Biomedical Research, 3(7): doi:10.7439/ijbr.v3i7.292

Liens