Poireau (Vilmorin-Andrieux, 1904)

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Pissenlit
Vilmorin-Andrieux, Les plantes potagères, 1904
Poirée

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POIREAU
Allium Porrum L.
Fam. des Liliacées.
SYNONYMES : Poirée, Poirette, Porche, Porreau.
NOMS ÉTR. : ANGL. Leek. — ALL. Lauch, Porree. — FLAM. et HOLL. Prei. — DAN. Porre. — SUÉD. Purjo-lök. — ITAL. Porro. — ESP. Puerro. — PORT. Alho porro, Alho macho (Brésil). — RUSSE Louke porrei. — POL. Pory.


Indiqué par les auteurs comme originaire de la Suisse. — Bisannuel. — Malgré les noms différents qui ont été donnés aux deux plantes par les botanistes, il parait extrêmement probable que le Poireau et l'Ail d'Orient sont une seule et même chose, différant seulement en ce que dans l'un, la culture s'est attachée à développer la production des caïeux, tandis que dans l'autre, on s'est efforcé d'obtenir surtout des feuilles abondantes et se recouvrant les unes les autres par leur base sur la plus grande longueur possible.

Dans le Poireau, comme dans l'Ognon, la tige est réduite, pendant la première année, à un simple plateau ou cône très aplati, d'où partent inférieurement les racines, et supérieurement les feuilles, emboîtées les unes dans les autres par leur partie inférieure fermée en forme de gaine, et étalées ensuite en une longue lame généralement pliée dans le sens de la longueur et se rétrécissant jusqu'à la pointe. Ces feuilles, plus ou moins larges et plus ou moins longues, suivant les variétés, paraissent disposées en deux séries opposées, de sorte qu'elles s'étalent les unes au-dessus des autres de deux côtés, symétriquement par rapport à l'axe de la plante, et forment, pour ainsi dire un éventail. La tige florale, qui ne se développe que la seconde année, s'élève au centre des feuilles et juste entre les deux moitiés de l'éventail. Elle est lisse, pleine, de grosseur à peu près égale sur toute sa hauteur, et non renflée comme celle de l'Ognon. Les fleurs, blanches, rosées ou lilacées, forment en haut de la tige un gros bouquet simple à peu près sphérique. Aux fleurs succèdent des capsules à trois valves, trigones-arrondies, remplies de graines noires, aplaties, ridées, ressemblant beaucoup à celles de l'Ognon.

Les graines de Poireau sont au nombre d'environ 400 dans un gramme, et le litre pèse à peu près 550 grammes ; leur durée germinative est habituellement de deux années.

CULTURE. — Le Poireau est une plante très franchement bisannuelle, c'est-à-dire qu'il lui faut presque une année complète pour se préparer à fleurir et à mûrir ses graines, ce qu'il fait dans le cours de la seconde année.

On sème ordinairement le Poireau au mois de Mars, en pépinière ; on éclaircit le semis s'il se montre trop dru, ce qui est le cas habituel pour peu que la levée soit satisfaisante, et on arrose selon les besoins ; puis, au mois de Mai ou au commencement de Juin, quand le plant a acquis la grosseur d'un tuyau de plume, on le met en place dans une bonne terre, fraiche et riche, fumée d'avance et autant que possible avec du fumier bien consommé. La plantation doit se faire de préférence par un temps frais et couvert, sinon il faut avoir la précaution de bien mouiller ta terre quelques jours à l'avance.

Avant de planter, on aura eu soin d’habiller le plant, c'est-à-dire de raccourcir les racines de moitié et les feuilles du tiers de leur longueur. Ainsi préparés, les poireaux sont piqués au plantoir et fortement appuyés contre la terre (bornés), dans des rayons espacés de 0m 30 à 0m 40 et profonds d'environ 0m 10, à l'écartement de 0m 10 à 0m 20 suivant les variétés. Aussitôt après, on arrose copieusement au goulot ; les pluies, les arrosements et les binages répétés au cours de la végétation arrivent peu à peu à combler les rayons. Tel est, en quelques


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lignes, le mode de culture adopté partout, et qui donne des produits depuis l'automne jusqu'au printemps.

Les poireaux repiqués au mois de Mai commencent à donner vers le mois de Septembre. On peut toutefois en obtenir un peu plus tôt en semant dès le mois de Février, à bonne exposition, pour repiquer à la fin d'Avril. On en produit même dès le mois de Juillet, au moyen de semis faits sur couche en Décembre (Voy. ci-dessous). — Si l'on cherche au contraire à prolonger la production à la fin de l'hiver et pendant le printemps, époque où les premiers poireaux semés commencent à monter à graine, on a recours à des semis tardifs faits à la fin d'Avril ou en Mai et mis en place seulement en Août.

Culture de primeur. — La plus importante, sans contredit, est celle qui se pratique avec le P. très gros de Rouen et le P. très long d'hiver (de Paris). On les sème en pépinière assez dru, sur couche chaude, depuis la fin de Décembre jusqu'à la mi-janvier, à raison de 30 à 40 grammes par châssis. On recouvre le semis de terreau et on plombe. Après la levée, qui s'effectue en quelques jours, il convient d'aérer plus ou moins, suivant la température, mais régulièrement, car il est indispensable d'éviter un excès de chaleur ou d'humidité qui déterminerait l'étiolement des sujets. Les jeunes plants ainsi obtenus, après avoir été habillés, sont repiqués en Mars-Avril, soit sur vieille couche en plein air, soit sur cotière ou même dans une planche bien préparée, en rayons espacés de 0m 20 à 0m 30, profonds d'environ 0m 10, et à l'écartement de 0m 10 à 0m 15. Les soins à donner, sarclages, arrosages, etc., sont les mêmes que ceux indiqués pour la culture printanière de pleine terre. L'emploi d'engrais liquides incorporés à l'eau des arrosages ou d'engrais solubles répandus sur le sol donnera aux plantes une végétation plus luxuriante, et par conséquent de plus beaux produits. — La récolte a lieu à partir de Juin-Juillet.

On sème quelquefois aussi le P. gros du Midi très clair, en place sur couche chaude, avec de la Carotte à châssis ; on ne repique pas le plant, mais on l'éclaircit, et après l'enlèvement des carottes, on le rechausse avec du terreau ; on l'arrose copieusement et on peut le consommer à partir du moment où il atteint la grosseur du petit doigt.

Culture eu plein champ. — Cette culture présente une réelle importance dans les environs des grands centres ; elle réussit fort bien dans les vallées fraîches, où elle donne des résultats véritablement rémunérateurs.

Les semis se font d'ordinaire en Avril-Mai, en pépinière, exactement comme dans la culture de jardin, et le plant, habillé comme nous l'avons expliqué plus haut, est repiqué en Juin-Juillet à 0m 08 ou 0m 10 de distance sur des lignes écartées de 0m 30 à 0m 40 et même de 0m 55 à 0m 60 si l'on veut utiliser le binage à cheval. Certains cultivateurs, pour éviter les frais de repiquage, sèment directement en place en lignes distantes de 0m 40 à 0m 50 ; mais ce mode d'opérer est loin de donner des rendements et des produits aussi beaux que ceux obtenus dans les cultures où le repiquage est pratiqué. — Les soins à donner consistent exclusivement en quelques binages qui, tout en tenant la terre propre, suppléent dans une certaine mesure au manque d'arrosage.

La récolte commence ordinairement en Octobre et se prolonge pendant tout l'hiver et tout le printemps. Quand les poireaux ne sont pas encore à toute venue et qu'on veut commencer à les porter au marché, on butte une ligne sur deux, et peu de temps après, on commence la récolte sur les lignes ainsi buttées, de sorte qu'à la fin, celles qui restent se trouvent distantes entre elles de 0m 60 à 0m 80. On dispose alors de plus de terre pour faire le dernier buttage des lignes restantes, et les poireaux, occupant le terrain plus longtemps, deviennent aussi beaucoup plus forts.

Culture d'automne. — Dans la seconde quinzaine de Septembre, les maraîchers de Parissèment assez fréquemment le P. gros du Midi, soit seul, soit avec de la Mâche, qui est récoltéependant l'hiver. Ces semis sont faits en place, en planche et très clair, en terrain frais ouarrosé à l'avance; on ne repique pas, niais on éclaircit les plants, de façon à laisser entre euxun espacement d'environ omo5. Pour favoriser la germination, les arrosages devront êtrecopieux pendant les premiers jours; mais on les suspend dès que le temps devient humide.Pendant les grands froids, on protège les plants à l'aide de litière et de paillassons.

Au printemps, on mouille plus abondamment et on a soin de bien désherber. Dès la première quinzaine de Juin, les poireaux, qui, à vrai dire, sont petits et ont peu de blanc, sont bons à consommer.


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ENGRAIS ET EXIGENCES. — Le Poireau est très avide d'engrais, mais il n'aime pas les fumures organiques fraiches, et si l'on ne peut disposer d'une terre ayant reçu du fumier depuis un certain temps, il est indispensable d'employer du fumier bien décomposé.

En grande culture, dans les terres suffisamment pourvues de matières organiques, on pourra faire usage de la formule suivante :

Nitrate de soude
Superphosphate de chaux
Sulfate de potasse

200 à 300 kil.
500 —
200 —

par hectare.

INSECTES NUISIBLES ET MALADIES. — Les ennemis de l'Ognon et de l'Ail sont également ceux du Poireau. En outre, cette plante est exposée aux atteintes d'une « rouille » spéciale, due au Puccinia porri et qui est efficacement combattue, lorsque le plant est encore jeune, par des pulvérisations à l'aide de bouillies à base de sulfate de cuivre, dans les proportions suivantes :

Ammoniaque
Sulfate de cuivre
Carbonate de soude
Eau

1|4 de litre
2 kil.
3 —
100 litres

Le Ver du poireau, larve d'un petit lépidoptère, l’Acrolepia asectella ou Tinea alliella, cause parfois de grands ravages dans les cultures de Poireau. Cette larve creuse dans le cœur de la plante une galerie qui descend parfois jusqu'au bas de la tige, et les plantes attaquées ne tardent pas à périr.

On a recommandé, pour restreindre les ravages de ce ver, de couper rez terre les tiges du Poireau ; malheureusement, la plante repousse souvent mal après cette opération. Le mieux encore est d'avoir recours à la suie, que l'on répand à deux reprises sur les plantes, aussitôt que l'on s'est aperçu de l'apparition du papillon, qui, en pondant ses œufs sur les feuilles, est la cause déterminante du mal. Si l'on tarde seulement d'une douzaine de jours, le remède est inefficace, car les larves ont alors pénétré à l'intérieur du Poireau, et la suie ne peut plus rien contre elles.

Dans ce dernier cas, on pourra faire usage de la dissolution suivante : 40 ou 50 grammes de savon noir par litre d'eau, et en asperger les poireaux abondamment, de manière que le cœur en soit bien rempli.

Comme moyen préventif, on fera mieux encore de tremper les jeunes poireaux avant leur plantation dans cette même dissolution.

USAGE. — On fait grand usage, en cuisine, cuite et apprêtée à différentes sauces ou en soupes, de la partie inférieure et blanchie des feuilles du Poireau, partie qu'on appelle improprement la tige de la plante et que nous désignerons sous le nom de pied.

Poireau très long d'hiver


POIREAU TRES LONG D'HIVER (DE PARIS).
SYNONYMES : Poireau tête d'anguille, P. d'Aubervilliers.
NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Very long winter leek. — ALL. Dicker langer Winter-Lauch.

Cette variété est extrêmement distincte. Les feuilles en sont réunies sur une très grande longueur, et là où elles sont libres, se montrent plus longues et plus étroites que celles d'aucun autre poireau, sauf toutefois le P. de Bulgarie ; elles sont aussi d'une teinte plus pâle et plus grisâtre. La portion inférieure des feuilles, où elles se recouvrent les unes les autres, partie que nous appellerons le pied, mesure dans les plantes bien développées environ 0m30 de long sur 0m 15 à 0m 025 de diamètre.

Cette variété résiste bien à l'hiver. Elle convient surtout pour les plantations d'arrière-saison. C'est la seule dont on puisse obtenir ces beaux poireaux très hauts et très minces qui sont apportés en longues bottes à la halle de Paris. Il est vrai d'ajouter aussi, que les maraîchers des environs de Paris aident un peu la nature en rechaussant les poireaux, avec de la terre ou du terreau, au cours de leur végétation.


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POIREAU LONG DE MÉZIÈRES.
SYNONYME : Poireau dur de Mézières.


Pied gros, ordinairement long de 0m 08 à 0m 10, parfois plus, et très blanc ; feuilles bien vertes, étroites et dressées. Cette très belle race, une des plus appréciées depuis quelque temps aux environs de Paris, est bien franchement d'hiver.

Dès le début de l'automne, à partir du mois de Septembre, on la voit arriver en abondance sur les marchés de Paris, où elle a la réputation d'être toujours d'excellente qualité.

Poireau de Bulgarie
POIREAU D'HIVER DE FLANDRE.


Variété très rustique, résistant à la sécheresse aussi bien qu'aux plus grands froids. Le P. d'hiver de Flandre a le pied court, pas très gros ; les feuilles d'un vert grisâtre, étroites, pliées en gouttière et très retombantes. Cette race a, il faut le reconnaître, le défaut de drageonner quelquefois.


POIREAU DE BULGARIE.

Se rapprochant un peu du P. très long d'hiver, à feuillage vert blond, assez large et dressé, mais à pied plus long encore et surtout beaucoup plus gros. D'un développement rapide, donnant des tiges très charnues, il est très avantageux à cultiver pour l'automne, et se prête également bien au forçage.

Sous le climat de Paris, on ne peut le considérer comme franchement d'hiver, car il s'est montré jusqu'à présent assez sensible aux gelées.

Poireau gros du Midi

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POIREAU GROS DU MIDI.
SYNONYMES : Poireau d'été, P. gros court, P. chaud.
NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Broad flag leek, London or American flag L. — ALL. Dickpolliger Sommer-Lauch. — HOLL. Dikke fransche zomer prei.


Cette race mériterait mieux d'être appelée P. gros long d'été, car elle a le pied assez élevé, atteignant souvent 0m 25 de long, et acquiert en même temps une grosseur relativement considérable, de 0m 03 ou même 0m 05 de diamètre. Les feuilles sont amples, souples, souvent retombantes, de couleur un peu variable, mais généralement assez foncée et d'un vert franc.

C'est une très belle et très bonne variété, assez hâtive, très productive, mais sensible au froid. Sous le climat de Paris, on ne peut l'employer que pour les plantations destinées à produire à l'automne. Elle ne supporte, en effet, sans en souffrir, que les hivers exceptionnellement doux.


Poireau très gros jaune du Poitou
POIREAU TRES GROS JAUNE DU POITOU.
SYNONYMES : Poireau jaune très gros court, P. à feuille dorée.


Cette variété, comme son nom l'indique, est originaire de l'ouest de la France ; l'influence de cette origine se manifeste dans le tempérament de la plante, qui est un peu délicate et ne supporte pas toujours sans en souffrir les hivers du climat de Paris.

C'est, très probablement, une variation locale du P. gros du Midi, mais elle s'en distingue bien nettement par plusieurs de ses caractères : Elle a le pied plus court, mais au moins aussi gros, atteignant facilement un diamètre de


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0m 04 à 0m 06 sur une longueur totale de 0m 20 à 0m 25. Le feuillage est plus ample et affecte la disposition en éventail d'une manière plus marquée que dans le P. gros du Midi ; en outre, les feuilles sont plus longues, plus molles et souvent elles sont pendantes sur la moitié à peu près de leur longueur, de sorte qu'elles retombent parfois jusqu'à terre. La couleur en est franchement distincte : c'est un vert blond, presque jaunâtre, qui diffère complètement de la couleur plus ou moins glauque ou grisâtre, qui est celle de presque toutes les autres variétés de poireaux.

Le P. jaune du Poitou, comme nous l'avons dit, n'est pas extrêmement rustique ; il est précoce et grossit rapidement, ce qui le rend très convenable surtout pour produire à l'automne.

Poireau très gros de Rouen


POIREAU TRES GROS DE ROUEN.
SYNONYMES : Poireau de couches, P. de printemps.
NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Large Rouen leek. — ALL. Kurzer dicker Rouener Lauch.


Pied court, très gros, ne dépassant guère 0m 15 à 0m 20 de longueur sur 0m 05 ou 0m 07 de diamètre, presque complètement enterré. Feuilles commençant à se séparer, pour former l'éventail, presque au niveau du sol, nombreuses, étroitement imbriquées les unes sur les autres, pliées en gouttière, raides et de médiocre longueur, ordinairement pendantes vers l'extrémité. Le limbe des feuilles est large, d'un vert grisâtre ou légèrement glauque.

Le Poireau très gros de Rouen est une belle variété, productive, convenant aussi bien pour l'hiver que pour l'automne, grossissant moins rapidement que le P. gros du Midi, mais, par contre, très lente à monter à graine au printemps, et par conséquent restant plus longtemps propre à la consommation. C'est un poireau vraiment très rustique et des plus cultivés.


POIREAU MONSTRUEUX DE CARENTAN.
SYNONYMES : Poireau froid (Artois), P. à feuille de Laiche, Diagont (Sologne).
NOMS ÉTRANGERS : ANGL. Monstrous Carentan leek, Cannell's Mammoth L. — ALL. Carentan sehr dicker Riesen- Winter-Lauch.


Les caractères de cette variété se rapprochent tout à fait de ceux du Poireau très gros de Rouen, dont elle n'est très probablement qu'une race améliorée, mais réellement très distincte par les dimensions beaucoup plus fortes qu'elle acquiert. La longueur du pied ne dépasse guère, dans le P. de Carentan, 0m 20 à 0m 25, mais le diamètre en peut atteindre aisément 0m 06 à 0m 08 quand la


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plante a été bien cultivée. On en a vu souvent de dimensions encore supérieures. Le pied sort passablement de terre et le point où les feuilles commencent à s'écarter doit être situé à une distance au-dessus du sol à peu près égale au diamètre du pied.

Comme le P. très gros de Rouen, celui-ci est bien rustique et supporte parfaitement les hivers sous le climat de Paris.

Poireau perpétuel
POIREAU PERPÉTUEL.
SYNONYME : Poireau vivace.
NOM ÉTR.: ALL. Immerwährender sprossender Lauch.


Race très curieuse dans laquelle la tendance à donner des drageons ou rejets (ce qui est considéré comme un défaut dans les autres races), a été au contraire utilisée. Grâce à cette prolifération constante, le P. perpétuel forme des touffes de jets nombreux, variant de la grosseur d'un crayon à celle du doigt.

Son unique et réel mérite est de monter très tardivement à fleur et de produire ainsi un peu plus logtemps que les autres variétés de poireaux.

Parmi les variétés françaises ou étrangères, nous citerons encore :

  • P. géant d'hiver d'Italie. — Race assez voisine, comme apparence, du P. très gros jaune du Poitou, mais qui, sous le climat de Paris, ne peut être considérée comme un poireau d'hiver.
  • P. gros court de Brabant (ALL. Grosser dicker Brabanter Lauch). — Poireau vraiment très court et très rustique, mais petit, le diamètre du pied ne dépassant guère 0m 02 à 0m 03. Par son aspect, la couleur et la disposition de ses feuilles, il ressemble passablement au P. de Rouen, mais lui est très inférieur par le volume.
  • P. the Lion. — Variété estimée en Angleterre, mais assez variable : quelquefois elle se rapproche du P. très gros de Rouen, avec un bulbe plus renflé ; plus souvent elle a l'apparence d'un gros P. gros du Midi, à pied long et blanc et à feuillage d'un vert franc.
  • P. de Musselbourg (ANGL. Scotch flag leek). — Originaire des environs d'Édimbourg. C'est une variété améliorée du P. gros du Midi, à pied plus haut et plus épais, et à large feuille.
  • P. petit de montagne. — Race à demi sauvage, répandue dans le midi et le centre de la France. C'est un poireau à feuilles étroites, pliées en long, d'un vert glauque foncé, à pied très court et très petit, et souvent drageonnant. Son seul mérite est d'être très rustique.
  • P. Royal favourite. — Cette variété, estimée en Angleterre, a les feuilles rigides, le pied assez gros et un peu plus élevé que nos races de Rouen et de Carentan.
  • P. rustique d'hiver Incomparable. — C'est une bonne variété, mais un peu moins haute de pied, du P. gros du Midi.