Géraniacées (Le Floc'h, 1983)

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Révision de 22 janvier 2020 à 15:36 par Michel Chauvet (discussion | contributions) (Erodium hirtum)

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Légumineuses
Le Floc'h, Ethnobotanique tunisienne, 1983
Oxalidacées


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Geranium robertianum

215. Geranium robertianum L. [II/685; p: 431] GERANIACÉES


M. - Quoique à intérêt médicinal limité, ce Geranium (fr. = « herbe à Robert »), riche en tanins, est employé pour ses propriétés astringentes et antidiarrhéiques rapportent PARIS et MOYSE (1967), puis LEMORDANT et al. (1977).


Erodium cicutarium

216. Erodium cicutarium (L.) L'Hérit. [II/687; p:435] GERA­NIACÉES


A. - Selon CHOUMOVITZ et SERRES (1954), les feuilles sont consommées (cf. à Asphodelus fistulosus n° 055).

M. - En plus des propriétés astringentes, antidiarrhéiques, com­munes aux Erodium (propriétés conférées par la richesse en tanins), cette espèce (fr. = bec de grue) possède des propriétés ocytociques (PARIS et MOYSE, 1967) qui sont rappelées également dans le travail de LEMORDANT et al. (1977).


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Erodium guttatum

217. Erodium guttatum (Desf.) Willd. [II/692; p:437]


A. - BOUQUET (1938) distingue chez cette espèce « t'mir » qu'il désigne sous le binôme Erodium guttatum :

  • « t'mir en nès », sur les rives des oueds et des collines, à saveur légèrement sucrée, assez aqueuse et toujours consommée crue.
  • « t'mir el djemel » [1] comommée cuite à l'eau en période de disette sévère et distribuée aux animaux en cas d'insuffisance de pâturage.

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  1. Dans le Sud tunisien nous avons relevé que l'appellation arabe « t'mir el djemel » s'applique habituellement à Erodium glaucophyllum L'Hérit. et à Erodium arborescens Desf. ce qui permet de suggérer une confusion possible dans le texte de BOUQUET. Erodium arborescens Desf., espèce de la flore tunisienne, n'est pas traitée ici.


Erodium glaucophyllum

218. Erodium glaucophyllum L'Hérit. [II/693; p:437]


Combinaison retenue par TÄCKHOLM (1974) : E. glaucophyllum (L.) Aiton.

Les tubercules servent dans l'alimentation et la plante a, par ailleurs, des propriétés tannantes.

A. - Les tubercules de cette espèce (ar. = « morghid ») se consomment crus (BOUQUET, 1938).

D.- La plante est aussi utilisée pour tanner les peaux (LARRIBAUD, 1952). Le procédé consiste à laisser les peaux en contact avec de la poudre de feuilles d’Acacia seyal (« tamat ») ou d'écorce de Rhus tripartitum (« jedari ») ou encore d’Erodium glaucophyllum (« reguem ») ; après 3-4 jour de ce traitement, la peau est assouplie avec du beurre puis épilée dans un bain contenant Perralderia coronopifolia (« tirghet »). La teinture noire du cuir est obtenue avec Salsola fœtida var. gaetula (« souid ») ou plus simplement en mé­langeant une décoction de feuilles d’Acacia seyal avec de la limaille de fer. La teinture rouge est tirée des racines de Trichodesma calcaratum [1] (« ahrech »).


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Notons également que du fait de oonfusions éventuelles, il est possible que certaines indications rapportées par BOUQUET (1933) à propos de Erodium hirtum s'appliquent de fait à Erodium glaucophyllum.

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    • Acacia seyal Del. (famille des LEGUMINEUSES)
    • Perralderia coronopifolia Coss. (famille des COMPOSÉES)
    • Salsola fœtida var. gaetula (famille des CHENOPODIACÉES)
    • Trichodesma calcaratum Coss. (famille des BORAGINACÉES).
      Ces quatre espèces sont absentes de Tunisie.

Erodium hirtum

219. Erodium hirtum Desf. [II/695; p:438]


Nous pensons que ce taxon correspond à la combinaison suivante, signalée dans Flora europaea : E. hirtum (Forskal) Willd.

A. - Les nodosités des racines sont consommées, surtout en cas de disette (JOLY, 1910).

La consommation des « tubercules » d’Erodium hirtum Willd. (ar. = aguiga) est attestée également par CHOUMOVITZ et SERRES (1954) qui précisent que ces nodosités, absorbées crues, ont une saveur légèrement sucrée.

Erodium malachoides

220. Erodium malachoides (L.) Willd. [II/702; p:441]


L'orthographe retenue dans Flora europaea est Erodium malachoides (L.) L'Hér.

A. - A Tanger (GATTEFOSSÉ, 1921), l'espèce est consommée crue en salade.