Tamaricacées (Le Floc'h, 1983)
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Tamarix aphylla
262. Tamarix aphylla (L.) Karst. [II/817; p. 516] TAMARICACÉES
- Nom accepté : Tamarix aphylla
Ce taxon présenté par TÄCKHOLM (1974) dans la même combinaison a un synonyme assez fréquemment rencontré : T. articulata Vahl.
Chez cette espèce, les propriétés tannantes et tinctoriales sont les plus appréciées ; elles sont dues à des galles provoquées par des piqûres d'insectes.
A. - GAST (1968) a relevé que Tamarix aphylla (L.) Karst. (tam. = tabarekkat) et Tamarix gallica L. (tam. : azaouna) sous l'effet de la piqûre de certains insectes produisent, au bout de leurs feuilles, un exsudat (sous forme de goutelettes de sucre cristallisé, de faible conservation) apprécié des enfants et servant occasionnellement à sucrer le thé. La consommation de cet exsudat suscite de nombreux rots quand il a été au préalable bouilli. En sirop, il sert de boisson rafraîchissante et sert à arroser les galettes.
M. - Pour cette espèce et T. gallica BOUQUET (1921) signale plusieurs usages :
- décoction de feuilles et de rameaux contre l'œdème de la rate.
- décoction additionnée de gingembre [1] contre les affections utérines.
- lotion d'écorce des grosses tiges bouillies dans l'eau vinaigrée, contre les poux.
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Selon RAYNAUD (in GATTEFOSSÉ, 1921) les infusions de la galle (ar. : takaout) sont astringentes et utilisées contre l'entérite et les gastralgies :
De cette espèce on fait un goudron qui, comme celui des autres Tamarix, est employé dans le traitement de la gale du chameau (CAUVET, 1925).
D. - Sous la dénomination Tamarix articulata, TROTTER (1915) a noté que le bois de cette espèce qui sert dans la construction peut, également, être tourné et servir à la fabrication de plats et de selles de dromadaires.
Il a été établi par TRABUT en 1916 (in BOUQUET, 1921) que la galle « tacahout » est causée aux dépens de la fleur du Tamarix non par un lépidoptère (Pamene pharaonana) mais par un acarien : Eriophyes tlaix.
Cette galle abondante au Sahara est très recherchée pour le tannage des cuirs de luxe au Maroc et pour la teinture des cheveux (cf. à Lawsonia inermis, n° 279). Ces propriétés, tinctoriales, tannantes et astringentes, sont aussi rapportées par TROTTER (1915) et DORVAULT et WEITZ (1945).
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- ↑ gingembre : Zingiber officinale Rosc. (famille des Zinziberacées) absente de Tunisie.
Tamarix gallica
263. Tamarix gallica L. [II/818; p:516]
- Nom accepté : Tamarix gallica
A. - GAST (1968) indique quelques usages de l'exsudat de cette espèce (cf. à Tamarix aphylla n° 262).
M. - De nombreux usages de cette espèce sont rapportés par BOUQUET (1921) (cf. à Tamarix aphylla n° 262 et Lawsonia inermis, n° 279).
L'écorce astringente et faiblement amère était autrefois considérée comme apéritive et diurétique alors que le jus de la plante serait, selon DORVAULT et WEITZ (1945), employé comme hémostatique en Afrique du Nord.
La décoction des tiges, feuilles ou rameaux de cette espèce ainsi que ceux de Tamarix getula Batt. [1] aurait des utilisations en médecine populaire (BOUQUET, in DORVAULT et WEITZ).
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Expérimentée en Algérie (SERGENT et al., 1927) la décoction de ce tamaris s'est révélée totalement inefficace contre la babeliose expérimentale et naturelle, l'anapasmose et la theileriose et ce, contrairement aux croyances de certains vétérinaires.
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- ↑ Tamarix getula Batt. = Tamarix speciosa Batt. espèce non retenue dans la Flore de la Tunisie.
Tamarix africana
264. Tamarix africana Poir. [II/820; p:517]
- Nom accepté : Tamarix africana
M. - Quoique l'on ait longtemps pensé que la portion employée était le fruit, on utilise de fait la galle (ar. = thamar el athl) (DUCROS, 1930). On en prépare :
- des décoctions et des infusions pour combattre les hémorroïdes, juguler la dysenterie et les écoulements,
- des collyres astringents,
- des dentifrices pour resserrer les gencives,
- des cataplasmes.
D. - Toujours selon DUCROS, cette galle s'emploie également dans la teinture à la place de la « noix de galle ».