Thabâchîr (Ibn al-Baytar)

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Thârtaga
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Thobbâk


1447 - Thabâchîr, Concrétions du bambou.


Nom accepté : [[]]

[2-399]

  • Masserdjouîh. Le thabâchîr est une substance qui se trouve dans l’intérieur de la canne indienne.
  • Ali ïbn Mohammed. Le thabâchir est la cendre de la canne indienne. On le tire de toutes les côtes indiennes, mais le point où il est le plus abondant est Sindapour, dans le territoire de Heili, J^s où l’on trouve le poivre noir, Les Indiens disent que le meilleur est le plus blanc; ils estiment surtout ses nœuds et les disques qui se trouvent dans l’intérieur du canal et qui ressemblent à une pièce de monnaie. On le récolte surtout lors de la combustion spontanée produite par le frottement mutuel, sous l’influence des vents violents, On le sophistique avec les os de la tête de mouton brûlés, quand son prix s’élève à l’étranger, ce qui n’a pas lieu dans son pays natal où il est sans valeur.
  • Massîh Ed-Dimachky. Le thabâchir est froid et sec au troisième degré. — El-Khoûz. Il" convient contre l’inflammation de la bile; il resserre le ventre et fortifie l’estomac, employé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur
  • Razès. 11 est salutaire contre la fièvre aiguë et la soif.
  • Ishak ibn Amkân. 11 calme la soif causée par la bile et tempère la chaleur excessive du foie. 11 est avantageux contre les ulcères, les pustules et les aphthes qui surviennent à la bouche des enfants. On l’emploie comme collyre sec, ùjjj, soit seul, soit associé à la rose rouge et au sucre candi. On l’emploie aussi contre les hémorrhoïdes.
  • Avicenne. Il est astringent, tonique et légèrement résolutif. Il est toutefois plus rafraîchissant que résolutif, en raison de sa légère amertume. Il jouit de propriétés diverses, à l’instar de la rose. Il est salutaire contre les inflammations de l’œil, il fortifie le cœur, il calme les palpitations fébriles et les défaillances qui proviennent de l’afflux de la bile à l’estomac, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. On l’emploie contre la tristesse et les soucis. Il est salutaire contre l’inflammation de l’estomac, son affaiblissement, son invasion par la bile, et contre les indigestions. 11 combat le dévoiement biliaire et les fièvres aiguës, pris avec de l’eau froide.
  • Le même, dans les Médicaments cordiaux. Il a la propriété de fortifier le cœur et de. le réjouir. Il est salutaire contre les palpitations et les défaillances. Son astringence aide à son action, et, dans les tempéraments chauds, sa froideur au second degré y aide aussi. On le corrige avec le safran pour les tempéraments froids. Il semble qu’il agisse en réjouissant et fortifiant le cœur par la lumière et la fermeté qu’il apporte à l’esprit vital.
  • Razès, dans le Continent. Djerdjis dit que, pris à l’intérieur, il déprime les facultés génitales.
  • Autre. Il dessèche les humidités chroniques de l’estomac et fortifie les organes affaiblis par la chaleur.

Le thabâchîr est une concrétion siliceuse qui se dépose dans les entre-nœuds du bambou. Nous en avons vu plusieurs échantillons, à l’Exposition de 1867, sous forme de masses ressemblant par la forme à l’amidon, par l’aspect à la porcelaine mate. Un échantillon anglais portait cette suscription : The silicion’s sécrétion deposited in the joints of this and other species (B. arunclinacea}. Pers. Thabasheer. Saumaise a eu tort d’y voir le sucre des anciens, comme nous l’avons déjà dit à propos du sucre. Garcias ab Horto en a le premier parlé pertinemment. Cependant il a eu tort de reprocher à Gérard de Crémone de l’avoir traduit par spode, et, sans raison, il le traite de Terentianus ille Davus omnia turbans. Mieux eût valu antispode, ainsi que l’observe Saumaise. Le spode des Grecs était une cendre minérale. Dioscorides dit qu’on le remplaçait par l’antispode, produit de végétaux calcinés, et le cheikh Daoud l’affirme aussi. Or il paraît que le thabâchîr s’obtenait aussi par la combustion des tiges de bambou : c’était sans doute un moyen de remplacer l’instrument tranchant. Le thabâchîr est très souvent employé dans la Pharmacopée persane et on y lit : cannœ indicœ calcinatœ, bambou combusti et candidi, etc. Voilà pourquoi, à notre avis, on rencontrait du bambou de couleur noire, ainsi que le dit Garcias. Le thabâchîr est employé dans l’Inde contre la fièvre, la dyssenterie et la syphilis.