Thobbâk (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- El-Ghafeky. Le peuple, en Espagne, lui donne le nom de thobbâka, àwLi. C’est ce que les Berbères appellent tarhelân, y^u^j-, et larhelâ, y-&ys. C’est aussi ce que nos médecins employaient, pensant que ce lût l’eupatoire, e*i’^, avant qu’ils connussent l’eupatoire vraie. J’ai appris que les Orientaux en faisaient le même usage, lui appliquant ainsi par erreur les définitions de Galien et de Dioscorides.
- Abou Hanîfa. Le thobbâk est une plante qui atteint la hauteur de l’homme. Elle vit en groupe et l’on n’en rencontre jamais une seule isolée. Elle a des feuilles longues, minces, vertes et visqueuses. Trempées dans l’eau, elles sont appliquées sur les fractures, dont elles provoquent l’agglutination et la consolidation. Ses fleurs sont conglomérées, et fréquentées par les abeilles.
- Le même auteur ajoute : Cette plante échauffe d’une façon manifeste. Elle est avantageuse contre les affections algides du foie : elle en dilate les obstructions, elle fait tomber l’inflammation et l’œdème qui procèdent de son affaiblissement, et elle le rend à ses fonctions. De là vient, je crois, l’erreur des anciens médecins, qui ont pris le thobbâk pour l’eupatoire. Razès dit, à propos de l’eupatoire, qu’elle est emménagogue : or cette action est celle du thobbâk et non celle de l’eupatoire. Il est salutaire contre les poisons des animaux, surtout le venin des scorpions, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, et contre les douleurs lancinantes. Il évacue doucement les humeurs brûlées et, à cause de cela, il convient dans les fièvres rebelles, la gale et le prurit, pris sous forme de décoction ou sous forme d’extrait. Quant au thobbâk puant, yUii, plante que l’on appelle en grec kounïza, !>*jy>, il est plus actif et plus chaud, mais moins efficace dans les affections du foie. On les distingue par la fétidité de l’odeur. La thoHbâka proprement dite a une odeur agréable quoiqu’un peu forte. Sa saveur est douce. Quant à la kounïza, elle a de l’âcreté et une amertume évidente. Beaucoup de médecins l’emploient en remplacement de la thobbâka et de l’eupatoire; mais ils sont trompés par la ressemblance de la kounïza, qui est ce que le peuple appelle herbe aux puces.
- Dioscorides, III, 126. De cette plante il y aune espèce que l’on appelle petite kounïza et qui est plus odorante que l’autre, et une seconde que l’on appelle grande et qui est en effet d’une plus grande taille, à feuilles plus larges et d’une odeur forte. Toutes deux ont des feuilles pareilles à celles de l’olivier, sinon qu’elles sont velues et couvertes d’un liquide qui s’attache à la main. La hauteur de la tige de la grande espèce est d’environ deux coudées, et celle de la petite, d’un pied. Elle a une fleur légèrement am ère, jaune et en forme de houppe de poils. La racine est sans emploi.
- Galien, VII.
- Dioscorides.
Sprengel fait de la grande espèce de Conyza l’Inula viscosa, de la seconde l’Erigeron graveolens, et de la troisième l’Inula britannica. Pour la seconde espèce pourtant, il met en avant l’Inula saxatilis, adoptée par Sontheimer. Une note de la traduction arabe de Dioscorides dit que c’est l’herbe aux puces, li^k^y*!] **«.A*i*c»-, Inula pnlicaria. TJInula viscosa se dit encore en espagnol altabaco (Colmeiro).