Isfondj el-bahr (Ibn al-Baytar)

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Asrendj
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Isrâr


75 - Isfondj el-bahr, Eponge de mer, Σπογγος.


Nom accepté : [[]]

[76]

Abou’l Abbâs en-Nebaty. Nous nous sommes assuré que cette substance pousse d’une pierre, contrairement à l’opinion commune qui veut que ce soit un animal, et qu’elle soit douée de propriétés appartenant aux animaux. Il n’est rien de tout cela. Elle a son origine dansi des fibres ténues qui se trouvent sur cette pierre, pareilles aux fibres des boules de mer, xxx, dont nous avons parlé. Il s’y développe des filets concrètés et déliés de toutes parts, qui finissent par se rattacher les uns aux autres et acquérir cette forme connue : louanges soient rendues au souverain Créateur ! C’est ainsi que se forment rapidement d’autres sortes. Il en est une qui acquiert la consistance de la pierre et que la mer rejette dure, à l’instar du corail et des produits analogues. — Dioscorides, V, 137. Il en est une espèce que les Grecs ont appelée mâle, finement percée et très dense. Les plus dures de cette espèce sont dites de bouc, xxx. Il en est une autre qui a été appelée femelle et qui a des caractères différents de ceux de la première. On brûle l’éponge tout comme on brûle l’alcyonion. — Galien, livre XI. L’éponge brûlée a la propriété d’être chaudc et résolutive. J’ai connu un de nos maîtres qui l’employait contre les hémorragies causées par les incisions ou les ponctions, et il en conservait pour en avoir de prête au besoin. Il tenait les éponges à l’état sec et sans humidité aucune. De.plus, il les trempait dans du bitume et, à défaut de bitume, dans de la poix liquide. Il les appliquait surles endroits affectés d’hémorragie, tout allumées, afin qu’elles agissent aussi comme caustiques et qu’elles servissent à recouvrir la plaie, jouant ainsi un double rôle. L’éponge récente et prise isolément n’agit pas seulement comme la laine et la charpie, xxx, en conservant comme elles les humeurs qui la pénètrent : elle a aussi une action dessiccative très prononcée. Sachez bien que si vous l’employez seule pour traiter les plaies, il faut la tremper dans de l’eau, du vinaigre étendu ou du vin, suivant la diversité des corps (à traiter), et vous les cicatrisez avec ces éponges comme on le fait avec les baumes connus pour la cicatrisation des plaies récentes et encore saignantes; que si, au contraire, vous n’avez pas une éponge toute fraîche, mais bien une éponge qui a déjà servi, vous reconnaîtrez certainement combien celle-ci est inférieure à une éponge fraîche, quand même vous l’employeriez trempée dans du vinaigre ou dans du vin. Il ne faut pas s’étonner de cela. En effet, l’éponge qui n’a pas encore perdu les propriétés qu’elle a acquises (par son séjour dans la mer), mais qui les a conservées tout entières, a la propriété de dessécher convenablement. Elle peut agir ainsi tant qu’elle conserve l’odeur de l’eau de la mer. Que si au bout de quelque temps on veut l’employer, il se peut qu’elle ait perdu cette propriété et qu’elle n’agisse plus comme elle faisait auparavant. — Dioscorides. L’éponge qui n’est pas récente ne saurait être employée à la dessiccation. Quant à celle qui est récente, mais qui n’est pas grasse, elle convient pour les plaies encore fraîches, employée avec de l’eau ou du vinaigre. Pour cicatriser les ulcères anciens, on l’emploie avec du miel cuit. On peut aussi l’employer avec de l’eau seule. Les vieilles éponges ne sont d’aucune utilité. L’éponge récente et sèche, associée à du linge sec ou bien employée seule, sous forme de mèche, dilate les ouvertures des vaisseaux, contractés et ramollit les indurations. Si on l’applique sèche sur les ulcères humides et qui ont des trajets fistuleux dans la profondeur des organes, elle en dessèche les humeurs. Appliquée avec du vinaigre, elle arrête les hémorragies. L’éponge brûlée convient contre l’ophthalmie sèche et dans les cas où il faut déterger et resserrer. Dans l’emploi contre les maladies de l’œil, il est de beaucoup préférable de laver l’éponge après l’avoir brûlée. On l’emploie brûlée avec la poix, contre les hémorragies. On peut blanchir l’éponge molle si on l’humecte avec l’écume saline des rochers (ici le texte arabe est altéré) et qu’on l’expose au soleil d’été de telle sorte que sa face interne soit renversée et regarde en haut, l’attire en bas. Que si la nuit est sereine, on peut aussi l’imbiber d’écume saline ou d’eau de mer et l’exposer au clair de lune pour la blanchir.

Un fait curieux se présente ici. Le mot grec Αλος αχνη, écume de sel, n’a pas été compris, ou le traducteur n’avait pas d’équivalent sous la main. Il l’a simplement transcrit, xxx. Nous trouvons cependant cet équivalent, xxx au n° 155l. L’écume de sel, qui se dessèche sous forme d’effloresccnce saline, n’est pas une algue, comme le disent certains lexiques. Voyez Dioscorides, V, 126; Pline XXXI, 47, et Lexicon medicum Castello-Branonianum. Le mot xxx ne se lit pas encore dans la traduction arabe de Dioscorides de la Bibliothèque de Paris, S. A. n° 1067. On y lit, xxx xxx.