Verveine (Cazin 1868)

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
Véronique
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Vigne


Sommaire

[1096]

Verveine

Nom accepté : Verbena officinalis

VERVEINE. Verbena officinalis. L.

Verbena communis, flore cœruleo. C. BAUH., TOURN. — Herba sacra. ANGUILL. — Verbena. OFFIC. — Verbena mas seu recta, et vulgaris. PARK. — Verbena communis. GER.

Verveine commune, — herbe sacrée, — herbe de sang, — herbe du foie.

VERBÉNACÉES. — VERBÉNÉES. Fam. nat. — DIANDRIE MONOGYNIE. L.


La verveine est très-commune sur le bord des chemins, des haies, dans les lieux incultes. L'étymologie du mot verveine, composé des mots latins herba Veneris, rappelle les propriétés que les anciens attribuaient à cette plante; ils la croyaient propre à rallumer un amour près de s'éteindre, C'était avec elle que les prêtres nettoyaient les autels pour les sacrifices, d'où vient le nom d'herbe sacrée (herba sacra). Les druides la faisaient entrer dans l'eau lustrale, et s'en servaient pour prédire l'avenir.

Description. — Racine fibrée, oblongue, blanchâtre. — Tiges dressées, télra- gones, striées, légèrement purpurines, cannelées, simples ou munies vers leur somma de quelques rameaux opposés. — Feuilles pétiolées, opposées, ovales, oblongues, ou vert sombre, profondément découpées en lobes inégaux, le terminal beaucoup F grand. — Fleurs petites, sessiles, d'un blanc violacé, disposées en épis longs et in- formes, accompagnées de bradées courtes et aiguës (jnin-juillet-août). — Calice pu _ cent à cinq dents. — Corolle courbée, ini'undibulil'orme, à cinq lobes arrondls;-ïïnK étamines didynames. — Un style. — Un stigmate obtus. — Fruit : quatre aie obiongs recouverts d'un tissu utriculaire un peu charnu.

Parties usitées. — Les feuilles et les sommités.

Récolte. — Il faut cueillir la verveine avant la floraison, choisir les tiges bien g'i- nies de feuilles, el, afin que celles-ci restent vertes, les sécher promptement. downloadModeText.vue.download 1126 sur 1308


VEUVEINE. 1097

rç(,iture.— La verveine officinale est très-commune. On ne la cultive que dans les jardins botaniques. On la propage de graines.]

Propriétés physiques e4 chimiques.—Celle plante n'a aucun arôme; elle est seulement uri peu amère. Elle contient un principe amer et un peu de tannin colorant en gris verdâtre les sels de fer.

On a vanté la verveine comme antispasmodique, diaphorétique, résolu- tive, astringente, vulnéraire, etc. Autrefois, cette plante guérissait les fièvres intermittentes, l'hydropisie, l'ictère, la pierre, la chlorose, les co- liques,/lesmaux de gorge quelconques, les vapeurs, les ulcères, l'ophthalmie, la pleurésie,.la céphalalgie; elle augmentait le lait des nourrices, et sa dé- coction prévenait f avortem'ent quand on y avait fait bouillir des écrevisses. Wadel, Riedelin, ïournefort, Boerhaave, Linné, Haller et Chomel ont parlé de la propriété fébrifuge de la verveine. Moltet (1) dit que c'est un remède populaire à Limoges et dans les environs contre les fièvres intermittentes, elquesa décoction, administrée soit en tisane, soit en lavement, lui a réussi dans les fièvres automnales. Il est d'aulant plus à regretter que Mottet n'ait point donné quelques faits à l'appui de cette assertion, que les vertus attri- buées à. la "verveine ne reposent, de l'aveu des médecins de nos campagnes, que sur des faits douteux, de fausses observations ou des préjugés. , (En Allemagne, on .en prépare un extrait employé comme adjuvant des préparations de quinquina. C'est cet extrait, à la dose de 2 gr. ou une dé- coction de 15 gr. de feuilles -dans 60 gr. d'eau, qu'à l'exemple de Rivière, Gavini a de nouveau préconisé contre les migraines liées à la dyménorrhée, et même dans les migraines- idiopathiques (2). Cet observateur ayant cru remarquer que la verveine agissait moins sur l'accès que sur la périodicité, en recommande l'administration dans l'intervalle des paroxysmes.)

A l'extérieur, on a employé cette plante dans la pleurodynie, les rhuma- tismes, les douleurs nerveuses, etc. On enfait surtout usage contre la céphalal- gie et la pleurodynie. Forestus, Plater, Dehaen, Vicat, et beaucoup d'autres médecins l'appliquaient sur la tête dans les céphalalgies rebelles. Itard (3) s'est servi, dans la névralgie de l'oreille, d'un cataplasme préparé avec les tiges de verveine écrasées, cuites dans du lait, et liées au moyen de la farine de graine de lin. Dubois, de Tournai (4), s'est bien trouvé, dans quatre cas de douleurs rhumatismales ou névralgiques de la tête, de cataplasmes pré- parés avec les feuilles de verveine cuites dans du vinaigre et écrasées. L'ex- citation causée par le véhicule n'a-l-elle pas été aussi pour quelque chose dans les résultats obtenus? Quoi qu'il en soit, on peut essayer ce topique, puisqu'il a procuré du soulagement. Dans nos villages, on y à la plus grande confiance contre les points pleurétiqucs. Le suc rougeâtre de la plante, qui teint le linge, est pris pour du sang attiré par la force du médicament, et considéré comme la preuve du succès. « On trouve chez les apolhicaires, dit ueutaud (S), une eau distillée de v'erveine, que l'on vante beaucoup pour la gaérison des fluxions, des inflammations et des ulcères de l'oeil, mais qui parait avoir perdu aujourd'hui de sa réputation. » •

VERVEINE A mois FEUILLES. — ALOYSE CITHONÉE ou CITRONELLE. — VERVEINE OpôtoHTE. (Verbena triphylla. Lhérit. ; aloijsia citriodora. Ortega; zapamia modova, Lara.) —Joli arbuste, originaire du Chili, naturalisé en Italie où "vient en pleine terre, cultivé en France.

WrfJal,de,a seetion de médecine pratique de Montpellier, décembre 18/i7. «mbre 1860 me"K 0 di Romai octobre 1805, cité par le Bulletin de thérapeutique, 15 dé- fi ^Oullno S-?"son' Paih°l°gie médico-chirurgicale, kc édit., t. II, p. 186. H»,„JW« nie, p. 412. vimieremeaieaktt.il p 191 downloadModeText.vue.download 1127 sur 1308


1098 VIGNE.

Description. — Racine rameuse, ligneuse.- — Tige de 1 mètre 1/2 à 2 mètres de haut, droite, rameuse, rameaux diffus, verticillés, ternes ou qualernés, étalés rudes- jeunes tiges hexagones. — Feuilles ordinairement ternées, lancéolées, pointues rudes' glabres, entières ou légèrement dentées, nerveuses, d'un vert gai en dessus, plus pâles à leur face inférieure. — Fleurs petites, nombreuses, d'un violet tendre, disposées en panicules terminales par de pelites grappes opposées trois à trois ou axillaires. — Co- rolle à cinq lobes courts, obtus et égaux (juillet-août). — Calice à quatre divisions ou- vertes et arrondies.

Parties usitées. — Feuilles et sommités.

Culture, récolte. — On cultive l'aloyse en pleine terre, avec la précaution de l'abriter des venls du nord et de la couvrir pendant les gelées. On la multiplie de se- mences,-de drageons et de boutures, il lui faut une bonne terre et de fréquents arrose- ment s en été. On la récolte pendant toute la belle saison, mais de préférence au mo- ment de la floraison.

Propriétés physiques et chimiques; usages économiques,

— Toute la plante est douée d'une odeur pénétrante, difïusible, analogue à celle de citron, et qui se développe surtout par le froissement. Sa saveur est amère, un peu pi- quante et aromatique. Elle n'a point encore été analysée. — Ruffo (1) a proposé ses feuilles en guise de thé, pour préparer le punch, comme aromate pour les crèmes, elc.

La verveine citronelle est excitante, stomachique, antispasmodique. Elle convient dans les flatuosités, l'indigestion, la dyspepsie, la gastralgie, les névroses, etc. Elle agit à la manière de la menthe, de la mélisse, des feuilles d'oranger, des fleurs de tilleul, etc. On l'administre en infusion théiforme (5 à 10 gr. pour SOO gr. d'eau). Celte infusion est très-agréable; sucrée et blanchie avec du lait, elle peut remplacer le, thé. Elle excite légèrement l'estomac et favorise les fonctions de la peau.