Sorbier (Cazin 1868)
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Sorbier
Nom accepté : Sorbus aucuparia
SORBIER DES OISELEURS. Sorbus aucuparia. L,
Sorbas sylvestris foliis domesticoe similis. C. BAUH. — Sorbus ornus. PAM.
Cochène, — arbre à grives, — sorbier des oiseaux. ROSACÉES. — POMACÉES. Fam. nat. — ICOSANDRIE TRIGYNIE. L.
Cet arbre se rencontre dans les bois montueux, figure agréablement dans les jardins paysagers et dans les plantations d'ornement, par son port gra- cieux, par son feuillage léger, élégant, par ses fleurs blanchâtres, et enfin par ses fruits d'un rouge de corail, recherchés, à l'entrée de l'hiver, par les grives, les merles, les coqs de bruyère, etc. — Le sorbier des oiseam jouait un rôle important dans les mystères religieux des druides; on en trouve encore des traces dans les montagnes de l'Ecosse, où on fait passer les mon- tons, au premier de mai, par un cerceau fait du bois de cet arbre, pour les préserver d'accidents et de maladies.
Description. — Racine ligneuse et branchue. — Tige droite à branches longues, à rameaux quelquefois pendants. — Feuilles alternes, ailées avec impaire, composées folioles sessiles, ovales, lancéolées, dentées en scie, au nombre de Ireize, qmn- même plus. — Fleurs d'un blanc sale, disposées sur des pédoncules velus, enW 1 }, touffus, axillaires et terminaux (mai-juin). — Calice un peu campanule, Pufiesce' ■_ cinq divisions aiguës. — Corolle à cinq pétales concaves, arrondis et ouverts en m<■ ^ vingt étamines courtes et à anthères arrondies. — Un ovaire. — Trois siyies
(1) Observations médicales, p. 162.
(2) Universa medicina, p. 256. Genève, in-folio, 1680.
3) Tract, de virib. mediram., p. 318. Paris, in-12, 3 740. (4) Dictionnaire universel des plantes, t. III, p. 301. downloadModeText.vue.download 1044 sur 1308
SORBIER DES OISELEURS. 1015
nar un stigmate. — Fruit : baie pulpeuse, arrondie, ombiliquée, d'un rouge brillant, contenant le plus souvent trois semences obiongues et cartilagineuses.
parties usitées. — Les fruits;Técorce et le bois dans l'économie domestique. ■ RéeoHe. — On récolte les fruits quand ils sont mûrs, et on les fait sécher avec soin, pu on les emploie à l'état frais.
[Culture- — Les sorbiers viennent à peu près dans tous les terrains, quoique le sorbier hybride se trouve plus spécialement dans le Nord et que la culture appartienne ■surtout aux régions tempérées et méridionales. Il préfère les plaines et les vallées abri- tées. On le propage de graines et de drageons.]
Propriétés physiques et chimiques; usages économiques.
-les fruits du sorbier des oiseleurs contiennent, suivant Lassaigne, de l'acide malique (sorbique), du bimalate de chaux et du glucose. La grande acidité de ces fruits ne permet pas d'y supposer l'existence d'un sucre identique avec celui de canne. En les écrasant, on en retire un jus qui entre bientôt en fermentation et qui produit une li- queur vineuse d'un goût d'ailleurs très-acide et peu agréable, remplaçant le cidre dans certains pays. On en fabrique même de I'eau-de-vie. Cette dernière est d'autant meil- leure et d'autant plus abondante que les fruits sont plus mûrs, et l'on retire même trois lois plus d'alcool de ceux qui ont été gelés.
En cherchant à obtenir de l'acide succinique par l'action prolongée de l'air sur le jus des fruits du sorbier des oiseaux, Pelouze (1) y a trouvé une matière faiblement sucrée qu'il propose d'appeler sorbine. (Elle est non fermentescible, cristallisable, dexlrogyre, réduisant le tartrate cupro-potassique. Sa formule = (C"Hl!0's + 2HO). Wertheim «rencontré dans ces fruits de la propy lamine)
On mange les fruits dans certains" pays quand ils sont bien mûrs. En Allemagne, on les fait macérer dans l'eau miellée pour les rendre plus délicats et plus salubres. Les pépins des. fruits sont émulsifs à l'état frais, et l'on peut en tirer de l'huile lorsqu'ils sont secs; fécorcé peut servir au tannage des cuirs et à la teinture en noir, et le bois est em- ployé par les tourneurs, les graveurs et les ébénistes.
Ray dit que. les fruits du sorbier des. oiseleurs sont purgatifs et même éfflétiques, ce qui est peu d'accord avec l'opinion de Bergius, qui assure qu'ils sont astringents à l'état de dessiccation. Leur suc, cuit en consistance derob, apaise, dit-on, les hémorrhoïdes. Les Gallois s'en servent contre le scorbut, où il paraît être d'une utilité réelle.
Cormier
Nom accepté : Sorbus domestica
SORBIER DOMESTIQUE. — CORMIER. — (Sorbus domestica, L. ; Sorbus satka., C. Bauh.). — Cet arbre croît également dans nos bois, mais plus particulièrement dans ceux du midi de la France, en Alsace, et même aux environs de Paris. On peut en former de belles avenues.
Description. — Tronc droit, assez élevé, ayant jusqu'à 2 et même 3 mètres de circonférence; branches formant une tête pyramidale assez régulière. — Feuilles alternes, péliolées, ailées, composées d'environ quinze folioles ovales, dentées, un peu obtuses, vertes en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous. — Fleurs blanches, petites, nombreuses, disposées en corymbe à l'extrémité des rameaux (mai). — Fruits pyrifor- ws de la grosseur d'un oeuf de pigeon, d'un rouge jaunâtre, contenant trois à cinq se- mences obiongues, membraneuses.
Parties usitées. — Les fruits; — Técorce, le bois dans l'économie domestique.
m*r?oMe' ~ Les ftu'ts ou c0™es se récoltent en octobre. On les laisse ordinaire- ment dans le fruitier, sur de la paille, où elles se ^amollissent 1, deviennent blettes «rame lès nèfles, dont elles se rapprochent alors par le goût. . [Culture. — Comme le précédent. )
«•iwiétés physiques et chimiques; usages économiques. canw HT cormes tombent de l'arbre, elles sont âpres, acides, non mangeables' à
On f-t astrinSence> due, suivant Laugier (2), à l'acide sorbique. iait avec ces fruits mûrs, mais non ramollis, une sorte de boisson analogue au
(2) fS-'"","" 6' du 23 luin 1852 et Revue scientifique. VI «moires in Muséum, t. IV, p. 139. ,:.._. downloadModeText.vue.download 1045 sur 1308
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cidre. Il suffit de les mettre dans un tonneau rempli d'eau à moitié ou au liera elde I laisser fermenter pendant quelques jours. On laisse le tonneau débouché, et ioi-saue f fermentation tumultueuse a cessé, on le ferme avec la bonde. Au bout d'e dix jours I liqueur, d'un goût acidulé, est potable. Bue avec modération, elle n'est pas nuisible '
L'écorce de sorbier, d'une odeur faible, d'une saveur amère, est astringente Elle n'a jamais été employée en médecine. Le bois, très-dur, très-serré, est recherché par les menuisiers, les tourneurs, les armuriers, les machinistes.
L'âstringehce des fruits du sorbier domestique est si prononcée avant leur maturité, qu'ils resserrent les lèvres 1 lorsqu'on les goûte. « On 's'est quelquefois servi de leur décoction, dit Roques, pour réparer les outrâees du temps, ou pour effacer les. tracés d'une première faiblesse. Ces fruits ont une action analogue à cèlle;des coings. Ils sont un remède populaire dans le midi de là FrànCe 1 pour arrêter les diarrhées causées en automne par'l'usagfe Immodéré du raisin. Ils conviennent vers la fin des diarrhées et des dysen- teries ëh'rbhiques, bu Ton.ne doit néanmoins le donner, comme tous les astringents, qu'avec prudeiice ef d'après des indications bien précises.
[Le sorbier, de Laponie ou hybride {S- hybrida, L.) est regardé comme un hybride du sorbier des oiseleurs et de Tallouehier ; il croît parfaitement dans le nordêcla France.]