Berdi (Ibn al-Baytar) : Différence entre versions

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*Soleimân ibn Hassan. C’est le khouss ^=>j-^ ; on le connaît en Egypte sous le nom de [afii-jAi^. C’est une plante qui croît dans l’eau. Elle a une feuille pareille à celle du palmier, une tige longue, d’un blanc verdâtre, couverte de libres allongées. C’est de cette piaule que l’on retire en Egypte le papier blanc, dit karaiis (pluriel de kartas). Quand on parle en médecine du karlas brûlé, on entend celui qui se tire du papyrus.
 
*Soleimân ibn Hassan. C’est le khouss ^=>j-^ ; on le connaît en Egypte sous le nom de [afii-jAi^. C’est une plante qui croît dans l’eau. Elle a une feuille pareille à celle du palmier, une tige longue, d’un blanc verdâtre, couverte de libres allongées. C’est de cette piaule que l’on retire en Egypte le papier blanc, dit karaiis (pluriel de kartas). Quand on parle en médecine du karlas brûlé, on entend celui qui se tire du papyrus.
*Abou ‘l-AdbÂs en-ÎNebâty. Le berdi est connu dans tout pays. Il en est une espèce que l’on appelle/a/i’r (papyrus), mentionnée par Dioscorides et que l’on connaît aussi en Sicile, où elle se trouve. Les gens du pays lui donnent le nom de babir ^a*j, mot qui s’écrit avec deux ba souscrits d’un point, après lesquels vient un ya souscrit de deux points, ensuite un ra. C’est de cette espèce c!c berdi que l’on retire les kartas, employés en médecine parles habitants de l’Egypte. 11 est aujourd’hui tombé dans l’oubli, mais il se trouve en certains lieux de ce pays. En Sicile, on le trouve dans un bassin situé en face du palais du sultan. C’est une espèce qui ressemble au vrai berdi, mais qui a les feuilles et la tige vertes, arrondies et- allongées, de la grosseur d’un manche de lance de moyen volume et de la hauteur environ de la taille d’un homme et quelquefois davantage. Cette plante est grêle et maigre. Elle se divise, quand on la brise, en minces fragments. Parfois cependant elle résiste, et l’on en fabrique des cordes qui ont de la force. Au sommet, elle porte des capiluies arrondis et étalés, pareils à ceux que l’on voit sur l’ail porracé ^l^-yi, sinon qu’ils sont plus grands : il y a une touffe de feuilles de couleur d’or d’un bel aspect. Voici le procédé qu’employaient jadis les Egyptiens pour fabriquer le papier : on prenait la tige de cette espèce, on la fendait en deux depuis le haut jusqu’en bas, on mettait ces deux moi-lies en fragments que l’on collait, les uns aux autres, sur une planche de bois poli; on faisait une colle avec de l’eau et le fruit du bachnîn (nymphéa), et l’on étendait celle colle sur les fragments que l’on abandonnait jusqu’à ce qu’ils fussent complètement secs. On les battait ensuite à petits coups, et ils prenaient ainsi la consistance du papier parfait. C’est ce papier que l’on employait en médecine.
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*Abou ‘l-AdbÂs en-ÎNebâty. Le berdi est connu dans tout pays. Il en est une espèce que l’on appelle/a/i’r (papyrus), mentionnée par Dioscorides et que l’on connaît aussi en Sicile, où elle se trouve. Les gens du pays lui donnent le nom de babir ^a*j, mot qui s’écrit avec deux ba souscrits d’un point, après lesquels vient un ya souscrit de deux points, ensuite un ra. C’est de cette espèce c!c berdi que l’on retire les kartas, employés en médecine parles habitants de l’Egypte. Il est aujourd’hui tombé dans l’oubli, mais il se trouve en certains lieux de ce pays. En Sicile, on le trouve dans un bassin situé en face du palais du sultan. C’est une espèce qui ressemble au vrai berdi, mais qui a les feuilles et la tige vertes, arrondies et- allongées, de la grosseur d’un manche de lance de moyen volume et de la hauteur environ de la taille d’un homme et quelquefois davantage. Cette plante est grêle et maigre. Elle se divise, quand on la brise, en minces fragments. Parfois cependant elle résiste, et l’on en fabrique des cordes qui ont de la force. Au sommet, elle porte des capiluies arrondis et étalés, pareils à ceux que l’on voit sur l’ail porracé ^l^-yi, sinon qu’ils sont plus grands : il y a une touffe de feuilles de couleur d’or d’un bel aspect. Voici le procédé qu’employaient jadis les Egyptiens pour fabriquer le papier : on prenait la tige de cette espèce, on la fendait en deux depuis le haut jusqu’en bas, on mettait ces deux moi-lies en fragments que l’on collait, les uns aux autres, sur une planche de bois poli; on faisait une colle avec de l’eau et le fruit du bachnîn (nymphéa), et l’on étendait celle colle sur les fragments que l’on abandonnait jusqu’à ce qu’ils fussent complètement secs. On les battait ensuite à petits coups, et ils prenaient ainsi la consistance du papier parfait. C’est ce papier que l’on employait en médecine.
 
*Dioscorides, I, 1 1 5. Le papyrus u^L, c’est-à-dire le berdi, est ce dont on fail le papier.
 
*Dioscorides, I, 1 1 5. Le papyrus u^L, c’est-à-dire le berdi, est ce dont on fail le papier.
 
*Galien, livre VI. Cette substance n’est pas employée comme médicament en nature, mais seulement après avoir subi la macération ou la combustion. A cet effet, après l’avoir fait macérer dans de l’eau vinaigrée ou dans du vin, on l’applique sous forme de plaque circulaire pour cicatriser les plaies récentes. Il est vrai que, dans cet emploi, elle joue simplement le rôle d’excipient de substances dessiccatives. A l’état d’incinération, c’est un médicament dessiccalif à l’instar des cendres de papier brûlé, avec cette différence que le papyrus et le jonc brûlés sont moins actifs que les cendres de papier.
 
*Galien, livre VI. Cette substance n’est pas employée comme médicament en nature, mais seulement après avoir subi la macération ou la combustion. A cet effet, après l’avoir fait macérer dans de l’eau vinaigrée ou dans du vin, on l’applique sous forme de plaque circulaire pour cicatriser les plaies récentes. Il est vrai que, dans cet emploi, elle joue simplement le rôle d’excipient de substances dessiccatives. A l’état d’incinération, c’est un médicament dessiccalif à l’instar des cendres de papier brûlé, avec cette différence que le papyrus et le jonc brûlés sont moins actifs que les cendres de papier.

Version actuelle en date du 22 février 2019 à 17:49

Berciaouchân
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Bertanîka


257 - Berdi, Papyrus, Hccnupos.


Nom accepté : [[]]

[1-207]

  • Soleimân ibn Hassan. C’est le khouss ^=>j-^ ; on le connaît en Egypte sous le nom de [afii-jAi^. C’est une plante qui croît dans l’eau. Elle a une feuille pareille à celle du palmier, une tige longue, d’un blanc verdâtre, couverte de libres allongées. C’est de cette piaule que l’on retire en Egypte le papier blanc, dit karaiis (pluriel de kartas). Quand on parle en médecine du karlas brûlé, on entend celui qui se tire du papyrus.
  • Abou ‘l-AdbÂs en-ÎNebâty. Le berdi est connu dans tout pays. Il en est une espèce que l’on appelle/a/i’r (papyrus), mentionnée par Dioscorides et que l’on connaît aussi en Sicile, où elle se trouve. Les gens du pays lui donnent le nom de babir ^a*j, mot qui s’écrit avec deux ba souscrits d’un point, après lesquels vient un ya souscrit de deux points, ensuite un ra. C’est de cette espèce c!c berdi que l’on retire les kartas, employés en médecine parles habitants de l’Egypte. Il est aujourd’hui tombé dans l’oubli, mais il se trouve en certains lieux de ce pays. En Sicile, on le trouve dans un bassin situé en face du palais du sultan. C’est une espèce qui ressemble au vrai berdi, mais qui a les feuilles et la tige vertes, arrondies et- allongées, de la grosseur d’un manche de lance de moyen volume et de la hauteur environ de la taille d’un homme et quelquefois davantage. Cette plante est grêle et maigre. Elle se divise, quand on la brise, en minces fragments. Parfois cependant elle résiste, et l’on en fabrique des cordes qui ont de la force. Au sommet, elle porte des capiluies arrondis et étalés, pareils à ceux que l’on voit sur l’ail porracé ^l^-yi, sinon qu’ils sont plus grands : il y a une touffe de feuilles de couleur d’or d’un bel aspect. Voici le procédé qu’employaient jadis les Egyptiens pour fabriquer le papier : on prenait la tige de cette espèce, on la fendait en deux depuis le haut jusqu’en bas, on mettait ces deux moi-lies en fragments que l’on collait, les uns aux autres, sur une planche de bois poli; on faisait une colle avec de l’eau et le fruit du bachnîn (nymphéa), et l’on étendait celle colle sur les fragments que l’on abandonnait jusqu’à ce qu’ils fussent complètement secs. On les battait ensuite à petits coups, et ils prenaient ainsi la consistance du papier parfait. C’est ce papier que l’on employait en médecine.
  • Dioscorides, I, 1 1 5. Le papyrus u^L, c’est-à-dire le berdi, est ce dont on fail le papier.
  • Galien, livre VI. Cette substance n’est pas employée comme médicament en nature, mais seulement après avoir subi la macération ou la combustion. A cet effet, après l’avoir fait macérer dans de l’eau vinaigrée ou dans du vin, on l’applique sous forme de plaque circulaire pour cicatriser les plaies récentes. Il est vrai que, dans cet emploi, elle joue simplement le rôle d’excipient de substances dessiccatives. A l’état d’incinération, c’est un médicament dessiccalif à l’instar des cendres de papier brûlé, avec cette différence que le papyrus et le jonc brûlés sont moins actifs que les cendres de papier.
  • Dioscorides. Les médecins emploient le papyrus pour dilater les ouvertures des fistules. Pour cela on commence par le faire tremper dans de l’eau, puis on roule par-dessus, alors qu’il est frais, du linge, et on le laisse ensuite sécher. Une fois sec, on l’introduit dans la fistule, qu’il dilate en se gonflant. La racine est légèrement alibi le. Les Egyptiens la mâchent, puis, après l’avoir sucée, la rejettent. Ces racines s’emploient aussi en guise de Lois. Le papyrus brûlé et réduit en cendres, on applique ces cendres sur les ulcères ambulants pour les contenir, tant à la bouche qu’aux autres régions. Le papier brûlé est plus actif que les cendres de papyrus.
  • Soleimân bf.\ Hassan. Le papier brûlé, si on le fait entrer dans les dentifrices, resserre fortement les gencives et les empêche de saigner. On en répand avec succès sur les ulcères et les excoriations au talon produits par les chaussures.
  • Le livre El-Mcnhâdj. Les cendres de papier sont utiles contre les hémorrhagies, les achores, l’épistaxis. Prises à l’intérieur à la dose d’une drachme, elles sont avantageuses contre les ulcères de l’estomac. On les administre aussi contre les ulcères du poumon avec du bouillon de crabe de rivière.
  • Avicenne. Les cendres de papier entrent avantageusement dans les lavements administrés contre les ulcères des intestins. Les fumigations de papier brûlé sont utiles contre le coryza.
  • Masserdjouih. Si, après avoir mangé de l’ail ou de l’oignon ou bu du vin, on mâche du papyrus, l’odeur de ces substances disparaît.
  • Massîh. Le papyrus est froid au second degré. Il est sec et astringent à un juste degré.
  • Ahmed ibn Ar.i Khaled. On donne avec avantage le suc extrait de la feuille verte contre les affections de la rate. On le donne aussi en pareil cas avec du vinaigre. Enfin on donne pareillement avec succès la racine triturée.

On peut voir sur le papyrus une Dissertation du comte de Caylus dans les Mémoires de l’Académie des inscriptions, année 1771- Le papyrus se trouve encore en Sicile, près de Syracuse (Kniglit’s Normaiis in Sicily, p. i4o)-