Spondias mombin (Rollet, Antilles) : Différence entre versions
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[[File:Planche 4 Rollet Antilles.png|thumb|Planche 4 : ANACARDIACEAE. III. ''Metopium toxiferum''. A. Rameau fructifié. B. Plantules. IV. ''Spondias cytherea''. C. Fruit. V. ''Spondias mombin''. D. Rameau fleuri. E. Fruits. F. Écorce (coupe transversale). VI. ''Spondias purpurea''. G. Fruit.]] | [[File:Planche 4 Rollet Antilles.png|thumb|Planche 4 : ANACARDIACEAE. III. ''Metopium toxiferum''. A. Rameau fructifié. B. Plantules. IV. ''Spondias cytherea''. C. Fruit. V. ''Spondias mombin''. D. Rameau fleuri. E. Fruits. F. Écorce (coupe transversale). VI. ''Spondias purpurea''. G. Fruit.]] | ||
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'''Synonymes''' : ''Spondias lutea'' L. (1762) ; ''Spondias pseudomyrobolanus'' Tussac (1827). | '''Synonymes''' : ''Spondias lutea'' L. (1762) ; ''Spondias pseudomyrobolanus'' Tussac (1827). | ||
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== Anatomie du bois == | == Anatomie du bois == | ||
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* 1-5-(29)-38-45-50-52-54-55-56-(61)-65-70 (Voir la [[Codes d'anatomie du bois|signification des codes]]) | * 1-5-(29)-38-45-50-52-54-55-56-(61)-65-70 (Voir la [[Codes d'anatomie du bois|signification des codes]]) | ||
Version actuelle en date du 13 août 2020 à 17:06
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Spondias mombin L. Sp. Pl. 1 : 371 (1753).
Synonymes : Spondias lutea L. (1762) ; Spondias pseudomyrobolanus Tussac (1827).
Noms vernaculaires : Précolombien : Oubon (pieds mâles) ; Mombon (pieds femelles) ; Ubu, Mubè. Fr : Mombin, Prune mombin, Prune myrobolan (Guadeloupe, Dominique, Martinique). A : Hogplum (Barbuda, Antigua, Dominique, Barbade, Ste-Lucie, St Vincent ? Grenadines, Grenade) ; Gully plum (Barbade) ; Bequia plum.
Description : Grand arbre atteignant 25m de hauteur et dépassant 1m de diamètre (MARSHALL note 39 m de haut et 1,2 m de diamètre à Trinidad) ; probablement respecté à cause de ses fruits et pouvant atteindre ainsi fréquemment l’âge adulte. Pied : pas de pattes sur jeunes sujets ; pas de
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contreforts à l’état adulte. Écorce : épaisseur totale 20-25 mm. Aspect externe : brun clair, profondément fissurée anastomosée crêtée ce qui ne permet pas de confondre avec Cedrela et Andira ne serait-ce qu’à l’odeur de ces deux espèces. Sublisse, marron clair sur jeunes sujets. Rhytidome : déjà sur des arbres de 20-25 cm de diamètre, le liège devient caractéristique : épais, 12-13 mm, cassant, brun clair, en larges bandes longitudinales plus ou moins sinueuses, irrégulièrement crêtées, largement espacées ; face interne du liège orange vif, luisante. Écorce vivante : 11-12 mm. Sous le liège la face externe est vergetée rose-orangée ; en tangentielle vergetée rose sur fond blanc ; en section transversale : aspect flammé par larges rayons blanc rosé en entonnoirs allongés ; tranche assez fibreuse ; devient rapidement vineuse à orange ; vers l’intérieur : bandes continues alternativement orange clair et orange foncé. Écorce interne couleur blanc nacré. Aubier : jaunâtre à orange clair ; rayon fins serrés. Feuilles : alternes, imparipennées, 30-45 cm de long, en bouquets en bout de rameaux. Folioles opposées ou subopposées, les plus grandes vers le haut, très asymétriques et plus ou moins falciformes, la partie la plus large vers le haut ; marge entière ou à peine dentée alors qu’elle est nettement crênelée chez Spondias purpurea ; nervation périphérique fine. Fleurs : inflorescences en panicules terminales de 20-40 cm de long. Fruits : drupes d’environ 3-4 cm de long et 2,5-3 cm de diamètre, jaune orange, odeur agréable de fruit mûr ; graine extérieurement fibreuse. Fructification profuse. Phénologie : décidu en saison sèche. Les feuilles reviennent en avril suivies rapidement par les fleurs. Fleurs : mai-juin (DUSS) ; de l’hiver à l’été (LITTLE & WADSWORTH). Fruits : juillet-septembre ; de l’été à l’hiver (LITTLE & WADSWORTH). Habitat : forêts et fourrés xérophiles et semi-décidus entre 0 et 300 m. DUSS donne jusqu’à 350 m et FOURNET jusqu’à 450 m (Guadeloupe, Martinique). Abondant dans toutes les régions basses (DUSS) ; souvent au voisinage des rivières ou d’anciennes habitations. Tempérament : espèce héliophile ; supporte un couvert léger.
Usages : Fruit comestible (FOUQUÉ) très populaire : punch, confitures, sorbets, liqueur distillée à Marie-Galante, boisson fermentée caraïbe (BRETON). Fruit pour engraisser les porcs ; le gibier dissémine l’espèce. Arbre mellifère, planté pour l’ornement, les haies vives, clôtures par boutures (non en altitude). Bois léger : allumettes, caisserie (substitut de liège : FAWCETT & RENDLE, HODGE & TAYLOR) ; peu durable, très susceptible aux champignons et termites ; usinage facile mais mauvais finissage ; bardeaux pour huttes temporaires. Espèce très médicinale : bourgeons, racine, écorce en décoction contre diarrhée (et gonorrhée ?), ophtalmie, maux de gorge (DUSS) ; remède. Caraïbes : infusion de feuilles ou fumée des graines grillées contre les maux de gorge ; inflammation des articulations ; feuilles en emplâtre pour des blessures (HONYCHURCH) ; pour les femmes enceintes, feuilles en bains astringents et Écorce : lavement après les couches en cas de déchirement (GRANDGUILLOTTE).
Distribution générale : Amérique tropicale y compris Grandes Antilles (sauf Bahamas) et Afrique tropicale probablement par introduction (LITTLE & WADSWORTH) ; Petites Antilles.
Distribution aux Petites Antilles : Dans toutes les îles des Petites Antilles.
Matériel examiné : BT : ROLLET 1332, Trois Rivières, 50 m (GUAD) ; ROLLET 1396, entre Basse-Terre et Vieux- Fort (GUAD).
Observations : S : the Bottom (BOLDINGH). SE : (STOFFERS). At : base Boggy Peak, 0-50 m ; Darkwood, 0-50 m (DAVID & ROLLET). Dé : Ravine de la Rivière, 100 m (DAVID & ROLLET). MG : Ravines Vanniers, Bonnet, Oubliée, Pompierre (GRANGUILLOTTE & ROLLET). M : Anse Couleuvre, 150 m (FIARD & ROLLET). Gs : Bequia et Mustique (HOWARD 1952). Très probablement indigène ; ou en tous cas introduit d’Amérique du Sud avant Christophe Colomb et plus ou moins naturalisé (KIMBER 1969). B : Coffee Gully ; Hackleton Cliff, 100 m (ROLLET).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). Adjanohoun et al. 1985 ; ALLEN* 1956 ; BRETON 1665 ; BROOKS et al. 1945 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 ; DUSS 1897 ; FOUQUÉ 1972 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; GRANDGUILLOTTE 1978 ; HODGE & TAYLOR* 1957 ; HONYCHURCH 1980 ; HOWARD 1952, 1989 ; HOYOS** 1983 ; KIMBER 1969 ; LIOGIER* 1986 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LONGWOOD 1961 ; MARSHALL 1939 ; NICOLSON and al. 1991 ; PENNINGTON et al.* 1968 ; QUESTEL* 1951 ; RECORD 1939 ; STOFFERS 1984.
Anatomie du bois
- 1-5-(29)-38-45-50-52-54-55-56-(61)-65-70 (Voir la signification des codes)
(Spondias cytherea, Spondias mombin :)
- Bois parfait blanc jaune à blanc gris très vite altéré par le bleuissement et les attaques fongiques, non distinct de l’aubier, tendre et léger (0,30 à 0,50 g/cm3), à grain moyennement grossier.
- Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 4 à 8 par mm2, bien visibles à l’œil nu (170 à 220 μm de diamètre), peu fréquemment obstrués par des thylles. Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires variant de 11 à 14 μm.
- Parenchyme très rare, limité à quelques cellules juxtavasculaires.
- Rayons 3- à 6-sériés, au nombre de 3 ou 4 par mm, de structure légèrement hétérogène : cellules couchées au centre et 1 à 3 rangées de cellules carrées ou faiblement dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires plus larges que les intervasculaires, rondes ou allongées. Présence de canaux de 30 à 50 mm de diamètre ne déformant pas les rayons qui les contiennent. Cristaux présents mais rares.
- Fibres assez fréquemment cloisonnées, à ponctuations simples.