Patience (Cazin 1868) : Différence entre versions

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[[File:Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigènes (Pl. XXIX) (6459824051).jpg|thumb|PLANCHE XXIX : 1. Osmonde. 2. Pariétaire. 3. Parisette. 4. Passerage. 5. Patience.]]
  
  
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== Patience ==
 
== Patience ==
  
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Nom accepté : ''[[Rumex patientia]]''
  
PATIENCE. Rumex. L.
 
  
Rumex patïentia. L.—Lapathum hortense, folio oblongo, secundum
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<center>'''PATIENCE'''. ''Rumex''. L.
Diosçoridem. C. BAUH. — Lapathum sativum. DOD.
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Patience officinale, patience commune, — patience des jardins, — grande patience,
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''Rumex patientia''. L. ''Lapathum hortense, folio oblongo, secundum Dioscoridem''. C. Bauh. ''Lapathum sativum''. Dod.
  
parelle, — dogue.
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Patience officinale, — patience commune, — patience des jardins, — grande patience, - parelle, — dogue.
  
POLYGONACÉES. Fam. nat.—HEXAHDRIE TRIGYPUE. L.
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POLYGONACÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE TRIGYNIE. L.</center>
Cette plante vivace (PI. XXIX) croît en France dans les pâturages des
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montagnes, et est cultivée dans les jardins pour l'usage médical.
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.Description — Racines grosses, fort longues, fibreuses, pivotantes, brunes en
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«ors, jaunes en dedans. — Tiges fortes, droites, cannelées, hautes d'environ 1 mètre
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Cette plante vivace (Pl. XXIX) croît en France dans les pâturages des montagnes, et est cultivée dans les jardins pour l'usage médical.
aW ï,èlïe^» ™ Peu rameuses. — Feuilles ovales, grandes, pétiolées, alternes, allon-
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E'iw' • ver(1*tres> petites, disposées en verticilles formant des sortes d'épis ter-
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'''Description'''. — Racines grosses, fort longues, fibreuses, pivotantes, brunes en dehors, jaunes en dedans. — Tiges fortes, droites, cannelées, hautes d'environ 1 mètre 50 centimètres, un peu rameuses. — Feuilles ovales, grandes, pétiolées, alternes, allongées. - Fleurs verdâtres, petites, disposées en verticilles formant des sortes d'épis terminaux (juin-août). Calice à six divisions : trois extérieures plus petites, trois intérieures beaucoup plus grandes, persistantes. — Point de corolle. — Six étamines. — Un ovaire triangulaire surmonté de trois styles. — Fruit : akène triangulaire recouvert par
ri™»i ■ m"août)- Cauce à six divisions : trois extérieures plus petites, trois inté-
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;<2t• ^ Plus grandes, persistantes. — Point de corolle. — Six étamines. — Un
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Nue triangulaire surmonté de trois slvles. — Fruit : akène triangulaire recouvert par
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les folioles intérieures du caiice.
 
les folioles intérieures du caiice.
Paeties usitées,— La racine, quelquefois les feuilles.
 
Muspiw1>^"r ia racine de Patience, étant vivace, peut se récolter en toute saison,
 
aumilim, e' plus elIe est aclive- Mais si on veut la conserver, il faut la recueillir
 
  
.^^^ers la fin de l'été, et la choisir grosse au moins comme le doigt. Pour la
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'''Parties usitées'''. — La racine, quelquefois les feuilles.
  
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'''Récolte'''. - La racine de patience, étant vivace, peut se récolter en toute saison.  plus elle est fraîche, plus elIe est active. Mais si on veut la conserver, il faut la recueillir au milieu ou vers la fin de l'été, et la choisir grosse au moins comme le doigt. Pour la
  
742 PATIENCE.
 
  
faire sécher au soleil ou à l'étuve, on la coupe en rouelles ou on la fend, après en im'
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séparé les radicules. Quand la dessiccation n'est pas bien'faite, celle racine se nôiîï
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bientôt, surtout si on la place dans un lieu humide. n
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'[Culture.— La patience vient à toute exposition et dans tous les sols; elle m*
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faire sécher au soleil ou à l'étuve, on la coupe en rouelles ou on la fend, après en avoir séparé les radicules. Quand la dessiccation n'est pas bien faite, celle racine se noircit
une terre fraîche et substantielle; on sème ses graines en place à l'automne, elle DM»
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bientôt, surtout si on la place dans un lieu humide.
très-vite et demande peu de soins.] '
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Propriétés physiques et chimiques.— L'odeur de la racine est faille-
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['''Culture'''. — La patience vient à toute exposition et dans tous les sols ; elle préfère une terre fraîche et substantielle ; on sème ses graines en place à l'automne, elle pousse très-vite et demande peu de soins.]
sa saveur est un peu amère et acerbe ; elle laisse dans la bouche un goût mucilaeinem'
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et jaunit-la salive. Les feuilles sont très-légèrement acides. D'après Deyeux, elle con-
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tient du soufre libre et de l'amidon. L'analyse qui en a été faite par Riégal a fourni - de*
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la résine, de la rumicine, du soufre, une matière exlractive semblable au tannin' de
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l'amidon, de l'albumine, divers sels. La rumicine a la plus grande ressemblance avec le
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rhabarbarin, à tel point qu'elle semble être identique avec lui.
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On mange les jeunes pousses de patience, cuites comme celles de l'oseille, sous le n»
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — L'odeur de la racine est faible ; sa saveur est un peu amère et acerbe ; elle laisse dans la bouche un goût mucilagineux, et jaunit la salive. Les feuilles sont très-légèrement acides. D'après Deyeux, elle contient du soufre libre et de l'amidon. L'analyse qui en a été faite par Riégal a fourni : de la résine, de la rumicine, du soufre, une matière extractive semblable au tannin, de l'amidon, de l'albumine, divers sels. La ''rumicine'' a la plus grande ressemblance avec le rhabarbarin, à tel point qu'elle semble être identique avec lui.
ftépinards immortels (1), ce que Ton pourrait faire des feuilles de tous les rumex. Rous-
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seau (in Mérat et Delens) dit qu'en Suisse on mange les feuilles de patience, qu'on les;
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appelle choux gras. La décoction de ses racines communique sa couleur rouge aux es-
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créments, si l'on en croit Lamarck (2), et simule parfois le flux de sang. Pour que te
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résultat ait lieu, il faut qu'elle soit fortement chargée. La racine de patience a été em-
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ployée dans la teinture en jaune.
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PATIENCE SAUVAGE.—LAMPÉE. —PATIENCE A FEUILLES AIGDES, -h
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On mange les jeunes pousses de patience, cuites comme celles de l'oseille, sous le d’''épinards immortels''<ref>''Dictionnaire des sciences naturelles'', t. XXXVIII, p. 133.</ref>, ce que l'on pourrait faire des feuilles de tous les ''rumex''. Rousseau (''in'' Mérat et Delens) dit qu'en Suisse on mange les feuilles de patience, qu'on les appelle ''choux gras''. La décoction de ses racines communique sa couleur rouge aux excréments, si l'on en croit Lamarck<ref>''Encyclopédie méthodique'', t. II, p. 540, art. BOTANIQUE.</ref>, et simule parfois le ''flux de sang''. Pour que ce résultat ait lieu, il faut qu'elle soit fortement chargée. La racine de patience a été employée dans la teinture en jaune.
mex acutus, L. — Lapathum acutum sive oxilapathum, J. Bauh. — lajjotkni
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folio acutopleno, C. Bauh., Tourn. — Cette plante vivace croît dans toute la
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France, dans les bois, les pâturages, les haies, les fossés, etc. Elle diffère de
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la précédente principalement par de plus petites dimensions (et cependant
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dans le commerce elle est souvent substituée à celle de la patience propre-
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ment dite).
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Description.— Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou com-
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mune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës el en-
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tières; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu
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décurrentes sur le pétiole; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. —
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Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (J'É-
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juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes.
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PATIENCE CRÉPUE ou FRISÉE. — Rumex crispus, L. — Lapathum mm
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<references/>
crispum, J. Bauh. — Lapathum folio acuto crispo-, C. Bauh., Tourn.-Elit
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croît ordinairement le long des chemins, dans les prairies, les fossés, les
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terrains humides. Elle est assez commune aux environs de Paris.
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Description. — Racine d'un rouge brun en dehors. — Tige rameuse, as»
 
épaisse. — Feuilles très-ondulées et comme frisées à leurs bords, les.inlérieurespeW;
 
lées, mais non échancrées en coeur à la base, les supérieures sessiles.— Valves au pen-
 
gone ovales-oblongues, portant toutes un tubercule.
 
  
PATIENCE A FEUILLES OBTUSES. — Rumex obtusifolius, L. - W'
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== Patience sauvage ==
thum folio subrotundo, C. Bauh. — Elle a beaucoup de ressemblance avec
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Nom accepté : ''[[Rumex conglomeratus]]''
patience sauvage, dont elle n'est, suivant plusieurs auteurs, qu'une simp
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variété. Elle n'en diffère que par les feuilles, qui sont un peu moins aigu»
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au sommet et un peu plus échancrées à la base.
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On trouve encore dans les officines et chez les herboristes, sous le nom de?**
 
le rumex divaricaius, dont le pucher n'est qu'une variété, et plusieurs autres e p ;•
 
A Paris c'est la patience à feuilles obtuses que l'on emploie ordinairement; (tans>ie
 
partements, surtout dans le Nord, on met vulgairement en usage la. Patiencf ^i
 
La vraie patience (rumex patientia) est partout la plus rarement us-itee, paie ^
 
est bien moins commune que les autres espèces. Au reste, on peut les suffi mu ,
 
les unes aux autres, puisque toutes ont des propriétés analogues. Cependant
 
généralement la patience sauvage comme la plus active. ___-
 
  
(1) Dictionnaire des sciences naturelles, t. XXXVIII, p. 133.
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'''PATIENCE SAUVAGE'''. — LAMPÉE. — PATIENCE A FEUILLES AIGUES, - ''Rumex acutus'', L. — ''Lapathum acutum sive oxilapathum'', J. Bauh. — ''Lapathum folio acutopleno'', C. Bauh., Tourn. — Cette plante vivace croît dans toute la France, dans les bois, les pâturages, les haies, les fossés, etc. Elle diffère de la précédente principalement par de plus petites dimensions (et cependant dans le commerce elle est souvent substituée à celle de la patience proprement dite).
  
(2) Encyclopédie méthodique, t. II, p. 5/i0, art. BOTANIQUE.
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'''Description'''. — Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou commune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës et entières ; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu décurrentes sur le pétiole ; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. — Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (juin-juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes.
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== Patience crépue ==
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Nom accepté : ''[[Rumex crispus]]''
  
PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
 
  
A L'rarêMEtJR. — Décoction, de 30 à 60 gr.
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PATIENCE CRÉPUE ou FRISÉE. — ''Rumex crispus'', L. — ''Lapathum acutum crispum'', J. Bauh. — ''Lapathum folio acuto crispo'', C. Bauh., Tourn. - Elle croît ordinairement le long des chemins, dans les prairies, les fossés, les terrains humides. Elle est assez commune aux environs de Paris.
  
tar kilogramme d'eau.
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'''Description'''. — Racine d'un rouge brun en dehors. — Tige rameuse, assez épaisse. — Feuilles très-ondulées et comme frisées à leurs bords, les inférieures pétiolées, mais non échancrées en coeur à la base, les supérieures sessiles. — Valves du périgone ovales-oblongues, portant toutes un tubercule.
Suc exprimé des feuilles, de 30 à 100 gr.
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Extrait, de 1 à 4 gr.
 
  
A L'EXTÉRIEUR. — Pulpe des racines, en cata-
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== Patience à feuilles obtuses ==
plasmes, décoctions, lotions, etc.
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Nom accepté : ''[[Rumex obtusifolius]]''
  
La racine de patience est tonique, diaphorétique, dépurative et même
 
purgative à haute dose. On l'emploie dans les affections chroniques de la
 
peau, l'ictère, le rhumatisme chronique, la syphilis, les affections atoniques
 
dutube digestif, etc.
 
  
Les racines de presque toutes les espèces de patience ont une action
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'''PATIENCE A FEUILLES OBTUSES'''. — ''Rumex obtusifolius'', L. - ''Lapathum folio subrotundo'', C. Bauh. — Elle a beaucoup de ressemblance avec la patience sauvage, dont elle n'est, suivant plusieurs auteurs, qu'une simple variété. Elle n'en diffère que par les feuilles, qui sont un peu moins aiguës au sommet et un peu plus échancrées à la base.
tonique et légèrement laxative qui les rapproche de la rhubarbe. La patience
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sauvage, en décoction concentrée (60 à 100 gr. pour 500 gr. d'eau), édulco-
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iée avec un peu de miel, est laxative. Les gens de la campagne font un re-
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mède universel de cette racine, qu'ils emploient, comme on dit, à toutes
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sauces; ils ne font point de tisane sans y faire entrer la racine de dogue à
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longues feuilles ou lampée (rumex acutus), qu'ils considèrent comme propre
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àpurifierle sang. Dès la plus haute antiquité, la patience sauvage a été
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mise en usage contre les maladies de la peau. Arétée la recommande contre
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l'ëléphantiasis. Les modernes l'ont vantée contre les dartres, la teigne, la
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ïèprej la gale, etc. Cullen lui refuse toute espèce de vertu contre ces affec-
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tions! Alibert lui reconnaît une action sur le système dermoïde. Tissot
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prescrit la, racine de patience sauvage, espèce à laquelle il donne la préfé-
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rence, pour rétablir les digestions. Coxe (1) dit que les racines de la patience
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sauvage et celle de la patience crépue sont un peu purgatives, et qu'on donne
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avec avantage leurs semences dans la dysenterie. Suivant Bodart, la racine
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de patience sauvage excite les fonctions de l'organe cutané et du système
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urinaire. Il Ta reconnue utile dans le traitement de la gale, des dartres,
+
de l'hydropisie. Le suc des feuilles, à raison de sa saveur acide et légère-
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ment astringente, dit ce médecin, s'emploie utilement avec celui de co-
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chléâria dans la cachexie scorbutique. « Les ulcères aux jambes, le scor-
+
but/les éruptions cutanées et les fièvres intermittentes, sont, dit Wauters,
+
quatre maladies auxquelles les habitants peu aisés des pays marécageux
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sont sujets ; ils trouvent sous la main un remède très-approprié à ces maux
+
danslapatience sauvage, qu'on trouve en abondance dans les fossés, le long
+
des ruisseaux et dans les eaux stagnantes (2). Cet auteur ayant souvent
+
prescrit là racine de patience comme dépurative, le hasard lui fit découvrir
+
qu'elle était vomitive à la dose de 4 gr. en poudre. Afin de rendre son effet
+
plus certain, il faisait prendre par-dessus et peu à peu une décoction d'une
+
poignée de feuilles de vincetoxicum ou dompte-venin. Plus tard, Wauters
+
vit dans un manuscrit laissé par Michaux, professeur de botanique à Lou-
+
vaivque ce dernier avait depuis longtemps découvert et constaté par de
+
nombreux faits la propriété vomitive de la racine de patience pulvérisée.
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J ai vu des paysans se débarrasser promptement de la fièvre intermittente
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On trouve encore dans les officines et chez les herboristes, sous le nom de ''patience'', le ''rumex divaricatus'', dont le ''pucher'' n'est qu'une variété, et plusieurs autres espèces. A Paris c'est la patience à feuilles obtuses que l'on emploie ordinairement ; dans les départements, surtout dans le Nord, on met vulgairement en usage la patience sauvage. La vraie patience (''rumex patientia'') est partout la plus rarement usitée, parce qu'elle est bien moins commune que les autres espèces. Au reste, on peut les substituer toutes les unes aux autres, puisque toutes ont des propriétés analogues. Cependant on regarde généralement la patience sauvage comme la plus active.
© prenant une ou deux fois, dans l'intervalle apyrétique, la décoction de
+
«eux poignées de racine fraîche de patience sauvage dans un litre d'ean-
+
oe-yie réduit au tiers par l'ébullition. Après l'administration de ce remède,
+
« malade se couche enveloppé dans une couverte de laine, excite la sueur,
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sassoupit et tombe dans un état d'ivresse oui, seul, suffit pour expliquer
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interruption de la périodicité morbide. Cependant, De Beunie (3) dit avoir
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j"T^ Sdéri des fièvres quartes par l'usage de la simple décoction de ra-
+
:y ^ patience,' lors même qu'elles avaient résisté au quinquina. Je n'ai
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i mais eu l'occasion de vérifier les propriétés fébrifuges de cette racine ainsi
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tique,, re semble désigner ici indifféremment la patience sauvage et la patience aqua-
 
  
' ifemoi,'e couronné par la Société des sciences et lettres de Bruxelles, 1782, p. 38.
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<center>PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
  
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employée; mais je m'en suis très-bien trouvé dans la cachexie qui suit les
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fièvres intermittentes. Je l'ai aussi administrée avec avantage, seule ou as-
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
sociée à la racine de bardane, à la fumeterre, à la douce-amère ou à la
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A L'INTÉRIEUR. — Décoction, de 30 à 60 gr. par kilogramme d'eau.<br \>
saponaire, dans les affections dartreuses, dans les syphilides, pendantrusara
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Suc exprimé des feuilles, de 30 à 100 gr.
des préparations mercurielles ou de l'iodure de potassium, surtout chez les
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
individus lymphatiques.
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Extrait, de 1 à 4 gr.<br \>
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A L'EXTÉRIEUR. — Pulpe des racines, en cataplasmes, décoctions, lotions, etc.
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La racine de patience est tonique, diaphorétique, dépurative et même purgative à haute dose. On l'emploie dans les affections chroniques de la peau, l'ictère, le rhumatisme chronique, la syphilis, les affections atoniques du tube digestif, etc.
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Les racines de presque toutes les espèces de patience ont une action tonique et légèrement laxative qui les rapproche de la rhubarbe. La patience sauvage, en décoction concentrée (60 à 100 gr. pour 500 gr. d'eau), édulcorée avec un peu de miel, est laxative. Les gens de la campagne font un remède universel de cette racine, qu'ils emploient, comme on dit, à ''toutes sauces'' ; ils ne font point de tisane sans y faire entrer la racine de dogue à longues feuilles ou lampée (''rumex acutus''), qu'ils considèrent comme propre à purifier le sang. Dès la plus haute antiquité, la patience sauvage a été mise en usage contre les maladies de la peau. Arétée la recommande contre l'éléphantiasis. Les modernes l'ont vantée contre les dartres, la teigne, la lèpre, la gale, etc. Cullen lui refuse toute espèce de vertu contre ces affections. Alibert lui reconnaît une action sur le système dermoïde. Tissot prescrit la racine de patience sauvage, espèce à laquelle il donne la préférence, pour rétablir les digestions. Coxe<ref>''Americ. disp.'', p. 530.</ref> dit que les racines de la patience sauvage et celle de la patience crépue sont un peu purgatives, et qu'on donne avec avantage leurs semences dans la dysenterie. Suivant Bodart, la racine de patience sauvage excite les fonctions de l'organe cutané et du système urinaire. Il l'a reconnue utile dans le traitement de la gale, des dartres, de l'hydropisie. Le suc des feuilles, à raison de sa saveur acide et légèrement astringente, dit ce médecin, s'emploie utilement avec celui de cochléaria dans la cachexie scorbutique. « Les ulcères aux jambes, le scorbut, les éruptions cutanées et les fièvres intermittentes, sont, dit Wauters, quatre maladies auxquelles les habitants peu aisés des pays marécageux sont sujets ; ils trouvent sous la main un remède très-approprié à ces maux dans la patience sauvage, qu'on trouve en abondance dans les fossés, le long des ruisseaux et dans les eaux stagnantes<ref>Wauters semble désigner ici indifféremment la patience sauvage et la patience aquatique.</ref>. Cet auteur ayant souvent prescrit la racine de patience comme dépurative, le hasard lui fit découvrir qu'elle était vomitive à la dose de 4 gr. en poudre. Afin de rendre son effet plus certain, il faisait prendre par-dessus et peu à peu une décoction d'une poignée de feuilles de ''vincetoxicum'' ou dompte-venin. Plus tard, Wauters vit dans un manuscrit laissé par Michaux, professeur de botanique à Louvain, que ce dernier avait depuis longtemps découvert et constaté par de nombreux faits la propriété vomitive de la racine de patience pulvérisée.
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J'ai vu des paysans se débarrasser promptement de la fièvre intermittente en prenant une ou deux fois, dans l'intervalle apyrétique, la décoction de deux poignées de racine fraîche de patience sauvage dans un litre d'eau-de-vie réduit au tiers par l'ébullition. Après l'administration de ce remède, le malade se couche enveloppé dans une couverte de laine, excite la sueur, s'assoupit et tombe dans un état d'ivresse qui, seul, suffit pour expliquer l'interruption de la périodicité morbide. Cependant, De Beunie<ref>''Mémoire couronné par la Société des sciences et lettres de Bruxelles'', 1782, p. 38.</ref> dit avoir souvent guéri des fièvres quartes par l'usage de la simple décoction de racine de patience, lors même qu'elles avaient résisté au quinquina. Je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier les propriétés fébrifuges de cette racine ainsi
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employée ; mais je m'en suis très-bien trouvé dans la cachexie qui suit les fièvres intermittentes. Je l'ai aussi administrée avec avantage, seule ou associée à la racine de bardane, à la fumeterre, à la douce-amère ou à la saponaire, dans les affections dartreuses, dans les syphilides, pendant l'usage des préparations mercurielles ou de l'iodure de potassium, surtout chez les individus lymphatiques.
  
Bodart et Wauters ont proposé de substituer la racine de patience sau-
+
Bodart et Wauters ont proposé de substituer la racine de patience sauvage à la salsepareille. L'intention de ces médecins est louable sans doute ; mais leur opinion, à cet égard, ne saurait être admise d'une manière absolue. La racine de patience a ses principes constituants et des propriétés qui n'offrent avec ceux de la salsepareille qu'une simple analogie.
vage à la salsepareille. L'intention de ces médecins est louable sans doute-
+
mais leur opinion, à cet égard, ne saurait être admise d'une manière abso-
+
lue. La racine de patience a ses principes constituants et des propriétés qui
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n'offrent avec ceux de la salsepareille qu'une simple analogie.
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La pulpe, de patience sauvage s'applique utilement sur certains engorge-
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La pulpe de patience sauvage s'applique utilement sur certains engorgements lymphatiques ou glanduleux, sur les abcès froids, les ulcères calleux ou de mauvais caractère ou d'apparence cancéreuse, les affections dartreuses et psoriques. On fait avec cette pulpe et le vinaigre une pommade employée en frictions contre la gale. Cette pommade m'a réussi dans la plupart des cas de gale récente. Les paysans se guérissent en trois jours de cette affection cutanée, au moyen d'un onguent ainsi composé : racine de patience sauvage ou de patience crépue bouillie dans le vinaigre jusqu'à ce qu'elle soit molle ; écrasez-la et passez par un tamis pour en avoir 16 gr. de pulpe ; mêlez avec graisse de porc 16 gr., soufre pulvérisé 16 gr. Cette pommade est plus efficace et moins coûteuse que celle du même genre ainsi formulée par Soubeiran : fleurs de soufre 1, pulpe de racine de patience 8,
ments lymphatiques ou glanduleux, sur les abcès froids, les ulcères calleux
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ou de mauvais caractère ou d'apparence cancéreuse, les affections dar-
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treuses et psoriques. On fait avec cette pulpe et le vinaigre une pommade
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employée en frictions contre la gale. Cette pommade m'a réussi dans la plu-
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part des cas de gale récente. Les paysans se guérissent en trois jours de
+
cette affection cutanée, au moyen d'un onguent ainsi composé : racine de
+
patience sauvage ou de patience crépue bouillie dans le vinaigre jusqu'à ce
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qu'elle soit molle; écrasez-la et passez par un tamis pour en avoir 16 gr.
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de pulpe; mêlez avec graisse de porc 16 gr., soufre pulvérisé 16 gr. Celle
+
pommade est. plus efficace et moins coûteuse que celle du même genre ainsi
+
formulée par Soubeiran : fleurs de soufre 1, pulpe de racine de patiences,
+
 
axonge 16, sucre de citron 8.
 
axonge 16, sucre de citron 8.
  
PATIENCE AQUATIQUE. — PARELLE DES MARAIS. — PAEELLE D'EAU. -
 
HERBE BRITANNIQUE. — OSEILLE AQUATIQUE. (Rumex aquaticus,h.—Lafd\m
 
aquaticum folio cubitale, C. Bauh., Tourn. — Lapathum maximum sive hy&n-
 
lapathum. — Hydrolapathum magnum, Ger. — Rerba britannica, Off.) — Celle
 
espèce vivace se trouve dans les lieux humides, aux bords des étangs et des
 
rivières, au milieu des roseaux, à côté de la salicaire ou de l'eupatoire, où
 
elle se fait remarquer par sa vigueur et sa taille élevée.
 
  
Description.. — Racine très-grosse, jaunâtre à l'intérieur. — Feuilles radicales
+
== Patience aquatique ==
très-grandes, longues (de 30 à 60 centimètres), lisses, ovales-lancéolées, pétiolées et
+
Nom accepté : ''[[Rumex aquaticus]]''
planes ou un peu ondulées, non échancrées en coeur à la base. — Fleurs herbacées,
+
assez grandes, nombreuses, semi-verticillées et disposées en épis longs et rameux (juin-
+
juillet).
+
  
Propriétés physiques et chimiques. — La racine de patience aqua-
 
tique est d'une saveur amère et fortement styptique. Sa décoction, très-concentrée,
 
noircit fortement par le sulfate de fer et fournit une encre de bonne qualité. En versaul
 
dans cette décoction, préalablement aiguisée avec un peu d'acide nitrique, quelques
 
gouttes de solution aqueuse de cyanure de potassium, Dubois, de Tournai, a obtenu
 
un précipité vert-bleuâtre.
 
  
La patience aquatique remplace dans le Nord la patience ordinaire.
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'''PATIENCE AQUATIQUE'''. — PARELLE DES MARAIS. — PAEELLE D'EAU. - HERBE BRITANNIQUE. — OSEILLE AQUATIQUE. (''Rumex aquaticus'', L. — ''Lapathum aquaticum folio cubitale'', C. Bauh., Tourn. ''Lapathum maximum sive hydrolapathum''. — ''Hydrolapathum magnum'', Ger. — ''Herba britannica'', Off.) — Cette espèce vivace se trouve dans les lieux humides, aux bords des étangs et des rivières, au milieu des roseaux, à côté de la salicaire ou de l'eupatoire, où elle se fait remarquer par sa vigueur et sa taille élevée.
Gomelin dit que sa racine fut employée en Frise pour combattre le scorM
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l'usage, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans les ulcères scorbutiques.
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soit aqueuse, soit vineuse, dans la stomacace, même quand elle ne provient
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(1) Flor. Suecice, p. 118.
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'''Description'''. — Racine très-grosse, jaunâtre à l'intérieur. — Feuilles radicales très-grandes, longues (de 30 à 60 centimètres), lisses, ovales-lancéolées, pétiolées et planes ou un peu ondulées, non échancrées en cœur à la base. — Fleurs herbacées, assez grandes, nombreuses, semi-verticillées et disposées en épis longs et rameux (juin-juillet).
  
(2) Act. med. Berol., déc. 2, t. III, p. 12. . . n.w,
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'''Propriétés physiques et chimiques'''. — La racine de patience aquatique est d'une saveur amère et fortement styptique. Sa décoction, très-concentrée, noircit fortement par le sulfate de fer et fournit une encre de bonne qualité. En versant dans cette décoction, préalablement aiguisée avec un peu d'acide nitrique, quelques gouttes de solution aqueuse de cyanure de potassium, Dubois, de Tournai, a obtenu un précipité vert-bleuâtre.
  
(3) De vera antiquorum lurba britannica, ejusdem efficacia contra stomacacea,n^»
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La patience aquatique remplace dans le Nord la patience ordinaire. Gomelin dit que sa racine fut employée en Frise pour combattre le scorbut qui régnait parmi les soldats de l'armée romaine. Linné<ref>''Flor. Sueciæ'', p. 118.</ref> en conseille l'usage, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans les ulcères scorbutiques. Des médecins de Berlin<ref>''Act. med. Berol.'', déc. 2, t. III, p. 12.</ref> ont trouvé efficace la décoction de cette racine, soit aqueuse, soit vineuse, dans la stomacace, même quand elle ne provient pas de cause scorbutique. Murray s'étonne qu'une plante qui mérite autant l'attention des médecins soit aussi peu connue. Munting, professeur a Groningue, dans une production indigeste (3)<ref>''De vera antiquorum herba britannica, ejusdem efficacia contra stomacacea'', etc. ''Dissert. historico-med. Amstel.'', 1681.</ref>, considère, dans son enthou-
historico-med.Amstel., 1681.
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Les propriétés chimiques et l'expérimentation thérapeutique placent la
 
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siasme l'herbe britannique seule ou associée aux autres antiscorbutiques, comme plus précieuse que l'or. Il assure avoir guéri, avec la décoction concentrée de cette plante, le scorbut et les maladies qui en dépendent ; la paralysie, l'hydropisie commençante, l'esquinancie, la pleurésie, la dysenterie, la diarrhée, les hémorrhoïdes, etc. Ce médecin donnait en été la décoction faite avec une poignée de feuilles et 125 gr. de racines ; en hiver, l'infusion, le vin composé suivant : 180 gr. de racines pilées grossièrement, 8 gr. de réglisse effilée, 4 gr. de gingembre concassé, 123 gr. de sucre et 2 kilogr. de bon vin ; faites infuser pendant une nuit dans le vin à vase clos ; faites bouillir au bain-marie, à petit feu, jusqu'à consomption du tiers, ou pendant une heure et demie ; passez par un linge et conservez la colature dans une bouteille bien bouchée. Dose : 100 gr. le matin à jeun pendant quinze jours. Le même auteur faisait appliquer sur les ulcères, une fois chaque jour, les feuilles vertes pilées, ou bien le suc exprimé de toute la plante, épaissi à petit feu en consistance de miel.
Onlaçultivé dans les jardins plutôt pour la couleur de ses feuilles que pour
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;rosage médical.
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Les propriétés chimiques et l'expérimentation thérapeutique placent la racine de patience aquatique à côté des astringents les plus énergiques. Dubois, de Tournai, l'a administrée dans plusieurs cas où ces derniers étaient indiqués, et en a obtenu des résultats avantageux. J'ai employé avec un succès bien constaté la racine de patience aquatique dans plusieurs cas de menstruations trop abondantes, mais à une dose plus élevée que celle indiquée par Dubois (1/2 once pour 2 pintes d'eau). Dans un cas, j'ai été obligé d'augmenter progressivement jusqu'à la dose de 80 gr. par litre d'eau. Ce remède n'est pas nouveau. Flamant<ref>''Le Véritable médecin''. Paris, 1699, p. 266.</ref> le mettait en usage contre les flueurs blanches et les pertes. Il faisait bouillir dans 1 litre 1/2 d'eau, jusqu'à réduction de 1 litre, 300 gr. de rouelle de veau, avec sept ou huit racines de patience ratissée et coupée par morceaux. Le malade prenait la moitié de ce bouillon chaque matin pendant huit jours.
  
Description. — Feuilles rougeâtres, pétiolées et nervures d'un rouge de sang.
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'''PATIENCE SANGUINE''', — OSEILLE ROUGE, — SANDRAGON, — HERBE AUX CHARRETIERS. (''Rumex sanguineus'', L. — ''Lapathum folio acuto rubente'', C. Bauh.) — Cette espèce, que l'on croit originaire de Virginie, est acclimatée en France. On la cultive dans les jardins plutôt pour la couleur de ses feuilles que pour l'ussage médical.
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Cette espèce est plutôt astringente qu'apéritive ou diaphorétique, comme la patience commune et les diverses autres espèces dont nous avons parlé. Ses graines passent surtout pour astringentes.
  
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'''PATIENCE DES ALPES''', — FAUX RHAPONTIC, — RHAPONTIC COMMUN. (''Rumex alpinus'', L. - ''Lapathum rotundifolium'', Clus.) — Cette plante bisannuelle, qui croît sur les bords des ruisseaux, dans les hautes montagnes, dans la vallée du Mont-d'Or, dans les pâturages élevés de la vallée d'Eynes, de la vallée d'Ossau, et le long de la Dordogne, a été prise pour le rhapontic (''rheum rhaponticum'', L.) par le plus grand nombre des botanistes jusqu'à la fin du siècle dernier.
  
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'''Description'''. — Racine grosse, charnue, brune en dehors, d'un jaune tendre en dedans. - Tige de 1 mètre à 1 mètre 30 centimètres de haut. — Feuilles larges, ovales-cordées, obtuses, souvent ondulées ; les caulinaires plus étroites, plus aiguës. - Fleurs nombreuses, verdâtres, formant une grosse panicule serrée. — Valves du périgone entières, deux d'entre elles au moins tuberculeuses à leur base.
") ^ Véritable médecin. Paris, 1699, p. 266.
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La racine est amère, styptique et visqueuse comme celle de la rhubarbe. Elle sert à la teinture.
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On assure qu'on la mêle au vrai rhapontic. On peut reconnaître facilement cette
  
  
 
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fraude par la comparaison des caractères respectifs des deux plantes. — Villars dit OM
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fraude par la comparaison des caractères respectifs des deux plantes. — Villars dit que les paysans du Dauphiné mangent les pétioles cuits de la patience des Alpes.
les paysans du Dauphiné mangent les pétioles cuits de la patience des Alpes.
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Cette racine, fraîche, purge comme celle de rhapontic ; mais elle devient un peu astringente par la dessiccation. Dans les contrées où elle croit elle est d'un usage familier en tisane. Elle peut, suivant Roques, remplacer la rhubarbe pour les usages médicaux, pourvu qu'on la donne à des doses un peu plus fortes. Ce médecin prescrit la décoction de 30 à 60 gr. de cette racine dans 500 à 1,000 gr. d'eau réduits aux deux tiers, à prendre par tasses. On en augmente l'action en y ajoutant un peu de sulfate de soude ou
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de magnésie. Ce remède domestique a été salutaire dans les affections muqueuses des organes digestifs, les obstructions viscérales avec atonie, les maladies chroniques de la peau, etc.  
  
Cette racine, fraîche, purge comme celle de rhapontic; mais elle devient
 
un peu astringente par la dessiccation. Dans les contrées où elle croit elle
 
est d'un usage familier en tisane. Elle peut, suivant Roques, remplacer la
 
rhubarbe pour les usages médicaux, pourvu qu'on la donne à des doses un
 
peu plus fortes. Ce médecin prescrit la décoction de 30 à 60 gr. de cette
 
racine dans 500 à 1,000 gr. d'eau réduits aux deux tiers, à prendre par
 
tasses. On en augmente l'action en y ajoutant un peu de sulfate de soude ou
 
de magnésie. Ce remède domestique a été salutaire dans les affections mu-
 
queuses des organes digestifs, les obstructions viscérales avec atonie, les
 
maladies chroniques de la peau, etc.
 
  
 
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Version actuelle en date du 8 mars 2017 à 19:05

Pastel
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Pavot
PLANCHE XXIX : 1. Osmonde. 2. Pariétaire. 3. Parisette. 4. Passerage. 5. Patience.


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Patience

Nom accepté : Rumex patientia


PATIENCE. Rumex. L.

Rumex patientia. L. — Lapathum hortense, folio oblongo, secundum Dioscoridem. C. Bauh. — Lapathum sativum. Dod.

Patience officinale, — patience commune, — patience des jardins, — grande patience, - parelle, — dogue.

POLYGONACÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE TRIGYNIE. L.


Cette plante vivace (Pl. XXIX) croît en France dans les pâturages des montagnes, et est cultivée dans les jardins pour l'usage médical.

Description. — Racines grosses, fort longues, fibreuses, pivotantes, brunes en dehors, jaunes en dedans. — Tiges fortes, droites, cannelées, hautes d'environ 1 mètre 50 centimètres, un peu rameuses. — Feuilles ovales, grandes, pétiolées, alternes, allongées. - Fleurs verdâtres, petites, disposées en verticilles formant des sortes d'épis terminaux (juin-août). — Calice à six divisions : trois extérieures plus petites, trois intérieures beaucoup plus grandes, persistantes. — Point de corolle. — Six étamines. — Un ovaire triangulaire surmonté de trois styles. — Fruit : akène triangulaire recouvert par les folioles intérieures du caiice.

Parties usitées. — La racine, quelquefois les feuilles.

Récolte. - La racine de patience, étant vivace, peut se récolter en toute saison. plus elle est fraîche, plus elIe est active. Mais si on veut la conserver, il faut la recueillir au milieu ou vers la fin de l'été, et la choisir grosse au moins comme le doigt. Pour la


[742]

faire sécher au soleil ou à l'étuve, on la coupe en rouelles ou on la fend, après en avoir séparé les radicules. Quand la dessiccation n'est pas bien faite, celle racine se noircit bientôt, surtout si on la place dans un lieu humide.

[Culture. — La patience vient à toute exposition et dans tous les sols ; elle préfère une terre fraîche et substantielle ; on sème ses graines en place à l'automne, elle pousse très-vite et demande peu de soins.]

Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur de la racine est faible ; sa saveur est un peu amère et acerbe ; elle laisse dans la bouche un goût mucilagineux, et jaunit la salive. Les feuilles sont très-légèrement acides. D'après Deyeux, elle contient du soufre libre et de l'amidon. L'analyse qui en a été faite par Riégal a fourni : de la résine, de la rumicine, du soufre, une matière extractive semblable au tannin, de l'amidon, de l'albumine, divers sels. La rumicine a la plus grande ressemblance avec le rhabarbarin, à tel point qu'elle semble être identique avec lui.

On mange les jeunes pousses de patience, cuites comme celles de l'oseille, sous le d’épinards immortels[1], ce que l'on pourrait faire des feuilles de tous les rumex. Rousseau (in Mérat et Delens) dit qu'en Suisse on mange les feuilles de patience, qu'on les appelle choux gras. La décoction de ses racines communique sa couleur rouge aux excréments, si l'on en croit Lamarck[2], et simule parfois le flux de sang. Pour que ce résultat ait lieu, il faut qu'elle soit fortement chargée. La racine de patience a été employée dans la teinture en jaune.

____________________

  1. Dictionnaire des sciences naturelles, t. XXXVIII, p. 133.
  2. Encyclopédie méthodique, t. II, p. 540, art. BOTANIQUE.


Patience sauvage

Nom accepté : Rumex conglomeratus


PATIENCE SAUVAGE. — LAMPÉE. — PATIENCE A FEUILLES AIGUES, - Rumex acutus, L. — Lapathum acutum sive oxilapathum, J. Bauh. — Lapathum folio acutopleno, C. Bauh., Tourn. — Cette plante vivace croît dans toute la France, dans les bois, les pâturages, les haies, les fossés, etc. Elle diffère de la précédente principalement par de plus petites dimensions (et cependant dans le commerce elle est souvent substituée à celle de la patience proprement dite).

Description. — Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou commune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës et entières ; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu décurrentes sur le pétiole ; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. — Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (juin-juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes.


Patience crépue

Nom accepté : Rumex crispus


PATIENCE CRÉPUE ou FRISÉE. — Rumex crispus, L. — Lapathum acutum crispum, J. Bauh. — Lapathum folio acuto crispo, C. Bauh., Tourn. - Elle croît ordinairement le long des chemins, dans les prairies, les fossés, les terrains humides. Elle est assez commune aux environs de Paris.

Description. — Racine d'un rouge brun en dehors. — Tige rameuse, assez épaisse. — Feuilles très-ondulées et comme frisées à leurs bords, les inférieures pétiolées, mais non échancrées en coeur à la base, les supérieures sessiles. — Valves du périgone ovales-oblongues, portant toutes un tubercule.


Patience à feuilles obtuses

Nom accepté : Rumex obtusifolius


PATIENCE A FEUILLES OBTUSES. — Rumex obtusifolius, L. - Lapathum folio subrotundo, C. Bauh. — Elle a beaucoup de ressemblance avec la patience sauvage, dont elle n'est, suivant plusieurs auteurs, qu'une simple variété. Elle n'en diffère que par les feuilles, qui sont un peu moins aiguës au sommet et un peu plus échancrées à la base.

On trouve encore dans les officines et chez les herboristes, sous le nom de patience, le rumex divaricatus, dont le pucher n'est qu'une variété, et plusieurs autres espèces. A Paris c'est la patience à feuilles obtuses que l'on emploie ordinairement ; dans les départements, surtout dans le Nord, on met vulgairement en usage la patience sauvage. La vraie patience (rumex patientia) est partout la plus rarement usitée, parce qu'elle est bien moins commune que les autres espèces. Au reste, on peut les substituer toutes les unes aux autres, puisque toutes ont des propriétés analogues. Cependant on regarde généralement la patience sauvage comme la plus active.


[743]

PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.


A L'INTÉRIEUR. — Décoction, de 30 à 60 gr. par kilogramme d'eau.
Suc exprimé des feuilles, de 30 à 100 gr.

Extrait, de 1 à 4 gr.
A L'EXTÉRIEUR. — Pulpe des racines, en cataplasmes, décoctions, lotions, etc.


La racine de patience est tonique, diaphorétique, dépurative et même purgative à haute dose. On l'emploie dans les affections chroniques de la peau, l'ictère, le rhumatisme chronique, la syphilis, les affections atoniques du tube digestif, etc.

Les racines de presque toutes les espèces de patience ont une action tonique et légèrement laxative qui les rapproche de la rhubarbe. La patience sauvage, en décoction concentrée (60 à 100 gr. pour 500 gr. d'eau), édulcorée avec un peu de miel, est laxative. Les gens de la campagne font un remède universel de cette racine, qu'ils emploient, comme on dit, à toutes sauces ; ils ne font point de tisane sans y faire entrer la racine de dogue à longues feuilles ou lampée (rumex acutus), qu'ils considèrent comme propre à purifier le sang. Dès la plus haute antiquité, la patience sauvage a été mise en usage contre les maladies de la peau. Arétée la recommande contre l'éléphantiasis. Les modernes l'ont vantée contre les dartres, la teigne, la lèpre, la gale, etc. Cullen lui refuse toute espèce de vertu contre ces affections. Alibert lui reconnaît une action sur le système dermoïde. Tissot prescrit la racine de patience sauvage, espèce à laquelle il donne la préférence, pour rétablir les digestions. Coxe[1] dit que les racines de la patience sauvage et celle de la patience crépue sont un peu purgatives, et qu'on donne avec avantage leurs semences dans la dysenterie. Suivant Bodart, la racine de patience sauvage excite les fonctions de l'organe cutané et du système urinaire. Il l'a reconnue utile dans le traitement de la gale, des dartres, de l'hydropisie. Le suc des feuilles, à raison de sa saveur acide et légèrement astringente, dit ce médecin, s'emploie utilement avec celui de cochléaria dans la cachexie scorbutique. « Les ulcères aux jambes, le scorbut, les éruptions cutanées et les fièvres intermittentes, sont, dit Wauters, quatre maladies auxquelles les habitants peu aisés des pays marécageux sont sujets ; ils trouvent sous la main un remède très-approprié à ces maux dans la patience sauvage, qu'on trouve en abondance dans les fossés, le long des ruisseaux et dans les eaux stagnantes[2]. Cet auteur ayant souvent prescrit la racine de patience comme dépurative, le hasard lui fit découvrir qu'elle était vomitive à la dose de 4 gr. en poudre. Afin de rendre son effet plus certain, il faisait prendre par-dessus et peu à peu une décoction d'une poignée de feuilles de vincetoxicum ou dompte-venin. Plus tard, Wauters vit dans un manuscrit laissé par Michaux, professeur de botanique à Louvain, que ce dernier avait depuis longtemps découvert et constaté par de nombreux faits la propriété vomitive de la racine de patience pulvérisée.

J'ai vu des paysans se débarrasser promptement de la fièvre intermittente en prenant une ou deux fois, dans l'intervalle apyrétique, la décoction de deux poignées de racine fraîche de patience sauvage dans un litre d'eau-de-vie réduit au tiers par l'ébullition. Après l'administration de ce remède, le malade se couche enveloppé dans une couverte de laine, excite la sueur, s'assoupit et tombe dans un état d'ivresse qui, seul, suffit pour expliquer l'interruption de la périodicité morbide. Cependant, De Beunie[3] dit avoir souvent guéri des fièvres quartes par l'usage de la simple décoction de racine de patience, lors même qu'elles avaient résisté au quinquina. Je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier les propriétés fébrifuges de cette racine ainsi

____________________

  1. Americ. disp., p. 530.
  2. Wauters semble désigner ici indifféremment la patience sauvage et la patience aquatique.
  3. Mémoire couronné par la Société des sciences et lettres de Bruxelles, 1782, p. 38.


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employée ; mais je m'en suis très-bien trouvé dans la cachexie qui suit les fièvres intermittentes. Je l'ai aussi administrée avec avantage, seule ou associée à la racine de bardane, à la fumeterre, à la douce-amère ou à la saponaire, dans les affections dartreuses, dans les syphilides, pendant l'usage des préparations mercurielles ou de l'iodure de potassium, surtout chez les individus lymphatiques.

Bodart et Wauters ont proposé de substituer la racine de patience sauvage à la salsepareille. L'intention de ces médecins est louable sans doute ; mais leur opinion, à cet égard, ne saurait être admise d'une manière absolue. La racine de patience a ses principes constituants et des propriétés qui n'offrent avec ceux de la salsepareille qu'une simple analogie.

La pulpe de patience sauvage s'applique utilement sur certains engorgements lymphatiques ou glanduleux, sur les abcès froids, les ulcères calleux ou de mauvais caractère ou d'apparence cancéreuse, les affections dartreuses et psoriques. On fait avec cette pulpe et le vinaigre une pommade employée en frictions contre la gale. Cette pommade m'a réussi dans la plupart des cas de gale récente. Les paysans se guérissent en trois jours de cette affection cutanée, au moyen d'un onguent ainsi composé : racine de patience sauvage ou de patience crépue bouillie dans le vinaigre jusqu'à ce qu'elle soit molle ; écrasez-la et passez par un tamis pour en avoir 16 gr. de pulpe ; mêlez avec graisse de porc 16 gr., soufre pulvérisé 16 gr. Cette pommade est plus efficace et moins coûteuse que celle du même genre ainsi formulée par Soubeiran : fleurs de soufre 1, pulpe de racine de patience 8, axonge 16, sucre de citron 8.


Patience aquatique

Nom accepté : Rumex aquaticus


PATIENCE AQUATIQUE. — PARELLE DES MARAIS. — PAEELLE D'EAU. - HERBE BRITANNIQUE. — OSEILLE AQUATIQUE. (Rumex aquaticus, L. — Lapathum aquaticum folio cubitale, C. Bauh., Tourn. — Lapathum maximum sive hydrolapathum. — Hydrolapathum magnum, Ger. — Herba britannica, Off.) — Cette espèce vivace se trouve dans les lieux humides, aux bords des étangs et des rivières, au milieu des roseaux, à côté de la salicaire ou de l'eupatoire, où elle se fait remarquer par sa vigueur et sa taille élevée.

Description. — Racine très-grosse, jaunâtre à l'intérieur. — Feuilles radicales très-grandes, longues (de 30 à 60 centimètres), lisses, ovales-lancéolées, pétiolées et planes ou un peu ondulées, non échancrées en cœur à la base. — Fleurs herbacées, assez grandes, nombreuses, semi-verticillées et disposées en épis longs et rameux (juin-juillet).

Propriétés physiques et chimiques. — La racine de patience aquatique est d'une saveur amère et fortement styptique. Sa décoction, très-concentrée, noircit fortement par le sulfate de fer et fournit une encre de bonne qualité. En versant dans cette décoction, préalablement aiguisée avec un peu d'acide nitrique, quelques gouttes de solution aqueuse de cyanure de potassium, Dubois, de Tournai, a obtenu un précipité vert-bleuâtre.

La patience aquatique remplace dans le Nord la patience ordinaire. Gomelin dit que sa racine fut employée en Frise pour combattre le scorbut qui régnait parmi les soldats de l'armée romaine. Linné[1] en conseille l'usage, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans les ulcères scorbutiques. Des médecins de Berlin[2] ont trouvé efficace la décoction de cette racine, soit aqueuse, soit vineuse, dans la stomacace, même quand elle ne provient pas de cause scorbutique. Murray s'étonne qu'une plante qui mérite autant l'attention des médecins soit aussi peu connue. Munting, professeur a Groningue, dans une production indigeste (3)[3], considère, dans son enthou-

____________________

  1. Flor. Sueciæ, p. 118.
  2. Act. med. Berol., déc. 2, t. III, p. 12.
  3. De vera antiquorum herba britannica, ejusdem efficacia contra stomacacea, etc. Dissert. historico-med. Amstel., 1681.


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siasme l'herbe britannique seule ou associée aux autres antiscorbutiques, comme plus précieuse que l'or. Il assure avoir guéri, avec la décoction concentrée de cette plante, le scorbut et les maladies qui en dépendent ; la paralysie, l'hydropisie commençante, l'esquinancie, la pleurésie, la dysenterie, la diarrhée, les hémorrhoïdes, etc. Ce médecin donnait en été la décoction faite avec une poignée de feuilles et 125 gr. de racines ; en hiver, l'infusion, le vin composé suivant : 180 gr. de racines pilées grossièrement, 8 gr. de réglisse effilée, 4 gr. de gingembre concassé, 123 gr. de sucre et 2 kilogr. de bon vin ; faites infuser pendant une nuit dans le vin à vase clos ; faites bouillir au bain-marie, à petit feu, jusqu'à consomption du tiers, ou pendant une heure et demie ; passez par un linge et conservez la colature dans une bouteille bien bouchée. Dose : 100 gr. le matin à jeun pendant quinze jours. Le même auteur faisait appliquer sur les ulcères, une fois chaque jour, les feuilles vertes pilées, ou bien le suc exprimé de toute la plante, épaissi à petit feu en consistance de miel.

Les propriétés chimiques et l'expérimentation thérapeutique placent la racine de patience aquatique à côté des astringents les plus énergiques. Dubois, de Tournai, l'a administrée dans plusieurs cas où ces derniers étaient indiqués, et en a obtenu des résultats avantageux. J'ai employé avec un succès bien constaté la racine de patience aquatique dans plusieurs cas de menstruations trop abondantes, mais à une dose plus élevée que celle indiquée par Dubois (1/2 once pour 2 pintes d'eau). Dans un cas, j'ai été obligé d'augmenter progressivement jusqu'à la dose de 80 gr. par litre d'eau. Ce remède n'est pas nouveau. Flamant[1] le mettait en usage contre les flueurs blanches et les pertes. Il faisait bouillir dans 1 litre 1/2 d'eau, jusqu'à réduction de 1 litre, 300 gr. de rouelle de veau, avec sept ou huit racines de patience ratissée et coupée par morceaux. Le malade prenait la moitié de ce bouillon chaque matin pendant huit jours.

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  1. Le Véritable médecin. Paris, 1699, p. 266.


Patience sanguine

Nom accepté : Rumex sanguineus


PATIENCE SANGUINE, — OSEILLE ROUGE, — SANDRAGON, — HERBE AUX CHARRETIERS. (Rumex sanguineus, L. — Lapathum folio acuto rubente, C. Bauh.) — Cette espèce, que l'on croit originaire de Virginie, est acclimatée en France. On la cultive dans les jardins plutôt pour la couleur de ses feuilles que pour l'ussage médical.

Description. — Feuilles rougeâtres, pétiolées et nervures d'un rouge de sang.

Cette espèce est plutôt astringente qu'apéritive ou diaphorétique, comme la patience commune et les diverses autres espèces dont nous avons parlé. Ses graines passent surtout pour astringentes.


Patience des Alpes

Nom accepté : Rumex alpinus


PATIENCE DES ALPES, — FAUX RHAPONTIC, — RHAPONTIC COMMUN. (Rumex alpinus, L. - Lapathum rotundifolium, Clus.) — Cette plante bisannuelle, qui croît sur les bords des ruisseaux, dans les hautes montagnes, dans la vallée du Mont-d'Or, dans les pâturages élevés de la vallée d'Eynes, de la vallée d'Ossau, et le long de la Dordogne, a été prise pour le rhapontic (rheum rhaponticum, L.) par le plus grand nombre des botanistes jusqu'à la fin du siècle dernier.

Description. — Racine grosse, charnue, brune en dehors, d'un jaune tendre en dedans. - Tige de 1 mètre à 1 mètre 30 centimètres de haut. — Feuilles larges, ovales-cordées, obtuses, souvent ondulées ; les caulinaires plus étroites, plus aiguës. - Fleurs nombreuses, verdâtres, formant une grosse panicule serrée. — Valves du périgone entières, deux d'entre elles au moins tuberculeuses à leur base.

La racine est amère, styptique et visqueuse comme celle de la rhubarbe. Elle sert à la teinture.

On assure qu'on la mêle au vrai rhapontic. On peut reconnaître facilement cette


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fraude par la comparaison des caractères respectifs des deux plantes. — Villars dit que les paysans du Dauphiné mangent les pétioles cuits de la patience des Alpes.

Cette racine, fraîche, purge comme celle de rhapontic ; mais elle devient un peu astringente par la dessiccation. Dans les contrées où elle croit elle est d'un usage familier en tisane. Elle peut, suivant Roques, remplacer la rhubarbe pour les usages médicaux, pourvu qu'on la donne à des doses un peu plus fortes. Ce médecin prescrit la décoction de 30 à 60 gr. de cette racine dans 500 à 1,000 gr. d'eau réduits aux deux tiers, à prendre par tasses. On en augmente l'action en y ajoutant un peu de sulfate de soude ou de magnésie. Ce remède domestique a été salutaire dans les affections muqueuses des organes digestifs, les obstructions viscérales avec atonie, les maladies chroniques de la peau, etc.