Patience (Cazin 1868) : Différence entre versions
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'''Description'''. — Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou commune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës et entières ; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu décurrentes sur le pétiole ; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. — Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (juin-juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes. | '''Description'''. — Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou commune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës et entières ; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu décurrentes sur le pétiole ; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. — Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (juin-juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes. | ||
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La pulpe de patience sauvage s'applique utilement sur certains engorgements lymphatiques ou glanduleux, sur les abcès froids, les ulcères calleux ou de mauvais caractère ou d'apparence cancéreuse, les affections dartreuses et psoriques. On fait avec cette pulpe et le vinaigre une pommade employée en frictions contre la gale. Cette pommade m'a réussi dans la plupart des cas de gale récente. Les paysans se guérissent en trois jours de cette affection cutanée, au moyen d'un onguent ainsi composé : racine de patience sauvage ou de patience crépue bouillie dans le vinaigre jusqu'à ce qu'elle soit molle ; écrasez-la et passez par un tamis pour en avoir 16 gr. de pulpe ; mêlez avec graisse de porc 16 gr., soufre pulvérisé 16 gr. Cette pommade est plus efficace et moins coûteuse que celle du même genre ainsi formulée par Soubeiran : fleurs de soufre 1, pulpe de racine de patience 8, | La pulpe de patience sauvage s'applique utilement sur certains engorgements lymphatiques ou glanduleux, sur les abcès froids, les ulcères calleux ou de mauvais caractère ou d'apparence cancéreuse, les affections dartreuses et psoriques. On fait avec cette pulpe et le vinaigre une pommade employée en frictions contre la gale. Cette pommade m'a réussi dans la plupart des cas de gale récente. Les paysans se guérissent en trois jours de cette affection cutanée, au moyen d'un onguent ainsi composé : racine de patience sauvage ou de patience crépue bouillie dans le vinaigre jusqu'à ce qu'elle soit molle ; écrasez-la et passez par un tamis pour en avoir 16 gr. de pulpe ; mêlez avec graisse de porc 16 gr., soufre pulvérisé 16 gr. Cette pommade est plus efficace et moins coûteuse que celle du même genre ainsi formulée par Soubeiran : fleurs de soufre 1, pulpe de racine de patience 8, | ||
axonge 16, sucre de citron 8. | axonge 16, sucre de citron 8. | ||
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− | + | indiquée par Dubois (1/2 once pour 2 pintes d'eau). Dans un cas, j'ai été obligé d'augmenter progressivement jusqu'à la dose de 80 gr. par litre d'eau. Ce remède n'est pas nouveau. Flamant<ref>''Le Véritable médecin''. Paris, 1699, p. 266.</ref> le mettait en usage contre les flueurs blanches et les pertes. Il faisait bouillir dans 1 litre 1/2 d'eau, jusqu'à réduction de 1 litre, 300 gr. de rouelle de veau, avec sept ou huit racines de patience ratissée et coupée par morceaux. Le malade prenait la moitié de ce bouillon chaque matin pendant huit jours. | |
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− | + | PATIENCE DES ALPES, — FAUX RHAPONTIC, — RHAPONTIC COMMUN. (''Rumex alpinus'', L. - ''Lapathum rotundifolium'', Clus.) — Cette plante bisannuelle, qui croît sur les bords des ruisseaux, dans les hautes montagnes, dans la vallée du Mont-d'Or, dans les pâturages élevés de la vallée d'Eynes, de la vallée d'Ossau, et le long de la Dordogne, a été prise pour le rhapontic (''rheum rhaponticum'', L.) par le plus grand nombre des botanistes jusqu'à la fin du siècle dernier. | |
− | + | '''Description'''. — Racine grosse, charnue, brune en dehors, d'un jaune tendre en dedans. - Tige de 1 mètre à 1 mètre 30 centimètres de haut. — Feuilles larges, ovales-cordées, obtuses, souvent ondulées ; les caulinaires plus étroites, plus aiguës. - Fleurs nombreuses, verdâtres, formant une grosse panicule serrée. — Valves du périgone entières, deux d'entre elles au moins tuberculeuses à leur base. | |
− | + | La racine est amère, styptique et visqueuse comme celle de la rhubarbe. Elle sert à la teinture. | |
− | + | On assure qu'on la mêle au vrai rhapontic. On peut reconnaître facilement cette | |
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− | + | Cette racine, fraîche, purge comme celle de rhapontic ; mais elle devient un peu astringente par la dessiccation. Dans les contrées où elle croit elle est d'un usage familier en tisane. Elle peut, suivant Roques, remplacer la rhubarbe pour les usages médicaux, pourvu qu'on la donne à des doses un peu plus fortes. Ce médecin prescrit la décoction de 30 à 60 gr. de cette racine dans 500 à 1,000 gr. d'eau réduits aux deux tiers, à prendre par tasses. On en augmente l'action en y ajoutant un peu de sulfate de soude ou | |
− | + | de magnésie. Ce remède domestique a été salutaire dans les affections muqueuses des organes digestifs, les obstructions viscérales avec atonie, les maladies chroniques de la peau, etc. | |
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Version du 20 octobre 2016 à 16:53
Sommaire
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Patience
Nom accepté : Rumex patientia
Rumex patientia. L. — Lapathum hortense, folio oblongo, secundum Dioscoridem. C. Bauh. — Lapathum sativum. Dod.
Patience officinale, — patience commune, — patience des jardins, — grande patience, - parelle, — dogue.
POLYGONACÉES. Fam. nat. — HEXANDRIE TRIGYNIE. L.
Cette plante vivace (Pl. XXIX) croît en France dans les pâturages des montagnes, et est cultivée dans les jardins pour l'usage médical.
Description. — Racines grosses, fort longues, fibreuses, pivotantes, brunes en dehors, jaunes en dedans. — Tiges fortes, droites, cannelées, hautes d'environ 1 mètre 50 centimètres, un peu rameuses. — Feuilles ovales, grandes, pétiolées, alternes, allongées. - Fleurs verdâtres, petites, disposées en verticilles formant des sortes d'épis terminaux (juin-août). — Calice à six divisions : trois extérieures plus petites, trois intérieures beaucoup plus grandes, persistantes. — Point de corolle. — Six étamines. — Un ovaire triangulaire surmonté de trois styles. — Fruit : akène triangulaire recouvert par les folioles intérieures du caiice.
Parties usitées. — La racine, quelquefois les feuilles.
Récolte. - La racine de patience, étant vivace, peut se récolter en toute saison. plus elle est fraîche, plus elIe est active. Mais si on veut la conserver, il faut la recueillir au milieu ou vers la fin de l'été, et la choisir grosse au moins comme le doigt. Pour la
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faire sécher au soleil ou à l'étuve, on la coupe en rouelles ou on la fend, après en avoir séparé les radicules. Quand la dessiccation n'est pas bien faite, celle racine se noircit bientôt, surtout si on la place dans un lieu humide.
[Culture. — La patience vient à toute exposition et dans tous les sols ; elle préfère une terre fraîche et substantielle ; on sème ses graines en place à l'automne, elle pousse très-vite et demande peu de soins.]
Propriétés physiques et chimiques. — L'odeur de la racine est faible ; sa saveur est un peu amère et acerbe ; elle laisse dans la bouche un goût mucilagineux, et jaunit la salive. Les feuilles sont très-légèrement acides. D'après Deyeux, elle contient du soufre libre et de l'amidon. L'analyse qui en a été faite par Riégal a fourni : de la résine, de la rumicine, du soufre, une matière extractive semblable au tannin, de l'amidon, de l'albumine, divers sels. La rumicine a la plus grande ressemblance avec le rhabarbarin, à tel point qu'elle semble être identique avec lui.
On mange les jeunes pousses de patience, cuites comme celles de l'oseille, sous le d’épinards immortels[1], ce que l'on pourrait faire des feuilles de tous les rumex. Rousseau (in Mérat et Delens) dit qu'en Suisse on mange les feuilles de patience, qu'on les appelle choux gras. La décoction de ses racines communique sa couleur rouge aux excréments, si l'on en croit Lamarck[2], et simule parfois le flux de sang. Pour que ce résultat ait lieu, il faut qu'elle soit fortement chargée. La racine de patience a été employée dans la teinture en jaune.
____________________
- ↑ Dictionnaire des sciences naturelles, t. XXXVIII, p. 133.
- ↑ Encyclopédie méthodique, t. II, p. 540, art. BOTANIQUE.
Patience sauvage
Nom accepté : Rumex conglomeratus
PATIENCE SAUVAGE. — LAMPÉE. — PATIENCE A FEUILLES AIGUES, - Rumex acutus, L. — Lapathum acutum sive oxilapathum, J. Bauh. — Lapathum folio acutopleno, C. Bauh., Tourn. — Cette plante vivace croît dans toute la France, dans les bois, les pâturages, les haies, les fossés, etc. Elle diffère de la précédente principalement par de plus petites dimensions (et cependant dans le commerce elle est souvent substituée à celle de la patience proprement dite).
Description. — Racine moins grosse que celle de la patience cultivée ou commune. — Tige de 60 centimètres environ, peu rameuse. — Feuilles toutes aiguës et entières ; les radicales oblongues, arrondies et comme cordées à la base, quoique un peu décurrentes sur le pétiole ; les supérieures lancéolées, sessiles ou presque sessiles. — Fleurs herbacées, petites, semi-verticillées, en épis grêles et plus ou moins longs (juin-juillet). — Valves du périgone ovales et à dents courtes.
Patience crépue
Nom accepté : Rumex crispus
PATIENCE CRÉPUE ou FRISÉE. — Rumex crispus, L. — Lapathum acutum crispum, J. Bauh. — Lapathum folio acuto crispo, C. Bauh., Tourn. - Elle croît ordinairement le long des chemins, dans les prairies, les fossés, les terrains humides. Elle est assez commune aux environs de Paris.
Description. — Racine d'un rouge brun en dehors. — Tige rameuse, assez épaisse. — Feuilles très-ondulées et comme frisées à leurs bords, les inférieures pétiolées, mais non échancrées en coeur à la base, les supérieures sessiles. — Valves du périgone ovales-oblongues, portant toutes un tubercule.
Patience à feuilles obtuses
Nom accepté : Rumex obtusifolius
PATIENCE A FEUILLES OBTUSES. — Rumex obtusifolius, L. - Lapathum folio subrotundo, C. Bauh. — Elle a beaucoup de ressemblance avec la patience sauvage, dont elle n'est, suivant plusieurs auteurs, qu'une simple variété. Elle n'en diffère que par les feuilles, qui sont un peu moins aiguës au sommet et un peu plus échancrées à la base.
On trouve encore dans les officines et chez les herboristes, sous le nom de patience, le rumex divaricatus, dont le pucher n'est qu'une variété, et plusieurs autres espèces. A Paris c'est la patience à feuilles obtuses que l'on emploie ordinairement ; dans les départements, surtout dans le Nord, on met vulgairement en usage la patience sauvage. La vraie patience (rumex patientia) est partout la plus rarement usitée, parce qu'elle est bien moins commune que les autres espèces. Au reste, on peut les substituer toutes les unes aux autres, puisque toutes ont des propriétés analogues. Cependant on regarde généralement la patience sauvage comme la plus active.
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A L'INTÉRIEUR. — Décoction, de 30 à 60 gr. par kilogramme d'eau. |
Extrait, de 1 à 4 gr. |
La racine de patience est tonique, diaphorétique, dépurative et même purgative à haute dose. On l'emploie dans les affections chroniques de la peau, l'ictère, le rhumatisme chronique, la syphilis, les affections atoniques du tube digestif, etc.
Les racines de presque toutes les espèces de patience ont une action tonique et légèrement laxative qui les rapproche de la rhubarbe. La patience sauvage, en décoction concentrée (60 à 100 gr. pour 500 gr. d'eau), édulcorée avec un peu de miel, est laxative. Les gens de la campagne font un remède universel de cette racine, qu'ils emploient, comme on dit, à toutes sauces ; ils ne font point de tisane sans y faire entrer la racine de dogue à longues feuilles ou lampée (rumex acutus), qu'ils considèrent comme propre à purifier le sang. Dès la plus haute antiquité, la patience sauvage a été mise en usage contre les maladies de la peau. Arétée la recommande contre l'éléphantiasis. Les modernes l'ont vantée contre les dartres, la teigne, la lèpre, la gale, etc. Cullen lui refuse toute espèce de vertu contre ces affections. Alibert lui reconnaît une action sur le système dermoïde. Tissot prescrit la racine de patience sauvage, espèce à laquelle il donne la préférence, pour rétablir les digestions. Coxe[1] dit que les racines de la patience sauvage et celle de la patience crépue sont un peu purgatives, et qu'on donne avec avantage leurs semences dans la dysenterie. Suivant Bodart, la racine de patience sauvage excite les fonctions de l'organe cutané et du système urinaire. Il l'a reconnue utile dans le traitement de la gale, des dartres, de l'hydropisie. Le suc des feuilles, à raison de sa saveur acide et légèrement astringente, dit ce médecin, s'emploie utilement avec celui de cochléaria dans la cachexie scorbutique. « Les ulcères aux jambes, le scorbut, les éruptions cutanées et les fièvres intermittentes, sont, dit Wauters, quatre maladies auxquelles les habitants peu aisés des pays marécageux sont sujets ; ils trouvent sous la main un remède très-approprié à ces maux dans la patience sauvage, qu'on trouve en abondance dans les fossés, le long des ruisseaux et dans les eaux stagnantes[2]. Cet auteur ayant souvent prescrit la racine de patience comme dépurative, le hasard lui fit découvrir qu'elle était vomitive à la dose de 4 gr. en poudre. Afin de rendre son effet plus certain, il faisait prendre par-dessus et peu à peu une décoction d'une poignée de feuilles de vincetoxicum ou dompte-venin. Plus tard, Wauters vit dans un manuscrit laissé par Michaux, professeur de botanique à Louvain, que ce dernier avait depuis longtemps découvert et constaté par de nombreux faits la propriété vomitive de la racine de patience pulvérisée.
J'ai vu des paysans se débarrasser promptement de la fièvre intermittente en prenant une ou deux fois, dans l'intervalle apyrétique, la décoction de deux poignées de racine fraîche de patience sauvage dans un litre d'eau-de-vie réduit au tiers par l'ébullition. Après l'administration de ce remède, le malade se couche enveloppé dans une couverte de laine, excite la sueur, s'assoupit et tombe dans un état d'ivresse qui, seul, suffit pour expliquer l'interruption de la périodicité morbide. Cependant, De Beunie[3] dit avoir souvent guéri des fièvres quartes par l'usage de la simple décoction de racine de patience, lors même qu'elles avaient résisté au quinquina. Je n'ai jamais eu l'occasion de vérifier les propriétés fébrifuges de cette racine ainsi
____________________
- ↑ Americ. disp., p. 530.
- ↑ Wauters semble désigner ici indifféremment la patience sauvage et la patience aquatique.
- ↑ Mémoire couronné par la Société des sciences et lettres de Bruxelles, 1782, p. 38.
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employée ; mais je m'en suis très-bien trouvé dans la cachexie qui suit les fièvres intermittentes. Je l'ai aussi administrée avec avantage, seule ou associée à la racine de bardane, à la fumeterre, à la douce-amère ou à la saponaire, dans les affections dartreuses, dans les syphilides, pendant l'usage des préparations mercurielles ou de l'iodure de potassium, surtout chez les individus lymphatiques.
Bodart et Wauters ont proposé de substituer la racine de patience sauvage à la salsepareille. L'intention de ces médecins est louable sans doute ; mais leur opinion, à cet égard, ne saurait être admise d'une manière absolue. La racine de patience a ses principes constituants et des propriétés qui n'offrent avec ceux de la salsepareille qu'une simple analogie.
La pulpe de patience sauvage s'applique utilement sur certains engorgements lymphatiques ou glanduleux, sur les abcès froids, les ulcères calleux ou de mauvais caractère ou d'apparence cancéreuse, les affections dartreuses et psoriques. On fait avec cette pulpe et le vinaigre une pommade employée en frictions contre la gale. Cette pommade m'a réussi dans la plupart des cas de gale récente. Les paysans se guérissent en trois jours de cette affection cutanée, au moyen d'un onguent ainsi composé : racine de patience sauvage ou de patience crépue bouillie dans le vinaigre jusqu'à ce qu'elle soit molle ; écrasez-la et passez par un tamis pour en avoir 16 gr. de pulpe ; mêlez avec graisse de porc 16 gr., soufre pulvérisé 16 gr. Cette pommade est plus efficace et moins coûteuse que celle du même genre ainsi formulée par Soubeiran : fleurs de soufre 1, pulpe de racine de patience 8, axonge 16, sucre de citron 8.
Patience aquatique
Nom accepté : Rumex aquaticus
PATIENCE AQUATIQUE. — PARELLE DES MARAIS. — PAEELLE D'EAU. - HERBE BRITANNIQUE. — OSEILLE AQUATIQUE. (Rumex aquaticus, L. — Lapathum aquaticum folio cubitale, C. Bauh., Tourn. — Lapathum maximum sive hydrolapathum. — Hydrolapathum magnum, Ger. — Herba britannica, Off.) — Cette espèce vivace se trouve dans les lieux humides, aux bords des étangs et des rivières, au milieu des roseaux, à côté de la salicaire ou de l'eupatoire, où elle se fait remarquer par sa vigueur et sa taille élevée.
Description. — Racine très-grosse, jaunâtre à l'intérieur. — Feuilles radicales très-grandes, longues (de 30 à 60 centimètres), lisses, ovales-lancéolées, pétiolées et planes ou un peu ondulées, non échancrées en cœur à la base. — Fleurs herbacées, assez grandes, nombreuses, semi-verticillées et disposées en épis longs et rameux (juin-juillet).
Propriétés physiques et chimiques. — La racine de patience aquatique est d'une saveur amère et fortement styptique. Sa décoction, très-concentrée, noircit fortement par le sulfate de fer et fournit une encre de bonne qualité. En versant dans cette décoction, préalablement aiguisée avec un peu d'acide nitrique, quelques gouttes de solution aqueuse de cyanure de potassium, Dubois, de Tournai, a obtenu un précipité vert-bleuâtre.
La patience aquatique remplace dans le Nord la patience ordinaire. Gomelin dit que sa racine fut employée en Frise pour combattre le scorbut qui régnait parmi les soldats de l'armée romaine. Linné[1] en conseille l'usage, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, dans les ulcères scorbutiques. Des médecins de Berlin[2] ont trouvé efficace la décoction de cette racine, soit aqueuse, soit vineuse, dans la stomacace, même quand elle ne provient pas de cause scorbutique. Murray s'étonne qu'une plante qui mérite autant l'attention des médecins soit aussi peu connue. Munting, professeur a Groningue, dans une production indigeste (3)[3], considère, dans son enthou-
____________________
- ↑ Flor. Sueciæ, p. 118.
- ↑ Act. med. Berol., déc. 2, t. III, p. 12.
- ↑ De vera antiquorum herba britannica, ejusdem efficacia contra stomacacea, etc. Dissert. historico-med. Amstel., 1681.
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siasme l'herbe britannique seule ou associée aux autres antiscorbutiques, comme plus précieuse que l'or. Il assure avoir guéri, avec la décoction concentrée de cette plante, le scorbut et les maladies qui en dépendent ; la paralysie, l'hydropisie commençante, l'esquinancie, la pleurésie, la dysenterie, la diarrhée, les hémorrhoïdes, etc. Ce médecin donnait en été la décoction faite avec une poignée de feuilles et 125 gr. de racines ; en hiver, l'infusion, le vin composé suivant : 180 gr. de racines pilées grossièrement, 8 gr. de réglisse effilée, 4 gr. de gingembre concassé, 123 gr. de sucre et 2 kilogr. de bon vin ; faites infuser pendant une nuit dans le vin à vase clos ; faites bouillir au bain-marie, à petit feu, jusqu'à consomption du tiers, ou pendant une heure et demie ; passez par un linge et conservez la colature dans une bouteille bien bouchée. Dose : 100 gr. le matin à jeun pendant quinze jours. Le même auteur faisait appliquer sur les ulcères, une fois chaque jour, les feuilles vertes pilées, ou bien le suc exprimé de toute la plante, épaissi à petit feu en consistance de miel.
Les propriétés chimiques et l'expérimentation thérapeutique placent la racine de patience aquatique à côté des astringents les plus énergiques. Dubois, de Tournai, l'a administrée dans plusieurs cas où ces derniers étaient indiqués, et en a obtenu des résultats avantageux. J'ai employé avec un succès bien constaté la racine de patience aquatique dans plusieurs cas de menstruations trop abondantes, mais à une dose plus élevée que celle indiquée par Dubois (1/2 once pour 2 pintes d'eau). Dans un cas, j'ai été obligé d'augmenter progressivement jusqu'à la dose de 80 gr. par litre d'eau. Ce remède n'est pas nouveau. Flamant[1] le mettait en usage contre les flueurs blanches et les pertes. Il faisait bouillir dans 1 litre 1/2 d'eau, jusqu'à réduction de 1 litre, 300 gr. de rouelle de veau, avec sept ou huit racines de patience ratissée et coupée par morceaux. Le malade prenait la moitié de ce bouillon chaque matin pendant huit jours.
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- ↑ Le Véritable médecin. Paris, 1699, p. 266.
Patience sanguine
Nom accepté : Rumex sanguineus
PATIENCE SANGUINE, — OSEILLE ROUGE, — SANDRAGON, — HERBE AUX CHARRETIERS. (Rumex sanguineus, L. — Lapathum folio acuto rubente, C. Bauh.) — Cette espèce, que l'on croit originaire de Virginie, est acclimatée en France. On la cultive dans les jardins plutôt pour la couleur de ses feuilles que pour l'ussage médical.
Description. — Feuilles rougeâtres, pétiolées et nervures d'un rouge de sang.
Cette espèce est plutôt astringente qu'apéritive ou diaphorétique, comme la patience commune et les diverses autres espèces dont nous avons parlé. Ses graines passent surtout pour astringentes.
Patience des Alpes
Nom accepté : Rumex alpinus
PATIENCE DES ALPES, — FAUX RHAPONTIC, — RHAPONTIC COMMUN. (Rumex alpinus, L. - Lapathum rotundifolium, Clus.) — Cette plante bisannuelle, qui croît sur les bords des ruisseaux, dans les hautes montagnes, dans la vallée du Mont-d'Or, dans les pâturages élevés de la vallée d'Eynes, de la vallée d'Ossau, et le long de la Dordogne, a été prise pour le rhapontic (rheum rhaponticum, L.) par le plus grand nombre des botanistes jusqu'à la fin du siècle dernier.
Description. — Racine grosse, charnue, brune en dehors, d'un jaune tendre en dedans. - Tige de 1 mètre à 1 mètre 30 centimètres de haut. — Feuilles larges, ovales-cordées, obtuses, souvent ondulées ; les caulinaires plus étroites, plus aiguës. - Fleurs nombreuses, verdâtres, formant une grosse panicule serrée. — Valves du périgone entières, deux d'entre elles au moins tuberculeuses à leur base.
La racine est amère, styptique et visqueuse comme celle de la rhubarbe. Elle sert à la teinture.
On assure qu'on la mêle au vrai rhapontic. On peut reconnaître facilement cette
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fraude par la comparaison des caractères respectifs des deux plantes. — Villars dit que les paysans du Dauphiné mangent les pétioles cuits de la patience des Alpes.
Cette racine, fraîche, purge comme celle de rhapontic ; mais elle devient un peu astringente par la dessiccation. Dans les contrées où elle croit elle est d'un usage familier en tisane. Elle peut, suivant Roques, remplacer la rhubarbe pour les usages médicaux, pourvu qu'on la donne à des doses un peu plus fortes. Ce médecin prescrit la décoction de 30 à 60 gr. de cette racine dans 500 à 1,000 gr. d'eau réduits aux deux tiers, à prendre par tasses. On en augmente l'action en y ajoutant un peu de sulfate de soude ou de magnésie. Ce remède domestique a été salutaire dans les affections muqueuses des organes digestifs, les obstructions viscérales avec atonie, les maladies chroniques de la peau, etc.