Vochysia guianensis (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Vochysia guianensis Aublet
Synonymies
- Vochysia melinonii Beckman ;
- Vochysia paraensis Huber ex Ducke ;
- Cucullaria excelsa Willd.
Noms vernaculaires
- Créole : couali [kwali], grignon fou, acacia mâle (vieilli).
- Wayãpi : malakapuli’ɨ.
- Palikur : ã seiminio (terme générique).
- Portugais : quaruba-branca, rabo-de-tucano.
Écologie, morphologie
Très grand arbre, assez commun en forêt primaire.
Collections de référence
Grenand 494 ; Jacquemin 2018, 2022 ; Prévost 3390.
Emplois
Les grands arbres de la famille des Vochysiacées sont essentiellement connus pour leur bois d’œuvre. Cependant, chez les Wayãpi, l’écorce fraîche, grattée finement, est utilisée loco dolenti comme analgésique dentaire [1] [2].
Étymologie
- Créole : emprunt au kali’na kwari, qui désigne la même espèce.
- Wayãpi : de malakapuli, « poisson petit coulant (Erythrinus erythrinus) » et ɨ, « arbre », « arbre du poisson petit coulant » ; nous n’en connaissons pas la raison.
- Palikur : de ã, « arbre » et seiminio, « vieux », « vieil arbre », en raison de l’aspect craquelé de l’écorce.
Chimie et pharmacologie
D’après HEGNAUER (6, 1973), l’écorce de cet arbre possède des propriétés astringentes. Les feuilles de tous les Vochysia et celles de quelques genres voisins accumulent l’aluminium dans leurs tissus, jusqu’à une teneur de plus de 1 %.
Nous avons publié, en collaboration avec l’équipe de Koch, la découverte dans les fruits de cette espèce d’une pyrrolidinoflavane, la vochysine. C’est la première fois que l’on trouve un alcaloïde uni à une flavane (BAUDOUIN et al., 1983) Des quinones et des 5-désoxyflavones ont été trouvées chez des espèces voisines.
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Un usage identique a été trouvé chez les Carib du nord-ouest de la Guyana ; il est précisé que le tampon d’écorce ne doit pas toucher les dents saines (VAN ANDEL, 2000). D’autres usages médicinaux ont été collectés pour d’autres Vochysia amazoniens (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).
- ↑ Il existe aussi dans le haut Oyapock un Qualea (Vochysiacées), non collecté, nommé pilima’ɨ piyũ, dont l’écorce préparée en décoction est un remède bu contre la dysenterie.