Voacanga africana (Fruitiers du Cameroun)

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Strophanthus gratus
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Balanites aegyptiaca
pied en fruits (O. Eyog Matig)


Voacanga africana Stapf.

Journ. Linn. Soc. 30 : 87(1894)

Synonymes

  • Voacanga africana var. glabra (K. Shum) Pichon
  • Voacanga eketensis Wernham
  • Voacanga glaberrima Wernham
  • Voacanga glabra K. Schum
  • Voacanga schweinfurthii var. parviflora K. Shum
  • Voacanga talbotii Wernham

Nom commun

  • Voacanga d’Afrique

Nom local

  • Ewondo : obatoan

Origine, distribution géographique et écologie

Originaire d’Afrique tropicale, l’espèce est répandue du Sénégal au Cameroun, à Fernando Pô, en Afrique orientale et jusqu’en Egypte. Au Cameroun, elle est bien représentée dans presque l’ensemble du territoire, sauf dans les steppes de l’extrême Nord. La plante pousse sur terre ferme parfois à proximité des marécages, surtout dans les sables littoraux humides de la zone soudano-guinéenne. Elle résiste aux inondations temporaires ; toutefois, si ces périodes se prolongent, il en résulte une déperdition des feuilles consécutive à une sécheresse physiologique.

Description

  • Arbuste ou petit arbre à latex blanc atteignant 15 m de hauteur ; cime arrondie ; écorce brunâtre lenticellée, tranche jaune ou blanche tachetée d’orangé.
  • Feuilles opposées, simples ; limbes obovales, jusqu’à 30 x 16 cm, cunées à la base, acuminés au sommet, glabres ou finement pubescentes à la face inférieure ; pétiole atteignant 1,5 cm de longueur.
  • Inflorescences en corymbes terminaux atteignant 25 cm de longueur.
  • Fleurs blanches, odorantes, souvent par paire ; corolle à tube court et 5 lobes obovales d’environ 1 cm de longueur dessus.
  • Fruit : follicules globuleux de 3-5 cm de diamètre, accolés par paires, de couleur verte marbrée de blanc, mais devenant jaune à maturité.
  • Graines nombreuses, petites et subglobuleuses.

Floraison de novembre à avril. Fructification d’avril à septembre.

Variabilité et conservation de la ressource

Compte tenu de la demande élevée des graines par l’industrie pharmaceutique, on assiste parfois à une cueillette totale des fruits des arbustes sauvages et parfois à la taille incontrôlée des branches du houppier.

Des efforts considérables ont été entrepris en vue de ramener l’espèce en champs à travers un système de culture monospécifique ou en système agroforestier. Les plants de Voacanga sont souvent présents dans la plupart des pépinières villageoises au Sud-ouest, Ouest et Nord-ouest du Cameroun. L’ex-société PLANTECAM produisait environ 20 000 plants par an, de 1989 à 2000 pour les sociétés agricoles (CDC, PAMOL) et autres plantations individuelles.

Agronomie

La régénération se fait par germination des graines tombées à terre.

La multiplication se fait par semis des graines ou par bouturage de tige ou de racine (taux de bourgeonnement atteignant 80 %). Après la levée de semis ou le bourgeonnement des boutures de tige, la tige s’allonge rapidement et peut atteindre 1,5 m après 5 mois. Les plantes issues de semis présentent un fût plus allongé et fructifient après 7-8 ans, tandis que les plantes issues de boutures de tiges aoûtées fructifient dès la 2ème année après la plantation.

Utilisations

Les racines, le latex et l’écorce de Voacanga africana sont employés en médecine indigène (Walker et Sillans, 1995). Les racines sont cardiotoniques. Elles combattent l’hypertension et l’artériosclérose. L’écorce agit comme calmant et traite l’épilepsie. Les feuilles soignent les oedèmes, la lèpre, et la fièvre infantile. Le latex soigne les plaies et la carie dentaire (Arbonnier, 2000). Voacanga africana est un hypertensif (Nkuinkeu, 2000).

Flux et circuits de commercialisation

Voacanga africana est l’une des plantes médicinales exportées du Cameroun vers l’Occident. Plus de 400 tonnes de graines de Voacanga africana sont exploitées au Cameroun par les paysans et exportées vers l’Europe. Une part importante de ces graines est commercialisée illégalement (FAO, 1999b). Entre 1984 et 1985, 30,5 tonnes de produits de Voacanga africana (écorces, racines et graines) ont été exportées (Thomas, 1987). En 1989, 575 tonnes ont été exportées en France (Cunningham, 1993).

Potentialités et contraintes

Voacanga africana a l’avantage d’être intégré dans les agroforêts à cacao du Cameroun. Certains cultivateurs ont commencé à le domestiquer depuis l’implantation au Cameroun de la société pharmaceutique PLANTECAM.