Tamaris (Cazin 1868)

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Tabac
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Tanaisie


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Tamaris

Nom accepté : Tamarix gallica


TAMARISQUE ou TAMARIS. Tamarix gallica. L.

Tamariscus Narbonensis. Lob.

Tamarisc.

TAMARISCINÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.


Cet arbrisseau croît dans les départements méridionaux de la France (Dauphiné, Languedoc, etc.), le long des fleuves, au bord de la mer, dans les prairies.

Description. — Tige haute de 3 à 4 mètres, se divisant en rameaux grêles, flexibles, touffus, étalés, d'un brun rougeâtre. — Feuilles imitant celles des cyprès ou des bruyères, alternes, petites, courtes, pointues, très-rapprochées, d'un beau vert. — Fleurs blanches, teintes de pourpre, munies de petites bractées, et disposées en grappes terminales. — Calice à cinq divisions obtuses. — Corolle à cinq pétales ouverts, concaves. — Trois étamines saillantes hors de la corolle. — Style à deux ou trois stigmates. - Capsules triangulaires, égales à la longueur du calice.

Parties usitées. — Écorce et feuilles.

Récolte. — L'écorce se récolte au printemps ; les feuilles pendant toute la belle saison.

Culture. — On le cultive dans les bosquets d'agrément, mais il craint les hivers dans les pays septentrionaux. Il se plaît dans les terrains sablonneux et humides. On le propage de drageons, de boutures et de graines que l'on sème au printemps dans un terreau mélangé avec du sable.

Propriétés physiques et chimiques : usages économiques. - L'écorce, mince, d'un brun cendré, est d'une saveur amère, un peu acerbe. Sa combustion donne une assez grande quantité de sulfate de soude, ce qui, d'après la remarque de Decandolle, est commun aux arbres qui croissent au bord de la mer, tandis que ceux qui viennent dans les terres en ont à peine. La décoction de cette écorce précipite en noir la dissolution de sulfate de fer. Les Danois remplacent le houblon par les feuilles et les rameaux du tamarisque, dans la fabrication de la bière. Les galles de la variété orientalis du tamarix qallica servent à la teinture en noir, d'après ce que rapporte Clot-Bey[1].

L'écorce de tamarisque passe pour tonique, diurétique, sudorifique et apéritive. Fernel, Sennert, Boerhaave avaient reconnu et signalé les propriétés de cette écorce, aujourd'hui presque entièrement oubliée, du moins en France. « Quoi qu'il en soit, dit Roques[2], son amertume et sa qualité acerbe la placent, dans l'ordre thérapeutique, à côté des saules, de la benoîte et de la tormentille. Ainsi que ces végétaux toniques et astringents, elle est propre à relever le ton des organes, à réprimer les flux chroniques des membranes muqueuses, les diarrhées entretenues par l'atonie des intestins. » Le bénédictin Alexandre[3] lui trouve les mêmes propriétés que celles de l'écorce de frêne. « On prend ordinairement, dit-il, six onces d'écorce de bois de tamaris et de la racine de frêne ou de tamaris qu'on fait cuire dans six pintes d'eau commune jusqu'à la consomption de la moitié ; et cette dé-

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  1. Aperçu général sur l'Egypte, t. II, p. 82.
  2. Plantes usuelles, t. I, p. 418.
  3. Dictionnaire botanique et pharmaceutique, p. 571.


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coction bue seule, ou avec du vin, est fort estimée contre les affections catarrheuses, la goutte et l'hydropisie. » L'écorce de tamarisque se donne en poudre (2 à 4 gr.) dans du vin ou du bouillon ; en décoction aqueuse ou vineuse (15 à 30 gr. pour un kilogr. d'eau).

Le bois de cet arbrisseau a été regardé comme pouvant remplacer le gayac.


Tamaris d'Allemagne

Nom accepté : Myricaria germanica


TAMARISQUE D'ALLEMAGNE. (Tamarix germanica. L.) — Cette espèce qui a beaucoup de rapport avec la précédente, croît en Allemagne, dans le Piémont et dans plusieurs de nos départements méridionaux. On la trouve sur les rives du Rhin, du Danube, du Rhône, de l'Isère, dans les vallées sablonneuses et non loin des torrents. On la cultive comme le tamarisque de France dont elle partage les propriétés.

Description. — Feuilles plus longues, moins rapprochées, et d'un vert glauque. — Fleurs naissant à l'extrémité des tiges et des rameaux, en grappes droites, deux fois plus grandes. — Dix étamines plus courtes que la corolle. — Un stigmate simple, orbiculaire.


[Nous citerons encore le tamarisque à manne (T. mannifera, Ehrenb.).]