Symphytum officinale (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Légume Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Symphytum officinale L.


Protologue: Sp. pl. 1 : 136 (1753).
Famille: Boraginaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 24, 40, 48, 56

Noms vernaculaires

  • Grande consoude, oreille de vache (Fr).
  • Common comfrey, consound, knitbone (En).
  • Consolda maior, grande consolda, orelhas de asno (Po).

Origine et répartition géographique

Symphytum officinale est originaire d’Europe, où il est répandu ; en Amérique du Nord et en Asie, il a été introduit. On le cultive dans plusieurs pays méditerranéens, africains et asiatiques. En Afrique, on ne le produit qu’à petite échelle, principalement à Madagascar et en Afrique du Sud.

Usages

Toutes les parties de Symphytum officinale ont des usages médicinaux sur son aire de répartition naturelle, et ses fleurs, ses feuilles et ses rhizomes figurent en bonne place dans de nombreuses pharmacopées européennes. Les feuilles fraîches s’emploient couramment en cataplasme sur les plaies, les brûlures, les ecchymoses, les entorses, les piqûres d’insectes, les articulations douloureuses, les élongations tendineuses, les fractures et les irritations de la peau. En décoction ou en infusion, les feuilles servaient autrefois à traiter les rhumes, les problèmes de gencives, les rhumatismes, l’arthrite, la goutte, la scrofule, la pleurésie, la leucorrhée, les ulcères gastro-intestinaux et on les utilisait comme anti-inflammatoire ; mais l’usage interne est déconseillé de nos jours. Les rhizomes crus s’emploient couramment pour soigner les plaies et les ulcères (y compris les ulcères gastriques), et les infusions de fleurs servent à traiter la toux et la diarrhée. En Afrique, les emplois médicinaux sont très restreints, sauf à Madagascar où la plante est utilisée en cataplasme analgésique. En Europe, ainsi qu’à Madagascar, Symphytum officinale se plante dans des cultures comme la tomate et la pomme de terre pour empêcher les maladies bactériennes (surtout le flétrissement bactérien dû à Ralstonia solanacearum) et les insectes ravageurs, et il sert également d’engrais vert et de paillage. Parfois, les feuilles se mangent cuites en légume ou servent à nourrir le bétail ; mais ces usages doivent être déconseillés, à cause de la présence d’alcaloïdes pyrrolizidiniques, qui sont toxiques. Enfin, c’est une ornementale bien connue, et on l’utilise parfois à cette fin en Afrique.

Production et commerce international

Symphytum officinale est surtout cultivé en Europe et aux Etats-Unis, mais on ne connaît pas les quantités produites.

Propriétés

Toutes les parties de Symphytum officinale contiennent de l’allantoïne (0, 5–1,7%), du mucilage (29%), des saponines triterpènes, de la choline, de l’asparagine, des tanins (8–9% dans les parties aériennes, 4–6% dans le rhizome), de l’acide silicique (4%), et des alcaloïdes pyrrolizidiniques (0,003–0,2% dans les feuilles, surtout dans les jeunes, et 0,2–0,6% dans les rhizomes). Les principaux alcaloïdes pyrrolizidiniques sont l’intermédine, la lycopsamine, la 7-acétyllycopsamine et la 7-acétylintermédine. Nombre de ces alcaloïdes pyrrolizidiniques sont toxiques et plusieurs se sont avérés hépatotoxiques, pneumotoxiques, cancérigènes et mutagènes. C’est la raison pour laquelle dans de nombreux pays européens, la loi interdit l’usage interne de Symphytum officinale en phytothérapie. En externe, les préparations à base de Symphytum officinale servent pour les ecchymoses, les élongations et les entorses et cet usage est réputé sûr car l’absorption d’alcaloïdes pyrrolizidiniques par la peau est négligeable.

Toutes les parties de Symphytum officinale renferment de l’allantoïne, mais c’est le rhizome qui en contient le plus (jusqu’à 1,7%). L’allantoïne, connue pour ses vertus calmantes, émollientes et anti-irritantes, s’utilise dans les produits contre l’acné, les produits solaires et les lotions purifiantes.

Lors d’une étude menée sur des patients souffrant d’entorses aiguës de la cheville, l’efficacité percutanée d’une pommade à l’extrait de rhizome de Symphytum officinale a été confirmée de manière formelle, autant dans la diminution de la douleur que de l’œdème. Un extrait brut de feuilles totalement matures n’a montré quant à lui qu’une faible activité analgésique chez les rats et aucune activité anti-inflammatoire.

De nombreux alcaloïdes pyrrolizidiniques sont immangeables et le bétail les évite s’il y a d’autres fourrages à brouter. Selon les animaux, il existe de grosses différences de sensibilité aux alcaloïdes pyrrolizidiniques : les plus sensibles sont les porcs, suivis par les chevaux et les bovins, les chèvres, et enfin les moutons.

Description

  • Plante herbacée vivace, grossièrement poilue, atteignant 120 cm de haut, à rhizome charnu ; tige trapue, ailée, creuse, souvent ramifiée.
  • Feuilles en rosette et alternes sur la tige, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole atteignant 10 cm de long, feuilles de la tige sessiles ; limbe ovale-lancéolé à ovale, atteignant 25 cm × 15 cm, décurrent à la base sur le pétiole ou la tige, apex acuminé, pennatinervé.
  • Inflorescence : cyme terminale scorpioïde dépourvue de bractées, à fleurs nombreuses.
  • Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, retombantes ; pédicelle de 2–6 mm de long ; calice à lobes lancéolés ; corolle à tube cylindrique de 12–18 mm de long et à petits lobes, blanche à rose ou bleu-violet, garnie d’écailles à la gorge ; étamines insérées au milieu du tube de la corolle, filets courts ; ovaire supère, 4-loculaire, style mince et exsert, stigmate petit et capité.
  • Fruit constitué de 4 nucules ovoïdes de 5–6 mm de long, d’un brun foncé ou noir brillant, renfermées par le calice.
  • Plantule à germination épigée ; hypocotyle de 7–15 mm de long, épicotyle absent ; cotylédons elliptiques-oblongs, de 1–2,5 cm de long, foliacés, à court pétiole.

Autres données botaniques

Le genre Symphytum, qui comprend environ 35 espèces, est originaire d’Europe et d’Asie occidentale. Il n’existe pas d’espèce indigène en Afrique tropicale.

Symphytum officinale est une plante à grande longévité. Auto-incompatibles, ses fleurs sont principalement pollinisées par les bourdons. Les nucules, qui sont pourvues d’un appendice charnu, sont disséminées par les fourmis.

Ecologie

Symphytum officinale est présent sur son aire de répartition naturelle dans les prairies humides et sur les berges des rivières. Il tolère la plupart des sols excepté ceux qui sont trop sableux et trop secs, et il pousse bien sur les terres argileuses lourdes.

Gestion

Symphytum officinale peut se multiplier par graines, par division ou, in vitro, au moyen d’explants de racines. La distance de plantation optimale est de 70 cm × 70 cm. Il doit de préférence être planté dans les endroits dépourvus d’ombrage ou partiellement ombragés, dans une terre riche et profonde. Lorsqu’on le cultive, le plus gros problème est la rouille de la consoude (Melampsorella symphyti). On peut limiter l’infection en ôtant les feuilles infestées. Symphytum officinale est l’hôte du nématode Meloidogyne incognita. Il faut récolter les rhizomes au début ou à la fin de la saison de croissance, lorsque le niveau d’allantoïne est à son maximum. Le rendement en rhizomes secs est de 5–12 t/ha, en fonction du type de sol. Les parties végétales récoltées s’emploient soit fraîches soit séchées à l’ombre en vue d’une utilisation ultérieure. On peut également fendre les rhizomes jusqu’au milieu et les faire sécher au four à 40–60°C.

Ressources génétiques

Symphytum officinale est répandu et commun sur toute son aire de répartition naturelle. Il existe plusieurs cultivars et des hybrides obtenus avec d’autres Symphytum spp. qui font l’objet d’une commercialisation en Europe comme plantes ornementales de jardin.

Perspectives

L’emploi de Symphytum officinale en phytothérapie doit se limiter à l’usage externe, en raison de la présence des alcaloïdes pyrrolizidiniques toxiques. Son efficacité sans effets secondaires dans le traitement des entorses, des petites plaies et des irritations de la peau a été confirmée par des essais cliniques, et l’emploi de Symphytum officinale pour ces usages mérite d’être étendu. Si la consommation en légume est déconseillée, il reste intéressant de l’intercaler avec d’autres cultures pour réduire les maladies et ravageurs, pratique que l’on rencontre à Madagascar et qui justifierait plus d’attention de la part des chercheurs.

Références principales

  • B.I.M.T.T., 2000. Les avantages de la culture de la consoude. Tantely 4: 6.
  • Rahetlah, V.B., 2002. Etudes des effets des exudates rauviaires de Symphytum officinale uplandicum (grande consoude) contre le flétrissement bactérien de Lycopersicum esculentum Mill. dû à Ralstonia solanacearum E.F. Smith. Mémoire DEA de Biochimie: Option biochimie, biotechnologies, microbiologie, Faculté des sciences, Université d’Antananarivo, Antananarivo, Madagascar. 67 pp.
  • Schmelzer, G.H. & Horsten, S.F.A.J., 2001. Symphytum officinale L. In: van Valkenburg, J.L.C.H. & Bunyapraphatsara, N. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 12(2): Medicinal and poisonous plants 2. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 524–528.
  • van Wyk, B.E. & Gericke, N., 2000. People’s plants: a guide to useful plants of southern Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 351 pp.

Autres références

  • Evreux, C., 1989. La grande consoude, Symphytum officinale L., Borraginacées. Thèse de Doctorat en Pharmacie, Université Grenoble I, Grenoble, France. 74 pp.
  • Koll, R., Buhr, M., Dieter, R., Pabst, H., Predel, H.G., Petrowicz, O., Giannetti, B., Klingenburg, S. & Staiger, C., 2004. Efficacy and tolerance of a comfrey root extract (Extr. Rad. Symphyti) in the treatment of ankle distorsions: results of a multicenter, randomized, placebo-controlled, double-blind study. Phytomedicine 11(6): 470–477.
  • Mei, N., Guo, L., Fu, P.P., Heflich, R.H. & Chen, T., 2005. Mutagenicity of comfrey (Symphytum officinale) in rat liver. British Journal of Cancer 92(5): 873–875.
  • Rajaobelimahefa, L., 1990. La consoude est aussi un insecticide qui élimine les insectes nuisibles aux cultures. Matoy 3: 20.
  • Stickel, F. & Seitz, H.K., 2000. The efficacy and safety of comfrey. Public Health Nutrition 3(4A): 501–508.

Sources de l'illustration

  • Schmelzer, G.H. & Horsten, S.F.A.J., 2001. Symphytum officinale L. In: van Valkenburg, J.L.C.H. & Bunyapraphatsara, N. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 12(2): Medicinal and poisonous plants 2. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 524–528.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2006. Symphytum officinale L. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 17 décembre 2024.


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