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:''Propr. d. Ch.'' - mandraqlore''mandraglore'', f., mandraqloire''mandragloire'', f., fr. du XIV' SXIVe s., DORVEAUXDorveaux, ''Antid. '' - matidreqloire''mandregloire'', f., franç., COTGRCotgr., 1650. mandeqlore''mandeglore'', f. L; ane, anc. fr., P. MEYERMeyer, ''Deux. rapport.. Fousca'' ; Fousch, 1549. - maudagloire''mandagloire'', f., anc. fr., Du C.; LARORDELaborde, 1853. (Dans Du C. le mot est ''mascul.'') - tnandeqloire''mandegloire'', f ., tnendeqloire''mendegloire'', aneanc. fr.; GOD, God.; DORVEAUXDorveaux, ''Antid. '' ; GESNERUSGesnerus, 1542 ; etc., etc. (Le mot est parfois ''mascul.'') - main de gloire, f., anc. fr.; GESN ERUS, Gesnerus, 1542. - ''mont de gloire'', m., fr. du XVI' SXVIe s., SOLERIUSSolerius, 1549. - ''madegloire'', f., aneanc. fr., GODGod.; LABonoELaborde, 1 ~5 31853. - ''mandore'', f., franç ., ''Agréable conér, confér. de deux paysans de Saint-Ouen'', 164!)1649, in-4, p. 7. - mandraqe''mandrage, mandrake'', augloanglo-normand du XIV' SXIVe s., P. MEYERMeyer, ''Contes de Bozon'', 18a91889, p . 311. - tnendrak''mendrak'', m., anc, . fr., ''Festg . {iir MlIssa{iafür Mussafia'', 1905. - m ôâaqo''môdagò'', m ., Landes, MÉTIVMétiv., p. 426: . - ''martagon'', m ., anc. fr., DOM ~\'RoNDomayron, ''Le Siège des muses'', 1610, p . 83. - ''herbe du matagon '', Allier , BOUDANTBoudant, ''Hist. de Chantelle'', 1862, p . 195. - motoqo; ''motogò'', m., Corr., BÉRBér.; DOI'dDord., W. DE TAILLEFERde Taillefer. - ''erbo déy /llotocamotocò'', f., molocè''motocò'', m., Corr., BÉRBér. - ''herbe à l'espec'', franç., BnoaoxBrohon, 1541. - ''herbe li à l'espic'', franç. , DUCHESNEDuchesne, 1544. - ''herbe du pic, herbe matago, montaqo, martigo'', Berry, LAISNEL DE LA SALLELaisnel de la Salle, Pp. 218. - ' mandraquna''mandraguna, matraqunamatraguna, nadraqulanadragula'', roumain. - ''mandracola'', portug, . - ''urriloa'', basque .*''alarûne, alarône, alrûn, alraun, arûuearûne, alûne, malûne, alraununtrzelalraunwurzel, alrauntnannlalraunmannl, hexenkraut'', dial. all. - manâraqre''mandragre, mandrage, mandraagers-kruid, alrtujnealruyne, alrune'', anc. flam. et holl.; alruiumanneken''alruinmanneken, galgemannken, pisdie[jepisdiefje, pisduiveltje'', holl.; galgcjong''galgejong, duioeljonq duiveljong'', namflam. (A. de C.] - ''mandrake'', angl., HOWELLHowell, 1660.*''toffâh el Djenn '' (= pomme des Génies), arabe, lux BEïTHAnIbn Beïthar. ''yabrohach, yaboruyabora'', arabe, LAGUNALaguna, -1563.
Le mot mandraqore, souvent étrangement défiguré, sert à désigner : l ' l° la plante; 2' 2° certaines plantes Imaginaires imaginaires ; 3' 3° certains êtres ou animaux fantastiques; 4' 4° certaines amulettes,.
''Toponomastique''. - ''Les Ma/ag o/sMatagots'', local. des HvH.-Alpes, ROMANRoman. (Selon ROMAN Roman le mot signifie ''Les Diablotins''.)
« Mandragoras ostendit stm ili tu diuem ferui nrc cl di citursimilitudinem feminæ et dicitur, qui eam eradicat, non posse vivere. » IX' IXe s :., '' Anzeiqer'', nE MONEde Mone, III , 202.
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« Il Y y a danger d'arracher ou de couper cette plante ; pour éviter Cl' ce danger , q ua nd quand on ve u t veut la ti rer tirer de t erreterre, il faut attache r attacher à la ti ge tige un ch ien chien que l' on bat ensuite, afin que, fai sant faisant des .efforts pour s'enfuir, il la dér acinedéracine. » TradilTradit. persane, n d'HERBELOTHerbelot, ''Bibl. orient.''
I( « Un jour un élève-servite u r serviteur nommé Loshtak, au service d'un évêque q ui éta it grossie r pOUl' lu iqui était grossier pour lui, se ven gea vengea en mettant le fc u dan s feu dans sa ba rbe barbe pendant qu 'il dormait. L'évêque le maudit cn di sant en disant qu'il ent re entre dans la terre ; et il d isp arut so us disparut sous terre. L'évêque le r egretta regretta et so uhaita q usouhaita qu'il se rvî t servît de médi cament médicament aux hommes. Losh tak Loshtak dit avec impertinence: a lors j e se rai alors je serai tiré de t erreterre. L'autre le maudit une se co nde foi sseconde fois, et dit: celui qui te ti rera tirera de la terre di sp araîtr a disparaîtra lui-même so us sous terre, . Aussi pou r pour avoir ce t te h erbe cette herbe on la fai t fait tirer par un ch ie nchien, a u au moyen d'u ne une corde. Loshtak pou sse pousse un t el cr i tel cri que le ch ien e n cr èvechien en crève. » T'ra dit Tradit. a rmén iennearménienne.
« Des vo leurs voleurs condamnés à mort ont avoué à la torture qu'il s ils se servoien t servoient de la main de glo ire,gloire pour stup éfier stupéfier et ren dre immobil es ce ux rendre immobiles ceux à qui on la p ré sentol t présentoit, de mani er e maniere qu'il s lai s soient vo le r ils laissoient voler leur a rge nt argent et leu r s me uble sleurs meubles, sa ns sans pouvoir se remuer, ni avoir la force rl'a p pe lle r il lemd' appeller à leur secours . A l' égard de la composition, il s d éclarerent ils déclarerent que ceUe cette ''main de gl oir e gloire'' se fai soit faisoit avec la ma in main d'un pe ndu pendu, qu'on enve loppe dan s enveloppe dans un morceau de drap mortuaire, où on la pr esse pou r presse pour en fai r e sortl r faire sortir le sang, s' il y en reste ; p u is puis on la met dans un va se vase de terre avec de l' azi mu tazimut, d u sa lp êtredu salpêtre, du se lsel, et du poivre lon glong, le t out bi en p ul v érr sé tout bien pulvérisé. On la lai sse q u inze j ours laisse quinze jours dans ce pot, puis on la t iretire, e t et on l' exp ose expose au so le il soleil de la ca n iculecanicule, jusqu'à ce qu'elle soit b leu -s èche bien sèche : et si le soleil ne suffit pas, on la me t met dans un fou r cha uffé four chauffé avec de la fou ger e fougere et de la verva ine, vervaine. On compose ensuite un e une chandelle avec de la grai sse graisse de pendu, dl' de la cire vierge, et du zizan ce zizanee de Laponie. On se se r t sert de ce tte cette main comme d'u n cha ndelierun chandelier; et dans tou s tous les lieu x o ù lieux où l'on va avec cett e ch an de lle a lluméecette chandelle allumée, ce ux q ui ceux qui y sont de me urent demeurent immobiles. » ''Dict , . de Tr éoou«Trévoux'', li521752.
( J e me so uv iens d'avoir logé chez un ri ch e paysan qui ava it été aut re fois for t pauvre et mi sér abl e, 51 bi en qu'il était co nt raint de t ru vailler il la j ournée pour les autres; et, com me j e l' avai s
[125]« Je me souviens d'avoir logé chez un riche paysan qui avait été autrefois fort pauvre et misérable, si bien qu'il était contraint de travailler à la journée pour les autres ; et, comme je l'avais
:connu dans le temps de sa misère, je pris occasion de lui demander ce qu'il avait fait pour devenir rich e en si peu de temps , Il me dit qu'ayant empêché qu'une Bohémienne ne fût battue et mal menée pour avoir dérobé quelques poulets, elle lui avait appris le secret -de faire une Maudragore, et que depuis ce temps-Iii, il avait toujours prospéré de bi eu en mieux, et qu'il ne se passait guère de j our qu'il ue trou vât quelque chose, et voici de quelle manière la Bohémienne lui avait enseigné de faire la Mandragore. Il faut prendre une racine de hrynnia (1) qui approche de la figure humaine, on la sortira de terre un Lundi dans le Prlntemps.Torsque la Lune est dans une heureuse constellation , soit en conjonc tion avec Jupiter, en aspect aimable avec Vénus; l'ou coupe les extrémités de ccUc racine, comme font les Jardiniers , lorsqu'ils venlent transplanter une plante ; puis on doit l' enterrer dans un cimetière, au milieu de la fosse d'un homme mort, et l'arroser avant le Soleil levé durant un mois avec du petit lait de vache, dans lequel on aura noyé trois chauves-souris ; au bout de ce temps on la retire dl' tCITe, et on la trouve plus re ssemblante il la figu re hu rn ainc ; on la fait s écher dans un . four chauffé a ve c dc la verveine, ou la ga rde envelo ppée dans un morceau de Iiuceul qui a it se rvi il env eloppe r un mOI'!. Tant qnc l' on es t e n possessi on de cc ltc myst èrteuse racine, on est heureux, so it à trou ver quelque eh osc dan s Ic chemin , il gagu e r da ns Ic j eu de hasard, soit en t rafiquant; si b ien que l'on voit tou s les jours aug me nter sa chevaucc. » Secrets merveille ux du Petit -Alberi, 1815,
« La man dra gore ou main de goure est un serpent re prése nta nt le di able, q ue l'on se r va it il tabl e ct que l'on déposa it ens uite dans uue hoîte. Le so ir, ou pl açait il côté de lui un e pi èce dc monnaie et le lendemain matin. on en t rouvait de ux. Tout es les pe rsonnes qui s'em-ich lssaien t pas sai en t pour avo ir une mandragore (o n di sai t quelquefoi s une pa ulelle) , Qua nd le propri ètalre dc l'animal ve na it il mourir, un des en fants .avait le droit d'en hérit er, mais s i person ne n 'eu vo ula it , le ser pe nt, apr ès s'ê tre mis sm' lc cercue il du mort , part ait il la recherche[125]
:connu dans le temps de sa misère, je pris occasion de lui demander ce qu'il avait fait pour devenir riche en si peu de temps. Il me dit qu'ayant empêché qu'une Bohémienne ne fût battue et mal menée pour avoir dérobé quelques poulets, elle lui avait appris le secret de faire une Mandragore, et que depuis ce temps-là, il avait toujours prospéré de bien en mieux, et qu'il ne se passait guère de jour qu'il ne trouvât quelque chose, et voici de quelle manière la Bohémienne lui avait enseigné de faire la Mandragore. Il faut prendre une racine de bryonia <sup>(1) Il ar rive so uven t q ue </sup> qui approche de la figure humaine, on la sortira de terre un Lundi dans le Printemps, lorsque la Lune est dans une heureuse constellation, soit en conjonction avec Jupiter, en aspect aimable avec Vénus ; l'on substitue coupe les raci nes extrémités de cette racine, comme font les Jardiniers, lorsqu'ils veulent transplanter une plante ; puis on doit l'enterrer dans un cimetière, au milieu de la fosse d e bryone à 'un homme mort, et l'arroser avant le Soleil levé durant un mois avec du petit lait de vache, dans lequel on aura noyé trois chauves-souris ; au bout de ce lles d e temps on la retire de terre, et on la trouve plus ressemblante à la figure humaine ; on la mandragore quand celle-ci fait défautsécher dans un four chauffé avec de la verveine, on la garde enveloppée dans un morceau de linceul qui ait servi à envelopper un mort. Tant que l'on est en possession de cette mystérieuse racine, on est heureux, soit à trouver quelque chose dans le chemin, à gagner dans le jeu de hasard, soit en trafiquant ; si bien que l'on voit tous les jours augmenter sa chevance. » ''Secrets merveilleux du Petit-Albert'',1815.
« La ''mandragore'' ou ''main de gaure'' est un serpent représentant le diable, que l'on servait à table et que l'on déposait ensuite dans une boîte. Le soir, on plaçait à côté de lui une pièce de monnaie et le lendemain matin on en trouvait deux. Toutes les personnes qui s'enrichissaient passaient pour avoir une ''mandragore'' (on disait quelquefois une ''paulette''). Quand le proprétaire de l'animal venait à mourir, un des enfants avait le droit d'en hériter, mais si personne n'en voulait, le serpent, après s'être mis sur le cercueil du mort, partait à la recherche ____________________ (1) Il arrive souvent que l'on substitue les racines de bryone à celles de la mandragore quand celle-ci fait défaut. [126]
:de gen s mi eux di sp osés. Qu aud 0 11 le voyait traverser les ch amps , il fall ait alle r che rc her une serviette ou une nappe, l' étendre devant la hête ; al ors il se r oulait et on l' emportait. Dan s les cas press és, il suffisa it de placer uu mouchoir sur SOli pa ssage . On cite encore dans le pay s p lu sieurs maisons dont la fortune provient de la mandragore. On désigne m ême un endro it o ù le serpent s'é ta it a r r êt é et on entendait journellement ces mots: « Qui r etire la main de gaure se ra h eureux dan s ce monde et malh eureu x dans l'autre. ) Poitou, Le Pays p oit evin , 1808, p . 7.