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:connu dans le temps de sa misère, je pris occasion de lui demander ce qu'il avait fait pour devenir riche en si peu de temps. Il me dit qu'ayant empêché qu'une Bohémienne ne fût battue et mal menée pour avoir dérobé quelques poulets, elle lui avait appris le secret de faire une Mandragore, et que depuis ce temps-là, il avait toujours prospéré de bien en mieux, et qu'il ne se passait guère de jour qu'il ne trouvât quelque chose, et voici de quelle manière la Bohémienne lui avait enseigné de faire la Mandragore. Il faut prendre une racine de bryonia <sup>(1)</sup> qui approche de la figure humaine, on la sortira de terre un Lundi dans le Printemps, lorsque la Lune est dans une heureuse constellation, soit en conjonction avec Jupiter, en aspect aimable avec Vénus ; l'on coupe les extrémités de cette racine, comme font les Jardiniers, lorsqu'ils veulent transplanter une plante ; puis on doit l'enterrer dans un cimetière, au milieu de la fosse d'un homme mort, et l'arroser avant le Soleil levé durant un mois avec du petit lait de vache, dans lequel on aura noyé trois chauves-souris ; au bout de ce temps on la retire de terre, et on la trouve plus ressemblante à la figure humaine ; on la fait sécher dans un four chauffé avec de la verveine, on la garde enveloppée dans un morceau de linceul qui ait servi à envelopper un mort. Tant que l'on est en possession de cette mystérieuse racine, on est heureux, soit à trouver quelque chose dans le chemin, à gagner dans le jeu de hasard, soit en trafiquant ; si bien que l'on voit tous les jours augmenter sa chevance. » ''Secrets merveilleux du Petit-Albert'', 1815.
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:de gen s mi eux di sp osésgens mieux disposés. Qu aud 0 11 Quand on le voyait traverser les ch amps champs, il fall ait alle r che rc her fallait aller chercher une serviette ou une nappe, l' étendre devant la hête bête ; al ors alors il se r oulait roulait et on l' emportait. Dan s Dans les cas press éspressés, il suffisa it suffisait de placer uu un mouchoir sur SOli pa ssage son passage . On cite encore dans le pay s p lu sieurs pays plusieurs maisons dont la fortune provient de la mandragore. On désigne m ême même un endro it o ù endroit où le serpent s'é ta it a r r êt é était arrêté et on entendait journellement ces mots: « Qui r etire retire la main de gaure se ra h eureux dan s sera heureux dans ce monde et malh eureu x malheureux dans l'autre. ) » Poitou, ''Le Pays p oit evin poitevin'', 18081898, p . 7.
Sm' le Mane/ago, animal fantastique, dans les Landes, voyez BLADÉ , Con /es p op . de Gas c. , t . Il, et V. FOIX, Sorcières et loups ga rou s, 1004, p. 29,
« Ils croyolent que tant comme il s avoie n t un nuulaqoi reSur le ''Mandago'', animal fantastique, dans les Landes, voyez Bladé, mais qu'il fu st b ien nettement en beaux dr-appeau x 'Contes pop. de soye ou de lin envelop péGasc.'', que j amai s jour dc leur s vies ne se roient pauvrest. ) Du C ANGE II, sub ve r be mandraqora , - « Qui porrolt fluer d'un vra i mane/cg/ aire et le co uc has t en blans draps et lui presentast li men gier et à boire deux foi s le j ourV. Foix, comb ien qu'il uc meu gu e ne hoivc, ce llui qui ce feroit deviendroit eu peu d' esp ace moult ri ch e Sorcières et ne snu ro it comment. » xv. s.loups garous'', Les Évangiles des qu en ouilles1904, éditp. Jaunet, 185529.
« L'h erbe du matagon est lui sante pendan t la nuit ; le j our, le pic seul peut la faire dé couvrlr : il voltige d'une certa ine façon ava nt de lc sa is ir ; c'est elle qui lui durcit le bec. Heureux le bou vier qui a trouvé ce tte h erbe; ses boeufs fort s et vigoul'eu x r ési st eront il tout es les fatigu es. » Alli er, BOIlDANT, Hist . de Cha niellc, 1862, p. 195. - « L 'herbe du pic donne au pic la force de percer les a r bre s les plus durs ; ou la' trouve quelquefoi s dans Je nid de l' oi seau. On peut aussi se la procurer en le . guettan t ; s i on le vo it frotter so n b ec à une cerlaine her be, celle -c i est le précieu x talism an . Gardez-vous bien de vous se r vir de fer ponr la cue il li r ct l' a i-rach er, ca r au conta ct de ce mét al, e lle perdrait t oute sa ve rtu .... .. Lorsque le pi c fait ente nd re so u cr i moqueur c'est qu'il a aperçu des chercheurs dc ce lle pl an le magique .. ... . Celui qui porte sur lui l'herbe de pic p os sède u ne for ce h erculéenne. Selon les uns l'Ilerbe du
[127]« Ils croyoient que tant comme ils avoient un ''madagoire'', mais qu'il fust bien nettement en beaux drappeaux de soye ou de lin enveloppé, que jamais jour de leurs vies ne seroient pauvres. » Du Cange, sub verbo ''mandragora''. - « Qui porroit finer d'un vrai ''mandegloire'' et le couchast en blans draps et lui presentast à mengier et à boire deux fois le jour, combien qu'il nr mengue ne boive, cellui qui ce feroit deviendroit en peu d'espace moult riche et ne sauroit comment. » XVe s., ''Les Évangiles des quenouilles'', édit. Jaunet, 1855.
:pic serait 'la mandragor e, selon les aut res ce sera it un e espèc e d'Orcllis. » Berry , LAISNEL DE LA SALLE, p.216-220.
« POUlL' se fa ire aimer herbe du matagon est luisante pendant la nuit ; le jour, le pic seul peut la faire découvrir : il voltige d'une bell ecertaine façon avant de le saisir ; c'est elle qui lui durcit le bec. Heureux le bouvier qui a trouvé cette herbe ; ses bœufs forts et vigoureux résisteront à toutes les fatigues. » Allier, il faut ramasser Boudant, ''Hist. de lChantelle''h erbe matagot, la mettre adroitemen t1862, sa ns q ue personn e sp. 195. - « ''L'herbe du pic'' donne au ''pic'' la force de percer les arbres les plus durs ; on la trouve quelquefois dans le nid de l'oiseau. On peut aussi se la procurer en doutele guettant ; si on le voit frotter son bec à une certaine herbe, sous celle-ci est le livre des éva ngiles e t lai sser dlrc là messe dessusprécieux talisman. » Périgue uxGardez-vous bien de vous servir de fer pour la cueillir et l'arracher, car au contact de ce métal, elle perdrait toute sa vertu... Lorsque le pic fait entendre son cri moqueur c'~Test qu'il a aperçu des chercheurs de cette plante magique. nz TAILLEFER, p. 252.Celui qui porte sur lui l'herbe de pic possède une force herculéenne. Selon les uns l’''herbe du''
« La mandra gore l'end les femmes f écondes. Un j our une putain s'ad ressa à la mandragor e pour la rendre féco nde, mais la pl ante r efusa . » Voir Dia loque des créatures, 1482, 31. dialogu e,
« Le matagot est un être fantas ti que qui sème dans cha q ue prai ri e un e pla nte qui donne Ic ve r tige à ce ux q ui la foul en t a ux, pi ed s et les empêche de r econn aître le s lieu x qui leur sont le plus familiers. » Alli er, V. TIXI ER , Ex ercice ilI ég. de /a méd . (da ns Congrès scienti[127], tenu à .Hou/ins en 1872, p. 347,)
« Les Breto ns nomment .ll an dw gores des In ti ns familie rs''pic'' serait la mandragore, de très b on ue composition, qui leur appa raissc ut, di sent-il s, sous la figure de peti t s hommes sans barbe e t selon les cheveux éparsautres ce serait une espèce d’''Orchis''. » A. DE CHES:-IELBerry, DictLaisnel de la Salle, des Sup , [EDp. EDM. l216-220.
(e Si l'on ma rche SUI' la ma ndragore on ne peut re trouver son chemin . » Chroniqueur du Pér igo rd , 1853.
« r: Pour se faire aimer d'une belle, il faut ramasser de l’''herbe matagot'', la mettre adroitement, sans que personne s'en doute, sous le livre des évangiles et laisser dire la messe dessus. » Périgueux, 'W. de Taillefer, p. 252. « La mandragore rend les femmes fécondes. Un jour une putain s'adressa à la mandragore pour la rendre féconde, mais la plante refusa. » Voir ''Dialogue des créatures'', 1482, 31e dialogue. « Le ''matagot'' est un être fantastique qui sème dans chaque prairie une plante qui donne le vertige à ceux qui la foulent aux pieds et les empêche de reconnaître les lieux qui leur sont le plus familiers. » Allier, V. Tixier, ''Exercice illég. de la méd.'' (dans ''Congrès scientif. tenu à Moulins en 1872'', p. 347.) « Les Bretons nomment ''Mandragores'' des lutins familiers, de très bonne composition, qui leur apparaissent, disent-ils, sous la figure de petits hommes sans barbe et les cheveux épars. » A. de Chesnel, ''Dict. des Sup.'' [Ed. Edm.]. « Si l'on marche sur la mandragore on ne peut retrouver son chemin. » Chroniqueur du Périgord, 1853. « L’''erbo de moloco motoco'' vient da ns dans un certain pré près Tulle. Quand on' fauc h e fauche cette plante avec les autres herbes la pl uie pluie tombe immédiat ement immédiatement, de sor te sorte que quand on veut avoir' de la pluie, on va couper des b rins brins de cette herbe. » Cor rèzeCorrèze, BJ~ R O N JE Béronie.
Il a la mandegloire ou la mand rago re, se di t de celui qui dev ie nt riche tout à cou p, sa ns q u 'on sach e comme nt .
« .llalag na = sorcière. )) mentonais , ÂNnn. - (( Mandraqoula une femme débauchée. » piémo ntais , CA PELLa. - (~ Un. mandegloire , 1lI1 tnadaqoire = un pauvre, un gue ux, un mi s érable. » aue , fr ., GOD. - « tnandraqour = gros garçon qui affecte des mani ères d' enfants. »Brianço nna is, CHADRAND. - cc Cy n'entrez pas, hypocrites, bigot s, Vieux matoqot s, ma r mitons ho urso ufflés . » RABELAIS, Garqantua .