Les témoins (cookies) nous aident à fournir nos services. En utilisant nos services, vous acceptez notre utilisation des témoins.

Modifications

Aller à : navigation, rechercher

Pulsatille (Cazin 1868)

14 268 octets ajoutés, 13 mai 2013 à 22:11
Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Pulmonaire (Cazin 1868) |nomcourtp... »
{{Tournepage
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Pulmonaire (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Pulmonaire
|titrepagesuivante=Pyrèthre (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Pyrèthre
}}


__TOC__

[883]

== Pulsatille ==

Voir la page ''[[]]''

PULSATILLE. Anémone pulsatilla. L.

hkatilla-foMo crassiore et majore flore. G. BAUH., TOURN. — Pulsatilla
-.- vulgaris. LOB. — Herba venti. TRAG.

Pulsatille commune, — anémone, — coquelourde, — herbc-au-vent, — fleur-du-vent,
fleur de Pâques, — passe-fleur, — teigne-oeuf, — fleur-aux-dames.
WOMCDLACÉES. — AHÉMONÉES. Fam. nat. — POLYANDRIE POLYGYNIE. L.
a'pulsatille (PI. XXXII) se-trouve dans les terrains secs et montagneux


downloadModeText.vue.download 913 sur 1308


884 •' ""' PULSATILLE.

de la France, les, bois sablonneux, les prés secs, etc. On la trouve dans 1?
bois de Boulogne, à Saint-Maur. Je l'ai rencontrée en Picardie, sur le bord
des bois. Elle se rapproche beaucoup de l'anémone des prés ou pulsatille
noire (pulsatilla nigricans,L.) par ses caractères botaniques comme pur ses
propriétés; elle semble môme ne s'en distinguer que par la plus grande élé-
vation de sa tige et la rectitude de ses pétales; (aussi réunirons-nous dan-
cet article ce qui a trait aux deux pulsatilles, quoique Fonssagrives (1) con-
sacre à chacune d'elles une étude spéciale et expose ses doutes sur l'égale
activité des deux variétés). —Cette plante, malgré son âcreté, est recherchée
des moutons, qu'elle nourrit mal ; elle produit même la pourriture chez ces
animaux, ainsi que l'a observé Huzard (2).

Description. — Racine noirâtre assez grosse, longue, formée par la réunion de
plusieurs souches courtes et fibreuses. — Tige : hampe cylindrique couverte de poils
longs et soyeux, haute de 15 à 30 centimètres. — Feuilles radicales pétiolécs, deux ou
trois fois ailées. — Fleurs d'un rouge purpurin, souvent violacées, grandes, solitaires et
penchées (avril-juin). — Calice corolliïorme de cinq à six sépales oblongs. — Involucre
composé de folioles sessiles caulinaires, multifides, formant une sorte de verticille à 7 ou 1
8 centimètres de la fleur. — Etamines nombreuses, plus courtes que les sépales, rangées
en grand, nombre autour de plusieurs styles à stigmate placés sur des ovaires groupés
sur un réceptacle hémisphérique.— Fruit: akènes surmontés d'aigrettesplumeusespro-
duites par le développement des styles.

Parties.usitées. — Toute la plante.

Récolte. —. Elle se fait un peu avant la floraison, époque à laquelle la piaule 1
jouit de toutes ses propriétés. Ces dernières s'affaiblissent à mesure que la dessication
s'opère.

[Culture. — On trouve l'anémone pulsatille surlout dans les lieux découverts, les
bois sablonneux, les coteaux calcaires, etc., elle s'accommode de tous les terrains.On
la propage facilement de graines ou d'éclats de branches.]

Propriétés physiques et chimiques. — La pulsatille, plante inodore,
est, comme ses congénères, d'une âcreté qui, moins prononcée dans la racine, se mani-
feste surtout dans les feuilles. Heyer (3) a observé le premier que l'eau distillée de-
l'anémone des:prés, qui est laiteuse, laisse déposer au bout de quelques mois des cris-
taux blancs, striés, insipides, volatils, inflammables, analogues au camphre. Storck (d)
a reconnu que ces cristaux acquéraient par la fusion une saveur piquante, et laissaient
sur la langue cautérisée des taches blanches. Jacquin (5) paraît avoir étudié de nouveau,
en 1809, cette substance. En 181/f, Robert, pharmacien à Rouen, retira de l'anémone
pulsatille, sans doute, quoiqu'il cite l'anémone des prés, une matière tout à fait semblable,
qu'il dit positivement n'être ni acide ni alcaline. Vauquelin, l'ayant examinée, a con-
staté qu'elle n'est soluble qu'à chaud dans l'eau ou l'alcool, et qu'elle s'en" précipite par
le refroidissement ; il pense qu'elle doit prendre place dans la classe des substances hui-
leuses concrètes. Elle a été rangée par Gmelin, dans sa chimie organique, parmi les ma-
tières camphrées, sous le nom de camphre de l'anémone pulsatille, et déjà, en 1820,
Mérat (6) l'avait classée avec le camphre parmi les aromites. En effet, c'est la même
substance qu'a trouvée Schwartz dans l'anémone, des bois, et qu'il a décrite sous le nom
d'acide anémonique.

[Heyer (de Brunswick) a extrait de l'anémone pulsatille le môme principe neiilre.et
l'a. nommé anêmonine, et auquel Lûwig et Weimann ont assigné la formule c'H'!j.'
et Fehlenz celle de C5H 2 0*. C'est une substance, blanche cristalline qui se rarncJMa
150 degrés et se décompose à une température plus élevée; elle est peu soluble dans
l'eau, l'alcool et l'éther. Les alcalis, l'oxyde de plomb et le carbonate d'argent la trans-
forment en acide anémonique (C'H 403, HO).]

(1) Dictionnaire encyclopédique des .sciences médicales, t. IV, p. 414 et smv.

{2j Rlgre.medicale, t. 1, p. 76.

<3) 'Jbûfifat de OeK, cité par Storck, De usu pulsatilla:, etc.. 1771, p. 10.

WVÏftid.,, p.-il.

(5) Bulletin de pharmacie, t. I, p. 421.-

.fârpiclionnaire des sciences médicales, t. XLV, p. 194.

downloadModeText.vue.download 914 sur 1308


JPULSATILLE.

885

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

A I'IBTÉBIEOB. — Infusion, de 2 à 15 gr. pour
0 S.;d'eau;. après un quart d'infusion, on
"'passe pour obtenir 360 gr. de liquide. Dose,
< :§e9Ô à 120 gr., trois fois par jour.
(BairdistiUéej 1 partie de plante fraîche pour
y 4 d'eau. Dose, de 1 à2 gr.
'Alcoolature: (piler la plante dans un mortier
■ deinarbre et l'a mettre en contact avec son
'.poids d'alcool à 90° centésimaux. Filirer

après dix jours). '.' _

Extrait- aqueux (1 ' kilogr. - de feuilles sèches
"•donnent 27 gr. d'extrait):

SUrrk employait le suc non dépuré. On pré-
tère;actuellement l'extrait préparé avec le suc
préalablement dépuré. — Dose : de 5 à 50
centig. et plus, progressivement, en plusieurs
'doses-dans la journée.

Saccharolé : extrait aqueux, 1 gr.; sucre blanc,
20 gr. Mêlez. — 1 gr. trois fois par jour.
L'extrait alcoolique est inerte ;- le suc éthéré

préconisé par Bouchardat est peu employé.

Mixture de pulsatille stibiée (Rust) : extrait
Ce suc, 2 gr.; vin stiliié, 15 gr. Dose, de
20 à 60 gouttes, trois fois par jour). (Amau
rose.)

A L'EXTÉRIEUR. — Feuilles fraîches pilées.
comme rubéfiant et vésicant, épicarpiuue ou
résolutif. — En surveiller l'emploi.

Poudre, comme sternutatoire.

Eau distillée, etc..

(Collyre de Groefe : infusion, 180 gr. ; sublimé
corrosif, 5 centigr. — Contre les taches de
la cornée et les cataractes au début.)

; Là pulsatille commune, comme nous l'avons dit plus haut, est acre et
irritante.'(Pilée fraîche et appliquée sur la peau, elle y produit de l'érythème
■jetmême;là vésication, si l'application est prolongée; cette action peut aller
jusqu'à la mortification des parties soumises à son action). Bulliard rap-
porte levait d'un vieillard chez lequel cette plante, laissée pendant douze
heures sur,le:mollet, dans l'intention de guérir un rhumatisme très-doulou-
reux, produisit la gangrène d'une grande partie du membre. Le mal céda
aux scarifications et aux fomentations d'eau-de-vie camphrée. Cet homme
îjit en mêriié temps complètement débarrassé de son rhumatisme.
', (Le.suc de la pulsatille produit sur la langue un sentiment intense d'âcreté ;
un',ènfaht cherchant à sentir de la pulsatille noire récemment pilée, fut pris
"d'une conjonctivite aiguë ; on cite encore le cas d'une ulcération de mu-
queuse labiale consécutive au contact prolongé d'une fleur de la môme
plante. Desemblables phénomènes d'irritation se produisent par aspiration
Racolé des fosses nasales ) Les deux espèces de pulsatille, données à l'inté-
Hëur.àhautè dose, enflamment l'estomac et frappent de stupeur le système
ièrveux. Elles sont rangées parmi les poisons acres. A l'état sec, les bes-
.tiaux,la mangent sans danger : 15124 gr, de poudre sèche n'ont pas in-
^oinmodé des chiens, tandis que 60 gr. de suc de la plante fraîche les ont
fu& en six heures (i). (L'extrait agit un peu moins ènergiquement; 4 gr.
amènentla mort des mêmes animaux en six heures. , . . .

,: Bien que Bock, dès 1546, en ait signalé les propriétés irritantes, (Hel-
Sn|.(2);ci'lé premier, d'une façon sérieuse, appelé l'attentipn sur la pulsa-
l^yMaîs c'est Storck (3) qui a mis en vogue la pulsatille des prés, espèce
|f^yojslhè, ainsi que nous venons de le faire remarquer, de notre pulsatille
jÇpfflniûhë. Ce dernier, et d'autres auteurs après lui, ont vanté la pulsatille
itoire- comme propre à combattre efficacement l'amaurose,. les taies de .la
coraee, la cataracte, la paralysie, les rhumatismes, l'aménorrhée, la mélâri-
plp*' syphilis consécutive, les ulcères opiniâtres,. les dartres. C'est sur-
™|t;dans ]e traitement de ces dernières que le célèbre médecin de Vienne
y ,W^r,*>lît"éiivÈ les résultats les plus avantageux de cette plante. Il employait
«rainairement l'entrait, en commençant par une petite dose, qu'il augmen-
B^adueïlemerit (5 ou. 10 centigr. à 1 gr. progressivement).
•fâiU^autr-é ^rSmucker, .Richter, et Bergius,- dont le témoignage est
paiement irrécusable; ont répété sans succès les expériences de Storck.
■ m ces résultats contradictoires, l'observateur, en se livrant à de nou-

152.

!'!?£' Toxicolo9< 5' édit., t. H, p. 152.

el tarifs1 camWMi seu pulsatilla cum suis speciebus et varietalibus methodice considerata
(3) Bc «- a. "us ocults curiosorumexposita; in-12,fig.Upsite, 1120.
w tutupulsatilloe nigricant. medic. Vindebon.,1771.

downloadModeText.vue.download 915 sur 1308


886 PULSATILLE.

vellcs études sur cette plante, doit se placer de manière à voir sans préven-
tion jusqu'à quel point l'exagération est chez les uns, et le scepticisme chez
les autres. En attendant, nous devons faire remarquer ici, comme nous
l'avons fait pour la ciguë, que Storck préparait ses extraits avec beaucoup
de soin, afin de conserver la partie active du médicament; il évitait surtout
de l'exposer à une très-grande chaleur. Les médecins qui, après ce célèbre
expérimentateur, ont employé la pulsatille sans succès, avaient-ils mis en
usage les mêmes préparations? Avaient-ils procédé de la même manière?
S'étaient-ils, en un mot, placés dans les mêmes conditions?

Hufeland (1) place la pulsatille au nombre des moyens dont on s'est le
mieux trouvé dans le traitement de l'amaurose.

Bonnel de la Brageresse (2) regardait l'extrait de pulsatille comme le
remède le plus efficace contre le vice dartreux. Il l'administrait à la dose de
8 centigr. deux fois par jour, et faisait en même temps lotionner les parties
affectées avec la décoction de jusquiame et de ciguë.

Ramai (3) a obtenu des résultats avantageux de l'extrait de pulsatille dans
la coqueluche. Il prétend avoir employé ce remède pendant dix ans chez un
grand nombre de malades, et ne l'avoir vu échouer qu'une seule fois, Il
donnait l'extrait à la dose d'un quart de grain à un grain et demi, suivant
l'âge, quatre fois par jour. Il le prescrivait aussi aux adultes atteints de toux
sèches et spasmodiques, à la dose de 2 ou 3 grains répétée trois fois dans
la journée. Ramon (4) s'est aussi très-bien trouvé de l'emploi de la pulsatille
dans la coqueluche.

Quelques médecins ont employé, dit-on, avec avantage, l'infusion des
feuilles de pulsatille commune dans les engorgements des viscères abdomi-
naux et dans l'hydropisie. On ne doit pas dépasser, dans cette infusion, la
dose de 2 gr. chaque fois. Sous quelque forme qu'on administre la pulsa-
tille, il ne faut commencer que par de petites doses, en augmentant pro-
gressivement et avec circonspection.

Ajoutons à tout ce que nous venons de. rapporter sur l'usage de la pulsa-
tille à l'intérieur, que Tragus recommandait beaucoup la semence de cetle
plante cuite dans du vin contre les calculs, et que les femmes allemandes en
prenaient dans la suppression des règles.

(Ce serait être incomplet que de ne pas rappeler la foi aveugle que, depuis
Hahnemann, auteur que Reil veut faire considérer comme le restaurateur de
la pulsatille (o), les homoeopathes ont dans le suc de cette plante administré
à dose infinitésimale.) . ,

La pulsatille ne se rencontre que rarement dans le pays que j'habite; je
ne l'ai jamais employée. Les vétérinaires en appliquent les feuilles, comme
résolutives, sur les tumeurs froides et sur les vieux ulcères des chevauxpour
les déterger. Les paysans entourent le poignet de ces mêmes feuilles piiees
pour se guérir de la fièvre intermittente; conseil reproduit par Simon M
et Olaùs Borrichius.

En résumé, on peut en agissant avec prudence, mettre à profit la pro-
priété rubéfiante et vésicante de la pulsatille, quand, dans un cas pressa»,
on est privé de sinapismes et de vésicatoires. La poudre des feuilles et ae
fleurs sèches de cette plante est un très-bon sternutatoire. Quand elles SOM
fraîches, il suffit de les broyer sous le nez avec les doigts pour Provoju"
un violent éternuement. Tournefort recommandait l'emploi de ce stern •
tatoire dans les affections soporeuses, et Schroeder dans le coryza eu
nique. ^^______

(1) Manuel de médecine pratique, p. 287.

(2) Ancien Journal de médecine, t. LVIII, p. 476.

(3) Bibliothèque médicale nationale et étrangère, t. VI, p. 521.
(û) Bulletin des sciences médicales de Féritssac, 1828.

(5J La pulsatille avant Hahnemann, in l'Art médical, 3* année, t. V, p. 75.

downloadModeText.vue.download 916 sur 1308


PYRÊTHRE. .887

(Le même auteur a recommandé l'eau distillée en lotions pour faire dis-
paraître les éphélides lenticulaires ou taches de rousseur. Helwig a signalé
ses propriétés cicatrisantes.)



[[Catégorie:Cazin 1868]]
4 026
modifications

Menu de navigation