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__TOC__
[437]
== Fougère mâle ==
Voir la page ''[[]]''
FOUGÈRE MALE. Polypadpri filix mas. L.
^nonramosadentata. BAUH., T. — DryMens. MATTH.—Filix mas. DOD.
- Wfrnàs vulgaris. PARK.—Polysticum 0x mas'.B.0TR.— Nephrodium
i , filix mas. BICH. — Polypo'diûm câllepteris. BERNH.
* "'■*■< •---■■ Aspidiumfilix.riïas.S\v.
3wfc'- Aspide fougère mâle, — néphrode' fougère mâle.
; '^PfLï.."... FOUGÈRES. Fam. nat.—CRYPTOGAMÏE. L.,
;ljs|S^^^|§(Pl. XIX), placée d'abord parmi les'polypodes, ensuite dans
!mQmê''!(pspidium), est aujourd'hui rangée dans la'tribu des polystics
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Û3& FOUGÈRE MALE.
(polys^ehëm) ou nephrodes (nephrodium). On la rencontre partout, dans les
lieux incultes, dans les bois, les haies, les lieux montueux, etc.
Description. — Rhizome, improprement nommé racine, long de 15 à 20 cenli-
mètres, de la grosseur du pouce, noueux, écailleux et bran à l'extérieur, blanchâtre à
l'intérieur; — Feuilles amples, lisses, d'un beau vert, cassantes, deux fois ailées, à pé-
tiole court, brun et couvert d'écaillés caduques ; folioles alternes, rapprochées, profon-
dément pinnatifides, plus longues au milieu et diminuant ' graduellement jusqu'à
l'extrémité, qui ne présente plus qu'une pointe ; pinules de ces folioles nombreuses
dentées.— Capsules réunies en paquets réniformes, très-rapprochés, disposées sur deux
rang» à la base des deux tiers supérieurs de la foliole.
Parties usitées. — Le rhizome ou couche souterraine et les bourgeons.
[Culture. — La fougère mâle est assez commune pour qu'elle puisse suffire airs
besoins' de Ta médecine ; on ne la cultive que dans les jardins de botanique et d'agré-
ment, on la multiplie par éclats de pieds.]
, Kéjçïiïte.,. choix, conservation, etc. — Bien que l'on puisse se servir de
la l racine fraîche en tout temps, il vaut mieux l'arracher dans l'été. Frais, ce rhizome
est plus actif que desséché. Quant on veut le conserver, il faut, selon Soubeiran, te
récolter en hiver. Malgré l'opinion de cet auteur, je pense que l'on doit plutôt le re-
cueillir en été que dans les autres saisons, parce qu'à cette époque il est dans toute sa
vigueur, ce que l'on reconnaît à sa cassure verte. Bien l'émonder avant de le porter a
séchoir. Celui qui a une teinte pâle, suivant Mayor, a peu d'effet. Il perd une grande
partie de ses- qualités physiques et de ses propriétés médicales en vieillissant. Le défaut
de saveur annonce sa vétusté : il faut alors le considérer comme nul et le rejeter.
Il résulte des recherches de Timbal-Lagrave que l'on vend dans le commerce, sous
le nom de fougère mâle, les rhizomes de toutes les fougères qui croissent dans DOS
campagnes, telles que Yaspidium angulare,Yaspidium aculeatum, Yathyrium filisfte-
mina, etc. « Sans doute, dit Timbal, l'analogie des caractères botaniques peut fa
« faire supposer l'analogie des propriétés thérapeutiques ; mais cela n'est vrai que dans
« un certain' nombre de cas. Les exceptions sont nombreuses et concluantes. »
Le principe médicamenteux des plantes varie, de quantité au moins, d'individu à in-
dividu, suivant qu'il a poussé dans un endroit sec ou humide, qu'il a été cueilli dans
telle ou telle circonstance d'âge ou de saison. Souvent même toutes les parties du même
végétal ne contiennent pas la même quantité du principe actif qui le caractérise. Com-
ment donc en serait-il autrement dans des échantillons pris parmi des espèces voisines?
Timbal, connaissant les difficultés qu'éprouve le pharmacien ordinaire à bien choisir
parmi les fougères du commerce la véritable fougère mâle, trace ainsi qu'il suit leur
diagnose différentielle:
« Le rhizome de la fougère mâle est de moyenne grosseur ; les racines qui l'accom-
« pagnent sont très-noires, fines ; les restes des pétioles sont assez ramassés, un peu
« striés, munis d'écaillés pellucides, lancéolées, sétacées, toutes ramassées au sommet
« du rhizome.
« Les aspidium angulare et aculeatum offrent des rhizomes très-gros, très-allongés,
« à racines dures et grosses. Le reste des pétioles a aussi des écailles grandes, ovales.
« aiguës, dispersées sur toute la longueur de ces derniers.
« Il serait à désirer, dit Timbal, que le Codex prescrivît de laisser à la fougère n*,
« telle qu'elle doit être vendue, les feuilles ou au moins les pétioles, afin de miens U
« distinguer de ses congénères. .Ce. moyen rendrait toute substitution impossible. En
« effet, outre qu'on la distinguerait très-bien de Yaspidium angulare, il ne serait pas
« possible de la confondre • avec les polystichum oreopteris, dilatalum tlieliftnP
« ont les pétioles lisses et dépourvues d'écaillés parce que celles-ci tombent après
« l'épanouissement des bourgeons. ' .'.,;. .
« L'aspidium ftlix foemina se distingué aussi passes pétioles lisses, sans écailles, f-
« tuleux, très^gros, noir foncé, et qui sb'nt encore dépourvus de masses charnues a tu-
« térieur. . ... ■
« Les polypodium dryopteris, pliëgopieris, rkoeticum, sont peu employés à la suis * (
« tution dont nous parlons, quoique les deux premiers soient très-répandus dans a-
« taines contrées, parce que leurs souches grêles et rampantes ne produiraient p
« assez en poids à celui qui fait la récolte. » - 5
Du travail de Timbal l'on doit tirer cette conclusion pratique : qu'il ne faut F
abandonner l'emploi dé la fougère mâle, très-commune en France, pour lui sunsu
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FOUGÈRE MALE. 439
des substances-, exotiques très-coûteuses, avant que des expériences comparatives, aient
établi sa valeur exacte (1).
Propriétés physiques et chimiques; usages économiques.
— La souche de Ta fougère mâle est d'une odeur un peu nauséeuse, d'une saveur
: d'abord douceâtre, puis un peu astringente et amère. D'après l'analyse de Morin, ce
■'■ rhizome contient de l'huile volatile, une matière grasse composée d'élaïne et de stéarine,
^ de l'acide gâllique, de l'acide acétique, du sucre incristallisable, du tannin, de l'ami-
i don une matière gélatineuse insoluble dans l'eau et dans l'alcool, du ligneux.
Trbmmsdorff avait trouvé dans l'extrait éthéré de la racine de fougère mâle un corps
* cristallisé qu'il avait appelé filicine. Lucke a repris l'étude de ce composé qu'il'nomme
K ecule Micique. Il se dépose sous la forme de croûtes jaunes dans l'extrait éthéré. On
peut lé purifier en le lavant avec de l'alcool éthéré, et en dissolvant le résidu dans
■ Féther bouillant, qui le laisse déposer par le refroidissement sous la forme d'une poudre
7 blanc jaunâtre et cristalline. Cet acide est insoluble dans l'eau, l'alcool faible et l'acide
; acétique. H se dissout dans l'alcool absolu bouillant et dans l'élher. Il fond à 161 degrés
et se prend par le refroidissement en une masse transparente et d'un vert jaunâtre ; à
-. une température plus élevée, il se décompose en dégageant une odeur d'acide butyrique.
*-■. la dissolution éthérée possède une réaction acide. L'extrait éthéré de la racine de l'ou-
' gère mâle .renferme, indépendamment de l'acide filicique, une huile verte qu'on en
extrait en le délayant dans un peu d'alcool et d'éther, et en précipitant par l'eau. Cette
v huilé verte est saponiflable et fournit un acide gras liquide, que l'auteur appelle acide
\. /îtoii<te(2). , ." .
.[Toutes ces recherches auraient besoin d'être confirmées; d'après Deschamps (d'Aval-
:' Ion) et Collas, le principe actif de la fougère mâle.iserait une matière résineuse qui est
i- ' extraite par l'alcool et représentée par l'extrait alcoolique ; quant à l'extrait éthéré ou
,; huile éthérée, elle est inaclive ou à peu près.]
Mard, pharmacien (3), a trouvé dans le rhizome de fougère mâle un produit aslrin-
j géht qui lui parut propre à remplacer le cachou, le ratanhia, etc.
"v Les bourgeons frais, suivant l'analyse de Peschier, de Genève, contiennent une huile
i volatile,,une résine brune, une huile grasse, une matière grasse solide, des principes
; colorants verts.et vert-brun fougeâtre, de l'extractif.
C'est lé mélange des corps gras et de la résine avec l'huile volatile qui donne à la
i souche dé fougère mâle la propriété vermifuge.
ï 'Jft'ïïlpgr. 1/2 de feuilles sèches de cette plante ont donné, par la combustion, 380 gr.
;' dècendres, qui ont produit 60 gr. de carbonate de potasse. La cendre de fougère entre
.- dans la composition de la porcelaine de la Chine : elle sert aussi à la verrerie el à la
■fabrication du savon.
? En Norvège et dans les contrées septentrionales de l'Europe, on mange les jeunes
pousses de fougère mâle comme les asperges. Les habitants de la Sibérie font bouillir la
•: racine dans la bière, ce qui donne à cette dernière, suivant Plënck, une odeur agréable.
.,. et un goût de framboise. (Undè gratus odor saporque rubi.) Cette racine a, dit-on, servi
v-à.faire dû pain en 1694 dans les montagnes de l'Auvergne. Dans quelques contrées, on
v la donne aux porcs pour les engraisser. Pendant les grandes sécheresses de l'été, quand
j tes pâturages manquent, on peut aussi donner aux vaches et aux boeufs la fougère verte
ï :eVtendre. Mêlée à la paille, elle offre une bonne nourriture pour les troupeaux.
V. LES feuilles de fougère servent, dans nos campagnes, à composer la couche des en-
: tants; Les coussins et les matelas qu'on en fait sont beaucoup plus sains que ceux qui
j sont faits ayee la plume. On les recommande surtout aux scrofuleux et aux rachiliques.
;'.'■•. , % PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A irniEMElmr—Décoction (à v.ase clos), 30 à
; D™jP>'JES.to'V*il(>gr. à, réduire à 500 gr.
: roKMjW-à 16 gr. en deux ou trois fois (me-
.W-Je résidu avec le premier produit).
t Ktat résineux ([obtenu par l'alcool), 50 cen-
i „î?,.*2'Br- 5"'centigr., en pilules, en deux
•JC™, le matin et le soir.
:'a*éthéree'*(souches réduites en poudre, que
. :-J%epwse par l'éther.'avec l'entonnoir de
Robiquet; on distille et on obtient une huile
dans la proportion de 50 gr. pour 500 gr.
de fougère. — Peschier (de Genève), la pré-
pare avec les bourgeons. Cette préparation,
à laquelle il donne le nom à'oléo-rèsine, est,
d'après l'auteur, le ténifuge le plus éner-
gique), 2 à S gr., en électuaire, émul-
sion, etc.
' ^i\hiTternniu des travaux de la Société impériale de médecine de Toulouse, 1856, p. 63
m W*iw,der Pharmacie et Journal de pharmacie et de chimie, 1852.
/■ l '■ '"""M» de pharmacie, 1829, t. XV, p. 292.
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440 FOUGÈRE MALE.
DIVERS MODES D'ADMINISTRATION.
Remède de M"" Nouffer. — Panade la veille
au.:soiî|fifE,e. matin, 12 gr. de poudre de racine
de fôjijgëïe mâle ; deux heures après, un des
bols suivants : calomel et racine de scammo-
née, de chaque 50 centigr.; gomme gutte, 30
centigr.;,confection d'hyacinthe, Q. S. pour
trois bols-^dont un pour les enfants, deux pour
les personnes délicates, trois pour les adultes
vigoureux, à un quart d'heure d'intervalle.
Immédiatement après, on prend une ou deux
tasses de thé vert, et on continue cette bois-
son pendant les évacuations, jusqu'à ce que
le ver soit expulsé. Si le bol ne purge pas suf-
fisamment,'on prend 8 à 15 gr. de sulfate de
magnésie dans un verre d'eau. Pour faciliter
l'expulsion du. ténia, le malade doit rester sur
le bassin, continuer l'usage du thé, et pren-
dre, s'il le faut, une nouvelle dose de sulfate
de magnésie.
Méthode de Rourdier. — Donner le matin,
à jeun, k gr.. d'éther sulfurique dans une dé-
coction saturëe'de racine de fougère mâle ; au
bout d'une heure, le malade éprouve du trou-
ble dans le bas-ventre ;' alors 60 gr. d'huile de
ricin édulcôrée avec du sirop de limon sont
administrés. Continuer ce traitement pendant
deux ou trois jours. Quand le ténia persiste
donner un lavement avec une forte décoction
de fougère et 8 gr. d'éther.
Méthode de Rounel. — Ce médecin fait ii.
duire en poudre le rhizome récemment ti-
colté, en fait des bols avec du sirop de fleurs
de pêcher, et administre 30 à 36, et plus de
ces bols, d'environ 1 gr., dans un quart
d'heure. Deux heures après, il purge ajee
l'huile de ricin.
Trousseau et Pidoux conseillent le traite-
ment empirique suivant :
Premier jour, diète lactée très-sévère.
Deuxième jour, le matin, à jeun, 4 gr. d'es-
trait éthéré de racine de fougère mâle en quatre
doses, avec un quart d'heure d'intervalle, ' .
Troisième et dernier jour, k gr. d'extrait
éthéré, comme la veille ; un quart d'heure
après la. dernière dose, 50 gr. de sirop d'éther
pris en une seule fois ; une demi-heure plis
tard, un looch blanc avec addition de3gouttes
d'huile de croton tiglium.
[Nous "avons parlé railleurs de l'association des graines de citrouille avec l'extrait al-
coolique de.fougère mâle. (Voyez CITROUILLE.)]
La fougère était connue dès la plus haute antiquité comme plante médici-
nale, et notamment comme vermifuge. Dioscoride, Galien, Pline et Aëtius
la signalent comme ténifuge, et Avicenne ajoute qu'elle provoque l'avorte-
ment.
A une époque plus rapprochée de nous, on a en outre préconisé la souche
de cette plante comme adoucissante, tonique et astringente; elle a été em-
ployée contre la goutte, le rachitisme, le scorbut, les embarras viscéraux,
On a été jusqu'à lui attribuer la propriété d'activer la sécrétion du lait, de
rappeler l'écoulement des-règles, et de provoquer, ainsi que l'avait §
Avicenne, l'expulsion du foetus.
Les auteurs des siècles derniers, à l'exception de Simon-Pauli, F. Hoff-
mann, N. Ândry,et Marchand, ont révoqué en doute la vertu ténifuge delà
fougère mâlev ;Cullen?!ïa regarde comme inerte, parce que, dit-il, l'estomac
en supporte dès quantités considérables sans malaise, comme si cette sub-
stance ne pouvait agir d'une manière spéciale et toxique sur les entozoatres
en général et en particulier sur le tsenia, sans porter sérieusement atteinte a
la muqueuse gastro-intestinale. Alibert et Guersent disent n'avoir retire au-
cun avantage de cette racine employée seule, et attribuent aux drastiques, a
la gomme gutte, à la scammonée, les effets du remède de Mme Nouffer |VoW
Préparations pharmaceutiques et doses), remède que Louis XV acheta 1,800If.
et dont l'importance diminua dès qu'il fut connu.
Cependant des observateurs judicieux tels que Gmelin, Hufelana\ ""Went,
Kroll, attestent que le rhizome de cette plante a pu seul, et sans l'associa-
tion d'aucune substance, tuer et expulser le taenia. ïtouzel (1), dff aaint-
Etienne-aux-Claux (Corrèze)-, dit avoir administré ce ténifuge avec succès
plus de cent cinquante fois pendant une pratique de quarante ans1 Or
Préparations pharmaceutiques ci-dessus). Ce praticien cite deux cas de re .
site où la racine de grenadier avait échoué. Daumerie, de Bruxelles U-
rapporté quatre cas de succès, dont deux dans lesquels le ver a été expu
en entier sans le secours d'aucun autre médicament. — Un demesaoe 1
(1) Revue médicale, octobre 1840.
(2) Archives de la médecine belge, septembre 1841.
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FOUGÈRE MALE. Ml
âgé de trente-neuf ans, avait inutilement employé trois fois la racine de
fougère mâle eu poudre jusqu'à la dose de 50 gr., en ayant soin de pren-
dre ensuite 60 gv. d'huile de ricin en une seule dose. La quatrième fois, il fit
précéder l'emploi du même remède de l'usage abondant de la carotte crue
pour toute nourriture pendant six jours. Le ver, qui le tourmentait depuis
! mes de six ans, fut alors expulsé tout entier. Un cultivateur âgé de trente
': éttiii.ans, d'une constitution délicate, d'un tempérament lymphatique,
atteiut'du taenia depuis plusieurs années, en fut délivré en prenant pendant
'trois jours à jeun 30 gr. de racine (rhizome) de fougère mâle pilée avec
;■ autant de miel et réduite en pulpe. C'est le mode d'administration le plus
' simple et probablement le plus efficace.
\ L'extrait résineux de fougère mâle s'est montré d'une efficacité incontes-
' table contre le taenia. Ebers, deBreslau (1), rapporte huit observations qui
l constatent que l'administration de ce médicament a produit un prompt et
heureux résultat. Suivant ce médecin, il tue le taenia et il expulse aussi les
; lombrics, mais vivants. La dose prescrite était de 1 gr. 25 centig., en
; deux fois, sous forme de pilules. Comme ce remède paraît avoir pour
;, propriété de tuer le ver plutôt que celle de l'expulser, un purgatif était ad-
; ministre le lendemain. Huit autres observations (2) attestent également la
propriété ténifuge de cet extrait, que d'autres médecins tels que Radius,
■ Toft, Kierser, etc., ont aussi employé avec succès. Il m'a procuré un résul-
J tàt aussi heureux que prompt chez une femme de chambre anglaisé qui,
• depuis un séjour de six années consécutives en Suisse, était attaquée d'un
f toia contre lequel elle avait inutilement employé l'écorce de racine de
" grenadier, la racine de fougère en poudre, l'huile essentielle de térében-
V thine, etc.
J D'après Peschier (3), l'oléo-résine de bourgeons de fougère mâle a provo-
;. que,-dans l'espace de neuf mois, l'expulsion de plus de cent cinquante tae-
\ nias. Patin (4), dans un voyage qu'il fit à Genève, eut occasion de voir admi-
nistrer Ce médicament par Peschier, et, à son retour à Paris, il l'employa
; avec, succès dans deux cas. L'oléo-résine, préparée selon la méthode de
Eescbier, est, suivant Trousseau et Pidoux, un remède plus puissant encore,
cnmmë tenifuge, que l'écorce de grenadier.
: a(!hristison (5) a fait connaître les résultats obtenus de l'emploi de l'extrait
.•, éthéré de fougère mâle, soit par lui, soit par quelques-uns de ses confrères,
; dans vingt cas de taenias bien constatés. Dans tous ces cas, le taenia fut rendu
après une_seule dose du médicament, et ordinairement en une seule masse.
j Quelquefois même il fut expulsé sans aucun .purgatif. Le plus souvent le
remède ne causa aucune douleur pendant son action, ce que les malades
f ^.avaient déjà pris d'autres vermifuges d'un effet plus ou moins désa-
■ gréable faisaient remarquer. Chez quelques individus, toutefois,'il y eut des
><Wùes,-dés nausées, une sensation pénible dans le bas-ventre, et même
l fevomissements. Dans deux cas seulement, il y eut récidive après six mois
• environ. Christison pense qu'il est prudent d'administrer le médicament une
v»par mois, pendant un certain temps, attendu que des oeufs restés.dans
ifintestinpeuvent reproduire le ver, comme la tête elle-même, en reproduis
-pldesnouveaux anneaux. Ce médecin cite le cas d'un malade qui.avait
*f^Snr$'£5d nombre de fois l'huile essentielle de térébenthine, et chez
Ipiebdepuis vingt ans le taenia se reproduisait à-des intervalles de quel-
»^im01?-Une dose d'extrait éthéré de fougère mâle fit expulser un très-
f°ngy taenia; Depuis,, huit mois s'étaient écoulés sans récidive. Christison
VÎfe"1?**' 1828. *• HI, p. 237.
ilSï^' septembre 1828.
•-, . M. mothem universelle, avril 1828.
; 5 Sf.e W hôpitaux, novembre 1840. :
:• ' ' mmy Journ- ofmed., 1853, et Rulletin de thérapeutique, t. XLV, p. 477.
donnait d'abord l'extrait de fougère mâle à la dose de 1 gr. ; mais on peut
selon lui, le donner à la dose de 1 gr. 25 centigr. La dose prescrite par
Peschier, de Genève, est de 2 à 4 gr.
Les résultats obtenus par le professeur d'Edimbourg sont de nature i
appeler l'attention des praticiens et à leur faire préférer, à mérite égal |j
fougère mâle, plante indigène que l'on trouve partout, au kousso, substance
exotique d'un prix élevé, et qui, comme tant d'autres, nous arrivera tôt ou
tard altérée par le temps, ou falsifiée par la cupidité.
(Pour le cheval, on emploie la poudre de rhizome de fougère mâle, en
décoction, dans l'eau, à dose de 250 gr.; pour les boeufs et les vaches, à celle
de 130 gr.; et à celle de 32 à 64 gr. pour le mouton, le veau et le chien,)
== Fougère femelle ==
., .FOUGÈRE FEMELLE. — PIÉRIDE, — PORTE-AIGLE, — GRANDE FOTJGÈBE
FEMELLE, — FOUGÈRE COMMUNE. — Polypodium filix foemina, L. — Pteris ap-
lina. — Filix ramosa major, Bauh., T. — Cette fougère est abondante dans
les terres légères, sablonneuses et humides.
'''Description'''. — Souche perpendiculaire, fusiforme, simple, noire, blanchâtre intérieurement, offrant sur sa coupe transversale une figure noirâtre formée par la section des faisceaux vasculaires et représentant un double aigle héraldique (aigle de la maison d'Autriche). — Frondes très-grandes, hautes quelquefois de i à 2 mètres; trois ou quatre fois ailées; les pinnules fort nombreuses, petites, ovales-allongées, un peu aiguës; celles qui terminent chacune des divisions principales de la fronde lancéolées, toutes entières. — Fruits formant une ligne continue bordant toutes les divisions des frondes, dont le tégument est formé par le bord même replié en dessous (liichard), -..j-Cette fougère est d'une saveur âpre, peu agréable. Elle contient, outre divers principes, une certaine quantité de fécule. Elle fournit beaucoup de potasse. On la Mie ■jcotnme la fougère mâle et d'autres espèces de fougères, pour en faire de la cendre qui sert aux verreries. Bosc dit qu'on pourrait en extraire toute la potasse dont la France a besoin. On peut aussi s'en servir au tannage des cuirs. On la brûle sur les terres pour les fertiliser.
La fougère femelle a été aussi préconisée comme ténifuge. Malgré les assertions de Haller, d'Alslon et d'Andry, qui ont élevé sa vertu anthelminthique au-dessus de celle de la fougère mâle, les effets réels de ce médicament sont encore à constater, attendu qu'on l'a presque toujours associé à diverses substances résineuses et purgatives plus ou moins énergiques, La vertu abortive qu'on lui a attribuée de temps immémorial mérite, comme celle de la fougère mâle, l'examen attentif des praticiens.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Filipendule (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Filipendule
|titrepagesuivante=Fraisier (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Fraisier
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== Fougère mâle ==
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FOUGÈRE MALE. Polypadpri filix mas. L.
^nonramosadentata. BAUH., T. — DryMens. MATTH.—Filix mas. DOD.
- Wfrnàs vulgaris. PARK.—Polysticum 0x mas'.B.0TR.— Nephrodium
i , filix mas. BICH. — Polypo'diûm câllepteris. BERNH.
* "'■*■< •---■■ Aspidiumfilix.riïas.S\v.
3wfc'- Aspide fougère mâle, — néphrode' fougère mâle.
; '^PfLï.."... FOUGÈRES. Fam. nat.—CRYPTOGAMÏE. L.,
;ljs|S^^^|§(Pl. XIX), placée d'abord parmi les'polypodes, ensuite dans
!mQmê''!(pspidium), est aujourd'hui rangée dans la'tribu des polystics
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Û3& FOUGÈRE MALE.
(polys^ehëm) ou nephrodes (nephrodium). On la rencontre partout, dans les
lieux incultes, dans les bois, les haies, les lieux montueux, etc.
Description. — Rhizome, improprement nommé racine, long de 15 à 20 cenli-
mètres, de la grosseur du pouce, noueux, écailleux et bran à l'extérieur, blanchâtre à
l'intérieur; — Feuilles amples, lisses, d'un beau vert, cassantes, deux fois ailées, à pé-
tiole court, brun et couvert d'écaillés caduques ; folioles alternes, rapprochées, profon-
dément pinnatifides, plus longues au milieu et diminuant ' graduellement jusqu'à
l'extrémité, qui ne présente plus qu'une pointe ; pinules de ces folioles nombreuses
dentées.— Capsules réunies en paquets réniformes, très-rapprochés, disposées sur deux
rang» à la base des deux tiers supérieurs de la foliole.
Parties usitées. — Le rhizome ou couche souterraine et les bourgeons.
[Culture. — La fougère mâle est assez commune pour qu'elle puisse suffire airs
besoins' de Ta médecine ; on ne la cultive que dans les jardins de botanique et d'agré-
ment, on la multiplie par éclats de pieds.]
, Kéjçïiïte.,. choix, conservation, etc. — Bien que l'on puisse se servir de
la l racine fraîche en tout temps, il vaut mieux l'arracher dans l'été. Frais, ce rhizome
est plus actif que desséché. Quant on veut le conserver, il faut, selon Soubeiran, te
récolter en hiver. Malgré l'opinion de cet auteur, je pense que l'on doit plutôt le re-
cueillir en été que dans les autres saisons, parce qu'à cette époque il est dans toute sa
vigueur, ce que l'on reconnaît à sa cassure verte. Bien l'émonder avant de le porter a
séchoir. Celui qui a une teinte pâle, suivant Mayor, a peu d'effet. Il perd une grande
partie de ses- qualités physiques et de ses propriétés médicales en vieillissant. Le défaut
de saveur annonce sa vétusté : il faut alors le considérer comme nul et le rejeter.
Il résulte des recherches de Timbal-Lagrave que l'on vend dans le commerce, sous
le nom de fougère mâle, les rhizomes de toutes les fougères qui croissent dans DOS
campagnes, telles que Yaspidium angulare,Yaspidium aculeatum, Yathyrium filisfte-
mina, etc. « Sans doute, dit Timbal, l'analogie des caractères botaniques peut fa
« faire supposer l'analogie des propriétés thérapeutiques ; mais cela n'est vrai que dans
« un certain' nombre de cas. Les exceptions sont nombreuses et concluantes. »
Le principe médicamenteux des plantes varie, de quantité au moins, d'individu à in-
dividu, suivant qu'il a poussé dans un endroit sec ou humide, qu'il a été cueilli dans
telle ou telle circonstance d'âge ou de saison. Souvent même toutes les parties du même
végétal ne contiennent pas la même quantité du principe actif qui le caractérise. Com-
ment donc en serait-il autrement dans des échantillons pris parmi des espèces voisines?
Timbal, connaissant les difficultés qu'éprouve le pharmacien ordinaire à bien choisir
parmi les fougères du commerce la véritable fougère mâle, trace ainsi qu'il suit leur
diagnose différentielle:
« Le rhizome de la fougère mâle est de moyenne grosseur ; les racines qui l'accom-
« pagnent sont très-noires, fines ; les restes des pétioles sont assez ramassés, un peu
« striés, munis d'écaillés pellucides, lancéolées, sétacées, toutes ramassées au sommet
« du rhizome.
« Les aspidium angulare et aculeatum offrent des rhizomes très-gros, très-allongés,
« à racines dures et grosses. Le reste des pétioles a aussi des écailles grandes, ovales.
« aiguës, dispersées sur toute la longueur de ces derniers.
« Il serait à désirer, dit Timbal, que le Codex prescrivît de laisser à la fougère n*,
« telle qu'elle doit être vendue, les feuilles ou au moins les pétioles, afin de miens U
« distinguer de ses congénères. .Ce. moyen rendrait toute substitution impossible. En
« effet, outre qu'on la distinguerait très-bien de Yaspidium angulare, il ne serait pas
« possible de la confondre • avec les polystichum oreopteris, dilatalum tlieliftnP
« ont les pétioles lisses et dépourvues d'écaillés parce que celles-ci tombent après
« l'épanouissement des bourgeons. ' .'.,;. .
« L'aspidium ftlix foemina se distingué aussi passes pétioles lisses, sans écailles, f-
« tuleux, très^gros, noir foncé, et qui sb'nt encore dépourvus de masses charnues a tu-
« térieur. . ... ■
« Les polypodium dryopteris, pliëgopieris, rkoeticum, sont peu employés à la suis * (
« tution dont nous parlons, quoique les deux premiers soient très-répandus dans a-
« taines contrées, parce que leurs souches grêles et rampantes ne produiraient p
« assez en poids à celui qui fait la récolte. » - 5
Du travail de Timbal l'on doit tirer cette conclusion pratique : qu'il ne faut F
abandonner l'emploi dé la fougère mâle, très-commune en France, pour lui sunsu
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FOUGÈRE MALE. 439
des substances-, exotiques très-coûteuses, avant que des expériences comparatives, aient
établi sa valeur exacte (1).
Propriétés physiques et chimiques; usages économiques.
— La souche de Ta fougère mâle est d'une odeur un peu nauséeuse, d'une saveur
: d'abord douceâtre, puis un peu astringente et amère. D'après l'analyse de Morin, ce
■'■ rhizome contient de l'huile volatile, une matière grasse composée d'élaïne et de stéarine,
^ de l'acide gâllique, de l'acide acétique, du sucre incristallisable, du tannin, de l'ami-
i don une matière gélatineuse insoluble dans l'eau et dans l'alcool, du ligneux.
Trbmmsdorff avait trouvé dans l'extrait éthéré de la racine de fougère mâle un corps
* cristallisé qu'il avait appelé filicine. Lucke a repris l'étude de ce composé qu'il'nomme
K ecule Micique. Il se dépose sous la forme de croûtes jaunes dans l'extrait éthéré. On
peut lé purifier en le lavant avec de l'alcool éthéré, et en dissolvant le résidu dans
■ Féther bouillant, qui le laisse déposer par le refroidissement sous la forme d'une poudre
7 blanc jaunâtre et cristalline. Cet acide est insoluble dans l'eau, l'alcool faible et l'acide
; acétique. H se dissout dans l'alcool absolu bouillant et dans l'élher. Il fond à 161 degrés
et se prend par le refroidissement en une masse transparente et d'un vert jaunâtre ; à
-. une température plus élevée, il se décompose en dégageant une odeur d'acide butyrique.
*-■. la dissolution éthérée possède une réaction acide. L'extrait éthéré de la racine de l'ou-
' gère mâle .renferme, indépendamment de l'acide filicique, une huile verte qu'on en
extrait en le délayant dans un peu d'alcool et d'éther, et en précipitant par l'eau. Cette
v huilé verte est saponiflable et fournit un acide gras liquide, que l'auteur appelle acide
\. /îtoii<te(2). , ." .
.[Toutes ces recherches auraient besoin d'être confirmées; d'après Deschamps (d'Aval-
:' Ion) et Collas, le principe actif de la fougère mâle.iserait une matière résineuse qui est
i- ' extraite par l'alcool et représentée par l'extrait alcoolique ; quant à l'extrait éthéré ou
,; huile éthérée, elle est inaclive ou à peu près.]
Mard, pharmacien (3), a trouvé dans le rhizome de fougère mâle un produit aslrin-
j géht qui lui parut propre à remplacer le cachou, le ratanhia, etc.
"v Les bourgeons frais, suivant l'analyse de Peschier, de Genève, contiennent une huile
i volatile,,une résine brune, une huile grasse, une matière grasse solide, des principes
; colorants verts.et vert-brun fougeâtre, de l'extractif.
C'est lé mélange des corps gras et de la résine avec l'huile volatile qui donne à la
i souche dé fougère mâle la propriété vermifuge.
ï 'Jft'ïïlpgr. 1/2 de feuilles sèches de cette plante ont donné, par la combustion, 380 gr.
;' dècendres, qui ont produit 60 gr. de carbonate de potasse. La cendre de fougère entre
.- dans la composition de la porcelaine de la Chine : elle sert aussi à la verrerie el à la
■fabrication du savon.
? En Norvège et dans les contrées septentrionales de l'Europe, on mange les jeunes
pousses de fougère mâle comme les asperges. Les habitants de la Sibérie font bouillir la
•: racine dans la bière, ce qui donne à cette dernière, suivant Plënck, une odeur agréable.
.,. et un goût de framboise. (Undè gratus odor saporque rubi.) Cette racine a, dit-on, servi
v-à.faire dû pain en 1694 dans les montagnes de l'Auvergne. Dans quelques contrées, on
v la donne aux porcs pour les engraisser. Pendant les grandes sécheresses de l'été, quand
j tes pâturages manquent, on peut aussi donner aux vaches et aux boeufs la fougère verte
ï :eVtendre. Mêlée à la paille, elle offre une bonne nourriture pour les troupeaux.
V. LES feuilles de fougère servent, dans nos campagnes, à composer la couche des en-
: tants; Les coussins et les matelas qu'on en fait sont beaucoup plus sains que ceux qui
j sont faits ayee la plume. On les recommande surtout aux scrofuleux et aux rachiliques.
;'.'■•. , % PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A irniEMElmr—Décoction (à v.ase clos), 30 à
; D™jP>'JES.to'V*il(>gr. à, réduire à 500 gr.
: roKMjW-à 16 gr. en deux ou trois fois (me-
.W-Je résidu avec le premier produit).
t Ktat résineux ([obtenu par l'alcool), 50 cen-
i „î?,.*2'Br- 5"'centigr., en pilules, en deux
•JC™, le matin et le soir.
:'a*éthéree'*(souches réduites en poudre, que
. :-J%epwse par l'éther.'avec l'entonnoir de
Robiquet; on distille et on obtient une huile
dans la proportion de 50 gr. pour 500 gr.
de fougère. — Peschier (de Genève), la pré-
pare avec les bourgeons. Cette préparation,
à laquelle il donne le nom à'oléo-rèsine, est,
d'après l'auteur, le ténifuge le plus éner-
gique), 2 à S gr., en électuaire, émul-
sion, etc.
' ^i\hiTternniu des travaux de la Société impériale de médecine de Toulouse, 1856, p. 63
m W*iw,der Pharmacie et Journal de pharmacie et de chimie, 1852.
/■ l '■ '"""M» de pharmacie, 1829, t. XV, p. 292.
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440 FOUGÈRE MALE.
DIVERS MODES D'ADMINISTRATION.
Remède de M"" Nouffer. — Panade la veille
au.:soiî|fifE,e. matin, 12 gr. de poudre de racine
de fôjijgëïe mâle ; deux heures après, un des
bols suivants : calomel et racine de scammo-
née, de chaque 50 centigr.; gomme gutte, 30
centigr.;,confection d'hyacinthe, Q. S. pour
trois bols-^dont un pour les enfants, deux pour
les personnes délicates, trois pour les adultes
vigoureux, à un quart d'heure d'intervalle.
Immédiatement après, on prend une ou deux
tasses de thé vert, et on continue cette bois-
son pendant les évacuations, jusqu'à ce que
le ver soit expulsé. Si le bol ne purge pas suf-
fisamment,'on prend 8 à 15 gr. de sulfate de
magnésie dans un verre d'eau. Pour faciliter
l'expulsion du. ténia, le malade doit rester sur
le bassin, continuer l'usage du thé, et pren-
dre, s'il le faut, une nouvelle dose de sulfate
de magnésie.
Méthode de Rourdier. — Donner le matin,
à jeun, k gr.. d'éther sulfurique dans une dé-
coction saturëe'de racine de fougère mâle ; au
bout d'une heure, le malade éprouve du trou-
ble dans le bas-ventre ;' alors 60 gr. d'huile de
ricin édulcôrée avec du sirop de limon sont
administrés. Continuer ce traitement pendant
deux ou trois jours. Quand le ténia persiste
donner un lavement avec une forte décoction
de fougère et 8 gr. d'éther.
Méthode de Rounel. — Ce médecin fait ii.
duire en poudre le rhizome récemment ti-
colté, en fait des bols avec du sirop de fleurs
de pêcher, et administre 30 à 36, et plus de
ces bols, d'environ 1 gr., dans un quart
d'heure. Deux heures après, il purge ajee
l'huile de ricin.
Trousseau et Pidoux conseillent le traite-
ment empirique suivant :
Premier jour, diète lactée très-sévère.
Deuxième jour, le matin, à jeun, 4 gr. d'es-
trait éthéré de racine de fougère mâle en quatre
doses, avec un quart d'heure d'intervalle, ' .
Troisième et dernier jour, k gr. d'extrait
éthéré, comme la veille ; un quart d'heure
après la. dernière dose, 50 gr. de sirop d'éther
pris en une seule fois ; une demi-heure plis
tard, un looch blanc avec addition de3gouttes
d'huile de croton tiglium.
[Nous "avons parlé railleurs de l'association des graines de citrouille avec l'extrait al-
coolique de.fougère mâle. (Voyez CITROUILLE.)]
La fougère était connue dès la plus haute antiquité comme plante médici-
nale, et notamment comme vermifuge. Dioscoride, Galien, Pline et Aëtius
la signalent comme ténifuge, et Avicenne ajoute qu'elle provoque l'avorte-
ment.
A une époque plus rapprochée de nous, on a en outre préconisé la souche
de cette plante comme adoucissante, tonique et astringente; elle a été em-
ployée contre la goutte, le rachitisme, le scorbut, les embarras viscéraux,
On a été jusqu'à lui attribuer la propriété d'activer la sécrétion du lait, de
rappeler l'écoulement des-règles, et de provoquer, ainsi que l'avait §
Avicenne, l'expulsion du foetus.
Les auteurs des siècles derniers, à l'exception de Simon-Pauli, F. Hoff-
mann, N. Ândry,et Marchand, ont révoqué en doute la vertu ténifuge delà
fougère mâlev ;Cullen?!ïa regarde comme inerte, parce que, dit-il, l'estomac
en supporte dès quantités considérables sans malaise, comme si cette sub-
stance ne pouvait agir d'une manière spéciale et toxique sur les entozoatres
en général et en particulier sur le tsenia, sans porter sérieusement atteinte a
la muqueuse gastro-intestinale. Alibert et Guersent disent n'avoir retire au-
cun avantage de cette racine employée seule, et attribuent aux drastiques, a
la gomme gutte, à la scammonée, les effets du remède de Mme Nouffer |VoW
Préparations pharmaceutiques et doses), remède que Louis XV acheta 1,800If.
et dont l'importance diminua dès qu'il fut connu.
Cependant des observateurs judicieux tels que Gmelin, Hufelana\ ""Went,
Kroll, attestent que le rhizome de cette plante a pu seul, et sans l'associa-
tion d'aucune substance, tuer et expulser le taenia. ïtouzel (1), dff aaint-
Etienne-aux-Claux (Corrèze)-, dit avoir administré ce ténifuge avec succès
plus de cent cinquante fois pendant une pratique de quarante ans1 Or
Préparations pharmaceutiques ci-dessus). Ce praticien cite deux cas de re .
site où la racine de grenadier avait échoué. Daumerie, de Bruxelles U-
rapporté quatre cas de succès, dont deux dans lesquels le ver a été expu
en entier sans le secours d'aucun autre médicament. — Un demesaoe 1
(1) Revue médicale, octobre 1840.
(2) Archives de la médecine belge, septembre 1841.
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FOUGÈRE MALE. Ml
âgé de trente-neuf ans, avait inutilement employé trois fois la racine de
fougère mâle eu poudre jusqu'à la dose de 50 gr., en ayant soin de pren-
dre ensuite 60 gv. d'huile de ricin en une seule dose. La quatrième fois, il fit
précéder l'emploi du même remède de l'usage abondant de la carotte crue
pour toute nourriture pendant six jours. Le ver, qui le tourmentait depuis
! mes de six ans, fut alors expulsé tout entier. Un cultivateur âgé de trente
': éttiii.ans, d'une constitution délicate, d'un tempérament lymphatique,
atteiut'du taenia depuis plusieurs années, en fut délivré en prenant pendant
'trois jours à jeun 30 gr. de racine (rhizome) de fougère mâle pilée avec
;■ autant de miel et réduite en pulpe. C'est le mode d'administration le plus
' simple et probablement le plus efficace.
\ L'extrait résineux de fougère mâle s'est montré d'une efficacité incontes-
' table contre le taenia. Ebers, deBreslau (1), rapporte huit observations qui
l constatent que l'administration de ce médicament a produit un prompt et
heureux résultat. Suivant ce médecin, il tue le taenia et il expulse aussi les
; lombrics, mais vivants. La dose prescrite était de 1 gr. 25 centig., en
; deux fois, sous forme de pilules. Comme ce remède paraît avoir pour
;, propriété de tuer le ver plutôt que celle de l'expulser, un purgatif était ad-
; ministre le lendemain. Huit autres observations (2) attestent également la
propriété ténifuge de cet extrait, que d'autres médecins tels que Radius,
■ Toft, Kierser, etc., ont aussi employé avec succès. Il m'a procuré un résul-
J tàt aussi heureux que prompt chez une femme de chambre anglaisé qui,
• depuis un séjour de six années consécutives en Suisse, était attaquée d'un
f toia contre lequel elle avait inutilement employé l'écorce de racine de
" grenadier, la racine de fougère en poudre, l'huile essentielle de térében-
V thine, etc.
J D'après Peschier (3), l'oléo-résine de bourgeons de fougère mâle a provo-
;. que,-dans l'espace de neuf mois, l'expulsion de plus de cent cinquante tae-
\ nias. Patin (4), dans un voyage qu'il fit à Genève, eut occasion de voir admi-
nistrer Ce médicament par Peschier, et, à son retour à Paris, il l'employa
; avec, succès dans deux cas. L'oléo-résine, préparée selon la méthode de
Eescbier, est, suivant Trousseau et Pidoux, un remède plus puissant encore,
cnmmë tenifuge, que l'écorce de grenadier.
: a(!hristison (5) a fait connaître les résultats obtenus de l'emploi de l'extrait
.•, éthéré de fougère mâle, soit par lui, soit par quelques-uns de ses confrères,
; dans vingt cas de taenias bien constatés. Dans tous ces cas, le taenia fut rendu
après une_seule dose du médicament, et ordinairement en une seule masse.
j Quelquefois même il fut expulsé sans aucun .purgatif. Le plus souvent le
remède ne causa aucune douleur pendant son action, ce que les malades
f ^.avaient déjà pris d'autres vermifuges d'un effet plus ou moins désa-
■ gréable faisaient remarquer. Chez quelques individus, toutefois,'il y eut des
><Wùes,-dés nausées, une sensation pénible dans le bas-ventre, et même
l fevomissements. Dans deux cas seulement, il y eut récidive après six mois
• environ. Christison pense qu'il est prudent d'administrer le médicament une
v»par mois, pendant un certain temps, attendu que des oeufs restés.dans
ifintestinpeuvent reproduire le ver, comme la tête elle-même, en reproduis
-pldesnouveaux anneaux. Ce médecin cite le cas d'un malade qui.avait
*f^Snr$'£5d nombre de fois l'huile essentielle de térébenthine, et chez
Ipiebdepuis vingt ans le taenia se reproduisait à-des intervalles de quel-
»^im01?-Une dose d'extrait éthéré de fougère mâle fit expulser un très-
f°ngy taenia; Depuis,, huit mois s'étaient écoulés sans récidive. Christison
VÎfe"1?**' 1828. *• HI, p. 237.
ilSï^' septembre 1828.
•-, . M. mothem universelle, avril 1828.
; 5 Sf.e W hôpitaux, novembre 1840. :
:• ' ' mmy Journ- ofmed., 1853, et Rulletin de thérapeutique, t. XLV, p. 477.
donnait d'abord l'extrait de fougère mâle à la dose de 1 gr. ; mais on peut
selon lui, le donner à la dose de 1 gr. 25 centigr. La dose prescrite par
Peschier, de Genève, est de 2 à 4 gr.
Les résultats obtenus par le professeur d'Edimbourg sont de nature i
appeler l'attention des praticiens et à leur faire préférer, à mérite égal |j
fougère mâle, plante indigène que l'on trouve partout, au kousso, substance
exotique d'un prix élevé, et qui, comme tant d'autres, nous arrivera tôt ou
tard altérée par le temps, ou falsifiée par la cupidité.
(Pour le cheval, on emploie la poudre de rhizome de fougère mâle, en
décoction, dans l'eau, à dose de 250 gr.; pour les boeufs et les vaches, à celle
de 130 gr.; et à celle de 32 à 64 gr. pour le mouton, le veau et le chien,)
== Fougère femelle ==
., .FOUGÈRE FEMELLE. — PIÉRIDE, — PORTE-AIGLE, — GRANDE FOTJGÈBE
FEMELLE, — FOUGÈRE COMMUNE. — Polypodium filix foemina, L. — Pteris ap-
lina. — Filix ramosa major, Bauh., T. — Cette fougère est abondante dans
les terres légères, sablonneuses et humides.
'''Description'''. — Souche perpendiculaire, fusiforme, simple, noire, blanchâtre intérieurement, offrant sur sa coupe transversale une figure noirâtre formée par la section des faisceaux vasculaires et représentant un double aigle héraldique (aigle de la maison d'Autriche). — Frondes très-grandes, hautes quelquefois de i à 2 mètres; trois ou quatre fois ailées; les pinnules fort nombreuses, petites, ovales-allongées, un peu aiguës; celles qui terminent chacune des divisions principales de la fronde lancéolées, toutes entières. — Fruits formant une ligne continue bordant toutes les divisions des frondes, dont le tégument est formé par le bord même replié en dessous (liichard), -..j-Cette fougère est d'une saveur âpre, peu agréable. Elle contient, outre divers principes, une certaine quantité de fécule. Elle fournit beaucoup de potasse. On la Mie ■jcotnme la fougère mâle et d'autres espèces de fougères, pour en faire de la cendre qui sert aux verreries. Bosc dit qu'on pourrait en extraire toute la potasse dont la France a besoin. On peut aussi s'en servir au tannage des cuirs. On la brûle sur les terres pour les fertiliser.
La fougère femelle a été aussi préconisée comme ténifuge. Malgré les assertions de Haller, d'Alslon et d'Andry, qui ont élevé sa vertu anthelminthique au-dessus de celle de la fougère mâle, les effets réels de ce médicament sont encore à constater, attendu qu'on l'a presque toujours associé à diverses substances résineuses et purgatives plus ou moins énergiques, La vertu abortive qu'on lui a attribuée de temps immémorial mérite, comme celle de la fougère mâle, l'examen attentif des praticiens.
[[Catégorie:Cazin 1868]]