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''pour ôter les accès de fièvres''. Prosper Alpin (1) <ref>''Medic. ægypt.'', lib. IV, p. 315.</ref> a fait l'éloge de ce fébrifuge. Ray recommande le mélange suivant pour arrêter les accès de fièvre intermittente : ''Succi chamæmeli cochlearia duo vel tria cum guttalis aliquot spiritus vitrioli in jusculo exhibitus in febre quacunque intermittente, paulo ante accessum, instantem paroxismum plerumque avertit et aufert''. Il est à remarquer que cet auteur faisait prendre le suc de toute la plante.
Hoffmann préférait les fleurs de camomille au quinquina dans le traitement des fièvres intermittentes rebelles. Cullen administrait ces fleurs en poudre à la dose de 2 à 4 gr. dans l'intermission. Il observe que lorsqu'elles purgent elles n'ont point d'effet sur la fièvre. Schulz (2) <ref>''Dissert. de febr. interm. cura antiq.''</ref> rapporte l'observation d'une fièvre intermittente quarte, qui, après avoir duré pendant trois ans et résisté à une foule de moyens puissants, guérit enfin par la fleur de camomille en poudre. Morton rapporte que son collègue Coyth avait fréquemmentà se louer de la fleur de camomille finement pulvérisée dans les fièvres intermittentes, et qu'il considérait ce remède comme l'égal du quinquina. Morton lui-même affirme avoir guéri des fièvres intermittentes au moyen de ce médicament, associé à l'antimoine diaphorétique et au sel d'absinthe, dans les proportions suivantes : Fleurs de camomille finement pulvérisées, 1 gr. 20 centigr. (plus ou moins selon l'âge) ; antimoine diaphorétique et sel d'absinthe de chaque 60 centigr. à prendre en une fois dans la tisane, dans un julep tempérant, ou en bol avec le sirop d'œillet, ou sous une forme de pilules avec un mucilage, de six heures en six heures, pendant deux ou trois jours.
Bodart place la camomille romaine aux premiers rangs des fébrifuges indigènes ; il cite à l'appui de cette assertion plusieurs observations de fièvres intermittentes guéries par elle, après avoir résisté au quinquina. L'espèce d'oubli où cette plante est tombée, dit cet auteur, vient de deux causes : la première, parce qu'on donne la préférence à la camomille romaine à fleur double, cultivée dans les jardins ; la seconde, parce qu'on vend souvent pour cette fleur la matricaire à fleur double, qui lui ressemble beaucoup. Le
sceptique Chaumeton lui-même (3) <ref>''Dictionnaire des sciences médicales'', t. III, p. 522.</ref> affirme que l'infusion simple ou vineuse des fleurs de camomille romaine a presque toujours été l'unique remède avec lequel il a combattu les pyrexies périodiques printanières, et il dit qu'il a eu mille fois l'occasion de confirmer l'efficacité de ce moyen. Dubois, de Tournay, a guéri, au moyen de la poudre de camomille, donnée à la dose de 4 gr. chaque jour dans l'intervalle des accès, une fièvre tierce qui durait depuis trois mois et avait résisté au sulfate de quinine.
J'ai administré la poudre de fleurs de camomille romaine dans trois cas de fièvre intermittente tierce. Elle a réussi dans deux cas ; le troisième a cédé promptement à l'emploi de l'écorce de saule blanc. J'associe souvent avec avantage la camomille à d'autres fébrifuges indigènes, tels que la chausse-trappe, la petite centaurée, l'absinthe, l'écorce de saule, la quinte-feuille, la benoite, etc. Ces mélanges réussissent généralement mieux que les fébrifuges pris isolément, surtout lorsqu'on a le soin de combiner les principes amers aux astringents et aux aromatiques. On s'est trop préoccupé de la recherche d'un succédané exclusif du quinquina, d'un succédané possédant
à lui seul toutes les qualités de l'écorce du Pérou, agissant aux mêmes doses et avec la même promptitude : il faut, si l'on veut réussir, ne point s'arrêter à la comparaison, prendre les fébrifuges indigènes pour ce qu'ils sont, les administrer à forte dose, en composer des formules appropriées aux circonstances morbides, les appliquer à propos, et en continuer l'usage assez
____________________ <references/>
(1) ''Medic. ægypt.'', lib. IV, p. 315.
(2) ''Dissert. de febr. interm. cura antiq.''
(3) ''Dictionnaire des sciences médicales'', t. III, p. 522.
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longtemps. (Barillean (1) <ref>''Bulletin de la Société médicale de Poitiers'', 1858.</ref> a traité grand nombre de fébricitants avec succèspar l'infusion de camomille iodée) (30 gouttes d'iode pour 100 gr.).
« Ce qu'il y a de bien singulier dans l'histoire de quelques fébrifuges indigèneset de la camomille en particulier, disent Trousseau et Pidoux, c'estqu'ils manifestent leur puissance dans le cas où l'antipériodique par excellence,le quinquina, a complètement échoué. On aurait tort de conclure deces faits exceptionnels que la camomille et ses analogues combattent plusénergiquement les fièvres d'accès que le quinquina, et doivent lui être préférés ;mais il faut avouer que certains organismes ou certaines fièvres nesont pas modifiables par cet agent thérapeutique et ne résistent pas à tel outel, la camomille, par exemple ; non que celle-ci soit plus héroïque, maisparce qu'elle est autre, et que l'inertie apparente du quinquina n'est ici querelative à une idiosyncrasie, de même que l'activité apparente de la camomillen'est relative qu'à cette même idiosyncrasie. C'est ainsi qu'un simplechangement d'habitation, une légère émotion morale, font cesser une habitudefébrile que n'avaient pu atteindre les plus fortes doses de sulfate dequinine. »
Je mets fréquemment en usage l'infusion de camomille noble dans le traitementdes fièvres typhoïdes. Je fais verser 500 gr. d'eau bouillante sur 8 à15 gr. de fleurs, et j'ajoute quelquefois à cette infusion 30 à 60 gr. de bonvin blanc ou un peu d'eau-de-vie, d'eau de fleurs d'oranger, ou quelquesgouttes d'éther, suivant l'indication qui se présente.
L'infusion de camomille est vulgairement employée dans la colique venteuseou spasmodique. Légèrement sucrée et prise chaude par petites tasses,elle calme les accès d'hystérie, dissipe les flatuosités, les bâillements, lesspasmes qui les accompagnent, et provoque une douce moiteur, presquetoujours salutaire. Elle est également utile dans la goutte vague, surtoutquand celle-ci se porte à l'estomac. En pareil cas, je me suis très-bientrouvé de l'administration de l'infusion de camomille avec addition d'un peude racine d'angélique ou de semence d'anis. Cette même infusion convientaussi dans le trouble des digestions, les douleurs nerveuses de l'estomac. Unmalade (2)<ref>''Journal de Hufeland'', novembre 1826.</ref>, après avoir éprouvé dans l'estomac des douleurs périodiques oucrampes, pendant plusieurs années, fut guéri par l'emploi de l'huile essentiellede camomille que lui donna le docteur Budig, à la dose d'une gouttesoir et matin sur du sucre de lait. Dès le quatrième jour le mal avait cessé.
Lecointe (3) <ref>''Bulletin général de thérapeutique'', t. XLVI.</ref> a employé avec un succès remarquable contre certains cas denévralgies faciales, à type périodique ou non périodique, la camomille enpoudre ou en infusion concentrée, après l'essai infructueux d'autres médicationspréconisées.
« La camomille, dit Lecointe, est un médicament précieux : produit indigène,elle est d'un prix plus modeste, et peut dans certains cas suppléeravantageusement l'écorce du Pérou ; elle lui est même préférable dans lesaffections névralgiques qui ne reconnaissent pas pour principe une fièvrepaludéenne. Mais, pour en obtenir les effets, il faut la prescrire en poudreau moins à la dose de 4 gr. ou bien en infusion concentrée, et ne pas gorgerles malades d'une eau chaude à peine aromatisée par quelques fleurs parcimonieusement déposées au fond d'une théière. »
L'huile de camomille par digestion n'est usitée qu'à l'extérieur, en frictionset en embrocations sur l'abdomen, contre le météorisme, celui surtoutdes fièvres graves, où l'on craint l'emploi interne des excitants. On en frictionne les membres affaiblis par la goutte et le rhumatisme. On l'emploieaussi comme véhicule de liniments calmants, antispasmodiques, camphrés,
____________________ <references/>
(l) ''Bulletin de la Société médicale de Poitiers'', 1858.
(2) ''Journal de Hufeland'', novembre 1826.
(3) ''Bulletin général de thérapeutique'', t. XLVI.
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laudanisés, etc. Je l'ai employée plusieurs fois avec avautage avantage à l'intérieur comme vermifuge, à la dose d'une cuillerée à bouche, seule ou mêlée avecun peu de suc de citron et d'eau de menthe.
On prépare avec la camomille des lavements, des calaplasmes, des lotions,des bains aromatiques, stimulants, antispasmodiques, etc.
(Ozanam s'en sert en applicalions sur les plaies récentes ; selon lui, ce serait
un cicatrisant de premier ordre.)
== Camomille puante ==
''Chamæmelum fœtidum''. Bauh. — ''Cotula fœtida''. Black. — ''Buphtalmum minus''. Cord.
Camomille fétide, — maronte, — camomille cotule, — bouillot, — amouroche,anthemide puante.</center>
Synantherées. — Sénécionidées. Fam. nat. — Syngénésie polygamie superflue. L.
Plante annuelle de la même famille que la précédente, extrêmement communele long des chemins, des ruisseaux, des mares, dans les champs incultesou cultivés.
'''Description'''. — Tige de 2 à 5 décimètres, droite, rameuse, presque glabre. —
La camomille puante, d'une odeur fétide, pénétrante, désagréable et d'une
saveur amère, est excitante, antispasmodique, antihystérique, carminative.
Celte Cette plante, trop négligée, et que l'on peut se procurer si facilement, peut
être employée avec avantage dans les névroses, et surtout dans l'hystérie, la
gastralgie, l'entéralgie. Peyrilhe l'ordonnait avec succès, à forte dose, contre
Nom accepté : ''[[Anthemis arvensis]]''
'''CAMOMILLE des champs'''. (''Anthemis arvensis'', L.) Cette camomille exhale une odeur moins forte, mais elle a une amertume prononcée. D'après plusieurs observations recueillies à la campagne. Roques n'hésite pas à l'admettre au rang de nos fébrifuges indigènes. Tournon (1) <ref>''Flore de Toulouse''.</ref> a guéri un bon nombre de fièvres intermittentes avec la camomille des champs. On la substitue souvent à la matricaire. ____________________
____________________<references/>
(1) ''Flore de Toulouse''.
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Nom accepté : ''[[Tripleurospermum inodorum]]''
'''CAMOMILLE commune''' ou d'Allemagne. (''Matricaria chamomilla'', L.) Voyez l'art. [[Matricaire(Cazin 1868)|Matricaire]].
[[Catégorie:Cazin 1868]]