4 026
modifications
Modifications
aucun résumé de modification
INTRODUCTION
La dénomination des plantes a toujours été pratiquée avec une assez grande précision par les populations indigènes du Nord de l'Afrique. Quand on interroge un pasteur ou un fellah on est étonné du grand nombre de plantes qu'il peut nommer et aussi de ses connaissances pratiques sur ce que l'on nomme les propriétés des plantes. Les plantes alimentaires, fourragères, médicinales, industrielles, toxiques ont généralement une nomenclature Berbère ou Arabe qui est usitée dans toutes les régions occupées par les indigènes.<br \>Beaucoup d'autres végétaux plus cantonnés ont reçu des noms qui sont souvent propres à ces plantes; mais aussi parfois et par confusion ceux d'autres plantes plus vulgaires. Les indigènes improvisent du reste très facilement une nomcnclature; aussi, les oreilles d'animaux, les queues, les raisins de chacal désignent des plantes différentes suivant les régions. En général, l'indigène ne tient compte que d'un caractère dominant, c'est ainsi qu'il nomme ''Zatter'' les thyms odorants, les origans et toute Labiée à thymol.<br \>Les indigènes qui reonnaissent une plante à son aspect général, son odeur, son usage, se méprennent parfois quand on leur présente une plante qui ne leur est pas familière, en général ils donnent toujours un nom. De là une assez grande difficulté à établir le relevé des noms pratiqués.<br \>Depuis longtemps les explorateurs, les botanistes nombreux qui ont visité le Nord de l'Afrique ont fait mention des noms indigènes de beaucoup de plantes et certains de ces noms sont devenus d'un usage courant, préférés à la nomenclature latine des botanistes. Dans le répertoire que nous publions en dehors des noms que nous avons relevés pendant plus de cinquante années d'exploration, nous avons utilisé de nombreux documents.<br \>
[8]
''Ibn el Beithar'', vers 1220, parti de Malaga, a visité le Maroc et tout le Nord de l'Afrique ; dans son ''Traité des simples'' il cite un certain nombre de plantes avec leurs dénominations berbère ou arabe.<br \>''Shaw'' en 1738, dans son voyage en Barbarie donne un catalogue de 632 espèces et certaines avec les noms indigènes.<br \>''Hénon'', interprète militaire (1849), a communiqué des listes de noms indigènes au botaniste Cosson.<br \>''Bouderba'', interprète, au cours de ses explorations dans le Sahara a récolté des plantes avec leurs noms indigènes (1859).<br \>''Letourneux'', botaniste qui connaissait l'arabe et le berbère, a exploré l'Algérie, la Tunisie, la Tripolitaine el l'Egypte pendant quarante ans (1851-1891), a relevé un très grand nombre de noms indigènes qu'il a communiqués à M. Cosson, à M. Meyer et nous-même.<br \>''Jourdan'', auteur des ''Flores murales'' de Tlemcen et du Tombeau de la Chrétienne, a publié dans ces opuscules les noms indigènes des plantes citées (1861).<br \>''Duveyrier'', dans les ''Touaregs du Nord'' (1864), a fait un relevé des plantes de cette région encore inexplorée et n'a pas manqué de noter les noms arabes et temahaq.<br \>''Meyer'', interprète militaire, a soigneusement fait le relevé des noms indigènes publiés dans des documents peu accessibles. Il a laissé inachevé un Vocabulaire Synonymique et Polyglotte des végétaux en langues occidentales et orientales.<br \>''Ascherson'' a publié dans l'ouvrage de Rohlfs : ''Kufra'', la nomenclature des plantes observées par le savant explorateur (1881).<br \>''Foureau'', l'explorateur du Sahara, a publié un ''Essai de Catalogue des noms arabes et berbères de quelques plantes, arbustes et arbres algériens et sahariens'' (r8g51896).<br \>''Mercier G''. a donné une nomenclature berbère de quelques plantes de l'Aurès : ''Le nom des plantes en dialecte chaouïa'' (Actes du XIV<sup>e</sup> Congrès des orientalistes, 1906).<br \>
''Laoust'', professeur de langue berbère à Rabat, a publié dans
[9]
''Mots et choses berbères'' (1920), une série importante de noms berbères de plantes au Maroc. Nous lui devons aussi des renseignements inédits.<br \>SchweinfurlhSchweinfurth, Arabische Pflanzcnnamen Pflanzennamen aus 1EgyptenÆgypten, Algerien,
und Jemen (rgr2). - Schweinfurth, qui a séjourné ù différentes reprises ù Biskra, nous a CQl11ll1UIÜqué un relevé des noms arabes relevés par lui dans cette région.
Pour !\'tude de la Flore du pays des Touarer;s avec mon colla borateur BaUandier, nous avons reçu de nombr·cux échantillons à déterminer recueillis p tr les offlci(•J's cmnmandanl les posles du tenitoire des Oasis. Le norn indigène était joint à la plante.