|nomcourtsuivant=Violette
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Les semences de raisins (pépins) donnent 10 à 11 pour 100 d'une huile bonne pour l'usage alimentaire et pour l'éclairage (2).
=== VIN Vin ===
Le VIN est le produit de la fermentation alcoolique des principes du suc ou moût de raisin. Soutiré dans des tonneaux, le vin fermente encore pendant plusieurs mois. A mesure qu'il s'alcoolise, il laisse précipiter son tartre et se purifie complètement, ce qui donne lieu à un dépôt qu'on appelle LIE. Cette dernière est un mélange des sels de vin, de ferment, de matière colorante et de débris atténués du fruit. On s'en sert en médecine sous forme de bains, de fomentations, etc. On en fait aussi usage dans la chapellerie. Lorsque le vin est bien dépouillé de sa lie, on le colle au moyen du blanc d'œuf, de la colle de poisson ou de la gélatine dissoute. L'une ou l'autre de ces substances, coagulée par l'alcool ou le tannin, entraîne, en se précipitant, toutes les matières en suspension dans le vin. Telle est la préparation des vins ordinaires rouges ou blancs. Ils sont rouges lorsqu'on emploie du raisin noir avec l'enveloppe des fruits, et d'un blanc plus ou moins jaune lorsqu'on emploie du raisin blanc ou même du raisin noir, pourvu qu'on ne laisse pas le moût fermenter sur l'enveloppe de celui-ci. L'odeur et la saveur de ces vins varient beaucoup et ne sont pas en rapport avec la quantité d'alcool qu'ils contiennent. Le vin de Bourgogne, par exemple, n'est guère plus spiritueux que celui de Surènes ; cependant il est d'une qualité bien supérieure. En général, les vins des pays chauds ont plus de bouquet; ceux des pays froids sont âpres et souvent même très-acides.
(Beral a proposé de donner le nom d’''œnolatures'' aux préparations dont nous venons de parler, où les substances macérées ne cèdent au vin que les parties extractives, tandis qu'il réserve celui d’œnolé au médicament que l'on obtient en dissolvant directement et en totalité dans le vin un sel ou l'un des principes immédiats des végétaux.)
=== Alcool ===
ALCOOL. — L'alcool (C<sup>4</sup>H<sup>6</sup>O<sup>2</sup>) est un liquide blanc qu'on obtient par la fermentation de toute substance végétale sucrée (carottes, fruits sucrés, sucre, etc.) ou susceptible de se transformer en glucose. Presque tout l'alcool du commerce est tiré du vin, de la betterave ou de la fécule de pomme de terre. L'alcool résultant de la distillation du vin, où il se trouve tout formé, est le seul admis par le Codex français, et celui qu'on doit préférer pour l'usage médical.
L'alcool rectifié par simple distillation suffit aux besoins de la pharmacie. Il est le seul dont on puisse se servir avec avantage pour la préparation des liqueurs suaves. Quand on prescrit l'alcool ou qu'on veut se procurer des dissolutions alcooliques, il faut s'assurer du degré de pureté et de concentration, soit avec un alcoomètre, soit par tout autre procédé connu, ou bien enfin en le goûtant.
=== ALCOOLATS Alcoolats ===
ALCOOLATS. — Les alcoolats, esprits, baumes, gouttes, essences, eaux spiritueuses, sont des préparations résultant de la distillation de l'alcool sur une (alcoolats simples) ou plusieurs (alcoolats composés) substances médicamenteuses. Ils contiennent tous les principes qui peuvent se volatiliser en même temps que l'alcool. L'essence est le principe immédiat qui y domine. Les alcoolats diffèrent des teintures, non-seulement par leur mode de préparation, mais encore parce qu'ils ne contiennent que les principes volatils des substances employées, et principalement leur huile volatile, tandis que les teintures contiennent en outre les principes fixes solubles dans l'alcool. Il faut, pour les alcoolats, que les substances soient convenablement divisées, puis macérées avant la distillation dans l'alcool, et distillées au bain-marie.
On peut faire les alcoolats au moyen d'une simple solution des huiles volatiles dans l'alcool ; mais ils ne valent pas ceux que l'on obtient avec la plante elle-même. — Les alcoolats se conservent bien et gagnent même, avec le temps, sous le rapport de l'arôme. — Beaucoup d'alcoolats peuvent être transformés en liqueurs de table par une addition de sucre. Les alcoolats médicamenteux, si l'on en excepte celui de mélisse, sont plus souvent employés à l'extérieur qu'à l'intérieur.
=== ALCOOLATURES Alcoolatures ===
ALCOOLATURES. — L'alcool chargé par macération des principes solubles des plantes dans leur état frais constitue l'alcoolature, ou teinture avec les plantes fraîches du Codex. Hahnemann les avait mises en usage lorsque Béral les introduisit dans la pharmacie allopathique. Les teintures mères des homœopathes ne sont, en effet, autre chose que des alcoolatures. — Il y a deux moyens généraux de les préparer : l'un consiste à extraire le suc des plantes, à le mêler sans le clarifier à l'alcool à 89° centésimaux, et à filtrer après quelques jours pour séparer les matières insolubles. L'autre consiste à faire agir l'alcool sur la plante elle-même contuse. Cette méthode est généralement préférée parce qu'elle donne des produits toujours plus semblables et qui représentent miens la substance employée.
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=== ALCOOLÉS Alcoolés ===
ALCOOLÉS. — ''Teintures alcooliques médicinales''. — Les teintures alcooliques sont des dissolutions de diverses substances dans l'alcool. Ces substances doivent être sèches, pulvérisées ou concassées, et en quantité suffisante pour saturer autant que possible l'alcool. Les teintures sont simples ou composées, suivant qu'elles contiennent un ou plusieurs médicaments. Dans ce dernier cas, on doit mettre en contact avec l'alcool, d'abord les substances des plus dures, ensuite celles qui se dissolvent facilement. La
Les teintures sont des médicaments précieux, et qui se conservent très-longtemps. L'alcool agit, non-seulement comme dissolvant et comme conservateur, mais aussi en ajoutant ses propriétés à celles de la substance médicamenteuse. On ne devrait donc, en général, admettre pour ces préparations que des médicaments dont le mode d'action est analogue à celui de l'alcool, tels que l'opium, les substances aromatiques, l'ammoniaque, etc. Les substances très-actives font exception à cette règle, à cause du peu d'action de l'alcool à petite dose, comparée à celle du médicament : telle est la teinture de digitale, plante sédative opposée à l'alcool, qui est stimulant.
=== VINAIGRE Vinaigre ===
VINAIGRE ou ACIDE ACÉTIQUE IMPUR. — Le vinaigre est le résultat de la fermentation acide des liqueurs alcooliques, telles que le vin, le cidre, la bière, etc. Le vinaigre de vin est le seul qui soit employé en pharmacie. Le vinaigre blanc est préféré au rouge. Ce dernier peut se décolorer par le charbon animal. Le lait écrémé peut aussi le décolorer en partie. Le vinaigre de vin a la même composition que le vin ; mais l'alcool y est remplacé par l'acide acétique. Il doit avoir une odeur agréable, une saveur acide et piquante, être limpide. Frotté sur la main, il ne laisse pas de mauvaise odeur. (Il est constitué par un mélange d'eau, d'acide acétique, de surtartrate et sulfate de potasse, d'acide malique, de tartrate de chaux et d'une matière colorante.) Il doit renfermer environ 2 gr. 1/2 de tartre par litre, se troubler peu par le nitrate de baryte, l'oxalate d'ammoniaque et le nitrate d'argent.
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=== FEUILLES Feuilles de vigne ===
Les FEUILLES de vigne sont astringentes. On les a employées clans la dysenterie, la diarrhée chronique, les hémorrhagies passives. Flamant (2), médecin peu connu, recommande contre les pertes utérines la feuille de vigne blanche séchée à l'ombre, pulvérisée et administrée à la dose de 2 à 4 gr. dans un demi-verre de vin rouge. G. G. Fenuglio, de Turin (3), rapporte trois cas de ménorrhagie dans lesquels l'usage des feuilles de vigne de raisin muscat noir, séchées à l'ombre et pulvérisées, à la dose de 4 gr. par jour, a été couronné de succès. Il cite aussi un cas d'hémorrhagie nasale chez un jeune homme d'une constitution très-robuste, dont la vie était en danger pour avoir perdu une grande quantité de sang ; il fut instantanément débarrassé de cet écoulement au moyen de la poudre de feuilles de vigne prise en guise de tabac.
Les vrilles de la vigne sont acidules et un peu astringentes.
=== SÈVE Sève ===
La SÈVE limpide qui découle au printemps des incisions faites aux rameaux de la vigne, quoique vantée par les commères comme propre à guérir les ophthalmies, les dartres, en l'employant en lotion, et comme diurétique administrée à l'intérieur, paraît tout à fait inerte.
La cendre de sarments est diurétique, et peut être employée comme celle de genêt, de genévrier, d'écorce de fèves, etc. A l'extérieur elle est utile, en lessive, dans tous les cas où les bains alcalins sont indiqués.
=== RAISINS Raisins ===
Les RAISINS frais et mûrs ont une saveur délicieuse et sont nourrissants, rafraîchissants, légèrement laxatifs ; ils conviennent aux personnes d'une constitution sèche et irritable, aux tempéraments sanguins ou bilieux, dans les maladies inflammatoires, les fièvres bilieuses, les exanthèmes, les phlegmasies chroniques des viscères, la phthisie, etc. Mangés abondamment, les raisins ont guéri des engorgements des viscères abdominaux, des hydropisies, des maladies cutanées chroniques, le scorbut. On en a vu d'heureux effets dans l'hypochondrie, l'hystérie, les affections des voies urinaires avec irritation, la diarrhée, la dysenterie, les hémorrhagies, etc. Pris avec excès, ils peuvent produire des coliques, la diarrhée, la dysenterie, etc.
Le suc exprimé des raisins mûrs ou MOÛT contient beaucoup de sucre ; il est nourrissant. C'est un laxatif agréable, mais il dérange souvent les fonctions digestives, et ne convient pas aux personnes sujettes aux flatuosités. Soumis à l'ébullition, ce vin doux prend la dénomination générique de vin cuit, et présente des différences suivant le degré de coction qu'il a subi. Il est nutritif, pectoral, adoucissant, mais peu facile à digérer. Réduit à la consistance de sirop, de rob, de gelée, le moût peut, dans beaucoup de cas, remplacer le sucre, et servir à édulcorer les préparations pharmaceutiques.
=== MARC Marc ===
Le MARC (ou râpe passée) qui reste après l'expression des raisins, et qui acquiert souvent une température de 30 degrés ou plus, est stimulant, aromatique. On l'emploie en bains, en y plongeant la partie malade pendant une heure ou deux, contre les douleurs rhumatismales, les engorgements arthritiques, l'ankylose, les rétractions musculaires, la sciatique, la paralysie, (surtout celle qui ne reconnaît pas pour cause une altération cérébrale et résulte de l'influence du rhumatisme), la faiblesse des membres. Ces bains agissent non-seulement par l'humidité et la chaleur, mais aussi par les vapeurs alcooliques et le gaz acide carbonique qui s'en dégagent, et produisent une excitation à laquelle on peut principalement attribuer les avantages obtenus par ce moyen.
Les raisins secs, plus sucrés que les raisins frais, sont béchiques, émollients, relâchants. On les prescrit en décoction dans les affections catarrhales et les phlegmasies des organes de la respiration ; ils entrent, ainsi que les figues, dans la plupart des tisanes et des boissons que l'on emploie dans ces cas (30 à 60 gr. par kilogr. d'eau). Par leur fermentation dans l'eau, on obtient un vin léger et agréable.
=== USAGES DU VIN Usages du vin ===
Le VIN est une liqueur plus ou moins excitante, tonique, astringente et nourrissante, selon qu'elle contient plus ou moins d'alcool, de tannin ou de matière sucrée.
Payan, médecin de l'hôpital d'Aix (2), a retiré les plus grands avantages de cataplasmes vineux contre la gangrène ou pourriture d'hôpital. Ces cataplasmes, d'après les faits rapportés par ce médecin, produisent une prompte amélioration et bientôt une guérison qui ne laisse aucun doute sur leur efficacité comme moyen curatif de cette terrible complication des plaies. Voici comment Payan prépare ses cataplasmes : du pain commun est dépecé dans un poêlon, et par-dessus on verse du vin ordinaire. Quand le pain est bien imbibé de ce liquide, on expose le poêlon au feu pour faire bouillir le mélange pendant quelques instants. On agit alors avec la spatule pour faire une sorte de pâte. Deux cataplasmes par jour suffisent. On doit continuer leur application jusqu'à ce que la cicatrisation soit complète.
=== USAGE DU TARTRATE Usage du tartrate ===
Le TARTRATE ACIDULE DE POTASSE ou CRÈME DE TARTRE a une action variable suivant la dose à laquelle on l'administre. A petite dose, elle est absorbée et agit comme antiphlogistique, et comme telle elle est utile dans les embarras gastriques, les fièvres bilieuses et inflammatoires, les fièvres putrides, l'ictère, etc. A. dose plus élevée, elle porte principalement son action sur le tube intestinal et provoque des évacuations alvines, surtout lorsqu'elle est tonnée en poudre. Sa saveur, moins désagréable que celle des sulfates de magnésie et de soude, et des autres sels neutres, la fait préférer comme purgatif doux. Je l'ai toujours employée en cette qualité comme succédanée du tamarin, substance exotique trop coûteuse pour les ouvriers et les indigents, et dont les propriétés, d'ailleurs, sont principalement dues au tartrate acide de potasse qu'elle contient. La crème de tartre soluble à la dose de 30 à 45 gr., dissoute dans 1 kilogr. d'eau bouillante et édulcorée, a un effet plus certain et coûte beaucoup moins que le citrate de magnésie. C'est sous cette forme que je l'emploie toujours avec succès dans la première période de fièvres bilieuses et typhoïdes ; elle purge sans effort, modère l'ardeur fébrile, rétablit le cours des urines et dissipe le météorisme. Triturée avec le jalap, même à faible dose (60 centigr. par 2 gr.), elle en favorise la division, le rend facile à suspendre dans une potion et en augmente l'effet purgatif. On la donne souvent dans du bouillon aux herbes, de l'eau de veau, de la tisane de chicorée ou de pissenlit, du petit-lait, etc. On la donne quelquefois en poudre, que l'on incorpore dans du miel.
bert (1) contre l'hydrothorax idiopathique. Je me suis presque toujours bien trouvé de l'usage de la crème de tartre soluble à la dose de 15 gr. dans deux verres d'eau, pris chaque matin, contre l'anasarque et notamment dans les cas où cette affection est accompagnée d'angioténie ou de pléthore sanguine. Son action a lieu non-seulement sur les reins, mais aussi sur les vaisseaux lymphatiques, sur les membranes séreuses, ce qui la faisait considérer par nos prédécesseurs comme apéritive et désobstruante. Meyer (2) la prescrivait alternativement avec le carbonate de magnésie, par cuillerées à café contre le tænia, l'acide carbonique qui s'en dégage dans l'estomac étant, dit-on, anthelminthique. Un malade ainsi traité rendit le troisième jour une portion de tænia, et en rendait de nouveau chaque fois que recommençait le traitement, qui consistait à prendre ces sels, l'un immédiatement après l'autre, par cuillerées à café d'heure en heure.
=== USAGES ET EFFETS DE LUsages et effets de l'ALCOOL alcool ===
(DE L'ALCOOL. — Nous aurions peut-être dû donner à ce paragraphe le titre de : ''les alcooliques'', que certains passages eussent rendu légitime, et réunir en une seule description l'action des spiritueux sous quelque forme qu'on les emploie. Pour la clarté de l'exposition, nous avons préféré scinder la question. Le vin, lequel a, du reste, des effets particuliers et des indications spéciales, a d'abord été étudié. Nous allons maintenant traiter de l'alcool proprement dit, sans cependant nous attacher à ce point d'une façon exclusive, et en ne négligeant aucune occasion de nous occuper en passant des alcooliques en général.