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blancs', suivant la nature des principes à extraire et celle des indications à remplir. Ces vins doivent être de première qualité, sans être trop vieux, car ils tendraient à la dé- compositiondécomposition. Les vins alcooliques, comme ceux de Madère, de Malaga, de Xérès (les seuls employés en Angleterre, dans ce cas), etc., fournissent des produits de plus longue durée que ceux de France. On ajoute de l'alcool à ces derniers lorsqu'on ne peut pas se procurer les premiers. (
Les substances qui entrent dans la composition des vins médicinaux doivent être sèches, excepté les plantes dont les propriétés se perdent par la dessiccation, telles que le cresson, le cochléaria, etc.; mais alors il faut ajouter un peu d'alcool au vin. La pré- paration préparation consiste, en général, dans la macération plus ou moins prolongée, puis dans la (Illratipn filtration et la conservation à la cave, dans des bouteilles bien bouchées. Un vin médi- cinalmédicinal, si bien préparé qu'il soit, tend toujours à se décomposer; il ne se conserve pas plus d'un an, même dans des vases bien clos et dans une cave bien fraîche. 11 Il se dé- compose décompose d'autant plus facilement qu'il est plus composé. Toute bouteille entamée se corrompt avec une promptitude extrême, ce qui oblige à la mettre dans des vases gra- duellement graduellement plus petits, chose d'une difficile et minutieuse exécution. Je me contente, lorsque le vin médicinal est fait, de le partager en deux demi-litres et de l'employer le plus tôt possible. — Le procédé de Parmentier, qui consiste à mettre dans le vin la teinture alcoolique des substances, donne un produit moins susceptible de s'altérer ; mais il ne contient pas les mêmes principes que celui qui est préparé par le vin, puis- qupuisqu'il est privé de ceux que l'eau de celui-ci peut retirer. Le procédé'adopté par le Codex réunit tous les avantages; il consiste à mouiller préalablement les substances avec une suffisante quantité d'alcool, à ajouter le vin, et à prolonger convenablement la macération.
(Beral a proposé de donner le nom àd’''œnolatures''oenolatnres aux préparations dont nous venons de parler, où les substances macérées ne cèdent au vin que les parties extraclivesextractives, tan- dis tandis qu'il réserve celui d'cenolé d’œnolé au médicament que l'on obtient en dissolvant directe- ment directement et .en totalité dans le vin un sel ou l'un des principes immédiats des végétaux.)
ALCOOL. — L'alcool (C4H°02C<sup>4</sup>H<sup>6</sup>O<sup>2</sup>) est un liquide blanc qu'on obtient par la fermentation de toute substance végétale sucrée (carottes, fruits sucrés, sucre, etc.) ou susceptible de se transformer en glucose. Presque tout l'alcool du commerce est tiré du vin, de la bet- terave betterave ou de la fécule de pomme de terre. L'alcool résultant de la distillation du vin, où ilse il se trouve tout formé, est le seul admis par le Codex français, et celui-qu'on doit pré- férer préférer pour l'usage médical.
■ lL'alcool est, ainsi que l'indique sa formule, composé d'oxygène, d'hydrogène et de . carbone; et cela, eu en des proportions telles que ses éléments peuvent être représentés par des volumes égaux de vapeur d'eau et d'hydrogène carboné. H Il dissout le phosphore, le soufre, l'iode, les résines, les huiles volatiles, la presque totalité des acides, le tan- nintannin, les alcalis végétaux, le sucre de raisin : il dissout aussi les corps gras, mais en petites proportions, surtout à la température ordinaire; il ne dissout ni la gomme, nil'amidon, ni l'albumine végétale. La quantité d'eau qui est mêlée à l'alcool influe d'ailleurs sur ses propriétés dissolvantes ; ainsi, quand il n'est pas concentré, il dissout le sucre de canne, les matières extractives et les gommes-résines.
amidon, ni l'albumine végétale. (La moindre quantité d'eau qui est mêlée à l'alcool influe peut être révélée dans un liquide par une solution de bichromate de potasse (réactif de Masing) (1). Anstie a montré que 1/200 de grain d'ail- leurs sur ses propriétés dissolvantes; ainsi, quand il n'est pas concentré, il dissout le wcre alcool colorait en vert émeraude 1 centimètre cube de canne, les matières extractives et les gommes-résinesce réactif.) (2)
(La moindre quantité On distingue dans le commerce, à proprement parler, trois sortes d'alcool peut être révélée dans un liquide par une solution de bichromate de potasse (réactif de Masing) (1). Anstie a montré que '/aoo de g''ain d'al~ cool colorait en vert émeraude 1 centimètre cube de ce réactif.) (2):
On distingue dans le commerce, 1° Les liqueurs qui renferment de 50 à proprement parler, trois sortes 55 pour 100 d'alcool :en volume constituent l'eau-de-vie. Elles marquent de 16 à 22 degrés à l'alcoomètre de Cartier, et 50 à 55 à celui de Gay-Lussac.
1 Les liqueurs 2° Celles qui renferment de 50 s'élèvent à 55 un plus haut chiffre s'appellent des esprits ; il est nécessaire de les couper pour 100 dles boire. Celui qui nous vient de Montpellier a reçu le nom de ''alcool en volume constituent leautrois-six'' ; c'est le point de départ de la fabrication des eaux-de-vie. Elles marquent usuelles ; ce nom de 16 à 22 degrés à l'alcoomètre 'trois-six'' indique que, pour obtenir cette eau-de Carlier-vie, et 50 il faut mélanger 3 volumes d'eau à 55 3 volumes d'esprit, pour arriver à *i de Gay-Lussacmarquer 19° à l'alcoomètre Cartier.)
2" Celles qui s'élèvent à un plus haut chiffre s'appellent des esprits; il est nécessaire oe.les couper pour les boire. Celui qui nous vient de Montpellier a reçu le nom de rois-»; c'est le point de départ de la fabrication des eaux-de-vie usuelles; ce nom de r?i"Six "wique que, pour obtenir cette eau-de-vie, il faut mélanger 3 volumes d'eau à "ouïmes desprit, pour arriver à marquer 19° à Si l'al-oomètre Cartier.) etnn ?" !rUt Puriflei' on veut purifier l'esprit de Montpellier, on le met dans le bain-marie d'un alambic, 9Jr ie et on le distille. Il porte alors le nom àd’''esprit de vin '' ou iTalcool d’''alcool rectifié'', et marque ctmn' aux> G90° centésimaux. C'est un liquide blanc et diaphane comme de l'eau, mais plus fluideet moins pesant que cette dernière, s'évaporant très-facilement à l'air libre, s'enflam-
™wns pesant que celte dernière, s'évaporant très-facilement à l'air libre, s'enflam-____________________
21 4,^aii0nihus (1) ''De mutationis spiritus vini in corpus inqesliinqesti''. Scrips. R. Masing, Dorpati, 1854. wumuianls andnareotics; by Fr. S. Anstie. London, 1864. downloadModeText.vue.download 1131 sur 1308
1102 VIGNE(2) Stimulants and narcotics; by Fr. S. Anstie. London, 1864.
[1102] mant à l'approche d'une lumière et brûlant avec une flamme bleuâtre, sans fumée sans laisser de résidu. Il est d'une odeur vive et aromatique, d'une saveur acre âcre et hrf lantebrûlante. Il entre en ébullition à 70° centésimaux. Mais quand il contient de l'eau I , le terme de son ébullition est retardé à proportion de la quantité de cette dernière '.
(3° L'alcool absolu, entièrement privé d'eau, ou anhydre.)
Pour se procurer de l'alcool très-concentré, on le distille avec des corps qui nonr , pour être propres à cet usage, doivent réunir à la condition d'une affinité assez grande Lr pour l'eau celle de ne pouvoir faire éprouver d'altération à l'alcool. Ainsi, on obtient de l'alcool à 95° centésimaux en redistillant l'alcool rectifié sur de l'acétate de potasse dans les proportions de k 4 du premier sur 1 du second ; de l'alcool absolu ou anhydre à 100° centésimaux, en distillant l'alcool à 95° centésimaux sur de la chaux.
L'alcool rectifié par simple distillation suffit aux besoins de la pharmacie. Il est le seul dont on puisse se servir avec avantage pour la préparation des liqueurs suaves. Quand on prescrit l'alcool ou qu'on veut se procurer des dissolutions alcooliques, il faut s'as- surer assurer du degré de pureté et de concentration, soit avec un alcoomètre, soit par tout autre procédé connu, ou bien enfin en le goûtant.
ALCOOLATS. — Les alcoolats, esprits, baumes, gouttes, essences, eaux spirituel»spiritueuses, sont des préparations résultant de la distillation de l'alcool sur une (alcoolats simples) ou plusieurs (alcoolats composés) substances médicamenteuses. Ils contiennent tous les principes qui peuvent se volatiliser en même temps que l'alcool. L'essence est le prin- cipe principe immédiat qui y domine. Les alcoolats diffèrent des teintures, non-seulement par leur mode de préparation, mais encore parce qu'ils ne contiennent que les principes volatils des substances employées, et principalement leur huile volatile, tandis que les teintures contiennent en outre les principes fixes solubles dans l'alcool. Il faut, pour te les alcoolats, que les substances soient convenablement divisées, puis macérées avant la distillation dans l'alcool, et distillées au bain-marie.
(On emploie l'alcool à 80° centésimaux pour les alcoolats simples; quelquefois on se sert de celui à 60° pour les alcoolats faibles, comme le vulnéraire, ou à 90° pour un plus fort, l'eau de Cologne, par exemple.)
On peut faire les alcoolats au moyen d'une simple solution des huiles volatiles dans l'alcool; mais ils ne valent pas ceux que l'on obtient avec la plante elle-même. -— Les alcoolats se conservent bien et gagnent même, avec le temps, sous le rapport de l'a- rômearôme. — Beaucoup d'alcoolats peuvent être transformés en liqueurs de table par une addition de sucre. Les alcoolats médicamenteux, si l'on en excepte celui de mélisse, sont plus souvent employés à l'extérieur qu'à l'intérieur.
ALCOOLATURES. — L'alcool chargé par macération des principes solubles des plantes dans leur état frais constitue l'alcoolature, ou teinture avec les plantes fraîches du Codex. Hahnemann les avait mises en usage lorsque Béral les introduisit dans la phar- macie pharmacie allopathique. Les teintures mères des homoeopathes homœopathes ne sont, en effet, autre chose que des alcoolaluresalcoolatures. — Il y a deux moyens généraux de les préparer : l'un consiste à extraire le suc des plantes, à le mêler sans le clarifier à l'alcool à 89° centésimaux, et à filtrer après quelques jours pour séparer les matières insolubles. L'autre consiste à faire agir l'alcool sur la plante elle-même contuse. Cette méthode est généralement préférée parce qu'elle donne des produits toujours plus semblables et qui représentent miens la substance employée. .
Les alcoolatures sont simples et préparées avec des piaules plantes actives ou celles qui perdent en partie ou en totalité leurs propriétés par la dessiccation. Les proportions et la préparation sont les suivantes : parties égales déplantes de plantes fraîches et d'alcool; après quinze jours de macération, passer avec expression et filtrer. Bien que les alcoolatures soient peu altérables, il est bon cependant de les soustraire à l'action de la lumière.
Les alcoolatures jusqu'ici usitées sont celles de :
{|align="center"
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
Aconit (feuilles).<br \>
— (racines).<br \>
Belladone.<br \>
Bryone.<br \> Ciguë.
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
Colchique (bulbes).<br \>
Cresson de Para.<br \>
Digitale.<br \>
Jusquiame.<br \> Laitue vireuse.
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
Morelle.<br \>
Nicotiane.<br \>
Rhus radicans.<br \>
Seigle ergoté.<br \> Stramoine.
|}
Aconit (feuilles). — (racines). Belladone. Bryone. Ciguë.
Colchique (bulbes). Cresson de Para. Digitale. Jusquiame. Laitue vireuse.
MorelteALCOOLÉS. Nicotiane— ''Teintures alcooliques médicinales''. Rhus radicans— Les teintures alcooliques sont des dissolutions de diverses substances dans l'alcool. Seigle ergotéCes substances doivent être sèches, pulvérisées ou concassées, et en quantité suffisante pour saturer autant que possible l'alcool. StramoineLes teintures sont simples ou composées, suivant qu'elles contiennent un ou plusieurs médicaments.Dans ce dernier cas, on doit mettre en contact avec l'alcool, d'abord les substances des plus dures, ensuite celles qui se dissolvent facilement. La
ALCOOLÉS. — Teintures alcooliques médicinales. — Les teintures alcooiqne des dissolutions de diverses substances dans l'alcool. Ces substances doivent elieb .jg pulvérisées ou concassées, et en quantité suffisante pour saturer autant que ^ l'alcool. Les teintures-sont simples ou composées, suivant qu'elles contiennen^ plusieurs médicaments. Dans ce dernier cas, on doit mettre en contactée' ^ d'abord les substances des plus dures, ensuile celles qui se dissolvent îacuei downloadModeText.vue.download 1132 sur 1308
VIGNE. im[1103]
force de l'alcool varie suivant la nature des substances à dissoudre. On doit employer l'alcool le plus pur possible, et le ramener ensuite, par l'addition de l'eau distillée simple, au degré le plus convenable pour chaque teinture. Lorsque l'alcool doit agir sui- des matières insolubles dans l'eau, il a besoin d'être plus concentré; si, au contraire, on désire le charger de principes solubles en même temps dans l'eau et l'alcool; ou solubles dans l'eau et insolubles dans l'alcool rectifié, il faut se servir d'alcool plus ou moins étendu. Le Codex a réduit à trois les degrés de l'alcool destiné aux teintures médici- nales ;. l'alcool à 60° centésimaux; l'alcool à 80° centésimaux ; l'alcool à 90° centésimaux. Le premier est pour les matières qui sont plutôt de nature éxtractive; le deuxième, pour les substances plus riches en principes résineux et en huile volatile ; le troisième' est réservé pour les résines pures et les substances chargées de matières grasses peu so- lubles. -r Le plus grand nombre de substances nécessitent 5 parties d'alcool pour être épuisées. Les teintures se préparent par simple solution, lorsque les matières que l'on emploie sont solubles entièrement dans l'alcool : tels sont le camphre, l'iode, les téré- benthines, etc. L'opération se fait dans un matras de verre, et l'on opère par macéra- tion ou par digestion. La chaleur dissout plus promptement les corps; la macération économise les frais de chauffage, mais elle exige plus de temps. A chaud, on bouche le .Vase avec un. parchemin percé de trous d'épingle ; à froid, on ferme exactement pour empêcher une déperdition d'alcool, après avoir simplement trituré la matière avec l'alcool dans un mortier, ou mis le tout dans un flacon en l'agitant.