Allant plus loin, ils ont cherché à prouver qu'il ne subit aucune modification dans l'organisme, qu'il reste inaltérable pendant son séjour dans les organes, où il s'accumule, d'où il est ensuite éliminé en nature et en totalité par l'exhalation pulmonaire et cutanée, par la bile, par les reins ; il ne fait donc que traverser le corps sans y subir de modification appréciable<ref> Hammond, ''The physiological effects of alkohol and tobacco upon the human system''. (''American Journ. and med. sciences'', octobre 1856.)</ref>.
Les expériences dont nous donnons le résumé ont une grande valeur ; mais, comme nous l'avons dit plus haut, on n'extrait pas des voies d'élimination une dose d'alcool égale à celle ingérée. Bien plus, il résulte des recherches de Strauch<ref>''De demonstratione spiritus vini in corpus ingesti''. Dorpati, 1862.</ref>, de E. Baudot<ref>''Union médicale'', 1865, t. XXVI.)</ref> et de Schulinus<ref>''Untersuchungen über die Vertheilung des Weingistes in thierischen Organismus''. (In ''Archiv der Heilkunde'', t. II, 1866.)</ref> que la quantité éliminée par les urines, etc., est plus faible que celle qui reste clans dans l'organisme ou disparaît par une autre voie, inaccessible à nos moyens d'observation, ou sous une forme qui n'est plus la forme primitive.
Je veux bien que l'alcool ne subisse pas dans l'économie la transformation signalée par Duchek, celle indiquée par Bouchardat et Sandras, etc.; mais qui sait, ainsi que le dit Ginjeot<ref>''Essai sur l'emploi thérapeutique de l'alcool chez les enfants et en géneral sur le rôle de cet agent dans le traitement des maladies aiguës fébriles''. Paris, 1867.</ref>, s'il ne subit pas une autre transformation inconnue? La question certaine, c'est qu'il n'est pas éliminé en totalité. Qu'est devenue la portion qu'on ne peut retrouver ?
Barber<ref>''The Lancet'' et ''Gazette médicale'', 1849.</ref> emploie avec avantage le vinaigre pour le pansement des ulcères. Il suffit de baigner chaque matin le membre où siège l'ulcère dans de l'eau chaude ou froide ; on le lave ensuite avec du vinaigre commun, et enfin l'on y applique un morceau de linge imbibé de ce liquide ; le tout est maintenu par un bandage roulé. Sous l'influence de ce pansement régulièrement continué, on voit la suppuration diminuer peu à peu et les bourgeons charnus prendre un bon aspect.
Le mélange, à parties égales, de vinaigre et d'eau-de-vie, que l'on peut se procurer instantanément, m'a constamment réussi, en lotions continuelles, dans les brûlures. En enlevant le calorique, il calme promptement la douleur et prévient l'inflammation et la vésication. J'ai vu maintes fois des enfants atteints de larges brûlures s'endormir sous l'influence bienfaisante de ces lotions. On applique sur la partie des compresses imbibées du même mélange et tenues constamment humides. Quand l'épiderme s'enlève ou que les eschares se détachent, je panse avec le cérat safrané (Voyez [[Safran (Cazin 1868)|SAFRAN]]). J'emploie comme résolutif, dans les contusions, l'entorse, l'œdème, etc., le mélange d'eau-de-vie ou d'alcool, de vinaigre et de sel commun (alcool et vinaigre, de chaque 180 gr., sel commun 90 gr.). Cette fomentation économique, que l'on peut toujours facilement et promptement se procurer, remplace toutes celles que fournit la pharmacie, et dont l'usage, continué plus ou moins longtemps, devient très-dispendieux.
(Le bain de Smucker, autrefois très-vanté contre les lésions traumatiques, est tout simplement de l'eau vinaigrée additionnée de quelques sels à action résolutive.)