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<center>'''REDOUL'''. ''Coriaria myrtifolia''. L.
Redon, — roudon, — corroyère à feuilles de myrte, — herbe aux tanneurs, etc.
['''Description'''. — Arbrisseau à tige rameuse. — Feuilles opposées, presque sessiles, ovales, lancéolées, aiguës, entières, lisses, marquées de trois nervures principales. — Fleurs polygames, petites, verdâtres, disposées en grappes dressées, munies de bractées. — Calice à cinq divisions égales, persistantes. — Corolle à cinq pétales plus courts que le calice, sessiles, persistants, s'accroissant avec le fruit et devenant pulpeux. - Dix étamines sur deux rangs, les intérieures opposées aux pétales, les extérieures alternes avec eux. — Ovaire libre, sessile, à cinq lobes et cinq loges uniovulées. — Cinq styles libres terminés chacun par un stigmate filiforme. — Fruit formé de cinq coques crustacées, monospermes, indéhiscentes, recouvertes par la corolle charnue et le calice membraneux, le tout simulant une baie noire.
'''Parties usitées'''. — Les feuilles, les fruits.
'''Récolte'''. —Les — Les fruits sont récoltés lorsqu'ils sont mûrs ; les feuilles à l'époque de la floraison.
'''Culture'''. — Le redoul croit dans les endroits frais, sur les bords des ruisseaux. Il est répandu dans les régions méridionales de la France et de l'Europe. Il est cultivé pour la tannerie. On l'a introduit dans les parcs d'agrément. Il préfère une terre fraîche et humide. On le propage par rejetons et éclats de pieds.]
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bichlorure de mercure, il a obtenu un précipité blanc ; un noir par le nitrate d'argent, un gélatineux par la potasse caustique. On avait signalé dans ces feuilles un corps particulier, la ''coriarine'' ; mais c'est réellement Riban<ref>''Journal de pharmacie et de chimie'', juin 1864.</ref> qui en a le premier isolé le principe actif, la ''coriamyrtine'', corps neutre non azoté, amer, cristallisant en prismes rhomboïdaux obliques, peu soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool bouillant et dans l'éther, que les acides dédoublent en glycose et en un corps analogue à la saligénine ; c'est, par conséquent un glycoside, sa formule = C<sub>46</sub> H<sub>28</sub> O<sub>16</sub>.
Le redoul est employé pour la teinture en noir, et, comme son nom de ''coriaria'' l'indique, il sert au tannage des cuirs.
Dans un but de lucre, on a mélangé les feuilles de redoul à celles de séné, fraude d'autant plus grave que, nous le verrons plus loin, le redoul constitue un poison extrêmement énergique. Guibourt a donné<ref>''Journal général de médecine'', t. XCVI, p. 18.</ref> les caractères distinctifs des différents sénés et du redoul. La feuille de séné ordinaire présente plusieurs nervures parallèles, saillantes en dessus et en dessous, se rendant sous la principale nervure de la feuille. Le redoul porte deux nervures divergentes, saillantes en dessus, creuses en dessous, se rendant sur la principale nervure de la feuille. Rappelons aussi l'odeur du séné et la saveur amarescente de ses feuilles.)
(Toutes les parties du redoul, surtout arrivé à l'état adulte, sont vénéneuses. Sauvages<ref>''Histoire de l'Académie des sciences'', 1739, p. 473.</ref> a vu les baies produire la mort une heure et demie après leur ingestion, au milieu de convulsions atroces. Sur quinze soldats qui en mangèrent, Pujada en vit trois mourir<ref>''Annales de médecine de Montpellier'', 1811.</ref>. Renaud<ref>''Revue médicale'', t. IV, p. 229.</ref> publia plus tard quatre cas d'empoisonnement dont un mortel. Les feuilles et les tiges sont aussi nuisibles. Les bestiaux qui les broutent en ressentent des vertiges, une ivresse passagère. En 1827, un homme mourut, à Hazebrouck<ref>''Journal de chimie médicale'', 1827, t. III, p. 431.</ref>, quatre heures après avoir pris la décoction de 1 once de séné mélangé de redoul ; la même décoction fit périr un chien en dix minutes.