PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES. {|align="center"|style="padding:0.5em; text-align:left;"|+PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.| style="width:200px300px; verticaltext-align:topleft; border-right: solid 1px black;" | A lL'intérieurINTÉRIEUR. —Infusion — Infusion théiforme de 15 à 30 gr. par kilogramme d'eau. <br \>| style="padding:0.5em; width:200px300px; verticaltext-align:topleft;" | Eau distillée, de 30 à 100 gr., en potion. <br \>
Vin, de 60 à 100 gr.
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{|align="center"| style="padding:0.5em; width:200px300px; text-align:left; vertical-align:top; border-right: solid 1px black;" | Huile essentielle, 10 à 20 centigr., en potion. <br \>
Extrait (1 sur 16 de vin rouge), de 1 à 5 gr., en bols, pilules, etc.<br \>
Conserve, de 1 à 5 gr., pilules, bols, etc.<br \>
Poudre, de 1 à 4 gr.<br \>
Suc, de 4 à 16 gr.
| style="padding:0.5em; width:200px300px; text-align:left; vertical-align:top;" | A l'extérieur. — De 15 à 60 gr. par kilogramme d'eau, pour lotions, fomentations, etc. <br \>
Feuilles sèches, fumées dans une pipe ou en cigarettes.<br \>
Vin et infusion vineuse, pour lotions, etc.
Si, au lieu de romarin, j'avais trouvé de la sauge dans le jardin du malade dont j'ai rapporté l'histoire (p. 921), je l'aurais probablement employée avec autant de succès.
Van Swieten prescrit l'infusion de cette plante pour arrêter la sécrétion du lait chez les nourrices qui veulent sevrer ou qu'une galactirrhée affaiblit, même après l'allaitement. Ce médecin (1) <ref>''Commentaires'', t. II, p. 370.</ref> employait le vin de sauge à la dose de cinq à six cuillerées, pour arrêter les sueurs nocturnes et débilitantes qui surviennent après la convalescence des fièvres de longue durée. Quand le vin était insuffisant, il avait recours à la teinture, à la dose de deux cuillerées, répétée deux fois par jour. Hufeland regarde la sauge en infusion aqueuse ou vineuse comme un remède dont l'expérience a établi la spécialité contre l'éphidrose (sueurs excessives et continuelles). L'infusion de cette plante, administrée à froid, m'a réussi pour diminuer les sueurs des phthisiques.
Là La sauge s'est montrée très-efficace dans la diarrhée ; ''Salvia sicca est, alvum sistit'', dit Hippocrate. Les succès que j'ai obtenus de l'infusion de cette labiée, édulcorée avec le sirop de coing, dans les diarrhées abondantes et épuisantes des enfants à la mamelle, confirment pleinement cette propriété. Dans nos campagnes, on a quelquefois employé avec succès la Liqueur de Sauge (30 gr. de feuilles de sauge macérées pendant huit jours dans 500 gr.d'eau-de-vie), par cuillerées à bouche, pendant la période algide du choléra.
Aëtius a conseillé l'emploi de ce végétal pour combattre l'hémoptysie. Dubois, de Tournai, rapporte deux observations qui en constatent les bons effets dans cette affection ; mais on conçoit que l'administration de la sauge doit être subordonnée à la nature de la maladie, à l'état du malade et à celui des organes affectés. Une pléthore générale ou locale, un état phlegma-
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____________ (1) ''Commentaires'', t. II, p. 370.<references/>
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sique aigu accompagnant l'hémorrhagie, contre-indiqueraient évidemment l'usage des excitants. Le médecin que nous venons de citer (1) <ref>''Journal de médecine de Gand'', septembre 1852.</ref> s'est bien trouvé aussi de l'administration d'une forte infusion de sauge contre les pertes utérines. Le vin de sauge m'a souvent réussi dans la leucorrhée atonique. Quelques auteurs ont regardé la sauge comme emménagogue. Elle peut avoir cette propriété, comme tous les excitants, lorsqu'un état d'inertie de l'utérus s'oppose à l'écoulement des règles. Barbeyrac en recommandait l'infusion dans la migraine et dans d'autres douleurs de tête qui provenaient d'un vice de l'estomac. Decker la vantait contre la cardialgie.
Alibert employait avec avantage le vin de sauge dans le scorbut et l'hydropisie, dans l'état de langueur qui accompagne fréquemment la convalescence des fièvres muqueuses, adynamiques et ataxiques. Trousseau et Pidoux regardent cette plante comme un médicament utile dans la forme muqueuse et adynamique des fièvres typhoïdes. Roques a éprouvé, dans quelques fièvres intermittentes, d'heureux effets de l'infusion suivante : feuilles de sauge, 60 gr. ; faites infuser à une douce température dans 1,500 gr. d'eau et autant de vin rouge ou blanc de bonne qualité. Après douze heures d'infusion, passez la liqueur. On donne deux ou trois verres de ce vin fébrifuge, une ou deux heures avant le paroxysme. Riolan considérait la sauge comme très-efficace dans la fièvre quarte.
L'infusion de sauge, édulcorée avec du miel, soulage les asthmatiques et convient à la fin des catarrhes, dans les toux humides avec défaut d'énergie expultrice des poumons. Giacomini regrette que l'usage de cette plante ne soit pas aussi répandu qu'il pourrait l'être ; et c'est surtout dans le traitement des fièvres rhumatiques, des affections éruptives aiguës, des bronchites aiguës et chroniques, qu'elle lui paraît offrir des avantages réels, si on administre à haute dose. Ce médecin en prescrit jusqu'à 40 gr. en infusion dans 500 gr. d'eau.
A l'extérieur, j'emploie quelquefois l'infusion vineuse de feuilles de sauge dans les engorgements articulaires, suites d'entorse, dans l'oedème. Les lotions chaudes, faites chaque soir pendant une demi-heure avec l'infusion vineuse de sauge, à laquelle on ajoute une certaine quantité de sulfate d'alumine et de potasse, m'ont réussi dans les engelures. Une forte infusion de ces feuilles dans la lie de vin bouillante, saturée d'alun, est ce qu'il y a demeilleur pour raffermir l'articulation à la suite de l'entorse ou de la luxation. C'est en général un excellent topique dans tous les cas où de puissants résolutifs sont indiqués. Cette plante, en gargarisme avec le cochléaria et un peu de miel, convient dans les engorgements ulcéreux et scorbutiques des gencives. Il suffit, disent Trousseau et Pidoux, de toucher les aphthes des enfants et des femmes grosses, avec un pinceau trempé dans une décoction vineuse de sauge, pour les voir disparaître. J'emploie souvent en pareil cas une forte infusion de sauge en collutoire. (Elle fait périr le champignon du muguet.) Le thé de sauge avec un peu de vinaigre, est, suivant Macbride (2)<ref>''Instruction méthodique à la pratique'', t. II, p. 198.</ref>, un gargarisme efficace contre l'angine tonsillaire. Giacomini recommande l'infusion ou le suc de sauge en lotion dans les contusions, les blessures, les ulcères. Trousseau et Pidoux ont vu plusieurs fois les ulcères atoniques des jambes se fermer, se couvrir d'un tissu cutané nouveau, par l'application de compresses imbibées de vin cuit avec la sauge et le miel. Jobert de Lamballe emploie avec succès, dans le traitement des ulcères atoniques et scrofuleux, une pommade préparée avec la sauge et le lierre terrestre (sauge et lierre terrestre, de chaque 30 gr. ; axonge 250 gr.; cire blanche, 45 gr.). Les cicatrisants tombés dans le domaine de la médecine
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____________ (1) ''Journal de médecine de Gand'', septembre 1852. (2) ''Instruction méthodique à la pratique'', t. II, p. 198.<references/>
populaire, dédaignés par la science, reprennent donc dans la matière médicale leur antique renommée ?
Des bains préparés avec la sauge ont contribué, dit Loiseleur-Deslongchamps (1)<ref>''Dictionnaire des sciences médicales'', t. IV, p. 62.</ref>, à rendre le mouvement à des membres paralysés et à faire cesser l'endurcissement du tissu cellulaire des enfants. Elle agit même assez fortement de cette manière pour qu'on ait vu un état fébrile résulter d'un pareil bain. Vitet recommande dans le rachitis les bains généraux d'infusion de sauge, en augmentant par degrés la force de l'infusion et la durée du bain, auquel on fait immédiatement succéder des lotions froides sur la colonne vertébrale, la poitrine, le bassin et les extrémités, avec une forte infusion de sauge dans l'eau-de-vie. Appliquée seulement en sachets, la sauge ne paraît pas avoir été tout à fait inutile pour dissiper des engorgements œdémateux, et les tumeurs atoniques. ____________________ <references/>
(Les deux espèces suivantes sont aromatiques et possèdent à un faible degré les propriétés de la sauge officinale.)
== Sauge des prés ==
Voir la page Nom accepté : ''[[Salvia pratensis]]''
== Sauge hormin ==
Voir la page Nom accepté : ''[[Salvia viridis]]''
== Sauge sclarée ==
Voir la page Nom accepté : ''[[Salvia sclarea]]''
'''Description'''. — Tige quadrangulaire, articulée, rameuse, haute de 60 à 80 centimètres. — Feuilles opposées, pétiolées, larges, cordiformes à leur base, pointues à leur sommet, rugueuses, velues surtout en dessus, légèrement crénelées. — Fleurs bleuâtres, en épis verticillés, à bractées larges, concaves, ovales-cordiformes, dont les supérieures
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(1) ''Dictionnaire des sciences médicales'', t. IV, p. 62.
ont une couleur violette, plus longues que le calice dont les divisions sont terminées par une pointe acérée et dure.
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Cette plante exhale une odeur forte, pénétrante, très-agréable, et qui semble avoir beaucoup de rapport avec celle du baume de tolu. On assure (1) <ref>''Journal de pharmacie'', 1820, t. VI, p. 306.</ref> qu'elle contient des benzoates. Ettmuller affirme qu'infusée dans le vin blanc, elle lui donne une odeur de muscat et le rend très-enivrant. C'est, dit-on, un moyen de fraude employé par les marchands. En Autriche, on s'en sert comme aromate pour l'office, et on trouve qu'elle donne l'odeur d'ananas aux gelées de fruits où on l'ajoute. On pourrait en faire des liqueurs de table fort agréables. Les brasseurs la substituent quelquefois au houblon dans la fabrication de la bière, à laquelle elle donne, dit-on, une qualité enivrante.
Cette plante balsamique, stimulante, antispasmodique et résolutive, peut remplacer la sauge officinale. Son infusion vineuse, administrée par cuillerées, relève le ton de l'estomac et des intestins. Son utilité dans les affections hystériques l'a fait appeler ''matrisalvia''. «Tragus« Tragus, dit Roques, recommandait cette plante aux femmes stériles comme un remède admirable, et l'on a osé se moquer de ce botaniste à une époque où l'on apprenait au genre humain l'art de procréer les sexes à volonté ! C'était vers la fin du dix-huitième siècle. » Le crédule Matthiole dit qu'en Italie on se sert de l'orvale contre les maladies des yeux, d'où le nom de ''sclarea'' : on en met une semence sur les yeux malades, et on ne l'ôte pas que la nébulosité ne soit passée. — Elle est efficace comme détersive et balsamique sur les ulcères de mauvais caractère, et en décoction appliquée sur les tissus relâchés et l'engorgement œdémateux des jambes. ____________________ <references/>
[[Catégorie:Cazin 1868]]