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néphrite albumineuse chronique, les hémorrhagies, etc. Moran (1)<ref>''Transac. med''., t. III, p. 64.</ref> l'a donnée contre les fièvres intermittentes au début de l'accès, à la dose de 60 gr., mêlée à du sucre et à l'eau ; il en résulta une chaleur très-vive dans l'estomac avec des efforts de vomissement ; les symptômes fébriles disparurent pour ne plus revenir. Cullen (2)<ref>''Matière médicale'', t. II, p. 194.</ref> dit qu'en en frictionnant le dos, elle est utile dans ces fièvres. Carl Hayny (3)<ref>''Œstereichische medizinische Wochenschrift'' et ''Abeille médicale'', 1844, p. 59.</ref> fit frictionner, matin et soir, le rachis avec 15 gr. de cette essence, chez deux individus atteints de fièvre intermittente tierce depuis plusieurs mois. La maladie céda au bout de deux jours. Il résulte des recherches d'Emmert (4)<ref>Orfila, ''Toxicoloqie''.</ref>, que l'huile de térébenthine est le meilleur moyen de combattre les symptômes de l'empoisonnement par l'acide hydrocyanique. Jerkins (5)<ref>''Nouvelle bibliothèque médicale'', t. IX, p. 130.</ref> a traité avec efficacité, par cette essence donnée à l'intérieur et en lavement, un empoisonnement causé par la teinture d'opium ; il en employa par cette voie 30 gr., et 60 gr. en potion avec 30 gr. d'huile de ricin, dont le malade buvait trois cuillerées à café de quart d'heure en quart d'heure. E. Geding (6)<ref>''Lond. med. and surgical'', etc., t. VI, p. 329.</ref> et plusieurs de ses collègues ont employé l'huile essentielle de térébenthine dans la salivation mercurielle : on fait un gargarisme avec 250 gr. d'eau, 8 gr. de gomme et 8 gr. d'huile essentielle, dont on se sert de temps en temps. Werlhoff l'a donnée dans les hydropisies à la dose de 6 gr. de deux heures en deux heures, dans une émulsion nitrée.
(On a préconisé contre l'anasarque un vin térébenthiné dont voici la formulé : essence de térébenthine, 10 gr. ; suc de citron, 30 gr. ; vin blanc, 120gr. ; 6O gr., matin et soir.)
Smith (7)<ref>''London med. Journ.'' et ''Bulletin de thérapeutique'', 1850.</ref> a rapporté des faits nombreux qui prouvent l'efficacité de cette huile contre les diverses espèces d'hémorrhagies et sa supériorité sur les autres styptiques ou astringents. La dose ordinaire, dit Smith, est de 30 gouttes répétées toutes les trois ou quatre heures ; cependant on peut aller jusqu'à 4 gr. dans les cas où l'hémorrhagie menace l'existence du malade. On la donne dans l'eau aromatisée avec du sirop d'orange ou toutautre sirop. Il faut apporter une grande réserve dans l'emploi de ce moyen et en suivre attentivement les effets.
(On a vanté l'efficacité de ce médicament contre le ''purpura hemorrhagica'', l'hémoptysie. Un cas remarquable de guérison d'une hématurie grave est relaté dans le ''British medical Journal'', sept. 1837.)
On a prescrit l'emploi de l'essence de térébenthine dans quelques inflammations des yeux. Guthrie l'a préconisée dans celles qui sont profondes. Carmichael, de Dublin (8)<ref>''Trans. med.'', t. III, p. 52.</ref>, et plusieurs médecins anglais, l'ont recommandée contre les iritis et les choroïdites chroniques.
A l'extérieur, l'huile essentielle de térébenthine est d'une grande utilité comme révulsive. Elle cause, en frictions sur la peau, une rougeur érythémateuse passagère. Je la préfère à la pommade stibiée et à l'huile de croton, pour rubéfier la face antérieure de la poitrine dans la coqueluche ; elle est plus supportable que la première, et beaucoup moins chère que la seconde, sans être moins efficace. J'en ai retiré de grands avantages dans la bronchite chronique, la phthisie, la péritonite chronique, etc. Quand on veut produire un effet prompt et énergique, on met de l'essence de térébenthine sur un cataplasme. Ce dernier est à peine appliqué depuis quelques secondes qu'il cause des picotements, un sentiment de chaleur difficilement suppor-
' :îl KS** $*» *• m, P- 64.
J 7fn, pédicule, t. h, p. 194.
H Qvil tm^e,medi^inische Wochenschrift et Abeille médicale, 1844, p. 59.
'(?)Lond<,rJ:fn? sur9l<>al, etc., t. VI, p. 329.
■ "•en., t. III, p, 52,
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8Ù8 PINS ET SAPINS.[848]
tés au bout de quatre à six minutes; il semble au malade que la partie estcouverte d'eau bouillante. Il en résulte une vive rubéfaction de la peau quisubsiste encore quelque temps. Ce cataplasme bien chaud, arrosé, commenous venons de l'indiquer, avec l'essence de térébenthine, à laquelle onpeut encore joindre à parties égales une teinture aromatique, de l'alcool demélisse, du baume de Fioraventi, etc., appliqué autour du pied et mêmede la jambe, produit une révulsion énergique et prompte dans les cas derétrocessions goutteuses, rhumatismales ou exanthématiques, dans les pal-pitations palpitations de coeurcœur, dans les névralgies qui occupent les parties supérieureset dans toutes les circonstances où il s'agit de ranimer le principe vital , de'produire une réaction à la fois vive et prompte. J'ai employé ce moyen araavec succès, comme puissant auxiliaire, dans le traitement du choléra asiatiquede 1832, et dans ceux de 1849 et de 1854.
Em. Rousseau (1) <ref>''Abeille médicale'', 1850, p. 257.</ref> a publié plusieurs observations qui démontrent l'effica-cité efficacité de l'essence de térébenthine en frictions sur le rachis et même sur lesmembres simultanément, dans le traitement des convulsions chez les en-fantsenfants. Il ajoute que ce moyen lui a été d'un grand secours dans l'épidémiede choléra de 1849.
Kentish, Coxe, Goodall, Horlacher, ont recommandé l'essence de téré-benthine térébenthine dans la brûlure ; quel qu'en soit le degré, disent ces médecins, ellecalme la douleur et éteint promptement la phlogose. Les plaies stationnâmesstationnaires et indolentes, les ulcères atoniques ou sordides, la gangrène, la pourritured'hôpital, etc., trouvent dans ce médicament un puissant stimulant, un
détersif, un antiseptique énergique.
(Wihple (2) <ref>''American Journal of dental science'', cité par ''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'' 15 décembre 1862, p. 652.</ref> recommande l'application [dans les dents cariées d'une bou-lette boulette de coton imbibée d'huile essentielle de térébenthine : ce moyen cal-merait calmerait rapidement les douleurs dentaires.)
Dans les constipations opiniâtres, un lavement composé de : essence detérébenthine, 15 gr., jaune d'oeuf œuf n° 1, eau, ''Q. S.'', produit les meilleurseffets. On peut aussi l'employer comme révulsif dans les paraplégies, lesapoplexies, et comme excitant dans les étranglements herniaires.
Les bains généraux dans lesquels on ajoute une ou deux cuillerées à po-tage potage d'huile essentielle de térébenthine constituent des stimulants révulsifspuissants, dont je me suis très-bien trouvé dans la dernière épidémie decholéra. Je les mets aussi en usage contre les rhumatismes chroniques, lessciatiques rebelles, etc. Les effets qui se produisent dans le bain sont très-intéressants. Pendant les huit premières minutes, rien de particulier ne sefait sentir; l'essence semble surnager au-dessus de l'eau. Bientôt le mélangese fait, et on commence à éprouver une sensation de chaleur qui n'est pasdésagréable. A la douzième ou quinzième minute se produisent des picote-mentspicotements, des fourmillements plus pénibles, suivis de besoin de mouvements,d'agitation musculaire, devenant pour certains sujets insupportables. MEn général, on ne peut rester dans le bain plus de vingt à vingt-cinq minutes.En sortant, la peau est rouge, parsemée de petites papules rosées, légère-ment légèrement hyperesthésiée. Les démangeaisons durent ensuite plusieurs heureheures,suivant les individus. Ces propriétés, que je n'ai trouvées signalées nunulle part, sont analogues à celles que Topinard a observées dans les huiles ess -tielles essentielles des labiées.) (Voyez article THYM.)
(SÈVE DE PIN MARITIME. — Ce liquide a été proposé pour la P^erûier^x etpremière fois contre les affections de poitrine, par M. Lecoy, inspecteur des eaueaux et
(1) Abeille médicale, 1850, p. 257. ,,, ./,;™raijjl*____________________
(2) American Journal of dental science, cité par Revue de thérapeutique weiMco-<<15 décembre 1862, p. 652.downloadModeText.vue.download 878 sur 1308references/>
PINS ET SAPINS.[849]
8forêts, et Durant contre la phthisie turberculeuse<ref>''Revue médicale'', 1857.</|ref> ; il a été étudié ensuite par Desmartis, Sales-Girons, et surtout par les médecins belges<ref>Guibert, 'J'Histoire naturelle et médicale des médicaments nouveaux'', 2e édit., p. 189 et suiv.</ref>.
ferèts' et JJurant contre la phthisie turberculeuse (1) ; il a été étudié ensuitekf'Desmàrtis; Sales-Girons, et surtout par les médecins belges (2).■Çé Ce liquide se prend eii en nature à des doses qui varient de 1 à 6 verres parM'% jour ; à petite dose, il facilite et régularise les digestions; à dose plus élevée,Mrknit il produit quelques -troubles gastriques, d'où l'indication de fractionner lesdoses.
•sToûs Tous les auteurs qui en ont observé les effets thérapeutiques s'accordentpeûrreçonfiâîfre pour reconnaître à la sève de pin maritime une action modificatrice sur lasécrétion-bronchique; aussi trouve-t-elle son indication dans toutes les ma-ladies maladies où cette sécrétion est pervertie dans sa quantité, catarrhe pulmo-naire!" bronchorréépulmonaire bronchorrée, phthisie pulmonaire. Keredan lui reconnaît en pluslirJéittflûèncê une influence contre les accès nocturnes de l'asthme.^applications externes, elle est employée comme cicatrisant sur lesplaies et les' ulcères, et en injections dans les catarrhes des muqueuses gé-nitales an même titre que l'eau de goudron.)
I; 'j|piMi—'Le goudron En applications externes, elle est une poix liquideemployée comme cicatrisant sur les plaies et les ulcères, un produit résineux impur,; et en injections dans les catarrhes des muqueuses génitales an même titre que l'oaretire du.bois eau de divers arbres conifères, principalement des pins,après qu'on les a épuisés par des incisionsgoudron.)
s |ParlaïdistilIatfon du GOUDRON — Le goudronest une poix liquide, un produit résineux impur, que l'on obtient retire du bois de divers produits : la résinone (70 degrés)arbres conifères,' h.résinëone (1 A3 degrés)principalement des pins, la résinéine et de laprès qu'acide acétique (250 degrés). La résinéone,^^,|ii ides ..Anglais, est une huile essentielle, liquide, incolore, qui offre toutes on les; propriétés.,du .goudron et est préconisée a épuisés par Péraire dans les mêmes cas que le gOU-dion.)' ■';..';/ ■■'des incisions.
PRÉPARATIOHS PHARMACEUTIQUES ET DOSES(Par la distillation du goudron, on obtient divers produits : la résinone (70 degrés), la résinéone (148 degrés), la résinéine et de l'acide acétique (250 degrés).La résinéone, ''tar oil'' des Anglais, est une huile essentielle, liquide, incolore, qui offre toutes les propriétés du goudron et est préconisée par Péraire dans les mêmes cas que le goudron.)
AJ,'I«TÉRIEBII.>— En substance, de 2 à U gr.,
1 en pilules;'6u dans du lait, de la bière, etc.
- On emploie aussi le goudron purifié. (Co-
; fade 1866.)
|!aude,goudron : goudron purifié, 100 gr<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.;, eàodç'pluie, pu, mieux, distillée (3).—y!5ezëb contact pendant vingt-quatreieures.idans' une;' cruche de grès, en agi-otent souvent avec-.une spatule de bois-, re-</center>
..jetçi cette, première eau et ajoutez-en une
j. nouvelle quantité; laissez en contact de
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1, WBt soin:d'agiter souvent; décantez et
1-ftrez, ,-..,. :. ,.) r , '
{|align="center"| style="padding:0.5em; width:0n300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" | A L'INTÉRIEUR. — En substance,vendde 2 à 4 gr., en pilules ou dans du lait, de la bière, etc.- On emploie aussi le goudron purifié. (Codex de 1866.)<br \>Eau de goudron : goudron purifié, 100 gr. ;eau de pluie, ou mieux, distillée<ref>(L'eau commune ou séléniteuse donnerait un produit de mauvaise conservation et contractant bientôt une odeur de sulfure d'hydrogène.)</ref>. Laissez en contact pendant vingt-quatre heures dans lesune cruche de grès, en agitant souvent avec une spatule de bois ; rejetez cette première eau et ajoutez-en une nouvelle quantité ; laissez en contact de nouveau pendant huit à-dix jours, en ayant soin d'agiter souvent ; décantez et filtrez.<br \>On vend dans les pharmacies diverses prépréparations sous forme de spécialité, qui ne sont que des solutions concentrées de goudron.<br \>Guyot a préparé une liqueur concentrée et titrée, débarrassée des huiles âcres et empyreumatiques, qu'on emploie à la dose de deux cuillerées à bouche pour 1 litre d'eau, oud'une cuillerée à café par verre.)<br \>Sirop (1 d'eau de goudron sur 2 de sucre), de 60 à 100 gr., par cuillerées.<br \>''Dragées de goudron''. -Il manquait, pour rendre facile l'administration du goudron etv»t|pns style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" | pour en généraliser l'usage, une forme pharmaceutique commode, exempte de répugnance, et qui conservât à ce produit toutes ses qualités. Dannecy, pharmacien à Bordeaux, à comblé cette lacune. Il mélange à froid le goudron de Norwège avec 1/15 de son poids de magnésie et laisse en contact pendant quinze jours à la température de la cave. Au bout de ce temps, le mélange, devenu parfaitement maniable, peut être mis sous forme de spécialitédragées et pris sans répugnance par les malades. On peut aromatiser le sucre qui sert à les enrober, et masquer ainsi la faible odeur du goudron qu'elles laissent dégager. Quelques praticiens de Bordeaux qui neont expérimenté ces dragées, y font ajouter les uns du fer, les autres du quinquina, et l'on comprend combien il est facile d'y faire telle ou telle addition qui sera jugée utile<ref>''Bulletin général de thérapeutique'', 15 octobre 1857</ref>.<br \><br \>]M P?A L'EXTÉRIEUR. — Pommade (1 de goudron sur 3 ou 4 d'axonge) ou huile essentielle (1 sur 6 d'axonge).<br \>(Glycéré de goudron : goudron purifié, 10 gr. ;glycéré d'-amidon,^30 gr. solutions concentrées )<br \>Décoction, de gou-20 à 60 gr. par kilogramme d'eau, pour injections, lotions, fumigations et bains.|}
'liiSf^î^P^ lmé Joueur concentrée et
:^% «airassée des huiles acres et empy-
'fjftBÇ. qu'on emploie à la dose de deux
;Wf¥j,V,me. pour 1 litre d'eau, ou
4?«'érteà'café par verre.)
,«WPneau:de,goudron, sur 2 de sucre), de
Vi,»P.lQOgr.,,par cuillerées.
■fS^-f ■ Sm^n--- H manquaitLe goudron est tonique et stimulant ; à doses modérées, pour.•«»il excite les organes digestifs et circulatoires ; il augmente les sécrétions,facile et surtout celles des urines, et a une action notable sur les fonctions de la peau. On l'administration du goudron etadmi-
pour en généraliser l'usage, une forme phar-maceutique commode, exempte de répu-gnance, et qui conservât à ce produit toutesses qualités. Dannecy , pharmacien à Bor-deaux, à comblé cette lacune. Il mélange àfroid le goudron de Norwége avec 1/15 de soupoids do magnésie et laisse en contact pen-dant quinze jours à la température de lacave. Au bout de ce temps, le mélange, de-venu parfaitement maniable, peut être missous forme de dragées et pris sans répugnancepar les malades. On peut aromatiser le sucrequi sert à les enrober, et masquer ainsi lafaible odeur du goudron qu'elles laissent dé-gager. Quelques praticiens de Bordeaux quiont expérimenté ces dragées, y font ajouterles uns du fer, les autres du quinquina, etl'on comprend combien il est facile d'y fairetelle ou telle, addition qui sera jugée utile (4).____________________
A L'EXTÉRIEUR. — Pommade (1 de goudron sur<references/>
3 ou k d'axonge) ou huile essentielle (1 sur
6 d'axonge).(Glycéré de goudron : goudron purifié, 10 gr.;[850]
glycéré dnistre dans les catarrhes vésicaux et pulmonaires chroniques, dans la phthisie, l'amidonasthme, 30 gr.)Décoctionle scorbut, et surtout dans certaines affections cutanées telles que les dartres rebelles, le psoriasis, la lèpre vulgaire, le prurigo, de 20 à 60 gretc. par kilogramme
dLe goudron en vapeur a été préconisé contre la phthisie pulmonaire par Christison et Wall. On a obtenu par ce moyen, à l'hôpital de Berlin, les résultats suivants : « Sur cinquante-quatre phthisiques distribués en quatre salles, dans lesquelles on évaporait quatre fois par jour une marmite de goudron, de manière à les remplir de vapeurs épaisses, quatre furent guéris, six éprouvèrent une amélioration sensible, seize ne ressentirent aucun changement, douze devinrent plus malades, et seize moururent<ref>''Dictionnaire de médecine''eau, pour injections2e édit., lotionst. XIV, fumigationsp. 192.</ref>.
(Le goudron en vapeur est très-utile dans les affections pulmonaires chroniques, dans la phthisie, les catarrhes bronchiques, etc. Cazol livre cet agent à une évaporation spontanée dans des assiettes disséminées dans la chambre du malade. Il faut avoir soin de temps en temps de remuer le goudron. On peut encore le soumettre à une douce chaleur, comme celle d'uneveilleuse, par exemple. Soubeiran fait bouillir ensemble de l'eau et bainsdu goudron, et les vapeurs d'eau chargées de principe actif se répandent dans l'appartement. Il faut éviter avec soin que l'eau ne se vaporise entièrement, afin qu'il n'y ait point production d'une grande abondance de vapeurs empyreumatiques, qui seraient nuisibles au malade. Sax, le célèbre fabricant d'instruments de musique, a imaginé un appareil simple et portatif, destinéà faciliter l'évaporation et l'inhalation des vapeurs de goudron ; il lui a donné le nom d’''émanateur hygiénique''. Cet instrument est basé sur une idée très-simple ; sa disposition permet de multiplier la surface d'évaporation, d'en graduer la quantité, de la suspendre ou de la faire se prolonger.
BM^ modéréesOn a aussi employé l'eau de goudron pulvérisé dans les cas qui réclament la médication précédente, il excité et avec un succès marqué dans les orlaryngo-pharyngites glanduleuses.)
ter - ^« Pour les maladies chroniques de la peau, dit A. Cazenave<ref>''Dictionnaire de médecine'', 2e édit., t. XIV, p. 192.</ref>, l'emploi du goudron, mis assez souvent en usage, a été suivi, sinon de succès merveilleux, au moins le plus ordinairement de bons résultats. Willan et Bateman l'ont recommandé contre l'ichthyose. Je l'ai vu, dans un assez grand nombre de cas, à l'^ hôpital Saint-* circulatoires ; il augmente les sécrétionsLouis, employé par M. Biet dans le traitement des affections squammeuses, et surtout cellesv_™jêi|/aussi dans celui du prurigo. J'ai vu rarement obtenir, avec ce moyen seul, des guérisons complètes, mais souvent des améliorations promptes et a une action notable sur positives. Enfin, les fonctions expériences de la peauE. On Acharius, à l'admi-hôpital de Stockholm, conduiraient à faire accorder au goudron une efficacité réelle contre la syphilis. »
„L'eau de goudron, imque l'on prend à la dose de 500 gr. par verrées le matin à jeun, seule ou avec du sucre, du lait, du vin, de la bière,etc.,I{isfoire naturelle excite l'appétit, accélère la digestion, augmente le cours des urines et médicale l'exhalation cutanée. On l'emploie dans la dyspepsie, le scorbut, l'asthme, la cachexie, le rhumatisme chronique, la phthisie pulmonaire, les affections catarrhales chroniques des médicaments nouveauxvoies respiratoires et urinaires. (L'eau de goudron et les préparations de goudron ont sur la muqueuse bronchique une action, 2e éditqui n'est pas toujours identique à elle-même : « Les sécrétions excessives diminuent, dit Durand-Fardel<ref>''Traité des maladies des vieillards''.Paris, 1834, p. 189 429.</ref> ; elles prennent un peu plus de consistance ; elles sont rejetées avec plus de facilité etcessent de s'arrêter dans les rameaux bronchiques qu'elles obstruent, avec production de dyspnée, imminence à un certain degré d'asphyxie, et nécessité d'une toux pénible pour les expulser.
*a«aiitWm>î:MmPluneou séLorsqu'éniteuse donnerait un produit de mauvaise conservation et com^ (li)Biini<lt)ln.?0,de.u"r dé sulfure au contraire la muqueuse est le siège d'hyrtrogène.) -.-...une irritation de longue
ï ' "mtm Userai de thérapeutique, 15 octobre: 1857____________________
54downloadModeText.vue.download 879 sur 1308 850 PINS ET SAPINS. nistre dans les catarrhes vésicaux et pulmonaires chroniques, dans la phthisie, l'asthme, le scorbut, et surtout dans certaines affections cutanées telles.que les dartres rebelles, le psoriasis, la lèpre vulgaire, le prurigo, etc'. Le goudron en vapeur a été préconisé contre la phthisie pulmonaire narChristison et Wall. On a obtenu par ce moyen, à l'hôpital de Berlin les ré-sultats suivants : «Sur cinquante-quatre phthisiques distribués en'quatre*salles, dans lesquelles on évaporait quatre fois par jour une marmite degoudron, de manière à les remplir de vapeurs épaisses, quatre furent guérissix éprouvèrent une amélioration sensible, seize ne ressentirent aucunchangement, douze devinrent plus malades, et seize moururent (1). (Le goudron en vapeur est très-utile dans les affections pulmonaires chro-niques, dans la phthisie, les catarrhes bronchiques, etc. Cazol livre cetagent aune évaporation spontanée dans des assiettes disséminées dans lachambre du malade. Il faut avoir soin de temps en temps de remuer le gou-dron. On peut encore le soumettre à. une douce chaleur, comme celle d'uneveilleuse, par exemple. Soubeiran fait bouillir ensemble de l'eau et dugoudron, et les vapeurs d'eau chargées de principe actif se répandent dansl'appartement. Il faut éviter avec soin que l'eau ne se vaporise entièrement,afin qu'il n'y ait point production d'une grande abondance de vapeurs em-pyreumatiques, qui seraient nuisibles au malade. Sax, le célèbre fabricantd'instruments de musique, a imaginé un appareil simple et portatif, destinéà faciliter l'évaporation et l'inhalation des vapeurs de goudron; il lui a donnéle nom A'émanateur hygiénique.' Cet instrument est basé sur une idée très-simple; sa disposition permet de multiplier la surface d'évaporation, d'engraduer la quantité, de la suspendre ou de la faire se prolonger. On a aussi employé l'eau de goudron pulvérisé dans les cas qui récla-ment la médication précédente, et avec un succès marqué dans les laryngo-pharyngites glanduleuses.) « Pour les maladies chroniques de la peau, dit A. Cazenave (2), l'emploidu goudron, mis assez souvent en usage, a été suivi, sinon de succès mer-veilleux, au moins le plus ordinairement de bons résultats. Willan et Baie-man l'ont recommandé contre l'ichthyose. Je l'ai vu, dans un assez grand,nombre de cas, à l'hôpital Saint-Louis, employé par M. Biet dans le traite-ment des affections squammeuses, et aussi dans celui du prurigo. J'ai vu:rarement obtenir, avec ce moyen seul, des guérisons complètes, mais sou-vent des améliorations promptes et positives. Enfin, les expériences deE. Acharius, à l'hôpital de Stockholm, conduiraient à faire aecorder au gou-dron une efficacité réelle contre la syphilis. » L'eau de goudron, que l'on prend à la dose de S00 gr. par yerrées lematin à jeun, seule ou avec du sucre, du lait, du vin, de la bière, etc.,excite l'appétit, accélère la digestion, augmente le cours des urines et 1 ex-halation cutanée. On l'emploie dans la dyspepsie, le scorbut, l'asthme, lacachexie, le rhumatisme chronique, la phthisie pulmonaire, les affectionscatarrhales chroniques des voies respiratoires et urinaires. (L'eau de goudronet les préparations de goudron ont sur la muqueuse bronchique une action,qui n'est pas toujours identique à elle-même : « Les sécrétions excessivediminuent, dit Durand-Fardel (3) ; elles prennent un peu plus de con-sistance; elles sont rejetées avec plus de facilité et cessent de s'arr®ter^eles rameaux bronchiques qu'elles obstruent, avec production dedysp iimminence à un certain degré d'asphyxie, et nécessité d'une toux pepour les expulser. . , „ue Lorsqu'au contraire la muqueuse est le siège d'une irritation de o (1) Dictionnaire, de médecine, 2e édit., t. XIV, p. 192.. (2) Dictionnaire de médecine, 2e édit., t. XIV, p. 192. (3) Traité des maladies des vieillards. Paris, 1834,* p. 4281»downloadModeText.vue.download 880 sur 1308 PINS ET SAPINS. 851 durée avec sécrétion, rare, visqueuse, difficile à détacher, celle-ci devientplus abondante, plus fluide, l'expectoration plus facile, et les signes d'ir-ritation disparaissent. » ■ .Le goudron n'agit pas seulement comme balsamique ou résineux, il sti-pule la muqueuse bronchique considérée comme organe de sécrétion.Le professeur Hardy, dans ces cas véritablement désespérants pour lemédecin où lès furoncles se reproduisent avec une incroyable ténacité, aem-ployéavec succès l'usage quotidien de l'eau de goudron. Plusieurs faits sont, venus côhstajèr l'efficacité de cet agent comme moyen d'empêcher cettereproduction. J'ai en vain, chez trois malades, essayé cette médication;l'éruption furonculeuse se présenté dans des conditions tellement diffé-rentes! qu'on ne peut compter sur le succès dans tous les cas.)Gomme Trousseau et Pidoux, j'ai employé avec un succès remarquablelès-injections d'eau de goudron : dans la vessie affectée de catarrhe chro-nique; dans les conduits fistuleux qui donnent passage à une suppurationabondante, et fétide, et sont entretenus par des caries et des nécroses; danslesclapiers purulents résultant d'abcès profonds qui ont consumé le tissucellulaire interstitiel des muscles; entre la peau décollée et les tissus sous-jaceots dans certains ulcères scrofuleux; dans le conduit auditif externe,i siégedé: bés otorrhées interminables que laissent après elles, chez les en-fants surtout, les fièvres éruptives, et principalement la scarlatine,'(kesgargarismes d'eau de goudron réussissent parfaitement dans les sto-: matites ulcéreuses. Dans lesblénnorrhagies,je me suis toujours bien trouvé; dél'eau de goudron à l'intérieur à la dose de 300 gr. par jour. Je prescris; eùmême tèînps des injections avec de l'eau un peu plus chargée de prin-: cipeactif.)' ... \ ,là pommadé de goudron, à laquelle on joint quelquefois une petite pro-\ portion dé laudanum de Sydenham ou de Rousseau, est employée en fric-' tipns contre la gale, la teigne granulée, l'eczéma, l'herpès, le psoriasis.■ (Ee goudron, à l'extérieur, a une action presque spécifique contre les af-fections, ^^^ mais, pour peu qu'elles soient invétérées, il faut,pour prëvénir leur retour, joindre à l'emploi local de la pommade au gou-; dçonin,traitement général approprié. ;Foïx BtiHCHE; Poix DE BOURGOGNE, POIX JAUNE. — C'est la térébenthine so|uiÉè par l'évaporation d'une partie de son essence. On ne l'emploie ui'à l'extérieur, étendue sur de la peau, et on l'applique loco dolenti dans te affections rhumatismales chroniques, la pleurodynie, la sciatique ; cérame' défivàtivë, dans les catarrhes bronchiques, les toux chroniques, la pnthisie pulmonaire, appliquée entre les épaules ou à la partie antérieure ''W3BpMne.ll.le-âdlièrë'^oTtefmentpeudant une ou plusieurs semaines, et<references/>
; If est ^uyeht;obligé, pour l'ôter, d'employer l'huile tiède. Chez certains
fl?o';$tè'rubéjië la peau ou provoque une éruption papuleuse incommode,[851]
!durée avec sécrétion, rare, visqueuse, difficile à détacher, celle-ci devient plus abondante, plus fluide, l'expectoration plus facile, et les signes d'irritation disparaissent. ïf1^ Pigmente son effet révulsif. Comme ce topique est ordinairement»
très-large et quLe goudron n'il gêne les mouvementsagit pas seulement comme balsamique ou résineux, je lui substitue souvent le papieril stimule la muqueuse bronchique considérée comme organe de sécrétion.
: Wmatif. Quelquefois on mêle Le professeur Hardy, dans ces cas véritablement désespérants pour le médecin où les furoncles se reproduisent avec une incroyable ténacité, a employé avec succès l'usage quotidien de la poudre l'eau de moutarde à la poix goudron. Plusieurs faits sont venus constater l'efficacité decet agent comme moyen d'empêcher cette reproduction. J'ai en vain, chez trois malades, essayé cette médication ;l'éruption furonculeuse se présente dans des conditions tellement différentes qu'on ne peut compter sur le succès dans tous les cas.)
Comme Trousseau et Pidoux, j' ^uf?Pgne pour ai employé avec un succès remarquable les injections d'eau de goudron : dans la vessie affectée de catarrhe chronique ; dans les conduits fistuleux qui donnent passage à une suppuration abondante et fétide, et sont entretenus par des caries et des nécroses ; dans les clapiers purulents résultant d'abcès profonds qui ont consumé le rendre rubéfiant. On tissucellulaire interstitiel des muscles ; entre la peau décollée et les tissus sous-jacents dans certains ulcères scrofuleux ; dans le saupoudre conduit auditif externe, siège de tartre stibié quandces otorrhées interminables que laissent après elles, chez les enfants surtout, les fièvres éruptives, et principalement la scarlatine.
Les gargarismes d'eau de goudron réussissent parfaitement dans les stomatites ulcéreuses.« veut produire une éruption pustuleuse révulsiveDans les blénnorrhagies, qu'il faut je me suis toujours-bien trouvé de l'eau de goudron à l'intérieur à la dose de 300 gr. par jour. Je prescris en même temps des injections avec de l'eau un peu plus chargée de principe actif.)
SLa pommade de goudron, à laquelle on joint quelquefois une petite proportion de laudanum de Sydenham ou de Rousseau, est employée en frictions contre la gale, la teigne granulée, l'.eczéma, l'fei surtout sur les enfantsherpès, le psoriasis. Je provoque une éruption analogue en
S^-^PLe goudron, à l'1^'de Poix de Bourgogneextérieur, auquel je joins a une très-petiteaction presque spécifique contre les affections squameuses, mais, pour peu qu'elles soient invétérées, il faut, pour prévenir leur retour, joindre à l'emploi local de la pommade au goudron un traitement général approprié.
POIX BLANCHE, POIX DE BOURGOGNE, POIX JAUNE. — C'est la térébenthine solidifiée par l'évaporation d'une partie de son essence. On ne l'emploie qu'à l'extérieur, étendue sur de la peau, et on l'applique ''loco dolenti'' dans les affections rhumatismales chroniques, la pleurodynie, la sciatique ; L°? ■ $comme dérivative, dans les catarrhes bronchiques, les toux chroniques, la phthisie pulmonaire, appliquée entre les épaules ou à la partie antérieure de la poitrine. Elle adhère fortement pendant une ou plusieurs semaines, et l'on est souvent obligé, pour l'ôter, d'employer l'huile tiède. Chez certains sujets elle rubéfie la peau ou provoque une éruption papuleuse incommode, mais qui augmente son effet révulsif. Comme ce topique est ordinairement très-large et qu'il gêne les mouvements, je lui substitue souvent le papier agglutinatif. Quelquefois on mêle de la poudre de moutarde à la poix de Bourgogne pour le rendre rubéfiant. On le saupoudre de tartre stibié quand on veut produire une éruption pustuleuse révulsive, qu'il faut toujours surveiller, surtout sur les enfants. Je provoque une éruption analogue en employant l'emplâtre de poix de Bourgogne, auquel je joins une très-petite quantité de saindoux, et en le malaxant avec une assez grande quantité desel commun.
«î^^^ïSI La POIX NOIRE est un produit résineux de la combustion du pin. On l'em-.LuUrC0^me emploie comme maturatif à l'extérieur. Son action est analogue à celle du'. «ongoudron. Les paysans font mourir les vers des poulains en leur faisant ava-downloadModeText.vue.download 881 sur 1308
[852 PINS ET SAPINS.]
1er des boulettes de poix noire. M. Wardlevvorth (1) <ref></ref> a obtenu des effets avantageux avantageux de l'usage de la poix noire dans les hémorrhoïdes internes on ex!ternesou externes, avec ou sans perte de sang ; 18 centigr. de poix noire sont divisés en3 pilules; on en prend 2-chaque soir, et on a soin de tenir le ventre libre.
La GotoPHANECOLOPHANE, COUOPHONECOLOPHONE, Poix POIX SÈCHE, est le produit fixe ou le résidu de ladistillation de la térébenthine. Elle entre dans la composition de plusieursemplâtres. Réduite en poudre, on s'en sert comme hémostatique dans leshémorrhagies capillaires; elle absorbe les parties aqueuses du sang et enfacilite la coagulation dans les piqûres de sangsues, les coupures, etc.
HUILE DE SAPIN. — Il ne faut pas confondre cette huile avec la térében-
queuses, en effet, l'action est plus marquée que sur la peau; l'ingestion de
la créosote diluée détermine, dans l'estomac, de la cuisson, de la douleur,
et. secondairement des effets dynamiques généraux, que Corneliani (2) <ref></ref> rap-
porte à ceux d'une substance hyposthénisante. Trousseau lui reconnaît un
effet stupéfiant sur le système nerveux. Administrée à haute dose ou pure,
s'ensuit immédiatement.
Lusanna, de Milan (3)<ref></ref>, s'est efforcé de prouver que les accidents toxiques
qui arrivent en Allemagne et dans d'autres pays du Nord par l'usage des
viandes fumées, tiennent à la présence de la créosote provenant de la fumée
Lorsqu'apparut la créosote comme agent thérapeutique, on la vanta outre,
mesure, ' administrée à l'intérieur, à la dose de 1 à 25 centigr., en en»
sion, mixtures où gouttes, dans la phthisie, les catarrhes bronchiques, la,
diabète, le cancer et d'autres affections chroniques. L'enthousiasme du de-,
but l'avait placée au rang des remèdes" héroïques, l'expérience l'a. réduite a,
celui dé remède utile. « Il en est, dit Munaret (4)<ref></ref>, des médicaments comme
des hommes; c'est-à-dire qu'il faut recourir à la grande épreuve du temps
pour admettre les uns dans la pharmacie comme les autres dans son uni-,