emploi prédisposait singulièrement aux congestions réactionnelles cérébro-méningées. C'est ce dont j'ai pu me convaincre auprès du nombre considérable de cholériques que j'ai soignés à Boulogne et dans les environs. Au bout de quinze jours, j'ai dû en restreindre énormément l'usage et surtout en diminuer les doses. L'opium qui, dans la même localité, avait réussi en 1849 et en 1854, dans une constitution médicale différente, est devenu, dans la dernière apparition du fléau, d'un emploi dangereux et d'une indication difficile. A la fin de l'épidémie, j'en étais arrivé à ne plus prescrire les opiacés que comme médication adjuvante. Le choléra ne se présentait pas avec le même caractère ; le génie épidémique n'était plus le même.)
'''GLUCOSURIE''' ou '''DIABÈTE SUCRÉ'''. — AEtius, Willis, Waren, Rollo, Hufeland,Moncy et d'autres auteurs, ont vanté les bons effets de l'opium dans cettemaladie. Moncy (1) <ref>''Med. chirurg. trans. of Lond.'', 1814.</ref> veut qu'on élève progressivement la dose de ce médica-ment médicament jusqu'à en prescrire 1 gr. 20 centigr. par jour. Tommasini a été jusqu'à3 gr. dans les vingt-quatre heures. Marsh, Carter et Prout assurent (2)<ref>''Journal général de médecine'', t. LXXXV, p. 106.</ref> avoirretiré dans le diabète des avantages de l'opium, qui, suivant eux, diminuel'abondance de l'urine et y appelle l'urée. La plupart des médecins qui ontemployé ce médicament, dans le diabète, l'ont donné à des doses considé-rables considérables et sont allés même jusqu'à produire le narcotisme. Dans un cas dediabète sucré, le professeur Forget, de Strasbourg, a donné journellement2 gr. d'opium sans aucun inconvénient. Ce médicament est le seul qui aitdiminué la quantité des urines. Toutefois, on ne doit arriver à de tellesquantités que graduellement et avec beaucoup de prudence (sansoubliersans oublier pourtant que, l'excessive excrétion dans cette maladie causant une élimina-tion élimination rapide des principes actifs de l'opium, il devient logique d'en élever ladose).
« Parmi tous les médicaments opposés au diabète, dit Canstatt (3)<ref>''Pathologie spéciale''.</ref>, l'o-pium opium jouit jusqu'à présent de plus de confiance; ce médicament enraye lafaim et la soif, ainsi que la sécrétion urinaire. Si le sucre ne disparait disparaît pascomplètement des urines, au moins en voit-on diminuer le chiffre d'une ma-nière manière notable, etc. » Reynold Koeler (4) Kœler<ref>''Traité de thérapeutique spéciale''.</ref> dit que ce médicament constituepour la maladie en question un des meilleurs palliatifs.
.« Ce remède, dit Valleix (5)<ref>''Guide du médecin praticien'', 1re édit., t. VII, p. 396. Paris, 1846.</ref>, n'est pas sans nullité; mais si l'on examineattentivement les cas de guérison rapportés par les auteurs, on voit qu'ils'agit d'une simple polyurie, ou qu'il n'y a eu qu'amélioration passagère, etl'efficacité de l'opium devient très-contestable sous ce rapport. » Orme-rod (6) Ormerod<ref>''Edimb. Journ.'', 1847.</ref> n'a pas obtenu par l'opium de résultat favorable ; l'urine était jour-nellement journellement analysée. Suivant Grisolle (7)<ref>''Traité de pathologie'', 1855.</ref>, l'opium n'est qu'un palliatif, car uil n'existe encore, dit-il, aucun cas de guérison bien constaté, qui ait étéopéré par lui.
(Les uns expliquent l'action de l'opium en le considérant comme astringent.Suivant Anstie (8)<ref>''The Lancet'', 1865, p. 602.</ref>, c'est par une paralysie du système nerveux et des nensnerfs vaso-moteurs qu'elle se produit. Pecholier (9) <ref>''Bulletin de thérapeutique'', mai 1865.</ref> affecte à l'opium la propwpropriété de.ralentir, de retarder, d'arrêter le mouvement de désassimilation nutritive.Donné à haute dose, n'arrêtera-lt-il pas dans ses effets secondaires ce mou-vement mouvement de décomposition, cette perte considérable et presque continue,sans assimilation équivalente, qui constituent la glucosurie. On 1 l'a pensepensé,
(1) Med. chirurg. trans. of Lond., 1814.____________________
(2) Journal général de médecine, t. LXXXV, p. 106.<references/>
(3) Pathologie spéciale.
(4) Traité de thérapeutique spéciale.[779]
(5) Guide du médecin praticien, 1" éddtet quelques faits sont là pour donner raison à cette supposition.Malheureusement on a souvent le grand tort de proclamer une amélioration presque aussi haut qu'une guérison, tet l'on peut bien même avoir affaire, pendant le traitement, à une de ces phases d'amélioration dont les médecins qui ont observé beaucoup de diabétiques ont eu souvent l'occasion de constater l'apparition spontanée. VIILa raison qui, pdans les cas que j'ai eu à traiter, m'a empêché de continuer ou de prescrire l'opium, est que ce médicament détruit l'appétit et enlève aux malades la faculté de résister, par l'ingestion d'une alimentation appropriée, à la perturbation de nutrition qui les épuise. 396. Paris, 1846.Mais voici des preuves plus accablantes contre cette médication.)
Il résulte de recherches auxquelles s'est livré tout récemment Coze, agrégé à la Faculté de médecine de Strasbourg<ref>''Mémoire présenté à l'Académie des sciences''. (6) Edimb. Journ''Gazette médicale de Strasbourg'', 20 septembre 1857.)</ref>, que, sous l'influence de la morphine, la quantité du sucre du foie augmente de plus du double, et que la quantité de sucre dans le sang artériel augmente aussi du double ; ce qui est un argument, dit ce médecin distingué, contre l'emploi de l'opium dans le traitement du diabète, 1847et explique les insuccès de ce traitement constatés par beaucoup de médecins.
(7) Traité '''SYPHILIS'''. — L'opium n'est pas, comme quelques auteurs l'ont cru, un remède spécifique contre la syphilis. Son efficacité dans cette maladie n'est que relative. Il s'est montré très-utile : 1° contre les symptômes douloureux de cette affection ; 2° quand le mercure ne produit plus d'effet contre des symptômes dont la persistance ne peut être attribuée qu'à une irritation sourde, ou à l'éréthisme du système nerveux ; 3° en l'associant au mercure pour rendre les effets de ce dernier plus rapides, plus énergiques, prévenir en même temps l'irritation gastro-intestinale et la salivation ; 4° pour favoriser l'impulsion vers la périphérie et provoquer ainsi des sueurs qui éliminent à la fois le principe morbifique et l'agent métallique hétérogène, dont leséjour trop longtemps prolongé dans l'économie peut occasionner des accidents plus ou moins graves ; 5° quand ces derniers accidents existent, qu'il y a des reliquats vénériens, vérole dégénérée et en même temps maladie mercurielle, dyscrasie toute spéciale avec anémie, atonie des organes. J'ai vu maintes fois l'opium produire, en pareil cas, des effets merveilleux et que favorisaient dans quelques circonstances les préparations de salsepareille, et, comme succédanées de cette dernière, les décoctions concentrées de racines de bardane, de tiges de douce-amère, de brou de noix, d'écorcede pathologiemézéréum, 1855etc.
(8) Thé LancetRodet<ref>''Mémoire présenté à la Société de médecine de Lyon'' et ''Bulletin général de thérapeutique'', 1865t. XLIX, p. 602529.</ref> a fait connaître les bons effets de l'opium à haute dose dans les ulcères syphilitiques irrités, douloureux, ayant une tendance au phagédénisme. Le mercure, dans ces cas, est toujours nuisible ; il exaspère ces ulcères. L'opium, au contraire, est toujours utile, en calmant la douleur, en apaisant l'irritation et en modifiant avantageusement la suppuration. Mais c'est surtout contre les ulcères syphilitiques, phagédéniques et serpigineux qui succèdent ordinairement à un bubon virulent, que l'opium agit en quelque sorte comme spécifique. Chez tous les malades auxquels Rodet a administré l'opium à haute dose, la constitution s'est rapidement améliorée.
(9) Bulletin de thérapeutique, mai 1865'''PTYALISME MERCURIEL'''.downloadModeText— L'opium administré à l'intérieur s'est montré utile dans cette affection.vueHunter prescrivait des gargarismes et des collutoires fortement opiacés.download 808 sur 1308Dans ce cas, j'emploie les gargarismes de sulfate
____________________
PAVOT. 779<references/>
et quelques faitsi sont là pour donner raison à cette supposition. Malheureu-
sement où a souvent le grand tort de proclamer une amélioration presque
aussi haut qu'une guérison, et l'on peut bien même avoir affaire, pendant
je 1 traitement, a we de ces phases d'amélioration dont les médecins qui
oltbbsèryé beaucoup de diabétiques ont eu souvent l'occasion de consta-
jefpaKpàrition spontanée. La raison qui, dans les cas que j'ai eu à traiter,
m'a' empêché <iV continuer ou de prescrire l'opium, est que ce médica-
leni^ètrùit l'appétit et enlève aux malades la faculté de résister, par l'in-
isùon'd'uhë alimentation appropriée, à la perturbation de nutrition qui
g épuise... Mais('voici des preuves plus accablantes contre cette médi-
cation,)'' '' .;,.. •
•;llrésùltë de recherches auxquelles s'est livré tout récemment Coze, agrégél'jaFacùlté de médecine de Strasbourg (1), que, sous l'influence de la mor-puiflé, la' quantité du sucre du foie augmente de plus du double, et que laquantité de sucre dans le sang artériel augmente aussi du double ; ce quièfvîn-argumënt, dit ce médecin distingué, contre l'emploi de l'opium danslé traitement du diabète, et explique les insuccès de ce traitement constatéspar beaucoup, de médecins.[780]
-d'^YPETûs. — Lalumine fortement chargés d'opium n'est pas, comme quelques auteurs l'ont cru, unrefrièdé'spéGinque contre la syphilis. Son efficacité (Le chlorate de potasse trouve aussi dans cette maladie n'estque relative. 1 s'est montré très-utile : 1° contre les symptômes douloureuxde cette;affection; 2° quand le mercure ne produit plus d'effet contre dessymptômes dont la persistance ne peut être attribuée qu'à une irritationsoùrdëi ou à l'éréthisme du système nerveux; 3° en l'associant au mercurepourfendre lés effets de ce dernier plus rapides, plus énergiques, prévenir enméùe temps l'irritation gastro-intestinale et la salivation ; 4° pour favoriserl'impulsion vers là périphérie et provoquer ainsi des sueurs qui éliminent àiâ fois 7 lé principe morbifique et l'agent métallique hétérogène, dont leséjourtrop longtemps prolongé dans l'économie peut occasionner des acci-dents plus OU moins graves ; 5° quand ces derniers accidents existent, qu'ilfa: des_ reliquats vénériens, vérole dégénérée et en même temps maladiemercurielle, dyscrasie toute spéciale avec anémie, atonie des organes. J'aivu-rnaintes fois l'opium produire, en pareil cas, des effets merveilleux etqûe'fayOrisaient dans quelques circonstances les préparations de salsepa-ftilleyiet, 1 comme succédanées de cette dernière, les décoctions concentréesdéracines-de bardane, de tiges de douce-amère, de brou de noix, d'écorceiemézéféum, etcun précieux adjuvant.)
îRodét(2)a fait connaître les bons effets de l'''GANGRÈNE EXTERNE'''. — L'opium à haute dose convient dans la gangrène qui dépend essentiellement d'un défaut de vitalité, telle que celle qu'on observe chez lesvieillards (gangrène sénile), quand, toutefois, la tendance à la congestion cérébrale, si fréquente à cet âge, n'en contre-indique pas l'emploi,
ulcères Taylor<ref>(1) ''Abeille médicale'', mai 1846.</syphilitiques irritésref> donne l'opium dans la gangrène sénile, douloureuxà dose modérée (2 centigr. 1/2 par jour, ayant une tendance qu'on augmente les jours suivants) ; en même temps il fait garder le lit au phagédé-malade, et enveloppe la partie affectée de flanelles épaisses, parce qu'il a remarqué que la chaleur aide plus puissamment à la guérison que l'opium même. Il cite un cas où le gros orteil, pâle, livide, froid, avec une rougeur qui s'étendait plus loin, fut ramené à la chaleur et à la concentration du mal, qui se borna à cet orteil, lequel tomba, et la plaie se cicatrisa.
nisinë. Le mercureMais c'est surtout contre la gangrène de Pott, dans ces casordinairement caractérisée par des douleurs extrêmement vives, que l'opium s'est montré presque toujours nuisible; il exaspère cesefficace.
; T^es; L'opium, au contraireaction simultanée de ce précieux médicament sur le système nerveux comme sédatif et sur le système sanguin comme excitant, est toujours utileici de la dernière évidence, puisque, en calmant effet, peu de temps après son administration, les douleurs cessent en même temps que le pouls se relève, et que la réaction organique arrête la douleurgangrène. Entre plusieurs exemples que je pourrais citer à cette occasion,je rapporterai le suivant :
WFourcroy, mégissier à Samer, d'un tempérament lymphatico-sanguin, ayant toujours joui d'une bonne santé, avait été atteint, à cinquante ans, de congélation au gros orteil du pied gauche, lequel était resté, depuis lors, dans un état d'engourdissement, de fourmillement douloureux qui augmentait par la fatigue, les variations atmosphériques et surtout par l'impression du froid. A l'âge de soixante-dix ans (vingt ans après), les douleurs de l'orteil deviennent continuelles, le sommeil et l'appétit se perdent, les forces diminuent ; apaisantun point brun noirâtre, de la grandeur d'une lentille, se montre à l'irritation extrémité, s'étend et annonce bientôt une véritable gangrène, qui, en modifiant avantageusement peu de jours, envahit la moitié de l'orteil. L'emploi du quinquina à l'intérieur et à l'extérieur n'a produit aucun effet. A mon arrivée (10 juin 1837), je trouve le malade dans l'état suivant : l'orteil est sphacélé, sec, et la gangrène gagne la partie supérieure du pied ; les parties environnantes sont tuméfiées et d'un rouge bleuâtre vers le point affecté. Des douleurs déchirantes partent de ce point et s'irradient sur toute l'étendue du pied ; le pouls est petit et fréquent (86 pulsations) ; le malade qui, depuis quinze jours, n'a pu goûter un seul instant de repos, est découragé et invoque la suppurationmort comme terme de ses horribles souffrances.
|aiSG'ést:surtout contre Me rappelant les ulcères syphilitiquessuccès obtenus par Pott en pareil cas, je fais aussitôt remplacer les applications toniques par des émollients, phagédéniques et serje prescris l'extrait gommeux d'opium à la dose de 5 centigr. de trois heures en trois heures. Dès la nuit suivante, et, après l'administration de 25 centigr. de ce médicament, la douleur se calme, le pouls est moins fréquent (80 pulsations) et se développe. Le lendemain, la même dose d'opium est donnée de deux heures en deux heures. Après quarante-huit heures, les douleurs cessent presque entièrement, et le malade, tranquille, joyeux même, n'a eu cependant que deux heures de sommeil. Le pouls est relevé et a son rhythme presque normal (75 pulsations) ; la chaleur de la peau est halitueuse, une inflammation franche se manifeste autour de la partie malade et borne la gangrène. Au bout de quelques jours, le sommeil revient, une suppuration
J1?1^ "jùi succèdent ordinairement à un bubon virulent, que l'opium____________________
• •-. -i 6D^ue^(ïtie sorte comme spécifique. Chez tous les malades aux-<references/>
Ws;Hoaet a administré l'opium à haute dose, la constitution s'est rapide-
^entatiélioréer[781]
J^WSp-IOERCURIEL. — Lde bonne nature s'établit, les forces se réparent ; les doses d'opium administré à sont graduellement éloignées, de manière qu'après le huitième jour le malade n'en prend plus qu'une matin et soir. La séparation spontanée de l'intérieur orteil s'est montréJled^ns cette affection. Hunter prescrivait des gargarismes opère peu à peu, et des colluT', tfes-fortement opiacés. Dans après la chute totale de ce casdernier, jil reste inférieurement un lambeau qui, ramené et maintenu sur la surface articulaire du premier os métatarsien, au moyen de bandelettes agglutinatives, diminue considérablement l'emploie les gargarismes étendue de sulfatela plaie et en facilite ainsi la cicatrisation.
W)KmiîNous rapprocherons de ce fait celui observé par MacDowel et relaté dans 'Présénté ài'Académie des sciencesDublin hospital Gaz. {Gazette médicale de Strasbourg'', 20 sepi%ê) t.'xux ^^té 3 W Société Se médecine de Lyon et Bulletin général de thèrapeu-downloadModeText.vue1854.download 809 sur 1308
'''PLAIES ET ULCÈRES'''. — « L'opium, dit Hufeland, possède une aptitude spéciale à favoriser la suppuration et à faire naître un pus de bonne qualité. On peut tirer un parti avantageux de cette propriété dans une foule de circonstances. » Il convient, par conséquent, dans les ulcères sordides, ichoreux, putrides, gangreneux, dans la pourriture d'hôpital, etc. J'ai employé avec succès l'opium à l'intérieur et à l'extérieur contre les ulcères rouges, extrêmement sensibles, d'un caractère éréthique.
W. H. Roberts<ref>''Union médicale'',780 PAVOT1855.</ref> considère l'opium donné à l'intérieur à petites doses stimulantes, comme très-efficace dans le traitement des ulcères rebelles. Il se contente de l'emploi de l'eau froide. Skey<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', t. IX, p. 255.</ref>, et, après lui, Mayor, proposent de traiter les ulcères par l'emploi de l'opium. Ce médicament active tellement la circulation, qu'il suffisait pour faire éviter le froid aux pieds à un homme qui en souffrait habituellement. Quelquefois Skey donne 8 gouttes de teinture d'opium, prises en deux fois dans la journée. Le plus souvent, il commence par 2 centigr. 1/2 ou 3 centigr., élevant successivement la dose jusqu'à 10 centigr. d'opium, soir et matin. Ce médicament augmente les forces et améliore l'appétit. Le pansement se fait simplement avec de la charpie mollette. Ce traitement convient dans toutes les espèces d'ulcères, excepté dans ceux qui sont inflammatoires. Skey rapporte seize observations de guérison d'ulcères chroniques cicatrisés par cette méthode, et il assure que, depuis plusieurs années, il a obtenu ainsi de très-nombreux succès dans des cas où toutes les autres médications avaient échoué.
d'alumine fortement chargés d'opium'ASSOCIATION DE L'OPIUM A D'AUTRES SUBSTANCES'''. (Le chlorate de potasse trouve aussi— On a pour but dans ce dernier cette association, ou de favoriser, de rendre plus efficace l'action d'un précieux adjuvantautre médicament, ou de mettre l'organisme en état de le supporter. Ainsi on mêle l'opium aux antispasmodiques, tels que le castoréum, la valériane, lecamphre, l'éther, etc.)
GANGRÈNE EXTERNE. — L(De ce que l'on a reconnu l'antidotisme de l'opium convient dans et de la gangrène qui dépendessentiellement dbelladone, il n'en faut pas conclure pour cela que les formules où entrent ces deux substances doivent être rejetées. Elles répondent à un défaut besoin ; elles constituent une médication sûrement calmante dans laquelle l'action trop excitante de vitalitéla belladone est mitigée, telle que celle modifiée par l'action narcotique de l'opium. La réunion de ces deux agents opposés détruit ce qu'on observe chezil y a d'exagéré dans l'un et dans l'autre. La Société de pharmacie aurait pu s'abstenir de déclarer les vieillards (gangrène sénile), quand, toutefoisdeux agents incompatibles ; mais elle aurait dû spécifier les cas où leurassociation pouvait être utile ou entraver la manifestation des effets attendus. Si l'on veut produire le sommeil, il ne faut pas associer la tendance morphine à la congesune solanée vireuse ; mais on peut très-tion cérébralebien obtenir un effet sédatif de l'union des deux agents ; ce qui est indubitable, si fréquente à cet âge, nc'est que leur action toxique est presque annihilée : un enfant âgé de neuf ans (cas cité par Benjamin Bell) avala, sans presque en contre-indique pas l'emploiéprouver aucun effet,deux suppositoires contenant chacun 10 centigr. d'opium et autant d'extrait de belladone.)
Taylor (1) donne On unit l'opium dans la gangrène sénileau quinquina, à dose modérée(2 centigr. 1/2 par jour, qu'on augmente les jours suivants); en mêmetemps il fait garder le lit au malade, et enveloppe la partie affectée sulfate de fla-nelles épaissesquinine, parce qu'il a remarqué que la chaleur aide plus puissamagents médicamen-ment à la guérison que l'opium même. Il cite un cas où le gros orteil, pâlelivide, froid, avec une rougeur qui s'étendait plus loin, fut ramené à la'chaleur et à la concentration du mal, qui se borna à cet orteil, lequel tomba,et la plaie se cicatrisa.
Mais c'est surtout contre la gangrène de Pott, ordinairement caractériséepar des douleurs extrêmement vives, que l'opium s'est montré presquetoujours efficace.____________________
L'action simultanée de ce précieux médicament sur le système nerveuicomme sédatif et sur le système sanguin comme excitant, est ici de la der-nière évidence, puisque, en effet, peu de temps après son administration,les douleurs cessent en même temps que le pouls se relève, et que la réac-tion organique arrête la gangrène. Entre plusieurs exemples que je pourraisciter à cette occasion, je rapporterai le suivant :<references/>
Fourcroy, mégissier à Samer, d'un tempérament lymphatico-sanguin,
ayant toujours joui d'une bonne santé, avait été atteint, à cinquante ans, de
congélation au gros orteil du pied gauche, lequel était resté, depuis lors,
dans un état d'engourdissement, de fourmillement douloureux qui augmen-
tait par la fatigue, les variations atmosphériques et surtout par l'impression
du froid. A l'âge de soixante-dix ans (vingt ans après), les douleurs de
l'orteil deviennent continuelles, le sommeil et l'appétit se perdent, les forces
diminuent; un point brun noirâtre, de la grandeur d'une lentille, se montre
à l'extrémité, s'étend et annonce bientôt une véritable gangrène, qui, en
peu de jours, envahit la moitié de l'orteil. L'emploi du quinquina à l'inté-
rieur et à l'extérieur n'a produit aucun effet. A mon arrivée (10 juin 18ÏI),
je trouve le malade dans l'état suivant : l'orteil est sphacélé, sec, et la gan-
grène gagne la partie supérieure du pied; les parties environnantes sont
tuméfiées et d'un rouge bleuâtre vers le point affecté. Des douleurs déchi-
rantes partent de ce point et s'irradient sur toute l'étendue du pied; le
pouls est petit et fréquent (86 pulsations) ; le malade qui, depuis quinze
jours, n'a pu goûter un seul instant de repos, est découragé et invoque la
mort comme terme de ses horribles souffrances. . ...
Me rappelant les succès obtenus par Pott en pareil cas, je fais aussitôtremplacer les applications toniques par des émollients, et je prescris!ex-trait gommeux .d'opium à la dose de 5 centigr. de trois heures en troisheures. Dès la nuit suivante, et, après l'administration de 25 centigr. de»médicament, la douleur se calme, le pouls est moins fréquent (80pu»tions) et se développe. Le lendemain, la même dose d'opium es; donnetde deux heures en deux heures. Après quarante-huit heures, les dou;cessent presque entièrement, et le malade, tranquille, joyeux même, n•cependant que deux heures de sommeil. Le pouls est relevé et a son rnypresque normal (75 pulsations); la chaleur de la peau est halitueusie,inflammation franche se manifeste autour de la partie malade et w-gangrène. Au bout de quelques jours; le sommeil revient, une suppu[782]
(1) Abeille médicaleteux principaux, mai 1846pour en faire tolérer l'action sur un estomac trop irritable, et éviter le vomissement ; au tartre stibié dans la médication contro-stimulante pour obtenir aussi la tolérance du médicament principal ; aux astringents, tels que le ratanhia, le cachou, l'écorce de chêne, les racines de tormentille et de bistorte, le tannin, etc.downloadModeText, pour en rendre l'action supportable dans les cas de diarrhée, de dysenterie, d'hémorrhagie passive, etc.vue.download 810 sur 1308
On combine l'opium et le mercure dans le traitement de la syphilis. (Voyez plus haut SYPHILIS.) Pour les cas de scrofules ulcérées, l'association de l'opium à l'iode, recommandée par Le Masson<ref>''Mémoire sur l'emploi de l'opium joint à l'iode''. Paris, 1831.</ref>, donne aux préparations iodurées une vertu qu'elles n'avaient pas, soit que l'opium agisse alors par ses propriétés toniques, soit qu'il diminue les sécrétions, soit que l'union de ces médicaments exalte leur action réciproque.
PAVOTLa thériaque, assemblage bizarre de quatre-vingts substances diverses dont on a exagéré les vertus, et que l'on a conservée dans la thérapeutique moderne, parce qu'elle y rend des services réels, doit une partie de ses propriétés à l'opium qu'elle contient. « La thériaque, disent Trousseau et Pidoux, est particulièrement conseillée dans les fièvres de mauvais caractère, dans les varioles confluentes, la rougeole, lorsque l'éruption s'affaisse et que de graves désordres surviennent, soit du côté de la tête, soit du côtéde la poitrine, ou bien encore lorsque, au début de l'éruption, une violente diarrhée jette le malade dans l'affaiblissement et ne lui laisse plus assez de force pour suffire à l'élimination du principe morbifique. La thériaque est encore préférée à l'opium dans le traitement des gastralgies et des entéralgies, de celles surtout qui sont liées à l'état de chlorose ; unie aux médicaments ferrugineux, elle le fait mieux tolérer et complète une guérison que le fer n'eût pu obtenir. Dans cette circonstance, la thériaque est donnée ou associée au fer lui-même, à la dose de 1 à 2 gr. ; ou seul, en un bol de1 gr., une ou deux fois par jour, et notamment le matin à jeun, et le soir au moment où le malade se couche. Lorsque l'usage interne de la thériaque répugne trop aux malades, ou qu'elle trouble leurs digestions, on applique le médicament sur le creux de l'estomac, ou sur le ventre, sous forme d'emplâtre. 781
dé bonne nature sLe diascordium, électuaire opiacé astringent, composé d'établitune vingtaine de substances, a été aussi conservé dans nos officines. Tous les forces se réparent; praticiens le conseillent dans la diarrhée et dans la dysenterie, lorsque les doses dsymptômes inflammatoires sont dissipés. C'opium sont«ràdûellement éloignées, de manière est surtout dans la diarrhée chronique qu'après le huitième jour le maladen'en prend plus quil est d'une matin grande utilité. On commence par une dose légère (1 à 2 gr.), et soir. La séparation spontanée de l'orteilson augmente graduellement jusqu'opère peu à peu, et, après la chute totale celle de ce dernier, il reste inférieu-reinèht uni lambeau qui, ramené 4 et maintenu sur la surface articulaire dupremier os' métatarsien, au moyen de bandelettes agglutinatives, diminueconsidérablement l'étendue même de 6 gr. Cet électuaire agit à la plaie fois comme calmant et en facilite ainsi la cicatrisation.Nous rapprocherons de ce fait celui observé parMacDowel et relaté dans, fiii&itn hospital Gaz., 1854comme astringent.
. JuiES ET .ULCÈRES'''EMPLOI DE L'OPIUM A L'EXTÉRIEUR'''. — « L'opium,'dit Hufeland, possède une aptitude spé-ciale à favoriser la suppuration et à faire naître un pus de bonne qualité'MÉTHODES IATRALEPTIQBE ET ENDERMIQUE'''.On peut .tirer un parti avantageux Nous avons déjà parlé de cette propriété dans une foule divers modes d'emploi de cir-constancesl'opium à l'extérieur.Le plus ordinairement, » Il convientdans ce cas, on a pour but unique de calmer la douleur locale, bien que par conséquentcette voie, l'on puisse obtenir des effets semblables à ceux que produit l'ingestion de l'opium dans les ulcères sordidesvoies digestives. Cependant, icho-reuxsous ce dernier point de vue, putridesl'opium, gangreneuxemployé par la méthode iatraleptique, dans a des effets plus ou moins incertains, car on ne peut jamais s'assurer de la pourriture quantité exacte du médicament absorbé, les conditions d'hôpitalabsorption de la peau variant sans cesse dans les diverses circonstances de santé ou de maladie. Il résulte de cette variation, etcque des applications de préparations opiacées sur la peau ont souvent donné lieu à des empoisonnements mortels, surtout chez les enfants. J'ai employé( avec succès vu l'opium à l'intérieur et à application sur l'extérieur contre les ulcères rouges,extrêmement sensiblesabdomen, d'une compresse imbibée d'eau tiède avec addition de 15 gouttes de laudanum liquide, chez un caractère éréthique.enfant de dix-huit mois atteint de coliques, produire un assoupissement inquiétant, qui, heureusement, s'est dissipé
'-W..-H. Roberts (1) considère l'opium donné à l'intérieur à petites dosesstimulantes,, comme très-efficace dans le traitement des ulcères rebelles,i ïi.seiCbntente de l'emploi de l'eau froide. Skey (2), et, après lui, Mayor, pro-posent de traiter les ulcères par l'emploi de l'opium. Ce médicament activetellement la: circulation, qu'il suffisait pour faire éviter le froid aux pieds àunihomme.qui en souffrait habituellement. Quelquefois Skey donne 8 gouttesdeteinture d'opium, prises en deux fois dans la journée. Le plus souvent,ihçoinmenGe. par 2 centigr. 1/2 ou3 centigr., élevant successivement la dose; jusqu'à 10.centigr. d'opium, soir et matin. Ce médicament augmente les' forces.et améliore l'appétit. Le. pansement se fait simplement avec de lacharpie mollette. Ce traitement convient dans toutes les espèces d'ulcères,.exceptédansceux qui sont inflammatoires. Skey rapporte seize observations', deiguérison d'ulcères chroniques cicatrisés par cette méthode, et il assure; que, depuis plusieurs années, il a obtenu ainsi de très-nombreux succès dansdes cas où toutes les autres médications avaient échoué.____________________
; iAs^ciiraoN.DE L'OPIUM A D'AUTRES SUBSTANCES. —On a pour but dans cetteassociation, ou de favoriser, de rendre plus efficace l'action d'un autre mé-<references/>
: diçanïejH% ou de mettre l'organisme en état de le supporter. Ainsi on mêle
! l'opium aux antispasmodiques, tels que le castoréum, la valériane, lecamphré, pther,. etc. ; jDe ce que l'on a reconnu l'antidotisme de l'opium et de la belladone, ilaeh faut pas conclure pour cela que les formules où entrent ces deux sub-sbnc.esdoivent être rejetées; Elles répondent à un besoin; elles constituentjiiie médication sûrement calmante dans laquelle l'action trop excitante delaielladône est mitigée, modifiée par l'action narcotique de l'opium. Lafeùnion de ces deux agents opposés détruit ce qu'il y a d'exagéré dans l'un • |™sl'aiitre. La Société de pharmacie aurait pu s'abstenir de déclarer lesD?î|g?nls incompatibles ; mais elle aurait dû spécifier les cas où leur^ocMion.pouvait être utile ou entraver la manifestation des effets atten- v %W'on veut produire le sommeil, il ne faut pas associer la morphine à^esolahéevireuse; mais on peut très-bien obtenir un effet sédatif de l'union"Ménxàgents; ce qui est indubitable, c'est que leur action toxique est ,.f esque'annihilée : un enfant âgé de neuf ans (cas cité par Benjamin Bell)ip sans presque en éprouver aucun effet, deux suppositoires contenant;^™ centigr. d'opium et autant d'extrait de belladone.)^W^fuirh au quinquina, au sulfate de quinine, agents médicamen- [783]]}^io»'«éaiç«;é,i855. . ' «wnal de médecine et de chirurgie pratiques, t. IX, p. 255.downloadModeText.vue.download 811 sur 1308 7,82 PAVOT. teux principaux, pour en. faire tolérer l'action sur un estomac trop irritahlet éviter le vomissement; au tartre stibié dans la médication contro-stimilante pour obtenir aussi la tolérance du médicament principal; auxastringents, tels que le ratanhia, le cachou, l'écorce de chêne, les racines de tor"mentille et de bistorte, le tannin, etc., pour en rendre l'action supportabledans les cas de diarrhée, de dysenterie, d'hémorrhagie passive, etc. On combine l'opium et le mercure dans le traitement de la syphilis(Voyez plus haut SYPHILIS.) Pour les cas de scrofules ulcérées, l'associationde l'opium à l'iode, recommandée par Le Masson (1), donne aux prépara-tions iodurées une vertu qu'elles n'avaient pas, soit que l'opium agisse alorspar ses propriétés toniques, soit qu'il diminue les sécrétions, soit quel'union de ces médicaments exalte leur action réciproque. La thériaque, assemblage bizarre de quatre-vingts substances diversesdont on a exagéré les vertus, et que l'on a conservée dans la thérapeutiquemoderne, parce qu'elle y rend des services réels, doit une partie de ses pro-priétés à l'opium qu'elle contient. «La thériaque, disent Trousseau etPidoux, est particulièrement conseillée dans les fièvres de mauvais carac-tère, dans les varioles confluentes, la rougeole, lorsque l'éruption s'affaisseet que de graves désordres surviennent, soit du côté de la tête, soit du côtéde la poitrine, ou bien encore lorsque, au début de l'éruption, une violentediarrhée jette le malade dans l'affaiblissement et ne lui laisse plusassezdeforce pour suffire à l'élimination du principe morbifique. La thériaque estencore préférée à l'opium dans le traitement des gastralgies et des enterai-gies, de celles surtout qui sont liées à l'état de chlorose ; unie aux médica-ments ferrugineux, elle le fait mieux tolérer et complète une guérison quele fer n'eût pu obtenir. Dans cette circonstance, la thériaque est donnéeou associée au fer lui-même, à la dose de 1 à 2 gr. ; ou seul, en un boldé1 gr., une ou deux fois par jour, et notamment le matin à jeun, et le soiraamoment où le malade se couche. Lorsque l'usage interne de la thériaquerépugne trop aux malades, ou qu'elle trouble leurs digestions, on appliquele médicament sur le creux de l'estomac, ou sur le ventre, sous formed'emplâtre. Le diascordium, électuaire opiacé astringent, composé d'une vingtaine desubstances, a été aussi conservé dans nos officines. Tous les praticiens leconseillent dans la diarrhée et dans la dysenterie, lorsque les symptômesinflammatoires sont dissipés. C'est surtout dans la diarrhée chronique qu'ilest d'une grande utilité. On commence par une dose légère (1 à 2 gr.), etl'on augmente graduellement jusqu'à celle de 4 et même de 6 gr. Cet élec-tuaire agit à la fois comme calmant et comme astringent. EMPLOI DE L'OPIUM A L'EXTÉRIEUR. — MÉTHODES IATRALEPTIQBE ET HO*MIQUE. Nous avons déjà parlé def divers modes d'emploi de l'opium àl'e*rieur. Le plus ordinairement, dans ce cas, on a pour but unique de calmala douleur locale, bien que par cette voie, l'on puisse obtenir des effets sem-blables à ceux que produit l'ingestion de l'opium dans les voies digestives.Cependant, sous ce dernier point de vue, l'opium, employé par la mette™ïatraleptique, a des effets plus ou moins incertains, car on ne peut jaws'assurer de la quantité exacte du médicament absorbé, lescon*' 10d'absorption de la peau variant sans cesse dans les diverses circonstancde santé ou de maladie. Il résulte de cette variation, que des apphcawde préparations opiacées sur la peau ont souvent donné lieu à des empsonnements mortels, surtout chez les enfants. J'ai vu l'application sur ^_domen, d'une compresse imbibée d'eau tiède avec addition de 1 sfj?de laudanum liquide, chez un enfant de dix-huit mois atteint de couq>produire un assoupissement inquiétant, qui,.. heureusement, s est ^ (1) Mémoire sur l'emploi de l'opium joint à l'iode..Paris, 183,1.downloadModeText.vue.download 812 sur 1308 PAVOT. 783
après l'application de deux sangsues derrière chaque oreille. Le pansement