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Pavot (Cazin 1868)

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''Iléus, étranglement interne''. — L'opium, jadis employé dans cette affection, y est moins efficace que la belladone, dont l'action à la fois stupéfiante et relâchante est plus appropriée à ce genre d'affection. On peut en dire autant de l'étranglement herniaire.
heures, et qui fut supprimé complètement au moyen d'une potion contenant 40 gouttes de laudanum de Sydenham. Au reste, dans les diarrhées rebelles, Malgaigne associe les deux préparations, mais alors le laudanum est donné en lavement. Ainsi, chez un blessé, dont on voulait à tout prix arrêter le dévoiement, nous avons entendu prescrire pour la journée et la nuit suivante, jusqu'à effet : six quarts de lavement avec 6 gouttes de laudanum chaque et 8 pilules d'extrait gommeux d'opium de 5 centigr. Le malade prit tout et les selles furent supprimées<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', t. XX, p. 21 et 22.</ref>.
* '''NÉVRALGIES, DOULEURS'''. — C'est surtout depuis la découverte des sels de morphine et de leur emploi par la méthode endermique, que l'opium a fourni une précieuse ressource contre les névralgies. En appliquant sur le derme dénudé l'hydrochlorate, le sulfate ou l'acétate de morphine, le plus près possible du point d'origine du nerf douloureux, on obtient, quand la névralgie est superficielle, un soulagement très-prononcé après un quart d'heure. Ce soulagement ne dure guère moins de douze heures et plus de vingt-quatre. Il est donc nécessaire de renouveler l'application deux fois parjour. (Voyez MORPHINE.)
Lorsque la névralgie occupe les rameaux qui se distribuent aux dents, ou même quand elle attaque les nerfs de la tempe et du cou, on fait frictionner les gencives et la face interne de la joue du côté malade avec de l'extrait d'opium mêlé avec un peu d'eau, ou avec une solution assez concentrée de sulfate de morphine. On obtient ainsi des effets thérapeutiques très-puissants et même un peu de narcotisme par l'absorption du médicament, bien que la salive qui en est imprégnée n'ait point été avalée. Dans les otalgies, dans les odontalgies, on applique avec avantage les sels de morphine sur le derme dénué, derrière les oreilles. Dans les névralgies, la dose de l'opium doit être graduellement augmentée et proportionnée à l'intensité de la douleur, surtout dans le tic douloureux.
Dans la fièvre scarlatine, où l'éruption a presque toujours besoin d'être plutôt modérée que favorisée, où des symptômes inflammatoires ou nerveux les plus redoutables se montrent dès le début et persistent, l'opium serait évidemment funeste. Cependant, dans certaines épidémies et chez des sujets débiles, atteints dès le début de vomissements, de diarrhée, et chez lesquels l'éruption est irrégulière, compliquée de bronchite, de toux fréquente, de divers symptômes nerveux, je me suis bien trouvé de l'opium uni à l'acétate d'ammoniaque et aux boissons diaphorétiques, telles que l'infusion de coquelicot, de sureau, de bourrache, etc. C'est surtout dans les épidémies que les indications se modifient ou changent même complètement.
'''FIÈVRES INTERMITTENTES'''. — Avant la découverte du quinquina, l'opium passait pour un des meilleurs fébrifuges. Paracelse, Horstius, Wédelius, Ettmuller, le donnaient un peu avant l'accès. Sydenham l'a employé à doses plus ou moins élevées pour combattre les fièvres intermittentes, qui, à cause d'un état nerveux plus prononcé, cèdent souvent à ce médicament après avoir résisté au quinquina. Berryat (''in'' Trousseau et Pidoux), qui, le siècle dernier, a remis en vogue l'administration de l'opium comme fébrifuge, donnait, une heure à peu près avant l'accès, 6 à 8 gouttes de laudanum de Sydenham aux enfants de trois à cinq ans, 10 à 12 gouttes à ceux de dix ans, et l8 à 30 gbuttes aux adultes. — Il ne faut donner l'opium que peu de temps avant le moment où le frisson doit arriver (une, deux ou trois heures au plus), afin d'agir sur l'éréthisme nerveux. Il serait très-nuisible, à grande dose, s'il agissait longtemps avant l'apparition de la fièvre, lorsque le sujet est dans son état normal. « J'ai vu une femme, dit Mérat<ref>''Dictionnaire des sciences médicales'', t. XXXVII, p. 486 et 487.</ref>, à la clinique interne de la Faculté, à qui j'avais prescris 80 gouttes de laudanum pour combattre une fièvre intermittente grave ; malgré ma recommandation, on les lui fit prendre aussitôt la distribution des médicaments, tandis que son accès ne devait venir que le soir, et elle périt de narcotisme. » Fallope ayant obtenu, pour ses dissections, le corps d'un homme qu'on devait supplicier et qui avait une fièvre intermittente quarte, voulait le faire mourir avec de l'opium : 2 gros (8 gr.), que le condamné prenait vers l'accès, ne produisaient aucun effet ; la même dose, prise après le paroxysme, le fit succomber<ref>Houllier, ''De morbis intern.'', lib. I.</ref>. Ces faits s'expliquent par le degré d'éréthisme du système nerveux, et rentrent ceux dont nous avons déjà parlé.
L'opium peut être très-utile contre les symptômes nerveux d'une fièvre intermittente pernicieuse, tels que ceux, par exemple, qui simulent l'apoplexie et qui sont loin de céder à Ia saignée. Hufeland, en administrant pendant l'apyrexie, 30 gr. de quinquina comme antipériodique, ajoutait toujours 5 centigr. d'opium.
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