[396]
ville (1) <ref>''Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques'', t. I.</ref> est loin de considérer la digitale comme un spécifique contre la folie ; mais il en a retiré des avantages marqués dans bien des occasions. Guislain rapporte plusieurs cas de guérison de folie obtenus par l'usage de la digitale. Il l'employait surtout dans la mélancolie sans délire, par cause morale, et avec d'autant plus de succès que la maladie est récente, le sujet jeune et délicat. Kluyskens a rapporté un cas très-intéressant de manie avecfureur, guérie par l'usage de la teinture de digitale. Homolle et Quevenne (2) <ref>''Mémoire sur la digitaline et la digitale'', p. 329.</ref> ont obtenu la cessation prompte des symptômes dans un cas de délire maniaque suraigu, par l'emploi de la digitaline administrée en granules de 1 milligr. d'heure en heure. Dès le quatrième, l'agitation avait sensiblement diminué; après le huitième, le malade, dont les cris, les violences, les tentatives de suicide, ne laissaient pas auparavant une minute de repos, était assez calme pour qu'on pût le conduire en voiture, de son plein gré et sans trace ostensible d'agitation, à la maison d'Ivry, dirigée par Baillarger et Moreau, où le retour à la santé eut lieu progressivement et par l'emploi de moyens variés. Il est à remarquer que, pendant l'usage de la digitaline, le pouls, qui, auparavant, était fréquent et extrêmement petit, sedéveloppa, devint souple et diminua considérablement de vitesse.
(Robertson(3)<ref>''Brit. med. Journ.'', novembre 1863.</ref>, qui a étudié avec soin l'influence de la digitale dans lesdifférentes formes d'aliénation, s'en est si bien trouvé dans l'excitation ma-niaque maniaque accompagnant le second degré de la paralysie générale, qu'il décorecette plante du titre de ''sédatif spécifique '' dans les cas de ce genre. Alors toutl'effet du remède se borne à produire du calme, sans que les fonctionsdi-gestives fonctions digestives et circulatoires soient sensiblement troublées. Dans la manie aiguë,au contraire, elle agit moins efficacement et toujours comme agent pertur-bateur perturbateur en amenant des nausées et une dépression dans l'activité du coeur.
C.-H. Jones, de Jersey (4)<ref>''Bulletin de thérapeutique'', t. LIX, p. 411.</ref>, se loue fortement de l'emploi de la teinteteinture de digitale à hautes doses dans le ''delirium tremens''. Cette plante offre, dansce cas, une innocuité remarquable. Jones donne une demi-once de teinturedans une petite quantité d'eau; rarement cette seule dose est suffisante;uneseconde est nécessaire quatre heures après la première; il est exceptionnelqu'il en faille une troisième, encore cette dernière ne dépasse pas 8 gr. Lepraticien pense que l'action s'exerce sur le cerveau et non sur le coeurcœur ;!»en effet, le pouls devient plus plein, plus régulier; la peau froide et visqueusedevient chaude après l'administration de ja la première dose. L'indice delde l'hen-reux heureux effet du médicament est le sommeil qui dure de cinq à sept heures; iln'y a pas d'action sur les reins ; parfois il se manifeste un léger effet purga-tif (5)purgatif<ref>Voyez sur le même sujet ''Bulletin de thérapeutique'', 28 janvier 1861, p. l76, et mars, p. 278, et les publications périodiques de ces quatre dernières années.</ref>. Dans ma pratique, j'ai obtenu de ce mode de traitement les résultaisrésultats les plus marqués. Tout récemment, dans un cas où l'opium et la morphineà hautes doses avaient échoué, la digitale a amené, au bout de trois heuresde son administration, un sommeil bienfaisant dont le malade n'avait pasjoui depuis six jours.)
Nous avons parlé de l'action spéciale de la digitale sur les organes géni-tauxgénitaux. L'efficacité de cette plante contre les pertes séminales a été ohsenoeobservée par L. Corvisart (6)<ref>''Bulletin de thérapeutique'', 1853, t. XLIV, et ''Union médicale'', numéro du 21 avril 1853.</ref>. Chez trois malades auxquels ce médecin administra»administra la digitaline, on vit rapidement diminuer le nombre des pollutions. LarocheWLaroche<ref>''Bulletin de thérapeutique'', 1854, t. XLVI.</ref> obtint le même succès dans un cas où, depuis vingt jours, les polluUoospollutions avaient lieu chaque nuit chez un jeune homme de dix-huit ans, dont »les
(1) Dictionnaire de médecine et de chirurgie pratiques, t. I.____________________
(2) Mémoire sur la digitaline et la digitale, p. 329.<references/>
(3) Rrit. med. Journ., novembre 1863.
(4) Rulletin de thérapeutique, t. UX, p. 411. ,n[397]Jg|
(5) Voyez sur le forcés étaient anéanties. La nuit même sujet Rulletin qui suivit l'administration de thérapeutiquela digitaline, 28 janvier 1861la pollution fit défaut pour la première fois ; il en survint une le douzième, ppuis le trentième jour, et depuis elles ont complètement cessé. l'6>
Suivant Brugmans<ref>''Bulletin de thérapeutique'', 1853, t. XLV, p. 278424.</ref>, et qui paraît avoir ignoré le travail de Corvisart, la digitale aurait une action élective hyposthénisante très-prononcée sur les publications périodiques organes génitaux, en vertu de laquelle elle combattrait efficacement la phlogose et la congestion vers ces quatre dernières annéesorganes. « Chacun peut se convaincre de cette action,dit ce médecin,jen faisant usage, pendant cinq ou six jours, de 0.30 à 0.40 centigr. de poudre de feuilles de digitale. Les organes génitaux se réduisent à un état d'hyposthénie, de flaccidité telles qu'on se sent porté à douter de leur existence : plus de chaleur, plus de tension, plus de congestion de ces parties, plus de sensations voluptueuses, plus de désirs. — Brugmans rapporte huit observations qui constatent les bons effets de ce médicament dans les affections des organes génitaux. Dans les six premières, la digitale a secondé les moyens dirigés contre des accidents syphilitiques. L'éréthisme, l'irritation causées par des chancres, des blennorrhagies, etc., ont disparu.
(6) Rulletin de thérapeutiqueCes faits, 1853joints à ceux déjà rapportés par Corvisart, tne laissent aucun doute sur l'action élective de la digitale sur les organes génitaux. XLIVCette action, et Union médicalesoit comme hyposthénisante de ces organes, numéro du 21 avril soit contre les pertes séminales, paraît se produire aux doses ordinaires, c'est-à-dire à 0.30 ou 0.40 centigr. pour la digitale, et à 3 ou 4 milligr. (3 ou 4 granules) pour la digitaline.
(7) Rulletin Lorsque l'irritation de thérapeutiquel'estomac s'oppose à l'usage intérieur de la digitale, 1854on emploie cette plante à l'extérieur, ten fomentations, en cataplasmes, en frictions avec la teinture ou la poudre, et par la méthode endermique ; quelquefois on l'administre simultanément à l'intérieur et à l'extérieur, surtout dans les hydropisies, afin d'obtenir à la fois des effets plus prompts et plus certains. XLVIBréra employait la poudre de digitale à la dose de 60 centigr.downloadModeTextà 1 gr.vue, macérée pendant douze heures dans 4 ou 8 gr.download 426 de la salive du malade. On se sert généralement de la teinture alcoolique en frictions sur 1308l'abdomen ou à la partie interne des cuisses. J'ai employé avec succès le suc délayé dans l'eau ou l'infusion chaude de digitale sur l'abdomen dans les hydropisies. Dans deux cas d'anasarque j'ai observé un effet très-prompt d'un demi-bain dans lequel j'avais fait ajouter une décoction de 60 gr. de cette plante dans un litre d'eau. Ce demi-bain, répété chaque jour, a fait désenfler les malades en moins de quinze jours.
J'ai aussi employé la digitale en injection dans le rectum chez les malades atteints d'irritation gastrique ou de vomissements : l'absorption est plus prompte par cette voie que par la peau<ref>Chrestien, de MontPellier, rapporte un cas d'anasarque avec ascite dans lequel l'impossibilité d'administrer le médicament par la bouche détermina le docteur Mejean à proposer la digitale injectée par l'anus, trois fois dans la journée ; la première dose étant de 8 gr. de digitale pour 125 gr. de colature, la deuxième de 12 gr., et la troisième de 15 gr., pour la même quantité de liquide. A la troisième dose, un flux d'urine énorme (20 litres) débarrassa complètement le malade. Quelques mois après, les mêmes accidents s'étant renouvelés, le même remède fut employé avec le même succès.</ref>. Je préfère ce moyen à la méthode endermique, qui nécessite l'application répétée et plus ou moins douloureuse d'un vésicatoire et produit toujours de la phlogose. L'introduction de ce médicament dans le gros intestin n'exige pas moins de précaution que son administration par la bouche. J'ai plus d'une fois observé, dans le cours
de ma pratique, que les substances énergiques données en lavement avaient un effet aussi prononcé et quelquefois même plus prononcé que par leur ingestion dans l'estomac. L'emploi de ces substances doit faire exception à la règle générale établie dans tous les livres de thérapeutique, et qui con-
DIGITALE POURPRÉE. 397____________________
forcés étaient anéanties. La nuit même qui suivit l'administration de la di-gitaline, la pollution fit défaut pour la première fois; il en survint une ledouzième, puis le trentième jour, et depuis elles ont complètement cessé.<references/>
Suivant Brugmans (1), qui paraît avoir ignoré le travail de Corvisart, la
digitale aurait une action élective hyposthénisante très-prononcée sur les
organes génitaux, en vertu de laquelle elle combattrait efficacement la phlo-
Kose et la congestion vers ces organes. « Chacun peut se convaincre de cette
action, dit ce médecin, en faisant usage, pendant cinq ou six jours, de 0.30
àO.^0 centigr. de poudre de feuilles de digitale. Les organes génitaux se
réduisent à un état d'hyposthénie, de flaccidité telles qu'on se sent porté à
douter de leur existence : plus de chaleur, plus de tension, plus de conges-
tion de ces parties, plus de sensations voluptueuses, plus de désirs. —
Brugmans rapporte huit observations qui constatent les bons effets de ce
médicament dans les affections des organes génitaux. Dans les six premières,
la digitale a secondé les moyens dirigés contre des accidents syphilitiques.
L'éréthisme, l'irritation causées par des chancres, des blennorrhagies, etc.,
ont disparu.
Ces faits, joints à ceux déjà rapportés par Corvisart, ne laissent aucundoute sur l'action élective de la digitale sur les organes génitaux. Cette ac-tion, soit comme hyposthénisante de ces organes, soit contre les pertesséminales, paraît se produire aux doses ordinaires, c'est-à-dire à 0.30 ou0.40 centigr. pour la digitale, et à 3 ou 4 milligr. (3 ou 4 granules) pour ladigitaline.[398]
Lorsque l'irritation de l'estomac s'oppose siste à l'usage intérieur de la digi-tale, on emploie cette plante à l'extérieur, en fomentations, en cataplasmes,en frictions avec la teinture doubler ou la poudre, et par la méthode endermique;quelquefois on l'administre simultanément à l'intérieur et à l'extérieur, sur-tout dans tripler les hydropisies, afin ddoses qu'obtenir à la fois des effets plus prompts etplus certains. Bréra employait la poudre de digitale à la dose de 60 centigr.H gr., macérée pendant douze heures on injecte dans 4 ou 8 gr. de la salive du ma-ladele rectum. On se sert généralement de la teinture alcoolique en frictions surlL'abdomen ou expérience m'a dicté à la partie interne cet égard des cuisses. Jprécautions dont je ne m'ai employé avec succès lesuc délayé dans l'eau ou l'infusion chaude de digitale sur l'abdomen dansles hydropisies. Dans deux cas d'anasarque j'ai observé un effet très-promptd'un demi-bain dans lequel j'avais fait ajouter une décoction de 60 gr. decette plante dans un litre d'eau. Ce demi-bain, répété chaque jour, a faitdésenfler les malades en moins de quinze joursécarte jamais.
J'ai aussi employé Rademacher, de Berlin, emploie la digitale en injection à l'extérieur dans le rectum chez les cas de croup où il est impossible de faire avaler quelque médicament que ce soit aux petits maladesatteints . Ce médecin met en usage une pommade composée de 8 gr. d'irritation gastrique ou extrait de vomissements : l'absorption est plusprompte par cette voie que par la peau (2)digitale et de 30 gr. Je préfère ce moyen de cérat ; il fait recouvrir toute la partie correspondant à la métrachée-thode endermiqueartère, qui nécessite depuis l'application répétée et plus ou moins dou-loureuse dos hyoïde jusqu'un vésicatoire et produit toujours de à la phlogosepartie supérieure du sternum, avec des compresses largement enduites de cette pommade : il fait réitérer ces applications très-souvent dans les vingt-quatre heures. LSous l'introductionne influence de ce médicament dans le gros intestin n'exige pas moins moyen, les accès de précaution queson administration parla bouche. J'ai plus suffocation diminuent promptement d'une fois observéintensité et de fréquence ; la fièvre baisse en même proportion, et dans l'espace de trois jours le coursrétablissement est obtenu<ref>''Abeille médicale''dema pratique, t. II, p. 195.</ref>. Il est à croire que les substances énergiques données en lavement avaientnu effet Rademacher n'a pu obtenir un résultat aussi prononcé et quelquefois même plus prononcé heureux que par leuringestion dans l'estomac. L'emploi de ces substances doit faire exception àla règle générale établie dans tous les livres cas de thérapeutique, et qui conpseudo-croup. Dans le vrai croup bien caractérisé, nous ne conseillerons pas de s'en tenir à un moyen que nous ne pouvons regarder que comme auxiliaire.
(1). Bulletin Pour les maladies externes, on se sert des feuilles de thérapeutiquedigitale réduites en pulpe, 1853comme maturatif, tdétersif et résolutif. XLV, pOn les fait aussi macérer dans du miel ou dans une décoction de sauge. 424.bit» j.~IeSt?On en' de MontPellier, rapporte prépare un cas d'anasarque onguent avec ascite dans lequel l'impossi-àtS i *™mstrer >e médicament par la bouche détermina le docteur Mejean à proposer la di-late Lï par Vstna^ tr°is fois dans la journée ; la première dose étant de 8 gr. de digi-Quaffaxonge, qu'.qi ?• gr' de colature> la deuxième de 12 gr., on applique sur les engorgements lymphatiques et la troisième de 15 gr.scrofuleux, pourles tumeurs blanches, les engorgements glanduleux des mamelles.la mêmetementi .S"" Je me suis servi avec avantage du suc de. A la troisième dosedigitale mêlé à l'onguent digestif simple, un flux pour déterger les ulcères scrofuleux recouverts d'urine énorme (20 litres) débarrassa complé-une couche blafarde ; maismM» f„ie m . il faut surveiller les effets de- Quelques mois aprèsson absorption, les mêmes accidents set en cesser l'étant renouvelés, le même re-usage dès que la surface de la plaie est rouge et offre des bourgeons charnus.
ae Bellucci<ref>'«employé 'Il Filiatre sebezio'' et ''Gazette médicale de Paris'', 1854.</ref> a proposé, comme moyen de guérir l'hydrocèle, l'emploi d'une pommade composée de 4 à 6 gr. de poudre de feuilles de digitale pourprée et de 30 gr. d'axonge. On fait des frictions sur la tumeur avec cette pommade, en ayant soin de bien laver le même succèsscrotum tous les cinq ou six jours, pour activer l'absorption du médicament.downloadModeTextCinq cas d'hydrocèle, dont un aigu et quatre chroniques, rapportés par l'auteur, attestent l'efficacité de ce moyen, qu'il a suffi d'employer pendant deux à trois mois pour obtenir une guérison complète et solide.vueCe remède m'a complètement réussi dans un cas d'hydrocèle ayant le volume d'un petit œuf de poule, chez un enfant âgé de cinq ans, et qui datait de huit mois environ. La résolution était complète après six semaines de traitement.download 427 sur 1308
Châtelain<ref>''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', janvier 1857.</ref> a rapporté un cas intéressant de kyste ovarique guéri par l'injection de teinture de digitale. L'auteur tire de ce fait les conclusions suivantes : 1° éviter l'entrée de l'air dans les cavités closes, normales ou morbides ; 2° injecter une petite quantité d'un liquide irritant plutôt qu'une grande quantité d'un liquide affaibli ; 3° tenter d'abord la ponction simple, puis l'injection d'un liquide à la dose de quelques gouttes ; à une deuxième ponction, augmenter, s'il le faut, la quantité, sans altérer la qualité. Il est à désirer que d'autres faits viennent confirmer l'efficacité de ce moyen dans le traitement des kystes ovariques, contre lesquels les injections iodées ont compté quelques succès. — (Il reste, en outre, à se demander quelle part doit être assignée dans le résultat à la digitale, et si l'alcool n'a pas été, dans cette circonstance, l'agent principal, sinon exclusif.)
398 DIGITALE POURPRÉELa DIGITALINE ne peut être employée par la méthode endermique.Il a été démontré par plusieurs essais qu'elle produit une inflammation locale très-douloureuse. (Pletzer et de Franque ont essayé des injections sous-cutanées
siste à doubler ou tripler les doses qu'on injecte dans le rectum. LWrience m'a dicté à cet égard des précautions dont je ne m'écarte jamais.____________________
Rademacher, de Berlin, emploie la digitale à l'extérieur dans les cas decroup où il est impossible de faire avaler quelque médicament que ce soitaux petits malades. Ce médecin met en usage une pommade composéedt8 gr. d'extrait de digitale et de 30 gr. de cérat; il fait recouvrir toute lapartie correspondant à la trachée-artère, depuis l'os hyoïde jusqu'à la partitsupérieure du sternum, avec des compresses largement enduites de celtepommade : il fait réitérer ces applications très-souvent dans les vingt-quatreheures. Sous l'influence de ce moyen, les accès de suffocation diminuentpromptement d'intensité et de fréquence; la fièvre baisse en môme propor-tion, et dans l'espace de trois jours le rétablissement est obtenu (]). 11 est àcroire que Rademacher n'a pu obtenir un résultat aussi heureux que dansles cas de pseudo-croup. Dans le vrai croup bien caractérisé, nous ne con-seillerons pas de s'en tenir à un moyen que nous ne pouvons regarder quecomme auxiliaire. .<references/>
Pour les maladies externes, on se sert des feuilles de digitale réduitesea
pulpe, comme maturatif, détersif et résolutif. On les fait aussi macérer dans
du miel ou dans une décoction de sauge. On en prépare un onguent avec
l'axonge, qu'on applique sur les engorgements lymphatiques et scromlcni,
les tumeurs blanches, les engorgements glanduleux des mamelles. Je me
suis servi avec avantage du suc de digitale mêlé à l'onguent digestif simple,
pour déterger les ulcères scrofuleux recouverts d'une couche blafarde; mais
il faut surveiller les effets de son absorption, et en cesser l'usage dèsqucli
surface de la plaie est rouge et offre des bourgeons charnus.
Bellucci (2) a proposé, comme moyen de guérir l'hydrocèle, l'emploid'une pommade composée de 4 à 6 gr. de poudre de feuilles de digitalepourprée et de 30 gr. â'axonge. On fait des frictions sur la tumeur avec cellepommade, en ayant soin de bien laver le scrotum tous les cinq ou six jours,pour activer l'absorption du médicament. Cinq cas d'hydrocèle, dont niaigu et quatre chroniques, rapportés par l'auteur, attestent l'efficacité de ttmoyen, qu'il a suffi d'employer pendant deux à trois mois pour obtenir uneguérison complète et solide. Ce remède m'a complètement réussi dans ui■cas d'hydrocèle ayant le volume d'un petit oeuf de poule, chez un enfant âgéde cinq ans, et qui datait de huit mois environ. La résolution était com-plète après six semaines de traitement.[399]
Châtelain (3) a rapporté un cas intéressant de kyste ovarique guéri parl'injection de teinture de digitaledigitaline contre les palpitations du coeur. L'auteur tire de ce fait les conclusionssuivantes : 1° éviter leffet produit n'entrée de est pas plus certain que celui obtenu par le médicament pris à l'air dans les cavités closesintérieur, normales oumorbides; 2° injecter une petite quantité et le procédé a le grand inconvénient d'un liquide irritant plutôt qu'unegrande quantité être dangereux. Erlenmeyer a plusieurs fois injecté là digitaline à la dose d'un liquide affaibli; 3° tenter d'abord la ponction simplesoixantième de grain,puis et chaque fois il a remarqué comme Pletzer que l'injection d'un liquide était suivie de vomissement et de sensation de brûlure à la dose de quelques gouttesgorge ; à une deuxièmeponction, augmenter, sencore l'il action sur le faut, la quantité, sans altérer la qualitécœur se fait-elle attendre deux ou trois jours. MLa solubilité variable des différentes digitalinesà désirer que d'autres faits viennent confirmer dans l'efficacité de ce moyen tale traitement des kystes ovariques, contre lesquels les injections iodées oitcompté quelques succèseau lui a fait choisir la glycérine pour excipient.—(Il resteemploie la formule suivante : Digitaline, en outre5 centigr. ; glycérine, de 4 à se demander quelle putdoit être assignée dans le résultat à la digitale, et si l'alcool n'a pas été,*'cette circonstance, l'agent principal6 gr. ; eau distillée, sinon exclusif8 gr.)
La DIGITALINE ne peut être employée par la méthode endermique. Ha*démontré par plusieurs essais qu'elle produit une inflammation locale tra-douloureuse. (Pletzer et de Franque ont essayé des injections sous-cuta»* (1) Abeille médicale, t. II, p. 195. (2) Il Filiatre sebeuo et Gazette médicale de Paris, 1854. (3) Revue de thérapeutique médico-chirurgicale, janvier 1857.downloadModeText.vue.download 428 sur 1308 DORADILLE. 399. de digitaline contre les palpitations du coeur. L'effet produit n'est pas pluscertain-que celui obtenu par le médicament pris à l'intérieur, et le procédéa le grand inconvénient d'être dangereux. Erlenmeyer a plusieurs fois in-jecté là digitaline à la dose d'un soixantième de grain, et chaque fois il aremarqué comme Pletzer que l'injection était suivie de vomissement et desensation de brûlure à la gorge ; encore l'action sur le coeur se fait-elle at-tendre deux ou trois jours. La solubilité variable des différentes digitalinesdahsl'eau lui a fait [choisir la glycérine pour excipient. Il emploie la for-mule suivante : Digitaline, 5 centigr.; glycérine, de 4 à 6 gr. ; eau distillée, 8 gr. Nous pensons que ce mode d'introduction de la digitaline dans l'écono-mie économie doit être formellement repoussé à cause de son peu de supériorité surl'emploi à l'intérieur et surtout en vue des dangers qui peuvent s'en suivre.)
DIGITALE JAUNE, DIGITALE PENCHÉE, DIGITALE A PETITES FLEURS (''Digitalis lutea'', L. ; ''Digitalis parviflora'', Decand., Lam.) — Se trouve aux lieux pierreux et montueux, sur les coteaux, dans les Pyrénées, les Alpes, le Jura ; dans les environs de Fontainebleau, de Lyon, de Rouen, d'Abbeville, de Valvin, de Bougival, etc.
''Description''. — Tige glabre. — Feuilles sessiles, glabres ou pubescentes, toutesoblongues, lancéolées, aiguës, dentées. — Fleurs d'un jaune pâle, plus petites et nontachetées (juin-juillet). '
• Careno,.de "Vienne, dit avoir reconnu à la digitale jaune des vertus diuré-tiques diurétiques plus prononcées que celles de la digitale pourprée, sans en avoir lesinconvénients. Giulo l'a administrée en frictions, avec le plus grand succès,dans un cas d'hydropisie générale accompagnée de dyspnée et d'autressyfnptômes symptômes graves. (Roques.)
' (En médecine vétérinaire, la digitale, donnée à la dose de 4, 8 et 10 gr. depoudre de feuilles, aux chevaux atteints de la pousse due à l'emphysèmepulmonaire, atténue beaucoup et fait même disparaître momentanément larespiration entrecoupée qui caractérise cette affection.)
[[Catégorie:Cazin 1868]]