[386]
Après avoir établi dans les maladies du coeur cœur une division principaleentre les troubles fonctionnels ou dynamiques et les affections organiques", Wittfield (1) <ref>''De vera digitalis indicatione''. Bonn, 1826.</ref> pose, comme contre-indication à l'emploi de la digitale, l'étathypersthénique aussi bien que l'atonie profonde du coeur. « La saignée, dit-il, devra précéder son administration, s'il y a turgescence de la face', dureté et plénitude du pouls, forte impulsion du coeurcœur, vertiges, etc.«Et» Et plus loin : «Lorsque « Lorsque les forces sont très-déprimées, surtout avec répulsionpour les aliments, la digitale peut être pernicieuse. » Suivant Wittfield, la•digitaledigitale, utile dans la dilatation simple du coeur, ne peut être continuéelongtemps avec avantage dans l'hypertrophie excentrique de cet organe.Dans l'hypertrophie avec ossification des valvules, la digitale, selon lemême auteur, en cela d'accord avec tous les praticiens, réussit souventàsouvent à soulager l'horrible anxiété des malades.
De tous les sédatifs auxquels on puisse recourir, dit Bouillaud, le plus■efficaceefficace, le plus direct, le plus ''spécifique'',- c'est incontestablement la digi-taledigitale, ce véritable opium du coeurcœur.
Pour Beau, au contraire (2)<ref>''Abeille médicale'', 1856, p. 33.</ref>, la digitale est un tonique spécial du coeurcœur :c'est, suivant son expression, le quinquina du coeur. L'injection de la face,la bouffissure des paupières, le gonflement des veines jugulaires externes,la petitesse du pouls, la dyspnée, les palpitations, les congestions, etc.,symptômes qui accompagnent les altérations organiques du coeur cœur et de sesvalvules, constituent, selon Beau, l'asystolie, c'est-à-dire un état qui recon-naît reconnaît pour cause une insuffisance de systole, un défaut de contraction ven-triculaire ventriculaire assez énergique pour vaincre les obstacles qui s'opposent au coursdu sang. La digitale, qui calme ces accidents, n'est donc pas, suivant Beau,le sédatif, mais bien le stimulant du coeurcœur, dont il augmente la force decontraction, et lui fait chasser des ondées complètes, régulières, moins fré-quentesfréquentes. Le pouls était petit, fréquent, irrégulier; il devient fort, lent,plein et régulier ; enfin, tous les symptômes d'asystolie cessent, parce quela circulation cardiaque n'est plus enrayée. Beau administre le plus souventla digitale sous forme d'infusion (0.20 de feuilles dans une tasse d'eaubouillante, infusées pendant dix à quinze minutes, à prendre le matin àjeun). Il seconde cette médication par un régime tonique et analeptique.ltIl proscrit la saignée, qui ne procure qu'un soulagement momentané, et en-lève enlève au coeur sa force de contraction, déjà trop faible; mais il l'emploiecependant exceptionnellement dans les cas de suffocation imminente;' alorsune légère émission sanguine fait gagner du temps, et permet d'admi-nistrer administrer la digitale et d'attendre son action.
(Ferrand, que j'ai déjà eu occasion de citer, a émis sur les indicationselindications et contre-indications de la digitale des idées théoriques et pratiques em-preintes empreintes d'un esprit de critique et d'un savoir profond. A ses yeux, il )'>y a pour la digitale, dans les indications d'ordre physique, un élément très-important, c'est la tension vasculaire et l'oedème œdème qui l'accompagne et endonne jusqu'à un certain point la mesure. « La véritable et la plus simpleindication de la digitale, c'est la diminution de la tension vasculaire(3)<ref>''In Bulletin de thérapeutique'', 30 juin 1865, p. 538.</ref>.»'
Quoique l'état de tension exagérée se présente le plus souvent chez les su-jets sujets atteints de maladies du coeurcœur, il n'y a pas alors contre-indication for-melleformelle; « car le médicament a en lui-même son correctif, et, s'il débute enexagérant la tension, il provoque bientôt la diurèse, qui, comme une sotpape soupape de sûreté, rétablit l'équilibre... » — « L'état.d'oedème œdème est la véritableindication de la digitale, en ce qu'il révèle une disposition anormale dsdes cellules à admettre dans leur intérieur les matériaux liquides du sang-,'... »
(1) De vera digitalis indicalione. Bonn, 1826.____________________
(2) Abeille médicale, 1856, p. 33.<references/>
(3) In Rulletin de thérapeutique, 30 juin 1865, p. 538.
downloadModeText.vue.download 416 sur 1308
[387]
DIGITALE POURPRÉE. 387 Nous avons vu, page 38-4384, que Ferrand reconnaissait à la digitale une action
nlutôt cellulaire que cardiaque; aussi pense-t-il que dans ce cas elle ne sau-
rait manquer de modifier la propriété cellulaire de sécréter ou de ne pas sé-